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samedi, 28 décembre 2019

Ciné... matique.

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Quand j’étais gamin, j’habitais un quartier super chouette.
Ce n’était pas l’avis de ma mère qui avait toujours peur que je devienne un  « voyou de la Porte de Clignancourt » ou pire, qu’à force de les côtoyer je ne devienne « un de ces  Arabes », ethnie qu’elle détestait et craignait par-dessus tout.
Mais ce n’était pas à cause de la densité de voyous ou d’Arabes que je trouvais ce quartier extraordinaire, non.
C’était à cause de la quantité de cinémas qui me distrayaient pour pas cher à une distance inférieure à un kilomètre.
Tout près, il y avait déjà quatre salles !
Le « Clignancourt  Palace » où quasiment chaque dimanche Madame B. m’emmenait.
Je n’ai jamais su pourquoi, peut-être se sentait-elle seule…
C’était la seule dame de l’immeuble qui avait la télé ce qui transformait son petit appartement en salle de réunion de l’immeuble en cas d’évènements grave dans le monde ou dans la rue.
Il y avait aussi « l’Ornano 43 », qui me voyait les jeudis quand je n’avais pas d’invitation du matin au lycée pour cause de bêtise.
Et puis « l’Ornano 34 » où ma grande sœur m’avait emmené voir « Les dix commandements », cette fresque biblique de plus de trois heures et demie avec entracte.
J’y suis des années plus tard retourné –je me le rappelle car ce fut un moment important- voir « Psychose » avec une petite camarade qui me fit découvrir plein de choses qui n’avaient rien à voir avec Hitchcock.
J’y étais bien sûr allé bien d’autres fois, mais « Psychose » me revient ce matin en pensant à ce cinéma qu’un « Intermarché » squatte maintenent.
Il y avait aussi le « Fantasio » qui n’avait rien à voir avec Spirou ni le comte de Champignac.
Je l’aimais beaucoup car c’est avec mon père que j’y allais.
Il m’y emmenait pendant les « périodes Gaby ».
Sinon, pendant les « périodes Lemmy », comme il n’avait pas besoin d’aller respirer dehors, il ne m’y emmenait pas…
J’adorais le cinéma et j’y suis beaucoup allé, presqu’autant qu’au Marché aux Puces.
Ça m’a changé de la pension quand je n’y étais pas retenu pour cause, comme disait Mab, de « mauvais esprit » et « ergoterie ».
Plus « haut », comprendre au début de la colline de Montmartre, il y avait aussi le « Montcalm » où ma grande sœur, toujours elle, m’emmena voir « Les bateliers de la Volga » et aussi le « Marcadet Palace » remplacé par un « mini-market » où Albert Raisner sévissait.
Je suis rarement allé au « Barbès Palace » mais c’est seulement parce qu’il était moche, mal fréquenté et que je préférais aller carrément jusqu’à Barbès-Rochechouart, souvent avec mon père, au « Louxor Pathé ».
Là, j’ai vu des films superbes, aux couleurs flamboyantes, aux paysages immenses.
C’est là que j’ai vraiment pu apprécier, et plus tard au « Gaumont Palace » de la place Clichy, ces fameux « fondus-enchaînés » qui ont fait des westerns hollywoodiens ces merveilles.
Bref, Heure-Bleue et moi avons parlé hier d’aller voir « Les misérables », les vrais, ceux de la banlieue du côté de Montfermeil.
Je repense alors à toutes ces salles disparues et où j’ai vu tant de films et appris tant de choses…

Commentaires

Pas encore vu les misérables (de Montfermeil). Que de souvenirs nous nous racontes ici ! Comme partout ailleurs les cinémas de quartiers font ou ont fait place aux banques, aux commerces et autres envahisseurs à faire du beurre pour pas cher. Chez nous, ici, j'ai connu aussi divers cinémas de quartier, ils ont disparu, comme je le dis, remplacés par des cafés, des grands magasins style monop ou des banques. Il n'en reste plus que 3 appartenant au même propriétaire, dont une dite d'arts et d'essais ce qui signifie pour lui y tester des films dont il n'est pas sûr qu'ils fassent un tabac et s'ils marchent il les projette ailleurs. Mais quoi d'étonnant à tout cela, la culture est bien le dernier endroit à préserver dans une société en déliquescence comme est devenue la nôtre.

