mardi, 17 mars 2020
Confinement... Finement c'est pas sûr...
Que je vous dise, lectrices chéries.
Nous allons maigrir.
Et pour cause, il est quasiment impossible de faire les courses à pied -ah ah ah !- et absolument impossible de les faire en ligne avec un espoir d’être livré dans un délai raisonnable, sauf à avoir l’appétit rôdé d’un Biafrais des années soixante.
« On » voulait bien nous livrer mais dans une semaine au plus tôt alors nous nous sommes déplacés.
On est allé au Monop’ de notre coin.
En entrant, à considérer les gondoles, je me suis dit « Tiens ! Ma mère est ressuscitée ou bien la métempsycose, ça marche ! »
Vides les gondoles, même les conserves avaient disparu !
Curieux, j’ai regardé d’un peu plus près.
La panique avait dû être sévère parce que pour pousser le chaland à acheter des boîtes de salsifis et d’épinards hachés, faut avoir drôlement peur de manquer !
Nous avons fini par trouver un peu à manger.
Nous avons été sages tout de même parce que les rayons les mieux garnis restant ceux du foie gras et des whiskies, on s’est abstenu de les vider…
J’ai néanmoins fait une constatation digne de figurer dans les ouvrages d’anthropologie : Le piéton peut, dans certaines conditions, être aussi con que l’automobiliste dans toutes les conditions.
J’en eus la preuve hier à l’une des caisses de Monop’.
Vous avez sûrement fait l’expérience, au volant de votre charrette, de la pluie qui commence à tomber tandis que la file de voitures avance.
Vous avez dû constater que dès que vous levez le pied pour augmenter la distance qui vous sépare de la voiture qui vous précède il se trouve toujours une andouille pour se glisser dans l’espace que vous venez de libérer.
Eh bien dans la queue à la caisse, c’est pareil.
Vous augmentez la distance de sécurité, suivant par là les consignes de la Santé Publique.
Eh bien il se trouve toujours une andouille pour venir se placer entre vous et votre prédécesseur.
Alors que j’étais resté muet -ce qui est rare- devant tant de bêtise, Heure-Bleue s’est emparée de ma « carte de bancal » et est allée trouver un employé qui s’est empressé de faire tout le boulot à notre place, y compris mettre nos achats dans notre caddy.
Puis nous sommes revenus à la maison, surpris de voir le square totalement silencieux, vide d’enfants, d’adultes, de chiens…
Nous avons ensuite écouté notre président nous dire que nous pouvions « malgré tout sortir pour prendre de l’exercice » tandis que peu après, le ministre de l’Intérieur nous précisait qu’on allait risquer une amende salée si nous sortions pour autre chose que travailler, se soigner ou acheter à manger.
Bref, le train-train habituel.
Tout de même, les pépiements des petits, les piaillements des filles et les grognements des garçons manquent le matin devant l’école fermée…
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