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samedi, 14 septembre 2013

L’amas zone…

Ce n'est pas une note, lectrices chéries, juste une remarque en passant mais je me devais de vous en faire part.
Enfin, la gauche fait la preuve que son programme est efficace en matière d’éducation.
Si j’en crois mon navigateur, notre « Nan mais allo quoi » nationale est partie en Californie.
Conséquemment, l’analphabétisme recule en France.
Alors, hmmm ?
Qui dit que ça ne marche pas, la gauche ?

vendredi, 13 septembre 2013

Les mères veillent.

Hier, nous avions deux choses à faire.
D’abord aller chez le dentiste pour Heure-Bleue, puis, ô joie ! Aller chercher Merveille à « la grande école ».
J’ai laissé aller Heure-Bleue seule chez le dentiste pour passer à la Poste et suis allé attendre Merveille à la sortie de l’école.
Arrivé en avance, j’ai attendu quarante minutes, assis sur le trottoir comme un élève du collège en face, qu’Heure-Bleue arrive et que l’école ouvre ses portes.
J’ai lu en écoutant les gamins et gamines du collège qui fait face à « la grande école ».
C’est riche d’enseignement…
Les jeunes filles d’aujourd’hui ont un langage qui, à défaut d’être châtié, a un côté surprenant. Leur expression favorite semble être « je m’en bats les couilles ! »
C’est à ça qu’on voit bien que ce sont des filles, les garçons ne diraient jamais ça, sauf s'ils sont stupides, ce qui arrive...
Les garçons savent bien que ça fait très mal et que l’expression est tout à fait inadaptée pour dire qu’on en n’a rien à cirer…
A les écouter car tous parlent trop fort pour que mon livre serve à autre chose que faire croire que je ne les écoute pas, je crains pour le futur langage de Merveille…
Heureusement qu’elle a des parents et grands-parents intraitables.
L’attente a pris fin quand d’autres parents et Heure-Bleue sont arrivés. Nous avons reconnu des parents d’élèves de maternelle, dont une charmante jeune femme blonde avec de superbes yeux bleus qui m’avait déjà attiré l’œil l’année dernière. Elle m’a dit « Dina est dans la même classe que Merveille ! »
- Ah oui… Dina… C’est une vraie bombe, votre fille, elle va être « à tomber » !
Oui, elle a les yeux bleus de sa mère et des cheveux blonds frisés.
- Ah ça… Elle va surtout être à surveiller…
Les mères sont toujours pleines de craintes pour leurs filles.
A regarder les gamins du collège, je les comprends...
Merveille nous a trouvés et nous sommes partis pour Monop’. En attendant le bus, Merveille qui semble avoir oublié la haine farouche qu’elle me vouait la semaine dernière m’a fait un câlin.
Pour assurer le coup car je sais combien les filles sont sensibles aux petites attentions, j’ai même ajouté « Tu sais que c’est papy qui t’aime le plus ? »
Cette jeune péronnelle m’a répondu « Oooohhh ! Je ne crois pas ! Je crois que tout le monde m’aime à la folie… »
Comme je la connais, je sais qu’elle veut surtout que papy n’aime qu’elle et surtout pas « Numéro 2 », du moins pas tout de suite.
Ça ne m’a donc rien coûté de dire « Pfff… C’est pas vrai, tout le monde t’aime mais c’est moi qui t’aime le plus. »
Ça a marché, j’ai eu un câlin supplémentaire.
Le truc top de la soirée c’est qu’aucun malfaisant ne nous attendait sous notre porche.
Le truc pas top de la soirée, c’est que le bus et métro puaient la clope, et ça, c’est un odeur qui colle aux cheveux…

