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lundi, 30 septembre 2013

Le con qui s’adore…

Ah ! Que je vous dise, lectrices chéries.
Non, je ne suis pas aussi parfait que vous l’espérez.
Et d’aucune pense même que je le suis encore moins...
Son regard me transperce le dos.
J’ai beau lui expliquer que justement, la vraie perfection, c’est quand il reste quelque chose à améliorer.
Sinon, selon l’acception courante de la perfection, ça semble quand quelque chose d’extrêmement ennuyeux, pour ne pas dire carrément chiant.
Donc,  ne pleurez pas, enfin pas tout de suite.
Histoire de m'admirer tentant justement une de ces améliorations.
Nous nous sommes dit, jeudi ou vendredi, « Faisons les choses dans les règles ! Envoyons cette fichue lettre recommandée avec AR indispensable ! » à mon gérant de « petite place calme et arborée ».
Nous n’en avons plus reparlé, confiants que nous étions, enfin moi surtout car Heure-Bleue est moins confiante dans la jugeote du Goût.
Astucieux comme vous me connaissez, j’ai mis le pli et le chèque sous enveloppe et, de ma plus belle plume, j’ai écrit l’adresse du destinataire.
Puis, encore plus malin que je le soupçonnais, j’ai glissé aussitôt l’enveloppe dans la poche intérieure de mon blouson, histoire de ne pas la laisser sur la table en partant à la Poste.
Samedi matin, enfin... matin... plutôt midi, il faisait beau et assez chaud. J’ai saisi un blouson léger et suis descendu jusqu’à la Poste, de mon pas élastique et surtout flâneur. 
Arrivé à la Poste, ce qui prouve que je n’avais pas oublié ma mission, j’ai eu une chance insigne !
Pas un chat au guichet « Envoyer du courrier » ! Youpee !
La dame est arrivée, assez aimable :
- Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ?
Pas le ton que j’ai connu il y a deux décennies...
- Et merde ! Ai-je laissé échapper...
- Pardon ?
- Pardon, non, excusez-moi. Je voulais envoyer une lettre recommandée mais j’ai changé de blouson et elle est dans l’autre...-
- Mmmmpppfff...
A tenté de se retenir la guichetière sans succès.
Heure-Bleue, au retour, après l’inévitable « Pfff... Franchement... Et tu crois que ça m’étonne, Minou ? » avec lever des yeux au ciel et tout, m’a dit « la Poste a un nouveau truc, la LRAR électronique ! »
J’ai donc, grâce à ma moitié, pu envoyer cette lettre recommandée dans un délai raisonnable.
Le chèque arrivera lundi...
Qui c’est-y qui est allé à la Poste juste pour se promener ? Hmmm ?
C’est votre andouille de Goût, lectrices chéries...

dimanche, 29 septembre 2013

Faire et défaire, c’est toujours travailler...

La hâte est, non seulement inhabituelle chez moi mais, c’est bien connu, mauvaise conseillère.
Je l’ai encore vérifié hier soir.
Fier comme Artaban d’avoir réussi à encartonner la quasi totalité de la cuisine il y a deux jours, je m’étais dit « Impeccable ! Mon Goût-des-autres chéri, tu es vraiment le meilleur ! », oui je me parle gentiment quand je suis tout seul, de toute façon, personne ne me dirait des choses comme ça, alors...
J’avais gardé sur le plan de travail de quoi assurer la préparation, du moins le pensai-je, des repas des deux semaines à venir.
Erreur ! Erreur tragique !
Je m’en suis aperçu hier soir quand il m’a fallu faire, à la demande d’Heure-Bleue, ces pommes de terre sautées, légèrement aillées, accompagnées de l’omelette adéquate. Le truc qui fait ses délices.
Avez-vous, lectrices chéries, tenté de battre des œufs sans saladier ni assiette creuse ?
Avez-vous, lectrices chéries, tenté les pommes de terre sautées à la casserole émaillée ?
Alors, avant de devoir jeter une casserole neuve, à peine vingt-cinq ans la casserole.
Alors, avant d’envoyer les œufs sur le carrelage, d’un auguste coup de fourchette sur une assiette plate ou d’une tentative malheureuse de battre une omelette dans le bol du petit déjeuner, trop petit.
Avant tout ces malheurs prévisibles, j’ai dû ouvrir trois des dix cartons marqués « vaisselle » pour y trouver ce dont j’avais besoin.
Et j’ai réussi à ne pas tout sortir. Et même à tout reranger. C'est dingue, hein ?
J’ai gardé des ustensiles différents, « multi-usages » comme ils disent, pour survivre sans passer une douzaine de soirées consécutives au restaurant.
Je pourrais donc, d’ici au onze octobre, préparer d’autres pommes de terre, d’autres omelettes.
Mais surtout, surtout... Qu’Heure-Bleue ne me demande pas un clafoutis ou une tarte !
Je ne déferai plus de cartons avant d’avoir changé d’adresse.
Au fait, j’ai oublié de vous dire, lectrices chéries, le dîner a été délicieux.
Mais sans pain.
Nous sommes passés deux fois devant la boulangerie.
A l'aller nous nous sommes contenté de dire « on prendra le pain au retour. »
Au retour, Heure-Bleue avait les bras encombrés d’un nouveau panier à linge en osier et moi d’une table à repasser neuve. Alors nous sommes passés sans même jeter un regard à la boulangerie.
Il fallait, paraît-il, absolument acheter ces trucs qu’il était indispensable de faire transporter par les déménageurs...
Pfff... Dîner sans pain...

