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mardi, 13 novembre 2012

Romantisme automnal, quand tu nous tiens…

L’amour, contrairement à une idée répandue par des ignares qui ne lisent que des romans-photo, est un tourment.
Un véritable tourment.
Non, il n’y a pas que cette question de Baudelaire se demandant avec le talent qu’on lui connaît « est-ce la respiration de l’âme ou quatre jambons suspendus à un même clou ? »
James Joyce n’avait pas plus raison qui disait « l’amour, qu’est-ce ? Un bouchon, une bouteille, le reste n’est que littérature !»
Théophile Gautier n’a pas non plus écrit que « Bonheur parfait », on lui doit heureusement cette merveille qu’est « La chanson du pêcheur » sinon on ne citerait Gautier que devant les comptoirs après quelques « p’tites Côtes » de trop.
Cela dit, ces célèbres poètes ont aussi commis quelques aphorismes qui montrent que Pierre Dac avait raison qui disait « 
La cravate est un accessoire permettant d'indiquer la direction du cerveau de l’homme. »
Ces cadors de la poésie française, pour expérimentés qu’ils fussent n’avaient pas tout vu de ses pièges.
Pour être honnête, je pense surtout qu’ils avaient le feu au c… et qu’ils utilisaient un talent de baratineur éprouvé pour amener chez eux toutes celles qui voudraient bien s’y laisser prendre –« s’y laisser prendre » joli double sens, non ?-
En fait, pas du tout, l’amour n’est pas que cela –même si c’est beaucoup ça aussi, faut pas déc.-
S’il n’y avait que les paumes moites, les joues qui brûlent, le cœur qui cogne, le jugement obscurci, le discernement absent, les mains qui tremblent, cette boule dans le ventre, mais non.
Ça c’est le tout-venant de l’amoureux peu au fait de ce qui l’attend vraiment.
Ça ne suffit pas, il y a les pièges.
Le piège habituel de l’incompréhension, du désir à contretemps, de la mauvaise interprétation d’un regard ou d’un geste.
Et quelle que soit la durée de la passion qui vous lie à l’autre, vous sautez toujours à pieds joints dans des chausse-trappes si joliment tendues que ce serait une faute de goût que les éviter.
Et toujours de bonne foi.
J’ai justement un exemple récent, la touche de vécu qui donne du corps à la démonstration.
Quel est le malheureux homme qui n’a pas été induit en erreur par une invite mal comprise ?
Celle d’Heure-Bleue par exemple qui, un matin récent, me prit par la main, me dit « viens » d’une voix douce –étonnamment douce d'ailleurs pour qui connaît Heure-Bleue du matin, j'aurais dû me méfier...- .
Elle m’entraîne jusqu’à la chambre d’un pas décidé.
D’un seul coup d’un seul, me voilà réveillé, le romantisme automnal amenant un réveil printanier des sens de votre serviteur, sens jusque là engourdis par les premiers froids.
Toujours me tenant par la main, elle m’amène jusqu’au lit, me regarde avec ce que je crois, naïf que je suis, être de l’amour –oui, elle est myope et ça donne une douceur trompeuse à son regard-.
Elle  retire brutalement le couvre-lit devant un Goût-des-autres plein d’espoir.
Et hélas,  me dit, nettement plus sèchement cette fois-ci, « tu as vu ? Tu as mis les oreillers « en cafouillon » ! Tu pourrais quand même faire attention ! »
Il est vrai que votre serviteur se fiche complètement de la consistance des oreillers, les siens finissent souvent par terre au matin. Du moment qu’ils sont en quantité égale à chaque place, c’est bien.
Heure-Bleue, elle, met un soin jaloux à en choisir la douceur, l’ordre dans lequel ils seront empilés, les couleurs de taies appariées, etc.
Bref, une perte de temps.
L’amour est un tourment vous dis-je.
Et plein de pièges en plus…

 

lundi, 12 novembre 2012

Coup de foudre.

