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samedi, 30 mars 2013

Le serpent à sornettes...

Hier, un type  qui n’a eu de rapports avec la religion que pendant son passage chez les Frères s’est rappelé, belle performance, que c’était, selon le calendrier de la Septuagésime, le Vendredi Saint.
Eh ! Fallait tout de même se le rappeler, mine de rien, que c'était la fin de la Septuagésime !
Ce fut surtout l’occasion d’aller chercher pour une petite fille élevée comme une mécréante, tous ces petits machins censés pousser les enfants sur le chemin de la chrétienté.
Ces chemins, qu’on soit athée ou croyant, passent souvent par une augmentation sensible du chiffre d’affaires des boulangers, pâtissiers et autres chocolatiers.
Et pour parcourir ce chemin, plein d’acide oxalique et de réflexions d’Heure-Bleue eu égard à ma goinfrerie de chocolat, je suis passé par le boulanger où le pain est bon.
J’aime bien cette boulangerie de Bretons. Il y a à la caisse une blonde aux yeux bleus «genre  quinqua qui veut faire quadra mais a du mal » assez gentille. Je n’aime pas dire du mal mais c’est vrai, elle est gentille. Bon, elle semble ne pas avoir inventé le fil à couper l’eau chaude mais elle est gentille, ce qui doit être reposant. Mais parfois seulement.
Je l’aime bien parce qu’après lui avoir il y a des mois, débité une sornette que j’ai complètement oubliée, elle m’accueille en faisant des mines.
Et vous savez bien, lectrices chéries que j’aime, combien j’adore débiter des sornettes.
Au retour des vacances de février, j’avais déjà titillé le serpent à sornettes.
Heure-Bleue avait repéré la trop aimable caissière et déjà fait une remarque à propos d’un probable déficit neuronal. Pourquoi ?
Eh bien, alors que j’allais chercher la baguette qui nous plaît bien, à Heure-Bleue et moi, l’accorte caissière, de retour de vacances avait pensé ajouter une touche de séduction en protégeant son cou d’un foulard multicolore. En tendant mon écot et pour répondre à son « Boooonjouuur monsieuuuuur » souriant, je lui dis « Ah mince ! Je croyais avoir un ticket d’enfer et je vous retrouve avec le « Rainbow Flag » autour du cou, désolé mais vous me tuez le moral ! ».
Elle se récria « Mais non ! Voyons ! C’est pas le Rainbow Flag ! Enfin ! Est-ce que… » en clignotant des paupières. Depuis, j’ai l’impression que notre amour a du plomb dans l’aile, mais bon, faut savoir ce qui est important et là, l’important c’est la baguette.
Les jours ont passé, elle semblait m’avoir pardonné de l’avoir soupçonnée de penchants saphiques.
Hélas, une fois de plus, emporté par l’instinct taquineur, j’ai tout fichu par terre.
Hier soir, je pris donc ma baguette et d’autres choses et j’eus droit de nouveau à son souriant « Boooonjouuur monsieuuuuur » accompagné cette fois d’un « vous allez bieeeennn ? » et d’un sourire plein de dents.
D’humeur chiante, il y a des jours comme ça, et me rappelant qu’elle était probablement bretonne je laissai échapper d’un ton sévère « Mais comment pouvez-vous être aussi gaie en ce jour ? C’est Vendredi Saint ! Le jour où le Christ fut crucifié ! Cloué il fut ! »
Elle me dit d’un air triste « Ah oui ! C’est vrai ! Excusez-moi, j’avais oublié ! »
On aurait dit que c’était elle qui l’avait emmené au tombeau dont il serait censé sortir trois jours plus tard…
J’ai quand même réussi à garder mon sérieux jusqu’à la sortie.
Et Heure-Bleue m’a sermonné d’un « mais tu es infernal ! Tu n’es pas sortable quand tu as décidé d’embêter le  monde ! »
Pour une fois que j’essayais d’être sérieux, lectrices chéries, on a tué dans l’œuf une vocation de moraliste…

vendredi, 29 mars 2013

L’alibi d’eau…

Bon, aujourd’hui faut être sérieux.
Notre système prend l’eau…
J'ai écouté notre président, avec quelques entractes « scènes de ménages » tellement c’était ennuyeux, mais j’ai quand même écouté.
Ah ça, il connaît bien l’économie –contrairement à ce que disent ses détracteurs, ceux qui ont fait ou feront comme lui mais lui, c’est mal-, il sait bien aussi qu’il est ligoté, non par l’Europe mais par les financiers qui exercent leur chantage, mais ça il ne peut pas le dire.  

