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dimanche, 08 septembre 2013

Burnes out...

J’ai beau expliquer à Heure-Bleue que si elle ne supporte pas la connerie, elle n’a plus qu’a changer de planète.
Je sais… Je n’aurais pas dû lui donner l’habitude de la délicatesse, de l’esprit, d’un minimum d’élégance dans l’expression mais je suis ainsi fait.
Toujours à jeter toutes mes forces dans la première et unique bataille.
Résultat ? Quand elle s’aperçoit que le monde ne se limite pas à ce parangon de classe, de vertu et d’éducation –sans parler du reste- qu’est votre Goût adoré, lectrices chéries, que fait-elle, mon Heure-Bleue ?
Eh bien elle perd pied et veut résoudre le problème à grandes rafales de mitrailleuse…
C’est ce qui s’est passé non cette nuit, mais la nuit d’avant.
Elle a réussi, dans la foulée, à se mettre mal avec :
- Les « correspondants de nuit » qu’elle a, à mots à peine couverts, traités de fainéants.
- La maréchaussée, qu’elle a accusée de bouffer grassement avec nos impôts en échange de rien du tout.
Ça sent le procès pour « outrage » sous peu. Encore une perte de sang-froid qui va coûter un bras.
- Les lascars de « La horde sauvage » qui n’apprécient pas qu’on leur démontre qu’ils ont une paire de c… entre les oreilles à la place d’un cerveau.
Et votre Goût préféré, lectrices chéries, qu’elle a tiré du sommeil en hurlant après tous les autres, les uns au téléphone, les autres par la fenêtre.
Je ne me rappelle plus exactement ce qu’elle voulait que je fasse quand elle m’a réveillé. Je sais seulement que moi je voulais continuer à dormir béatement comme je le faisais la seconde d’avant.
Bref, il était question de faire taire cette bande d’olibrius, autour desquels une brochette de filles virevoltait en piaillant.
Avec une façon de les aguicher qui m’aurait plutôt fait fuir mais vous savez bien, lectrices chéries que je suis bégueule.
Bref, je croyais jusqu’il y a peu que l’espèce humaine était une espèce, cinglée certes, mais une espèce intelligente.
Eh bien,  on m’a administré cette nuit-là, et avec brio, la preuve
 éclatante que l’homme peut vivre sans cerveau !

samedi, 07 septembre 2013

Mais délivrez nous du mâle.

Et surtout, surtout, laissez nous succomber à la tentation…
A la naissance de Lulu, je n’y avait pas prêté autrement attention.
Avant-hier, chez les enfants, la chose m’a frappé alors que nous étions tous réunis autour de la table, sur la terrasse.
Mon fils et moi n’étions même pas une « minorité visible » à peine une minorité tout juste discernable.
Dans la famille de mon père, ils étaient sept enfants, mon père n’avait qu’un frère de dix ans de moins.
A la maison, nous étions quatre enfants, j’ai trois sœurs.
Mon fils était seul, il a une femme et deux filles.
Sans doute pour se venger d'être d'une famille où la seule femme était Heure-Bleue.
Chez lui, même le chat est une chatte…
Chez Heure-Bleue, son père avait une femme et trois filles.
J’aime bien l’idée de voir que les traditions familiales se perpétuent.
Notamment celle du mec tout seul au milieu d’un gynécée…
Bon, ne rêvez pas, rares lecteurs chéris, ce n’est pas de tout repos.
Mais c’est bien quand même, lectrices chéries.
La féminisation croissante de la nature pour cause de pollution aux leurres hormonaux n’a pas que des inconvénients.
C’est fou ce qu’on peut apprendre à ne vivre qu’avec des filles...
Des tas de trucs intéressants.
Même plus qu'intéressants.
La preuve, c'est quand même grâce à quelques uns de ces trucs vachement intéressants que Merveille et Numéro 2 sont arrivées...
D'ailleurs, d'ici qu'on entende la seconde clamer « Je ne suis pas un numéro ! » il n’y a pas loin.

vendredi, 06 septembre 2013

Elle n’amuse que Thalie.

Hier après-midi, Heure-Bleue et moi sommes passé revoir ce qui sera peut-être notre prochain chez-nous. Nous avons fait bondir le chiffre d’affaires du salon de thé voisin, goûté –enfin moi qui suis goinfre- la dernière création du pâtissier qui tient ce salon de thé.
La chaleur aidant, Heure-Bleue a commencé à fondre sous mes ricanements de mec mat de peau et noir –si si, encore…- de cheveux. Elle n’a jamais de mouchoir, je lui ai donc prêté le mien.
J’ai adoré la voir s’essuyer le front, tel le terrassier officiant en plein cagnard…
Nous nous sommes dirigés ensuite vers le « chez-eux » des enfants.
Accueillis par une Merveille toujours grognon de notre évasion de son environnement.
Après un baiser distrait à son papy qui n’est pas préféré ces temps-ci, elle a quand même tenu à me dire ce qu’elle avait fait à l’école.
Quand elle m’eut expliqué longuement toutes les façons de colorier les lettres en rouge et en jaune, son père et moi nous sommes regardés et, avec l’ensemble parfait qui montre une certaine communauté de vues, avons dit « Quand est-ce qu’elle rentre au CP ? »
Puis, elle a tenu à me montrer ce qu’elle savait faire.
Elle a piqué une feuille A4 à son père, la boîte de feutres de luxe de son père et s’est mise en devoir d’écrire son nom et son prénom.
J’ai regardé le trait tremblotant censé signifier « Jeanne » et ai eu le malheur de dire avec une moue dubitative « mmmouaiiiis… »
Elle a commencé par me jeter « Papy ! J’ai un talent parfait ! », on aurait dit Depardieu, puis a repris sa feuille pour tenter une amélioration.
A peine la pointe du feutre posée sur la feuille, j’ai tenté « Euh… Tu tiens mal ton crayon… »
J’ai eu droit à « Papy ! Tu me déconcentres ! »
J’ai dit « Bon… » et ai admiré Merveille tentant d’écrire son nom.
Quand elle eut fini, elle me tendit la feuille. Je l’ai prise, l’ai regardée, ai pris son crayon et ai écrit son nom.
J’ai eu droit à « Papy, pour l’éducation, tu es en dessous de tout ! » d’un ton sans appel.
Heureusement il y eu le dîner où, assise à côté de moi elle me fit un câlin.
Tout aurait été parfait si, après le dessert, elle ne m’avait jeté le regard mauvais de la fille rancunière en disant « Ouiiinnn ! Tu m’as dit que tu allais me détester ! Tu ne m’aimes plus ! »
Notre amour a du plomb dans l’aile, nos relations ne vont pas se rétablir facilement…