jeudi, 12 septembre 2013

Au ras des goûts…

Il y a des histoires d’école comme ça, qui traversent les années.
Il y a peu, je me suis demandé si certaines légendes scolaires ne traversaient pas les siècles.
Ce soir là, nous dînions chez les enfants. Merveille hésitait entre coller à son papy et lui chercher des histoires à propos d’une vieille menace de détestation qu’elle m’a jetée à la figure.
Il était question d’école, de Merveille, de cantine.
Les souvenirs ont commencé à circuler autour de la table. Ça a commencé avec des considérations gastronomiques et les progrès en matière de nutrition dans les écoles.
Puis, la lune montant dans le ciel et le rosé baissant dans la bouteille, les langues se sont déliées et les esprits embrumés. Et là, l’Ours, qui boit une fois tous les jamais nous raconte « Eh bien, à l’école communale, un midi, eh ben une cantinière à assommé un rat d’égout d’un coup de louche ! »
Merveille a dit « Aaahh ! » et a attendu la suite.
La suite n’est jamais venue. La génération précédente a éclaté de rire !
Ça nous avait mis de bonne humeur. On ne pensait pas que cette légende scolaire avait encore cours.
Je me demande si elle n’est pas née l’année (1879) où Jules Ferry fut nommé Ministre de l’Instruction publique…

mercredi, 11 septembre 2013

Lève-toi et charme…

La vie du chercheur d’appartement et du négociateur de délai est une vie de galérien…
Du matin au soir il faut aller voir ou appeler les uns.
Du soir au matin il faut rassurer l’autre.
Hier, nous sommes allés voir le juriste. Il nous a expliqué que malgré notre bonne foi et la morale élastique de notre bailleur, nous lancer dans une procédure était risqué. Il connaissait la loi, c’est sûr.
Il a quand même admis qu’une loi non écrite mais efficace s’appliquait depuis toujours : celle qui dit que quand un pot de terre –votre Goût adoré- rencontre un pot de fer –notre bailleur abhorré-, le pot de terre perd des morceaux. Enfin, des sous...
Pour nous annoncer ce dont nous nous doutions, à Heure-Bleue et moi, il m’a fallu secouer Heure-Bleue de grand matin.
Et ça, ce n’est jamais une mince affaire. Le lever d’Heure-Bleue est une cérémonie aussi tardive que délicate pour celui qui veut la tirer des draps. Je me demande pourquoi une Heure-Bleue qui dort si mal est tellement attachée à son plumard…
La chose fut néanmoins menée à bien. Nous n’eûmes que quatre minutes de retard.
Elle avait pourtant fait de gros efforts pour qu’il attînt une demi-heure.
Fort heureusement, notre juriste était encore plus en retard.
La douche sur notre enthousiasme et nos visées guerrières achevée, nous partîmes chez notre médecin. Celui que ses filles tracassent.
- Alors ? Votre fille, elle a eu son bac ?
- Bien sûr.
- Alors, vous voyez bien, il ne fallait pas vous mettre martel en tête !
- Oh ! Mais ce n’était pas pour le bac que je me faisais du souci… A-t-il souri.
Tout allait bien, chez lui et chez nous.
Nous l’avons quitté en nous souhaitant une bonne année et nous sommes allés déjeuner au BHV.
Nous avons constaté avec plaisir que malgré leur aménagement nouveau et l’envie d’en faire un restaurant pour touristes, la clientèle n’a pas changé. Toujours les mêmes clients du quartier et les mêmes vieux.
Nous avons acheté deux livres, un pour la nostalgie de notre ex-quartier –Paris au mois d’août- et un pour votre Goût, lectrices chéries – Idiopathie-.
Après un stage au Monop’, incontournable sur notre chemin, nous avons voulu prendre le bus. Nous étions à une station de la Bastille. Quand nous sommes montés, le chauffeur a dit « je m’arrête à la Bastille, c’est la station suivante. »
Je lui ai dit « Oh ben ce n’est pas grave, c’est comme si on avait fait du stop… » et nous sommes partis.
Nous avions oublié un détail : La manif contre la réforme des retraites. « The manif » alors que nous étions tout de même concernés.
Nous avons donc, Heure-Bleue et moi, emprunté la rue du Faubourg saint Antoine, puis l’avenue Ledru Rollin et la rue de Charonne. Nous nous étions dit, avec l’insouciance de la jeunesse, que passé le boulevard Voltaire, là où passait la manif, nous pourrions prendre le bus.
Aaahh… Quelle belle confiance dans la bonté du sort…
Chaque arrêt nous donnant une attente de l’ordre de la semaine nous avons marché jusqu’à l’arrêt suivant. Ce n’est qu’à deux stations de chez nous que nous avons pu monter dans un bus. Ça nous a finalement fait une grande promenade.
Ça faisait longtemps que votre Goût préféré n’avait pas fait de sport, lectrices chéries, parce que sur les sept kilomètres et demi -merci Google maps- que nous avons parcourus dans la journée, j’en ai parcouru plus de quatre avec un sac de provisions lourd comme un âne mort…
En rentrant à la maison, j’ai appelé une dame qui a bien voulu me donner le renseignement attendu après une séance de « voix d’hôtesse de l’air » -dixit Heure-Bleue-
Ce fut une bonne journée...

