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samedi, 19 septembre 2009

Histoire de lard

Heure-Bleue et moi sommes allés hier au musée Jacquemart-André.

Pour avoir quelques renseignements, j’ai auparavant téléphoné au musée.
Comme souvent, pour permettre à la standardiste de se placer toute seule sur la liste des personnels à virer à la première occasion, le téléphone pose tout seul les questions que normalement un être humain vous pose ( quel râleur ce Gout-des-autres…).

Cherchant de plus amples informations sur leur site,  je m’aperçois que ce musée est tout à fait dans la ligne qui prévaut depuis trente ans.
Eh oui ! Aux trente glorieuses ont succédé les trente calamiteuses qui ont remplacé le sens de l’intérêt général par un sens aigu de la bosse du commerce.
A la lecture de l’encart qui décrit les avantages de la « carte Privilège » -je pensais que la nuit du 4 Août avait réglé le problème- deux énormités me piquent les yeux.

Vous pouvez les voir  .

Notamment :

La carte privilège vous donne un accès ilimité et coupe-file à l'ensemble des collections du Musée et à toutes les expositions temporaires pendant une année complète. La carte vous garantie un accès prioritaire les jours d'affluence.

On appréciera aussi ce sens aigu de la gratuité :

Vos amis, lorsqu'ils vous accompagnent, bénéficient aussi de l'accès coupe-file et si vous achetez une Carte Duo vous pouvez même faire entrer gratuitement avec vous un ami différent chaque jour ! 

  • Carte Solo : 28 €
  • Carte Duo : 52 €

On remarque aisément que grâce à la carte Duo, la gratuité coûte grosso modo le double du prix Solo…

On s’aperçoit illico que ce musée sait compter.
Et beaucoup mieux qu’il n’écrit …

vendredi, 18 septembre 2009

Belle bête underground...

 

Ce matin, j'ai entendu un célèbre aboyeur, Mr Lefebvre, celui dont le culot est tel qu'on va l'appeler bientôt "Monsieur Sans-Gêne", nous expliquer avec son aplomb habituel combien nous étions franchement minables de nous émouvoir du coût et des dommages collatéraux dûs à la visite de son maître à l'hôpital Paul Brousse.

Le coût avancé, en ces périodes de vaches maigres mais pas pour tous, serait de plus de 200.000 €, ce qui fait tout de même cher en transports pour aller de Paris à Villejuif.
Il faut peut-être voir là une explication au déficit de l'Assurance Maladie si l'on considère le nombre de patients traités dans cet établissement...

Comble de l'égotisme naboléonnien, les consultations seront toutes supprimées ce jour, ce qui est assez curieux pour un jour de visite, non ?
Et montre un souci louable de la santé de son prochain de la part du président de tous les Français.

Lors de cette visite, ne seront bien sûr autorisés à pénétrer dans l'hôpital que les représentants de la claque habituelle, dûment estampillés, badgés et préalablement convaincus, ainsi que le personnel chargé d'expliquer au chef comment on récupère les pièces des uns pour les loger dans le corps des autres.
Histoire sans doute d'éviter que ces salauds de syndicalistes ne viennent faire remarquer vicieusement que le récent cadeau fait aux mastroquets correspondait, ô surprise, au déficit de l'hôpital public en 2009.
Cela dit, c'est un prêté pour un rendu, le tenancier de bistrot étant plus volontiers le droitier décomplexé, cher à notre admirateur de Rolex, que le personnel hospitalier.

 

lundi, 14 septembre 2009

Les vies russes…

Comme au bon vieux temps de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, la mode de mettre sur le dos de « comportements déviants » et de « problèmes psychologiques personnels » la propension au suicide dans certaines entreprises est de retour.

Heureusement, il y tout de même des raisons d’espérer.
Voyez le soin apporté à cajoler ces « personnes fragiles », que la moindre rumeur de purge de restructuration  semble plonger dans le plus grand désarroi.
Les trièraulès  (prenez un dico, bande de cossards) directeurs des relations humaines ont beau expliquer à ces esclaves employés fragiles qu’il ne s’agit pas d’une sanction, simplement de les protéger de la solitude en les mettant au milieu d’autres compagnons de géhenne  camarades de travail.
Que si l’on surveille enregistre leurs conversations c’est pour mieux les protéger.
Qu’il ne faut y voir aucune attaque personnelle, seulement voilà, jusqu’à présent, on augmentait leur charge de travail régulièrement et tout s’était bien passé mais la dernière fois, les objectifs n’ont pas été atteints.

Pour éviter de laisser croire à une faiblesse coupable de la direction -qui aime bien châtie bien- il est donc décidé d’envoyer la personne fautive et psychologiquement fragile faire un stage sur une plateforme téléphonique afin qu’elle se ressource et devienne rapidement apte à reprendre ses fonctions.
A un salaire moindre toutefois, n’oublions pas que ces plateformes, destinées à faire comprendre à l’imprudent qui appelle au 0892xxxxxx que bien qu’il paie cher pour se faire expliquer qu’il est un mauvais client, coûtent un bras à la généreuse entreprise.
De plus, imaginez, cher collègue que pour assurer votre sécurité,  nous sommes allés jusqu’à bloquer l’accès Internet de votre poste de travail (15 minutes de technicien payé 1,5 SMIC, soit 5,25 € charges sociales incluses) et votre accès à votre boîte de mail ( 10 minutes de l’administrateur de réseau, une brute cupide qui exige d'être payée pour son boulot un ingénieur de haut niveau qui nous coûte 5000 € par mois charges sociales incluses, mais faut ce qu’il faut pour assurer le flicage de tous ces bons à rien qui sautent sur la moindre occasion pour gaspiller l’argent de nos actionnaires le bon fonctionnement du réseau).
Ca nous a coûté cher de vous éviter  de vous délasser cinq minutes de temps à autre le choc de mauvaises nouvelles.

