dimanche, 19 juin 2022
Sous les pavés, la plage.
Hier, on a eu chaud…
Ce n’est certes pas moi qui vous l’apprends.
Cependant, certaines réactions m’ont pour le moins surpris.
Avant-hier déjà, un enchaînement dans les nouvelles m’avait époustouflé.
Un journaliste avait interrogé un climatologue qui, après s’être échiné à expliquer pour la millième fois « Il ne faut pas confondre ‟le climat‟ et ‟le temps qu’il fait‟ » disait « ces périodes de canicules se rapprochent dangereusement et il faut éviter de consommer inutilement de l’énergie, il n’est pas question de « disette » mais de « modération » dans nos appétits, ne pas user d’un climatiseur qui augmente la température globale là où un ventilateur rend la température supportable ! »
Ce type connaît sans doute son boulot de climatologue et s’inquiète à juste titre du fait que dans beaucoup de pays on fait tourner les climatiseurs à grands renfort de centrales à charbon.
Soit, me suis-je dit, comme disait feu Jacques Chirac « La maison brûle et nous regardons ailleurs ! »
Et la suite des nouvelles m’a estourbi.
Un marchand de fraîcheur interrogé juste après déclara tout de go « Cette année, ça va, l’an dernier il y a eu une baisse du chiffre car il a fait moins chaud. Heureusement, cette année, avec la canicule, c’est bon pour nous, je vends beaucoup plus de climatiseurs que l’an dernier ! »
Et comme si ça ne suffisait pas, qu’entends-je hier soir ?
Quelque chose d’étonnant pour l’espèce théoriquement intelligente et qui se vante d’être civilisée et empathique.
Un éleveur se désolait de voir ses vaches – de belles bêtes ma foi- s’étioler dans leur pâture.
« Le stress thermique ! » disait-il…
Il avait l’air triste et j’ai pensé « Il plaint ses bêtes » jusqu’à ce qu’il ajoute ces mots :
« Quand elles ont chaud, elles ont moins d’appétit… »
Je commençais d’être soulagé quant à l’avenir de l’humanité quand il ajouta :
« Oui, alors elles font moins de viande alors la rentabilité de l’exploitation baisse… »
C’est là qu’après un soupir de désolation je ms suis dit que le monde avait un sens des priorités plutôt étrange.
On est parti pour tous crever de nos excès et apparemment, ce qui tracasse reste « mais qui va payer l’enterrement si nous sommes tous morts ? »
Je ne sais pas si nous sommes la seule espèce intelligente de la planète mais ça relativise salement la notion d’intelligence…
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