Écrit par : delia | samedi, 28 décembre 2019

c'est vrai, il y avait un entracte... et un avant-film
avec mon petit frère on avait le droit d'aller voir les Charlots au cinéma :-)

Écrit par : Adrienne | samedi, 28 décembre 2019

Finalement, au fil de tes billets se dessine un garçon plutôt gâté, et je comprends de mieux en mieux ton attachement à votre ville.

Mes souvenirs ciné sont tout autres : les premiers films je les ai vus dans la salle du café reconvertie pour l'occasion, avec un projectionniste qui allait de village en village faire le silence et s'écarquiller les yeux ; je me souviens de Quo Vadis et de Fabiola. Ça date hein ?

Ensuite, nous sommes allés en bande au bourg d'à côté qui avait une "salle des fêtes" (et où j'irais danser plus tard). Le problème était qu'il n'y avait que rarement des séances l'après-midi.
Et le dernier bus était à 19 h. Et pour rentrer, c'était pedibus. Et il ne fallait pas traîner en route, car mon père surveillait l'heure et la porte de la chambre était entrebaillée....

Mais la programmation était bonne et suivait à peu de chose près l'actualité.

Comme les sièges étaient en bois et relevables, quand tt le monde quittait son siège à la fin, c'était un concert de castagnettes !

Écrit par : Sophie | samedi, 28 décembre 2019

il y avait les actualités, l'entracte, les esquimos dans le petit panier de l'hôtesse

Écrit par : ang/col | samedi, 28 décembre 2019

Quand tu déballes tes souvenirs, ça met les larmes et c'est pas du cinoche ! ;-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : celestine | samedi, 28 décembre 2019

J'adore. Tu as le chic pour ressusciter une époque, des lieux, des personnages... les cinémas de quartier ! C'était bien, mais voué à disparaître avec la télé... ça vaudrait un article, tiens. Tous nos cinéma de quartier et même ceux pas de quartier ont disparu progressivement. Ils avaient des noms curieux, mogador, marignan, studio Piron, marivaux... Molière... marni... et bien d'autres que j'ai oubliés. Et des salles paroissiales. Petite, j'avais immanquablement mal au ventre, ne supportant pas les esquimaux...

Écrit par : Pivoine | dimanche, 29 décembre 2019

Je me souviens avoir adoré La péniche du bonheur. Avec Cary Grant et Sophia Loren. Je l'ai revu récemment. C'était longuet... mais si innocent... maintenant ce genre de film repasse à Arte.

Écrit par : Pivoine | dimanche, 29 décembre 2019

Il y a deux jours nous sommes justement allés voir "Les misérables" au Louxor, Mais cela se joue dans une petite salle au sous-sol, il faut être tôt à la séance si on ne veut pas être trop près de l'écran. Dur comme film et probablement un peu trop chargé mais cela interroge sur ces banlieues....

Écrit par : Isabelle Z | dimanche, 29 décembre 2019

J'ai vu mon premier film à l'âge de 12 ans. C'était "voyage au centre de la terre". Je n'oublierai jamais tellement ce fut un choc pour moi. Quelquefois, quand il faisait très mauvais et que nous ne pouvions aller en promenade, au collège où j'étais en pension, les surveillantes nous conduisaient à la salle de cinéma municipale. Cette salle aussi avec ses fauteuils rouges, quelle découverte ! Aujourd'hui, tout cela peut sembler archaïque et ridicule. Pourtant combien d'enfants des campagnes ont vécu les mêmes choses.

Écrit par : Yvanne | dimanche, 29 décembre 2019

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