Le Palais de la Découverte a toujours eu pour moi un attrait certain.
Ce qui n’allait pas parfois sans quelques désagréments.
Ma dernière visite date d’assez longtemps mais je compte bien y retourner, Berthoise m’ayant donné l’envie de l’exposition en cours.
Exposition pas très éloignée de mon domaine d’étude d’élection.
Et justement, à propos d’étude, il me revient en mémoire une expérience en ce Grand Palais.
Dans les semaines précédentes, j’avais eu deux fois de la chance dans la même journée.
D’abord intéresser une fille qui avait attiré mon attention –pas la peine donc que je vous la décrive, je suis un garçon d’habitudes, vous avez donc une idée précise du modèle…-, ensuite que cette fille s’intéressât elle-même aux sciences physiques.
Nous convînmes d’occuper un jeudi à venir à autre chose que des promenades gourmandes en kilomètres, dispendieuses en cafés, sans compter l’usure de la muqueuse labiale.
L’un comme l’autre relevant difficilement d’expériences malheureuses pour un palpitant déjà malmené par une curiosité insatiable, l’idée d’un peu de calme et d’un jeudi studieux nous parut saine.
Le chagrin d’amour nécessitant un repos total de l’appareil affectif nous contraignait alors à une diète affective qui était parfois difficile à mettre en œuvre.

A l’époque, dès l’entrée du département de physique du Palais de la Découverte, une pancarte pendue à bonne hauteur et de taille imposante nous renseignait sur un détail dont nous eussions dû nous préoccuper.
®
E
= [1/(4.π.ε0)] .[(q1.q2)/d2]
Nous eussions dû prêter un peu plus d’attention à cette pancarte.
Nous allions apprendre « de tactu » de quoi il retournait exactement.
Depuis de nombreuses années, l’expérience visant à nous montrer que monsieur Faraday connaissait son boulot sur le bout du doigt faisait fureur.
On y voyait des gens –surtout des gamins, prêts à tout pour montrer que la testostérone n’est pas un truc de farceur- monter sur une estrade. Un physicien officiait, et un générateur de haute tension faisait dresser les cheveux sur la tête des cobayes.
Un des problèmes de la très haute tension, c’est, d’expérience et feue ma mère, victime de la chose pendant mes années estudiantines vous l’aurait dit, que « ça en fout partout », autrement dit que vous engendrez des charges qui ne demandent qu’à s’écouler dès que l’occasion se présente et que le chemin en est propice.
Pour vous décrire l’effet que ça peut avoir sur vous et votre petite camarade, rappelez-vous seulement l’effet que ça fait de serrer la main de quelqu’un qui vient de marcher longuement sur de la moquette avec des tennis.
Rappelez-vous cette sensation délicieuse d’avoir mis les doigts dans la prise et la secousse qui vous agita dès que vous le touchâtes.
Maintenant, imaginez votre serviteur, debout derrière sa camarade, elle-même légèrement inquiète de ce déferlement de feux de Saint-Elme dans quasiment toute la pièce.
C’est dans ces moments cruciaux que l’on regrette de n’avoir pas prêté attention à la valeur du « vecteur champ électrique » si bien décrite à l’entrée…
Camarade se retourna, quémanda un bisou.
Votre serviteur, le jugement obscurci par de mauvaises pensées se pencha.
Et nous fîmes un bond qui nous aurait qualifiés d'emblée pour les Jeux Olympiques s’il avait été validé.
Donc, lectrices chéries, si vous allez visiter la « section électrostatique » du Palais de la Découverte, ne lâchez jamais la main de l’élu de votre cœur.
Vous risquez un coup de foudre...

 

samedi, 10 novembre 2012

A bout d'habits...

Tous les jours je viens sur mon blog.
Personne n'est venu écrire à ma place...
Bande de flemmards, j'aimerais tant que quelqu'un y vienne écrire un poème célébrant ma finesse d'esprit.
Un sonnet bien tourné, dans lequel on retrouverait le parfum des vers et non l'odeur des pieds...

