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samedi, 02 mars 2013

Delly de fuite...

Berthoise, dans sa dernière note, nous parle de ses amours et nous en dit  « sans doute furent-elles singulières, uniques et incomparables, mais pas bizarres, ni curieuses. »
Mais comme toutes les amours, Berthoise ! Comme toutes !
Il semblerait qu'il n'y ait problème que dans leur évocation...
Ça donne de si chouettes bouquins qu'il est heureux que certains se soient lancés dans ce boulot.
Toutefois, si on y regarde de près, dès le lycée, les profs d’Histoire s’échinaient autant à nous expliquer, grâce à la vertu de l’exemple, comment s’entretuer par peuples entiers qu’à capter un semblant d’attention.
Les profs de Lettres eux, de façon sournoise, grâce à l’étude de célèbres passions nous instillaient l’idée que c’était vachement bien cette affaire d’amour.
Eh oui, nous nous sommes fait avoir ! Il y a eu de tout temps collusion entre l’Histoire et les Lettres ! Sinon, le combat aurait rapidement cessé, faute de combattants. Eh oui, comment aurions nous pu continuer à nous étriper pour remplir les livres d’Histoire si les Lettres ne nous avaient incité à engendrer de nouveaux belligérants ?
Je suis sûr que vous n’aviez pas vu les choses sous cet aspect. Hmmm ?

Imaginez un peu, lectrices chéries, la vie sans Tristan ni Yseult ou simplement qu’ils n’aient pas bu ce foutu philtre, sans Othello ni Desdémone ou qu’il ne se soit pas laissé abuser par ce fumier de Iago !
Pensez un peu comme on se serait emmerdé sans Roméo ni Juliette, sans Marion ni Robin.
Et Renaud sans Armide pour lui jeter des sorts afin qu’il l’aimât comme elle le rêvait.
Sans compter Phèdre qui en pince sévère pour Hippolyte, Phèdre sans la fièvre  et autres Titus et Bérénice.
Pire encore, imaginez-la sans ce chef d’œuvre qui, à n’en pas douter traversera les siècles, j’ai nommé Angélique, Marquise des Anges !
Heureusement, pour nous guérir, il n’y a pas que le temps.
Si Heure-Bleue voulait éviter de me lâcher, l'air de rien « il y a aussi le mariage... », ce serait parfait.
Je n’étais pas arrivé à la même conclusion que mon Heure-Bleue préférée, je pensais plutôt à une guérison assurée par la lecture assidue de Back street, le truc qui vous casse le moral pour des siècles et vous invite à éviter l’amour comme la peste…
Avez-vous réfléchi un instant à cet état pathologique qui vous bouche les yeux et l’entendement, vous ouvre le ventre à coups de couteau et vous écrase le cœur à coup de pincements et de marteau ?
Bienheureux quand en plus il ne vous fait pas trembler les mains, ou pire, les jambes.
Enfin, tant qu’il ne vous fait pas bafouiller, ce n’est pas grave.
Bon, en même temps, ça fait de beaux souvenirs.
Souvenirs qu’il est bien vu de garder pour soi…

vendredi, 01 mars 2013

Mauvais esprit…

Hier soir, Heure-Bleue et moi sommes sortis.
C’est notre gymnastique quotidienne. Nous nous musclons les doigts avec nos claviers et nos souris dans la matinée, puis le déjeuner avalé et l’après-midi entamé, chacun vaque à ses occupations.
Traduisez « le Goût glande » et « Heure-Bleue fait le ménage ».
Eh ho ! Le matin j’ai quand même préparé le petit déjeuner, fait le lit, essuyé et rangé la vaisselle et fait les seize mille deux cent trente deux Ricoré d’Heure-Bleue !  Puis, vers midi je suis allé chercher le pain.
Après cette journée épuisante nous sommes donc sortis
Il nous fallait acheter les journaux, les quelques babioles pour l’anniversaire de Merveille. La dame de la maison de la presse expliquait à son fils que « non il n’a pas oublié de retenue dans son addition. »
Puis le petit a souri, ce qui a permis de constater qu’il est brèche-dent.
Notez, lectrices chéries, la lente montée du suspense dans ce récit terrifiant de banalité.
Heure-Bleue a alors saisi la balle au bond et a cloué la marchande de journaux  d’un « il a quel âge ? » imparable.
« Il a huit ans et vient de perdre deux dents » a rétorqué fièrement la mère.
On voyait bien là tout l’orgueil d’une mère qui sentait son fils capable de perdre d’un coup vingt-quatre dents pour faire honneur à la famille.
Un peu plus fière, Heure-Bleue a vanté la précocité de Merveille en assénant « la nôtre en a perdu deux, mais elle a six ans ! »
C’est là que votre serviteur, admirant la lutte de ces deux amazones, fières de leur progéniture, directe ou une génération plus tard, s’est dit « Aïe ! Ça sent le combat de mères poules ».
J’ai craint un instant qu’on aille jusqu’à évoquer hâtivement le prix Nobel de comédie de Merveille, ou qu’emporté par l’enthousiasme on évoque sa ménopause extrêmement précoce.
Ne ricanez pas, c’est le genre de chose qui rassurerait son père, n’oubliez pas qu’une Merveille avec un petit camarade, c’est le genre de chose qui dépiaute un cœur paternel comme de le dire…
Rapidement tout de même, la tension baissa et chacune composa et dit sagement « ils ne vont pas tous au même rythme, ils n’apprennent pas tous à la même vitesse. »
Chacune pensant sans doute que sa progéniture était la plus vive…
C’est peut-être là que j’aurais dû me taire.
Oubliant un instant que j’avais affaire à deux libraires et que le bouquin est aussi un gagne pain, j’ai cru malin d’abonder dans leur sens en disant « C’est tout à fait vrai, regardez, à son âge Marc Lévy ne sait toujours pas écrire… »
La fraîcheur de l’accueil m’a fait penser que je n’aurais peut-être pas dû…