Cela dit, hier soir notre président, celui qui a été élu plus pour virer son prédécesseur que parce qu’il nous enthousiasmait, vient de jeter son programme aux orties pour continuer celui entamé par le prédécesseur en question et nous a sorti un alibi qui prend l’eau…
Il se trouve qu’aujourd’hui, ça tombe à pic, c’est justement Vendredi Saint. Le chrétien peut donc, en respectant les prescriptions de sa religion, considérer que c’est un bon entraînement au programme promis par notre président.
La sensation de cocufiage étant connue et partagée par tous depuis que l’être humain à découvert qu’il pouvait vivre en couple moyennant quelques arrangements discrets, je ne suis donc pas surpris de la tournure que prend la politique dans notre beau pays.
Mais là où je m’insurge, c’est quand non seulement notre président jette son programme à la poubelle mais quand il me sort un argument d’un genre que j’attends plus d’Heure-Bleue quand je me chamaille avec elle que d’un type qui sort de l’ENA et est blanchi sous le harnais de la députation, expert donc en argumentation, fut-elle spécieuse.
Oui ! Notre grand ( !) chef à tous m’assène, via un écran, les yeux dans les yeux « Je ne suis pas un président socialiste, je suis le chef d’Etat de la France » !
Oui, il nous dit ça, le président.
Non seulement il oublie son programme mais il oublie aussi que s’il est là, c’est parce qu’il s’est trouvé une majorité pour penser qu’il valait mieux pour la France un président socialiste, un qui se préoccuperait des « laissés-pour-compte », qu’un président ultralibéral, un qui ne se préoccuperait que des mieux lotis.
Pourtant je vous avais prévenus, ce type sort aussi de HEC, pépinière d’humanistes bien connue pour ne se préoccuper que de l’EBITDA mais, sans y prêter autrement attention, nous avons voté en majorité pour la copie du viré, moins gueulard et sans Rolex, bref, le même en moins voyant.
Plus le genre jésuite que le genre camelot. C'est peut-être le prénom qui veut ça...
Et voilà. Nous savons que grâce à un président censément de gauche, le budget de l’armée sera maintenu mais que comme il faut faire des économies –sûrement pour permettre aux banques de miser nos sous aux Bahamas- eh bien la protection sociale sera mise à contribution. Ceux qui sont à la retraite verront leur pouvoir d’achat diminuer plus vite qu’avant. Bien que les études s’allongent et que l’emploi se fasse attendre après leur fin, la durée de cotisation augmentera.
A y regarder de près, sauf pour les entreprises qui verront leurs charges diminuer, nous verrons se dégrader des services de moins en moins publics, la santé sera précaire, la retraite restera un rêve mais nos impôts augmenteront, nos cotisations sociales ne diminueront pas plus que nos cotisations retraite.
Comme d'habitude applaudiront les économes, ceux qui ont un petit patrimoine pour financer leur retraite mais qui n'ont pas encore réalisé que l'appertement qu'ils ont prévu de louer pour en tirer quelques subsides ne le sera pas, faute de locataires solvables.
Lésés, avec un grand « B », eux aussi, par la finance qu'ils encensent aujourd'hui. 
Résumons-nous : en ces périodes de vaches maigres, nous verserons de l’argent pour permettre aux mieux lotis de conserver leur train de vie tandis que le nôtre s’effondrera.
Tous ceux, qu’ils soient de gauche ou de droite, qui ont pris l’habitude depuis la fin de leurs études, de vivre, et plutôt bien, de l’argent du contribuable, conserveront ce qu’il convient de plus en plus de considérer comme des privilèges tandis que ceux qui les nourrissent auront de plus en plus de mal à manger…
Il serait bon de rappeler à ceux qui nous gouvernent qu’il y a une date qui devrait les faire réfléchir.
Et, comme toute les dates, elle revient tous les ans.
Le 4 août, chères « élites », ça vous dit quelque chose ?