lundi, 09 septembre 2013

Agrégé de l’être…

Hier soir j’ai revu avec plaisir « Diabolo menthe ».
J’aime beaucoup Diane Kurys, d’abord elle a mon âge. Un mois de plus pour être précis.
Ensuite elle a une assez bonne mémoire de ce que nous étions quand nous avions quatorze ans.
Elle a quand même tendance à embellir ses souvenirs.
En effet, lors de la séquence du repas à la cantine du lycée, elle a cru bon de mettre des nappes sur les tables…
Des nappes ! A la cantine du lycée ! En 1963 ! Je t’en foutrais, moi, des nappes !
Du contreplaqué pleine peau, oui ! 
Enfin, ce fut quand même un bon moment, je ne me lasse pas de voir l’intérieur du lycée Jules Ferry, alors que nous autres, pauvres forçats du lycée Jacques Decour, ne pouvions en voir que l’extérieur. Qui d’ailleurs ne nous intéressait pas. Ce qui nous intéressait, c’était le tas de stratagèmes à mettre en œuvre pour découvrir et ensuite entraîner une fille à « La Taverne du Régent », ce café du bout de la rue de Douai où on pouvait parfois s’offrir ce fameux diabolo menthe…
Eh oui ! Essayer de dégotter une petite camarade était un boulot de romain en ces temps de ségrégation féroce. 
La séquence gymnastique m’a aussi rappelé quelques séances à la maison. Celles de la gym de ma sœur cadette « M’man, tu peux me faire un mot, je crois que je vais « les avoir » bientôt ».
Et ma mère, très au fait de la chose et qui surveillait ça de très très près, de répondre « Dis donc, ma fille, tu ne me prendrais pas pour une andouille, des fois ? C’est une fois par semaine depuis quand ? »
Si mon père était là, épargné par les 3x8, il se laissait parfois aller à ajouter « Eh bien, ton mari ne va pas s’amuser tous les jours… » avec dans l’œil cette lueur qui annonçait qu’il était décidé à emmerder le monde…
Immuablement, ma mère, comme à chaque fois qu’il sortait une ânerie dans cet esprit, lui jetait « Lemmy ! Tu n’as pas honte ? C’est quand même ta fille ! »
Et lui, tout aussi immuablement disait à ma mère en retrouvant son accent pied-noir  « Comme ti es belle ma poule quand ti es en colère ! Aïe aïe aïe ! Ti as les yeux qui relousent ! »
Ce qui la mettait dans une colère noire qu’elle retournait sur Souricette « Tu files un mauvais coton, ma fille ! Tu vas tourner fille de la porte de Clignancourt », etc.
Bref, c’est aussi vers cette époque, et le film m’a donné raison, que j’ai appris qu’on ne confie pas ses idées au courrier. Surtout celui qu’on envoie à une petite camarade quand on a moins de dix-sept ans. Sauf à l’avoir sévèrement expurgé.
Les lettres peuvent donner un tour dramatique à une idylle et la tuer dans l’œuf alors qu’elle ne demandait qu’à s’approfondir…
Même quand c’est en vers, les mères savent, je ne sais comment, où les garçons veulent en venir…
Ne riez pas, lectrices chéries, le lycée au début des sixties, c’était une vie de galérien !