Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 28 février 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°115

devoir de Lakevio du Goût_115.jpg

Les portes ont toujours suscité chez moi des questions ou donné des ailes à mon imagination.
Petites ailes certes et j’espère que les vôtres vont se déployer largement d’ici lundi…
Racontez des histoires s’il vous plaît.
Nous en avons tous besoin…

Ce qui me tracassait, ce n’était pas ce qu’il y avait derrière cette porte du quatrième étage, non.
Je le savais bien, trop bien.
C’était chez moi.
Cet appartement de vingt-cinq mètres carrés où nous vivions, jouions, nous chamaillions, mes sœurs et moi.
Je le connaissais donc bien, très bien même.
Aujourd’hui je suis trop paresseux pour le décrire mais je le ferai sûrement un jour.
Ce qui m’intéressait se trouvait ailleurs.
C’était ce qu’il y avait de plus étrange dans cet immeuble.
Ceux que je connaissais, ceux où habitaient mes copains,  tout comme le bâtiment de  mon lycée, voyaient le dernier palier comme une fin clairement définie.
Un plancher, une ou plusieurs portes, parfois une fenêtre dispensant la lumière du jour sur l’escalier.
Des éléments clairs, nets, ne souffrant pas de discussion.
Un appartement, une salle de classe, c’est tout.
Un monde normal.
Mais dans mon immeuble, c’était autre chose, il y avait autre chose j’en étais sûr.
Pourquoi notre dernier étage n’était-il pas aussi clair et net que les autres derniers étages ?
Pourquoi y avait-il ces quatre marches supplémentaires donnant sur une porte dont personne ne savait ce qu’elle cachait ?
Ce léger décrochement menait-il vers un monde décalé de quatre marches ?
Je n’en ai jamais rien su…
Je me suis assis souvent sur la dernière de ces quatre marches.
Je m’asseyais à côté de la pile de journaux et de revues que ma mère posait là, une fois lus.
Parfois je prenais une revue, et commençais à la feuilleter et je m’arrêtais soudain, rêvant d’un monde autre auquel cette porte m’aurait donné accès.
Un peu comme dans ces romans de science-fiction où un quidam poussait une porte qui l’extrayait de son monde morne pour le jeter dans un monde d’aventures dont il était le héros, celui qui sauve la princesse en danger d’une mort atroce.
Cela dit, je n’ai jamais su ce que cachait cette porte.
Je n’ai connu que le poids des revues et des journaux qui, liés par ma mère en un colis lourd comme un âne mort qui nous était confié pour le porter au chiffonnier qui nous en donnait quelques pièces transformées au retour en « caramels à un franc ».
Pas assez pour un « mistral gagnant »…

samedi, 26 février 2022

L'état de l'Art...

20220225_171631.jpg

La journée d’hier avait bien commencé.
Très bien même.
L’État venait d’offrir à la lumière de mes jours une aumône censée compenser la hausse du prix de l’énergie.
Il est heureux que nous n’ayons pas voiture car l’aumône versée à grands renforts de publicité nous eût tout juste permis de traverser le carrefour…
Bref, après avoir bouffé d’avance au moins trois fois l’aumône en question depuis sa première annonce, nous avons eu l’idée d’entamer la quatrième fois en allant au BHV pour acheter un abat-jour.
Tout se passa très bien.
Pour fêter cet abat-jour, Heure-Bleue acheta un livre à la librairie du deuxième étage.
Soulagés d’une somme rondelette, nous sommes allés nous remonter le moral en allant boire un « petit café » au « Drapeau », bistrot de la rue du Temple passé du stade de « bistrot du quartier de la Verrerie » à celui de « café branchouille du Marais ».
Emportés par notre élan, le « petit café » se transforma à l’insu de notre plein gré en « café + crêpe au caramel au beurre salé ».
Entre le «BHV et le « petit café », la septième moitié de l’aumône disparut d’un coup…
Nous avons donc décidé de passer par la rue Rambuteau pour y acheter du pain, du poisson et le vin, histoire d’entamer la huitième moitié de l’aumône.
Sur le chemin qui mène à l’arrêt du 29 nous savons croisé un ami chez qui nous irons déjeuner demain.
Ce qui risque bien d’amorcer la dépense pour la cinquième fois de l’aumône…
Et c’est là que j’ai vu Heure-Bleue grandiose dans une ire qui la vit, quoique censément épuisée, pester à haute voix, échanger avec la maréchaussée des mots qui eussent dû lui valoir un séjour en garde à vue.
Et pourquoi ça, vous esbaudissez vous.