Malgré les soins incessants que la grande famille qu’est notre entreprise vous prodigue, vous avez été assez ingrate pour profiter d’une seconde d’inattention de votre chef de service pour vous jeter par la fenêtre !

Mauvaise camarade de travail !

D'ailleurs, regardez

samedi, 12 septembre 2009

Une journée d’Ivan le-gout-des-autres…

L'homme n'est que désir et manque, dixit Lacan.
Ce n'est pas entièrement faux...

Ce matin, à Tuzla, j’ai été sorti du sommeil par un connard crétin de coq qui ne sait pas lire l’heure.

La chronologie des évènements est la suivante : Un quidam est sans doute passé dans la rue vers 4 heures, attirant l’attention du chien, lequel s’est mis à aboyer.
Le chien a réveillé le coq en sursaut, qui s’est mis à cocoriquer comme un furieux.
J’ai patienté un long, très long moment, histoire de ne pas sortir du lit la maisonnée.
Puis, je suis sorti doucement, ai fait ma toilette, me suis habillé et suis sorti avec mon bouquin sur les marches du perron dans la lumière du matin.
Vous qui me connaissez, savez sans doute que j’ai peu de goût pour le short moule-bite caleçon cycliste, le T-shirt « Ensemble avec l’UMP », les tongs et la « casquette Ricard ».
En foi de quoi je suis donc vêtu comme d’habitude. Vêture étrangère aux Bosniaques au point que notre hôtesse, une fois prête et sortie est hélée par sa voisine. Notre hôtesse, s’empresse de me rapporter l’inquiétude de sa voisine :

« Alma ! Early in the morning a strange guy in a Sunday suit, sat on the steps,  reading a book !!” .

“Eh, Alma ! Tôt ce matin, un mec étrange en costume du Dimanche s'est assis sur tes marches en lisant un livre !”.
Comme vous le voyez, j’avais encore des efforts à faire en matière d’intégration dans le paysage…
Le pire était à venir, en effet l’affection que je porte à la Tornade et à ses amies avait beau être désintéressée, j’avais tout de même en tête l’idée bien arrêtée de goûter ces fameux baklava dont j’avais déjà apprécié les vertus sur un marché de la rue du Château-d’Eau à Paris.

J’avais longuement voyagé pour me régaler de ces merveilles faites de pâte feuilletée et d’amandes pilées baignant dans le miel. L’invitation du père d’Alma, promettant les fameux baklava m’avait mis l’eau à la bouche.
Nous avons dîné assez tôt et j’ai patienté en trépignant comme un chien fou en attendant le dessert.
En fait nous avons eu droit à un second dîner, fait d’une multitude de plats, parfois étranges, dont des tripes d’agneau quasiment sans assaisonnement et servies dans un bol plein d’une sauce assez grasse, et pour tout dire peu enthousiasmante…
Bref, j’avais fait 2500 kms en train, en avion et en voiture pour manger des baklavas et je me suis retrouvé à 22h30 en train de manger des tripes d’agneau  dans un bol de  sauce indéfinissable.
Je me suis dit « Bon, faisons bonne figure », le serveur est passé, j’ai demandé « Un espresso, s’il vous plaît. »
J’ai eu droit à « Sorry ! The machine is off !»
Et avec le sourire s’il vous plaît !
Tout s’est bien passé comme on le voit…
Mais on s’est bien amusé quand même.



 

mercredi, 09 septembre 2009

Les loges de la folie

Nous sommes partis, frappés brutalement par le « syndrome-Diaspora » .
Pas du tout avec la peur au ventre d’être partout considérés comme « bons à faire » mais il faut se plaindre. Plaignez nous !
L’exil, sans les plaintes, c’est rien que du tourisme…
D’abord l’Angleterre, où, comme prévu, il fait froid et il pleut. Ca commence comme ça.
Il faut évidemment éviter de manger car à Londres tout est prévu pour mourir jeune d’accident cardio-vasculaire.
Rien qu’à regarder les menus  je sens mes artères se boucher.
L’odeur de friture des rues de Covent Garden m’a fait prendre trois kilos au bas mot.
En plus, à me promener dans la ville , je soupçonne les Anglais d’être profondément masochistes : Leur plus belles places et avenues ont toutes des noms de défaites…

En prime, Heure-Bleue, malgré mes avertissements à la lecture de la plaque de la porte d’entrée,  m’a entraîné dans un charmant jardin public qui n’était pas public du tout.
Evidemment la porte était ouverte, j’ai suivi mon âme damnée.

Bilan ? Nous nous sommes trouvés enfermés dans Bedford Square, devenu propriété privée appartenant aux propriétaires des immeubles entourant le square.
Bon, vaut mieux être squatter à Bedford Square  que dans une usine désaffectée à Liverpool, mais tout de même…

Après quelques jours chez notre Tornade préférée, nous voilà partis vers la Bosnie, via la Croatie où nous avons passé quelques jours délicieux (eh oui, quand il fait beau et chaud, je préfère.)
A l’arrivée à Dubrovnik, la sensation d’exil s’estompe , on se croirait rue Oberkampf : Des Yougos partout !
La Croatie, c’est bien. Il fait tellement beau que tu bronzes même la nuit ! (essayez donc d’écrire avec l’accent pied-noir au lieu de vous moquer, vous verrez, c’est pas si facile !).
Après, la Bosnie. C’est comme la Croatie sauf qu’ils sont tous fous et qu’il n’y a que des étrangers, nous n’étions que trois Français…

Je vous raconterai la suite un peu plus tard.