samedi, 28 septembre 2013

L'art poétique...

J’ai eu un malfaisant attitré pendant quelques jours.
Depuis deux jours il ne me parle plus.
Il doit être fâché.
A moins que ce ne soit parce qu’il est assis sur le même plot et que quelques… j’allais écrire « filles », naïf que je suis, sont là, sous le porche, à piailler.
Une mauvaise pique d’un vieux est si vite arrivée.
Je m’étais attiré la détestation de ce minus habens dimanche soir, en revenant de Tenon où j’étais allé voir Léontine. Oui, elle semble penser que tomber est un sport normal à quatre-vingt-huit ans. Je revenais donc et, passant sous le porche squatté par nos barbares, j’entends un de ceux-ci expliquer comment « rentrer dans les gens avec son vélo » sans tomber. Je ricane au passage et hausse les épaules, admettant néanmoins qu’il se sert bien de sa bécane. Mieux que de son cerveau en tout cas.
Je l’entends alors me héler et se déroule le délicat dialogue qui suit.
Dialogue qui m’a permis de vérifier que je pratique toujours couramment le langage « Porte de Clignancourt » qui, comme le vélo, ne s’oublie pas.
Lectrices chéries, si vous vouliez bien éloigner les enfants de votre écran, ce serait parfait.
Mon malfaisant donc, me hèle.
- Quoi ya ?
- On dit « qu’est-ce qu’il y a »…
- Quoi ya ? Quoi ya ?
Insiste-t-il.
- Bon, on ne parle pas la même langue, tu devrais te mettre au français…
Un peu hébété il me lance, délicat comme savent l’être les enfants.
- Sale pédé !
Je le regarde, considère son âge et lâche.
- Ne parle pas de ce que tu ne connais pas.
- Sale pédé ! Insiste-t-il
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, ta b… ne connaît que ta main…
Ses camarades de malfaisance rient méchamment. Ils savent comme lui de quels manques on souffre à ces âges là…
Il ne s’avoue pas vaincu et me lance avant de repartir, pédalant ( !) de plus belle :
- Va te faire enc…
- Avec ta langue, mon garçon, avec ta langue…
Et là, ses camardes sont de très mauvais camarades car ils se foutent de lui, les salauds… Il se dit sans doute qu’on ne peut faire confiance à personne.
Ni aux copains, ni aux vieux qui causent comme ils ne devraient pas.
Le surlendemain soir, tandis qu’Heure-Bleue et moi papotions avec le gardien et un voisin du rez-de-chaussée, mon malfaisant personnel passe avec son vélo.
S’arrête un instant, attend ses copains. Nous nous tournons vers lui qui en profite pour faire, discrètement croit-il, ce petit geste délicieux qu’on appelle « doigt d’honneur ».
- Tu vois, c’est bien ce que je te disais, finalement tu n’as que tes doigts et ta langue…
Il est parti dégoûté sous les ricanements de ses copains.
Depuis, il évite même de croiser mon regard, surtout quand il y a des filles autour.
Manifestement il a peur de se faire resservir « ta b… ne connaît que ta main ! »
C’est destructeur devant les filles, ça…

Non mais, ils croient qu’il n’y a qu’eux qui savent être mal élevés ?
Et puis, j'ai bien le droit d'être gamin de temps en temps, non ?