Eh bien, le 29, faisant fi de son parcours habituel, avait décidé de s’arrêter près du « Gand Café » boulevard des Italiens.
« Qu’à cela ne tienne ! » nous dîmes-nous courageusement en nous engageant sur le boulevard des Capucines.
Las ! À peine devinions-nous l’enseigne de l’Olympia au loin que nous nous vîmes arrêtés pas la police qui barrait le boulevard.
Et Heure-Bleue de pester tandis que je demandais à une accorte représentante des « chaussettes à clou » si le bus 84 à la Madeleine était accessible.
« Mais bien sûr » me dit poliment la « maréchaussière ».
Vaguement rassérénés, nous avons continué notre marche.
Arrivés à quelques dizaines de mètres de l’Olympia, cette fois-ci ce furent des rambardes de béton et des policiers armés de pied en cap empêchant le passage des piétionsqui nous arrêtèrent.
Nous nous enquîmes cette fois du pourquoi de cette « entrave à la liberté d’aller et venir du citoyen d’un état de droit ».
« C’est pour la cérémonie des Césars » répondit un des flics.
« Mais ils nous emmerdent tous ! » s’écria la lumière de mes jours qui commençait à souffrir.
Se ravisant elle ajouta prudemment et d’une vois plus douce « Euh… Je ne parlais pas de vous… »
« On l’avait bien compris comme ça… » répondit un flic d’une voix un poil pincée…
Nous avons donc fait le tour en passant par deux rues et reprîmes notre errance vers la Madeleine.
Arrivés à l’arrêt du 84, l’affichage indiquait « service terminé, arrête non desservi ».
« Mais ils nous emmerdent ! » réitéra Heure-Bleue.
Elle ajouta rageusement « Tout ça pour voir passer des gens tellement maquillés qu’ils ne les reconnaîtront pas ! »
Puis, réfléchissant une seconde, clôt méchamment sur « Ou pire, parce qu’ils ne seront pas maquillés ! »
Elle m’a repris le bras et nous avons marché en direction de la gare Saint Lazare.
Où j’ai arrêté un taxi qui nous a ramené chez nous moyennant un morceau de la huitième moitié de l’aumône.
La lumière de mes jours toujours râlant après ces « stars bidons qui n’ont rien à foutre des Ukrainiens qui en prennent plein la g… pendant qu’ils s’autocongratulent !!! »
À part ça, le dîner fut agréable, j’avais préparé du dos de cabillaud avec des pommes de terre écrasées accompagnées d’une noix de beurre.
S’il n’y avait pas eu la Russie en Ukraine et les Césars à la Madeleine, c’eut été parfait.
Mais c’était quand même bien…

vendredi, 25 février 2022

115ème devoir de Lakevio du Goût.

le message.jpg

Les portes ont toujours suscité chez moi des questions ou donné des ailes à mon imagination.
Petites ailes certes et j’espère que les vôtres vont se déployer largement d’ici lundi…
Racontez des histoires s’il vous plaît.
Nous en avons tous besoin…

lundi, 21 février 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°114

Devoir de Lakevio du Goût_114.jpg

J’espère que vous serez inspirés par cette toile de Van Gogh.
Elle m’inspire, cette image du nomadisme dite « Les roulottes, campement de Bohémiens ».
L’arrivée du printemps est toujours pour moi « L’invitation au voyage ».
Surtout ces temps-ci !
À lundi j’espère…

J’en ai marre ! Tous les ans c’est la même chose.
Déjà, gamin, les « romanichels » venaient faire des numéros d’acrobatie en bas de chez moi.
Une chèvre un peu idiote montait à un escabeau, puis, arrivée en haut, « gueuchait » selon le mot de ma mère, sur une espèce de tabouret si étroit que ses quatre sabots avaient du mal à y tenir ensemble.
Un roulement de tambour saluait l’exploit et, le tambour à peine muet, une nuée de gamins et gamines arpentait la rue en agitant des assiettes vides.
On ne savait pas trop si ces enfants étaient sales ou bronzés mais j’ai su plus tard que c’était les deux car plus tard  je suis revenu de colo dans le même état…
En les voyant arriver ma mère prenait, difficilement car elle était un peu ladre, ou alors elle n’était pas riche, en réalité plutôt les deux, une pièce de cinq francs.
Non, ne rêvez pas, elle ne prenait pas une pièce en argent avec la semeuse, elle prenait la vieille, celle en aluminium avec la francisque d’un côté et Pétain de l’autre, dite « de cent sous », qui eut cours jusqu’au début des années soixante.
Après l’avoir sortie de son porte-monnaie, avec un soupir à fendre l’âme d’un usurier, elle l’enveloppait d’un morceau de papier journal, se penchait à la fenêtre et la jetait  aux « romanichels ».
Déjà, ces « gitans » passaient tous les ans à la même époque, début novembre.
Et je suis toujours là.
Ma mère nous avait menti.
Elle nous disait que si on sortait tout seul, eh bien les « romanichels » allaient nous emporter, comme ils le faisaient toujours avec les enfants.
Surtout ceux qui ne sont pas sages.
Et moi je sais bien qu’on n’a pas été sage.
En tout cas pas tout le temps.
Cette année ils semblent en retard.
Ou ils ne passent pas dans mon quartier.
Ou ils ont été expulsés…
En attendant, pour le reste, c’est pareil depuis que je suis né, on me promet de la pluie et du froid.
Et comme tous les ans, je me mets à attendre le printemps.
Cette époque bénie où les filles ne ressemblent plus à des cosmonautes.
Ce moment où elles ont des jupes courtes et une peau en peau.
Pas une peau en Goretex…

vendredi, 18 février 2022

114ème devoir de Lakevio du Goût.

Devoir de Lakevio du Goût_114.jpg

J’espère que vous serez inspirés par cette toile de Van Gogh.
Elle m’inspire, cette image du nomadisme dite « Les roulottes, campement de Bohémiens ».
L’arrivée du printemps est toujours pour moi « L’invitation au voyage ».
Surtout ces temps-ci !
À lundi j’espère…