En fait j’étais en train de rêvasser, en préparant mon petit déjeuner, à ce que je pouvais bien écrire à mes lectrices chéries quand l’horreur d’une profonde nuit s’est abattue sur moi.
Le ton est grave, l'instant aussi.
J’ai tenté d’utiliser une de ces casseroles inspirées du matériel hôtelier pour faire chauffer du café.
Servi par une expérience que je ne souhaite à personne,  sauf peut-être à celui qui a prétendu être de gauche pour se faire élire, je suis désespéré mais surtout brûlé.
Encore sous le coup de l’émotion je vais dévoiler ici-même une information de première importance, une dénonciation dans les règles d'un scandale subi par tous et qui a gêné chacun.
Qu’attend donc l’Europe, pourtant peu avare de règlements portant sur l’entente illicite, pour tomber à bras raccourci sur les dangereux voyous qui me mettent en grand danger de finir bouilli comme une poignée de pâtes ?
Tous, à un moment ou un autre, avons subi ce que je dénonce ici: La collusion entre les marchands d’ustensiles de cuisine et les entreprises de nettoyage à sec.
Qui n'a jamais, à un moment ou un autre été confronté au comportement curieux de la cafetière « style hôtel » ?
Ce charmant petit pot en inox, équipé, non d'un bec verseur mais d'un bec renverseur, a la fâcheuse propension à verser 85% du café dans votre tasse, tandis que les 15% restants dégoulinent à rebrousse poil le long du pot, vous ébouillantant la main au passage et finissant de saloper le journal que vous espériez lire tranquillement en prenant votre petit-déjeuner.
Cela vaut pour le bec verseur en forme d'avancée triangulaire.
Vous râlez et vous décidez alors de changer d'ustensile. Vous vous rabattez sur la casserole à rebord élargi qui, malgré sa forme adoucie n'en est pas moins vicieuse.
Ce type de rebord arrondi, qui n'est pas sans rappeler le pot-de-chambre d'antan, souffre d'un défaut différent.
Le diamètre de la plus petite de ces casseroles est en effet notoirement inférieur au plus petit des feux de votre plaque vitro-céramique et supérieur à celui des tasses qu'elle doit remplir.
Deux effets désastreux en sont la conséquence, et c'est là qu'est la source du drame qui guette l’usager de l’ustensile, votre serviteur en l'occurrence.
Le type de la boutique d’à côté qui me les a vendues est probablement de mèche avec le pressing du bas de la rue...
Vous commencez par faire chauffer votre café dans cette casserole, quand il est à bonne température, vous vous saisissez d'un manche de casserole qui vous brûle la paume au troisième degré.
Vous retenez un « m… !!! » qui ne demandait qu’à être retentissant et relâchez la casserole sur la plaque.
Vous prenez un torchon pour attraper cette fichue casserole puis vous vous asseyez devant votre tasse et votre journal.
Vous commencez à verser, un œil sur votre journal et l'oreille attentive à ce qui sort de votre poste, vous ne voyez donc pas tout de suite le drame qui se prépare.
Le jet de café, bouillant bien sûr, plus large que la tasse, vous envoie l'équivalent de deux tasses de café sur le pantalon tandis qu'à peine une demi-tasse n'entre dans votre tasse.
Cette fois, vous n’arrivez pas à vous retenir et vous hurlez ce "M... !!!" retentissant qui n’avait pas encore servi.
Votre moitié se précipite, vous engueule en regardant l’énorme tache de café par terre et surtout le pantalon à envoyer illico au pressing.
Vous êtes brûlé, engueulé et frustré de votre petit-déjeuner, votre journée est fichue.
Au moins jusqu'à ce que vous profitez de l'occasion de prévenir vos lectrices chéries des pièges qui parsèment la cuisine.
Je vous dis qu’il y a entente illicite entre le marchand de casseroles et la dame du pressing.
Si si, je vous assure, il y a entente…