 

mercredi, 27 mars 2013

Le vain me saoule…

Tiens, ça faisait longtemps que votre Goût préféré n’avait pas pesté en écoutant la radio.
Oui, je suis désolé mais j’écoute la radio. Il y a bien longtemps que j’ai renoncé à trouver une information quelconque en écoutant J.P.Pernaut, sauf à être intoxiqué à la doctrine du « ya trop d’charges ! » qui naît dans tout reportage, qu’il s’agisse du « ferronnier d’art qui ne s’en sort plus à cause de la fiscalité » ou du patron de PME « noyé sous les charges et mis à genoux par les RTT ».
Donc, dans ce qui sort de bavardage de mon poste, un mot commence à me sortir par les yeux.
Il en sort avec d’autant plus d’énergie que je ne me rappelle pas l’avoir entendu une seule fois dans son acception correcte.
Je veux vous parler de « la problématique ».
Aaaahhh ! La problématique ! Ce délicieux substantif né pour meubler l’ignorance de ceux qui n’ont rien a dire sauf à nous détailler des faits divers dont on n’a rien à cirer…
Oui mes chéries ! Il n’y a plus de problèmes, il n’y a plus que des « problématiques ».
C’est probablement la raison pour laquelle les problèmes les plus cruciaux du moment sont, et pour longtemps encore, non résolus.
Ces aficionados du contresens me donnent l’impression d’avoir oublié leurs premiers cours un peu « pointus » de philosophie ou de sciences.
Il m’arrive même de me demander s’ils y ont assisté et s’ils n’ont pas préféré aller papoter au bistrot à côté de la fac.
Voire s’ils ont jeté un regard sur les polys desdits cours.
Parce que nous seriner à longueur d’émission que « la première chose à faire c’est de résoudre la problématique de l’illettrisme » c’est juste se foutre du monde.
Pas une ni un de ces bourreurs de crâne ne semble s’être donné la peine d’aller vérifier s’il y avait une différence entre « problématique » et « problème » et en quoi elle consistait, sinon on ne nous proposerait pas de « résoudre la problématique ».
Et je fais preuve là d’une indulgence coupable car ces aimables farceurs ont coutume de nous asséner sans sourciller du « solutionner la problématique » comme s’il en pleuvait.
J’attends avec impatience le moment un auditeur pas trop avisé aura fait remarquer qu’on ne dit pas « une problématique solutionnée » mais « une problématique résolue ».
Vous pouvez être sûr qu’on va alors entendre régulièrement « il faut absolument résolver la problématique du moment ».
Et ça va pleuvoir d’autant plus fréquemment qu’avec leur sens aigu du contresens, il existe en anglais le mot « resolver » qui n’a rien à voir avec « résoudre » mais est un avatar de « résolution » au sens de « pouvoir séparateur » …
Vous pariez ?

mardi, 26 mars 2013

L’aire triste de Paris…

Hier, Heure-Bleue et moi sommes allés traîner à Paris.
Vous connaissez à peu près nos goûts en la matière.
Vous savez donc que je suis plutôt bégueule mais assez laxiste quant à mon environnement.
Vous savez aussi qu’Heure-Bleue est plutôt snob mais assez stricte quant à son environnement.
Nous sommes donc allés traîner dans cette bande de territoire parisien que je n’aime pas particulièrement. En réalité je ne l’aime pas du tout. C’est un triangle, tout ce qu’il y a de scalène, dont le sommet est à Jaurès et la base est la rue de Ménilmontant entre la rue des Pyrénées et le boulevard de Belleville.
Ce triangle biscornu a la particularité d’être aussi triste que le XIème arrondissement et d’être en plus aussi miséreux que le quartier de mon enfance. La population semble n’avoir changé ni de statut ni de fortune depuis 1950.
Les seules traces de la modernité consistent en la présence de feux de circulation, de salons de coiffure « afro » et de boutiques qui servent de cabine téléphonique.
Nous avons donc pris le 26 à la gare Saint-Lazare avec l’intention de descendre la rue de Ménilmontant jusqu’à un quartier civilisé.
Entendez par « quartier civilisé » un « quartier où on trouve un Monop’ ».
Une chose était agréable, du haut de la colline de Ménilmontant, la rue éponyme est orientée plein sud et on a une vue assez superbe de la capitale.
Du moins tant qu’on ne baisse pas les yeux…
Les immeubles y sont lépreux, les trottoirs sales et les vitrines désolantes de tristesse.
Heure-Bleue, toujours en veine de compliments, n’a pas hésité à me dire « tiens, on dirait le passage où tu habitais quand tu étais jeune… »
Bon, c’est vrai, mais ça explique assez bien pourquoi je me sentais là moins dépaysé qu’elle, habituée qu’elle est au XVIIème arrondissement.
Et ça se prétend de gauche.
« Bourgeoise rouge », va !
En descendant la rue, nous sommes passés, par pure curiosité, par la rue du Liban.
Paraphrasant Bernard Blier dans « Les tontons flingueurs » nous avons dit en même temps  « je dis le Liban, je dis le Liban… comme j’aurais dit l’Egypte ! ».
Puis nous avons continué notre descente jusqu’au boulevard de Belleville.
Là, la rue change de nom pour devenir la rue Oberkampf. Et j’ai été surpris de voir que cette rue qui était « branchouille », du moins entre les stations Ménilmontant et Parmentier, avait à son tour sombré dans la débine.
Malgré nos douleurs de « p’tits vieux », nous avons allongé le pas pour nous dégager de cette ambiance collante de tristesse et nous « ruer à pas lents » jusqu’à la place de la République où nous avons pris un café, heureux de retrouver un Paris qui nous plaisait.
Du moins à moi car Heure-Bleue préfère le Paris où il y a des arbres sous un prétexte futile d’éponges encombrées par l’asthme…
Heure-Bleue ne sait pas ce qui est vraiment bien.
A part moi, bien sûr...
C'était la même promenade vue par votre serviteur, sur son blog, et par Heure-Bleue, sur le sien...

