lundi, 09 novembre 2020
Devoir de Lakevio du Goût N° 56
Vous connaissez, je pense, Monsieur Edward Burne-Jones, oncle par alliance de Rudyard Kipling et peintre « préraphaélite » contemporain de Lawrence Alma-Tadema.
Il n’a pas peint que ces délicieuses rousses romantiques à la peau qui attire le baiser.
Il a aussi engendré un fils qui a dessiné pour inciter le lecteur à s’intéresser à l’œuvre de son cousin Rudyard Kipling.
Qu’a-t-il donc pu susciter dans l’esprit de celui qui regarde ce dessin ?
Quant à moi il m’inspire quelque histoire…
Tout avait pourtant bien commencé…
Elle était parfaite.
Elle était exactement telle je l’avais rêvée.
Parfaite.
Une peau qui attirait irrésistiblement les lèvres.
Du moins les miennes…
Un regard qui…
Elle me l’avait joué « Je suis écologiste, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… »
Puis, après elle avait ajouté avec un regard mutin « Tu vas voir, je vais te le prouver… »
Oh pour ça elle était intarissable sur les grenouilles bleues, les fourmis rouges, les souris vertes qui couraient dans l’herbe, tout ça…
Puis elle avait continué dans sa veine écologiste avec une bluette sur « une zone humide pas loin du tout dont il fallait prendre grand soin ».
Apparemment on n’a pas pensé à la même chose ni à la même façon d’en prendre grand soin.
La soirée a continué comme ça, sur un malentendu qui se révéla ma foi fort agréable.
Elle dût être convaincue du bien-fondé de ma vision des choses car elle se laissa aller contre moi qui me suis écroulé sur le divan sous la pression de ses mains.
Les choses allaient avec délicatesse, sans cette hâte tempétueuse qui trahit l’homme au point qu’on ne sait s’il est impatient ou égoïste…
Comme je n’étais plus un gamin, je n’allais certainement pas me laisser entraîner dans le piège évident qu’elle me tendait avec autant de talent que de douceur.
Ce n’était pas la première à le tenter mais celle-ci n’aurait pas plus de succès que les autres.
Je ne me laisserai pas ligoter par ses bras ni prendre au lasso du câlin enveloppant pour me faire emmener à l’abattoir de l’autel ou de la mairie !
Cela dit, elle s’y prenait bien, la bouche entrouverte et le regard mendiant elle s’approcha de moi.
La douceur de ses lèvres sur mon cou manqua me faire défaillir.
Je me alors suis détendu et ai fermé les yeux.
Je me suis dit « C’est bon ! » quand elle dégrafa ma chemise et me fit frissonner en passant les doigts sur ma poitrine.
C’est quand je sentis une torpeur inquiétante m’envahir après avoir ressenti une légère et délicieuse piqûre sur le cou que l’intelligence me revint.
Trop tard hélas, j’eus à peine le temps de penser « Ah la s… ! Un vampire ! » avant de sombrer.
Je me suis réveillé à la nuit tombée.
Mais combien de nuits après ?
Une soif de sang cannibale me tenaillait.
Pourquoi ça alors que je détestais ça la veille ?
Ou avant la veille, je ne sais plus…
07:05 | Commentaires (24)