 

jeudi, 08 novembre 2012

Une seule lettre vous manque et tout est dépeuplé…

Je me lance dans une exégèse sans but.
N’ayant que peu de choses à vous raconter, je me force à vous conter une anecdote sans réel goût.
Bref, ce jour est sans ressort. Les travaux ménagers ne me branchent pas plus que ça.
D’autant qu’Heure-Bleue m’exhorte à m’y lancer. La flemme me taraude.
L’agacement me fond dessus, comme le beurre abandonné sur la table.
Les travaux d’aménagement, accrocher les tableaux entre autres tâches, sont comme le beurre, abandonnés lâchement.
Face à mon PC, l’étude que je concocte ne demande qu’à ne pas avancer au bon rythme. Le retard sévère. Mon « pote donneur d’ordre »  le pote attendant son système « haut de gamme » pour écouter les œuvres entassées dans sa CDthèque pendant des années.
C'est d'accord, ce rat n'aura pas totalement tort.
Je m'y colle, tout de même un effort sera bon pour ma santé mentale, ça me permettra, d'une part de me secouer, d'autre part de passer le temps d’agréable façon pendant ces vacances d’automne.
C'est un texte ennuyeux, fort heureusement très court.
Ce texte est même franchement mortel, non ?
Pourtant quelque chose manque, outre un semblant d'allant.
(ceux pensant « le talent » ne seront pas comptés...)
Trouverez-vous ?

 

mercredi, 07 novembre 2012

Jardin d’Exploitation…

Hier, Heure-Bleue et moi avons emmené Merveille au Jardin d’Acclimatation.
Passionnante nouvelle dont vous vous demandez sûrement, lectrices chéries, quelle mouche à piqué votre scribe préféré pour se lancer dans la narration d'un truc comme ça.
Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler du petit train, un truc épouvantablement inconfortable qui réussit à vous coûter plus cher que le TGV, compte tenu du fait que non seulement vous êtes en plein vent mais que vous payez un max pour faire quelques centaines de mètres à un train de sénateur.
Je ne vous parlerai pas plus de la tentation qui hante votre serviteur d’ouvrir la cage des buffles pour les laisser tranquillement piétiner des gamins que leurs parents devraient tenir en laisse.
Vous savez bien, lectrice chéries, combien je peux être impitoyable avec les petits enfants…
Non, je vous parlerai encore et toujours d’un sujet qui me passionne : L’observation de mes congénères et de leur comportement. Qu’ils soient proches ou lointains.
Et hier, justement, j’ai assisté à une de ces séances de travaux d’approche que les « voyous de la Porte de Clignancourt » appellent communément « la drague ».
Le décor en est simple.
Sur un manège ancien –enfin, ancien, disons une copie- un carrosse.
Sur un banc de ce carrosse, Merveille.
Sur le banc en vis a vis, une petite fille et un petit garçon, son frère.
Le petit garçon dans les âges de Merveille.
Imaginez Merveille, assise au centre de son banc, attendant le départ du manège, patiente mais indécise quant à la pose à adopter.
Imaginez aussi « papy », prêt à pester à cause d’une température qu’il n’hésite pas à qualifier de polaire, et brusquement interpellé par un éclair dans l’œil de Merveille. Merveille vient de réaliser qu’en face d’elle se trouve une proie. Le petit garçon.
Elle commence à changer de position sur son banc et, tandis que le manège démarre, elle lui envoie un sourire qui rallume le soleil pour une minute.
Puis, lancée corps et âme dans une opération planifiée on ne sait quand de façon quasiment militaire, se place au centre du banc, les bras écartés reposant sur le banc.
Merveille se penche et, d'un air mutin, lance je ne sais quoi au petit garçon, plus du tout intéressé par sa sœur.
Ça semble marcher car, quand le manège arrive de nouveau devant moi, le gamin sourit de toutes ses dents de lait et regarde Merveille comme il ne regardera plus sa mère dans quelque temps.
Et Merveille de lever les yeux au ciel, d’avoir cette moue qu’elle essaie si souvent en vain –enfin presque- sur « papy »  mais semble si bien marcher sur ce pauvre gamin, proie rêvée d’une Merveille spécialisée dans le test des  réactions d’autrui.
Si ça continue comme ça, encore deux tickets de manège et on va la retrouver enceinte !
Elle continue à papillonner comme ça jusqu’à la fin du tour de manège. Descend du carrosse comme une reine et ignore superbement un petit garçon fort marri, ravalé en un instant du statut de prince consort à celui de prince sorti.
Elle a déjà un goût marqué pour l’étude sociologique de ses camarades.
J'ai peur pour eux...