lundi, 25 mars 2013

Analyse du matin, chagrin...

Aujourd’hui j’ai pu confirmer une information que je subodorais depuis un certain temps déjà.
Je me suis levé aux aurores pour me livrer à un exercice de visée pas si aisé qu’on le pense quand on a encore les yeux et la cervelle embrumés de sommeil.
Une fois l’aurore aux doigts de rose vaguement donc entrevue, je me suis rendu là où on ne peut aller à deux, d’ailleurs l’exigüité du lieu ne le permet pas, et me suis livré à l’exercice dont je vous tenais quelques mots au début de ce billet qui reste quand même un de mes plus beaux exercices de délayage.
Là, j’ai dévissé le couvercle de la petite boîte destinée à fournir le matériel nécessaire à l’examen dit « ECBU sur échantillon » et ai réussi à n’arroser ni la lunette ni le carrelage et à ne pas envoyer un jet sur le petit meuble plein de livres et de bandes dessinées destinés à occuper un séjour pas toujours aussi bref qu’on le souhaiterait.
Sortons donc des toilettes et revenons à cette information  dont je sais que vous, lectrices chéries, attendez avec impatience de savoir ce dont il s’agit afin d’en faire, j’en suis sûr, votre profit.
Vous vous doutez bien que je ne me suis pas levé dès l’aube pour rien.
Oui, je sais, j’ai prétendu il y a trois phrases que c’était à l’aurore mais, comme n’importe quelle femme vous le dira  « oui mais non », c’est tout bêtement que la Toussaint qui est arrivée le premier novembre 2012 semble être bien partie pour traîner jusqu’au mois de juin et empêche d’apprécier à sa juste valeur la nuance entre l’aube et l’aurore à cause d’une couverture nuageuse aussi épaisse que l’humour de Nicolas Canteloup.
Tout cela pour vous dire que, ce matin, je suis allé au laboratoire d’analyses pour l’examen hématologique annuel de votre goût chéri.
Comme je suis arrivé tôt, je suis passé le premier.
Et j’aurais mieux fait d’arriver plus tard.
D’abord parce que quand vous êtes le premier à entrer, malgré un « bonjour » plutôt suave, vous interrompez la narration du film de la veille, les anecdotes du week-end et autres histoires. L’accueil est donc poli mais plutôt frais.
Ensuite, vous avez la peur de votre vie quand vous entrez dans le cagibi où s’apprête à officier la dame qui est d’habitude assez adroite. En effet, au moment où elle vous dit « retroussez votre manche s’il vous plaît », entre une autre dame en blouse blanche avec un bidon monstrueux en plastique blanc, genre « cubitainer » pour ivrogne.
C’est là que vous demandez, inquiet, « euh… vous comptez me tirer combien de litres ? ». Malgré le sourire de l’officiante vous savez pourquoi il ne faut pas arriver le premier pour une prise de sang, surtout un lundi.
Retenez bien ça, lectrices adorées : La première prise de sang, c’est comme la première crêpe d'une série ou le premier « câlin avec tout », que je vous souhaite d'une série extrêmement longue, c’est toujours raté...
Et admettez, mes amours, que je mérite bien d'entrer à l'ENA sans examen d'entrée. Un tel talent pour tartiner sans rien lâcher d'essentiel est exceptionnel, non ?