jeudi, 05 septembre 2013

Cinquante nuances de gris.

Meuh non, lectrices chéries, je ne me lance pas dans le récit scabreux. Vous savez bien que ça ne me ressemble pas.
Non, donc. Je vais vous conter par le menu le spectacle auquel nous avons assisté, Heure-Bleue, Lakevio et moi en buvant un café à l’angle de la rue qui permet à nos bandits de passer chez nous.
Nous étions donc tous trois, à deviser avant de partir au musée, assis tranquillement à la terrasse de ce restaurant tenu par un couple de Sri-Lankais adorables –surtout elle…Une vraie beauté- en buvant notre café.
Nous avions de la chance, la rentrée n’était pas encore arrivée, la circulation était faible, la rue calme et nos trublions étaient trop occupés dans le square pour nous déranger.
Au bout d’un moment malgré tout, nous fûmes tirés de nos papotages par des braillements avinés. « Embièrés » à la 8.6 pour être précis.
Le type remontait la rue d’un pas incertain.
La nuance de gris était passablement accentuée, au point que son équilibre aurait été salement compromis s’il n’avait eu l'aide de son « Youpala », en réalité une poussette pleine de ses maigres possessions.
Sa trajectoire était néanmoins « uniformément variée », comme on dit d’un mobile en cours de physique.
En effet, tenir une cannette d’une main en poussant une poussette de l’autre en ayant un méchant coup dans le nez n’est pas une mince affaire.
Ce type, un Africain dans la débine, quasiment un pléonasme dans notre coin, avait cette nuance de gris des gens en mauvaise santé.
Là où on s’est aperçu qu’il commençait à y avoir un sacré balagan dans sa matière grise, c’est quand un chien, gris lui aussi mais de poil, s’est mis à aboyer aux mollets de notre ivrogne.
Effrayé il se mit à pester puis, d’un coup il lâcha « Aaahh !!! Les chiens c’est des vaches !!! »
Même son bestiaire était devenu incertain...

 

mercredi, 04 septembre 2013

C’était bien…

Mon voisin du dessous et moi devisions hier après-midi sur la petite place qu’Heure-Bleue passerait volontiers au lance-flamme.
Le gardien nous expliquait sa jeunesse difficile et sa réussite scolaire tardive. Il n’est ni stupide ni inculte mais les temps sont difficiles et il s'accommode tant bien que mal de sa place de « garde du corps de locataire ».
Nous étions quatre ou cinq à papoter du bon vieux temps où il suffisait d’un regard noir d’adulte pour que nous nous tenions tranquille et nous mettions à parler doucement. Notre voisin du dessous était, comme moi, vaguement surpris de l’inefficacité d’un système scolaire qui lui avait pourtant permis, comme à votre serviteur adoré, grâce à quelques coups de pieds dans le cul judicieusement donnés, d’atteindre une position sociale plutôt enviée.
Au cours de notre conversation, nous en vîmes à discuter des mérites respectifs des établissements qui nous accueillirent et nous formèrent aux dures contingences de la vie d’adolescent.
Après quelques questions, histoire d’être sûr que nous n’étions pas de vulgaires loubards en quête de clients de défonce, il lâcha
- Moi, j’étais au lycée Claude Bernard…
- Ha bon ?
- Oui, c’était là qu’on a vu bâtir le Parc des Princes…
- Moi, c’était Jacques Decour.
- Ah ? Et il y avait quoi à côté, parce que nous…
Ajouta-t-il un regard rêveur dirigé vers le ciel…
- Oui ?
- Aaahhh… C’était un peu plus loin…
- Ah bon, nous il y…
- C’était le lycée Lafontaine.
-…
- Un lycée de jeunes filles, c’est là que…
C’est là que je lui ai demandé « mais vous avez quel âge ? »
- Soixante-deux ans, et vous ?
- Soixante-quatre ans. Et ?...
- Et ton lycée, à toi, il était où ?
- A deux stations de la place Clichy.
- C’était quoi à côté de Jacques Decour ?
- Ben, le lycée Jules Ferry !
- C’était un lycée de jeunes filles ? Maintenant,  c’est mixte…
- Oui, c’était ça…
L’œil rêveur il m’a dit :
- C’était bien, hein ?
- Oui, c’était bien… Ai-je conclu.
Nous sommes de la même génération, que voulez-vous…