vendredi, 27 septembre 2013

2013 : A bus Odyssey

Hier, Heure-Bleue et moi avons décidé de faire « récré de cartons », estimant que quarante cartons en deux jours, nous amenant à cinquante deux en tout, valaient bien un repos.
Heure-Bleue avait décidé de choquer le bourgeois.
Comme d’habitude, toujours séduit par l’idée d’emmerder le monde,  j’ai suivi Heure-Bleue.
Il était question d’aller jusqu’au Bon Marché pour vérifier que l’achat de « La violence des Riches » dans des allées arpentées par une des plus fortes densités de porteuses de tailleur Chanel au mètre carré de Paris suscitait la réaction de rejet escomptée.
Place Gambetta nous attendait le bus idoine –ou adéquat, je ne sais plus…- censé nous amener à « Solférino-Bellechasse », à quelques minutes de marche de notre destination.
Hélas, trois fois hélas, notre bus portant ce numéro de 69 qui amène toujours un sourire rêveur chez moi, se trouva coincé dans sa file, pourtant dédiée, par une file de chevaux montés par des gardes en uniforme chamarré.
Effrayés par la durée probable du voyage, nous nous sommes tus. Enfin un instant car Heure-Bleue a commencé à me dire qu’on avait sans doute la probable « visite d’un dictateur venu nous acheter » alors que « nous avions  je crois, un président « normal » pfff… »
Après un assez long temps passé derrière les chevaux rue de Rivoli, le panneau lumineux censé nous renseigner à changé de renseignement en cours de route.
Notre 69 n’irait pas à « Solférino-Bellechasse » mais s’arrêterait, épuisé sans doute, au Louvre. Ce qu’il fit, nous jetant à l’Arc de triomphe du Carrousel tels de pauvres fuyards sur les rives de Lampedusa…
Nous sommes allés au café Marly où nous fûmes accueillis par une jeune fille, espérant boire un café pour nous consoler. J’ai posé deux question à la jeune beauté, vêtue d’une robe qui la déshabillait plus qu’elle ne l’habillait. Après une question et quelque mots, j’ai appris qu’elle était américaine et s’emmerdait profondément à attirer le chaland pour une misère. Pauvre fillette… Enfin…
Lassés d’attendre le serveur revêtu de l’autorité adéquate, nous nous sommes levés et sommes partis vers la terrasse du « Nemours », boire un café en étudiant la foule admirant la Comédie Française.
Puis nous sommes allés à la librairie Gallimard Delamain acheter deux bouquins, dont « la Violence des Riches » ce qui dans cette librairie n’a pas soulevé l’indignation, cette librairie étant censément de gauche.
Le retour fut dantesque. Enfin, j’exagère, il fut surtout long et calamiteux. Nous avons remonté la rue Saint Honoré jusqu’à la rue de l’Arbre Sec qui nous a amené à la hauteur du terminus du 76.
Bus 76 que nous avons attendu près de trois quarts d’heure. Avec une Heure-Bleue pestant après « cette république bananière », oubliant qu’un des usagers qui attendait avec nous avait, grâce à son i-Phone, montré que les renseignements de l’affichage « en temps réel » (Quel temps et quelle réalité ? Mystère…) de l’arrêt étaient en totale contradiction avec ce que prétendait la RATP sur le site dédié à l’état du trafic.
Le bus a fini par arriver. Nous aussi.
Pour voir une voiture de police et un véhicule de secours des pompiers arrêtés au « Papillon » vous vous souvenez, ce café tenu par deux charmants Srilankais -surtout elle...-
Nos barbares venaient d’étouffer une tablette Apple à une jeune imprudente installée à la terrasse.
Ces couillons ont oublié un dicton de voyou qui a fait ses preuves : « on ne chie pas là où on mange. » ce qui, en bon français signifie que si on a deux sous de jugeote, on évite de faire de grosses conneries dans son quartier, on va les faire ailleurs.
Les deux lascars ont été reconnus et le « vol avec violence » étant puni de prison, notre place risque de redevenir « calme et arborée » pour quelque temps…

jeudi, 26 septembre 2013

Rage dedans…

 Hier midi, j’ai réussi à désoler Heure-Bleue.
Si, si...
Ça avait pourtant bien commencé, lectrices chéries, je vous assure.
Je lui avais préparé son petit déjeuner à l’heure adéquate, avec son cachet pour calmer un cœur malmené par la proximité d’un Goût envahissant sa vie depuis un bon moment.
Bref, tout allait bien jusqu’à ce que je revienne de chercher le pain.
Oui, je vais chercher une baguette fraîche chaque midi.
Puis, avant de m’occuper du déjeuner –en fait préparer les sandwiches de midi-, ça s’est gâté.
Car Heure-Bleue m’a demandé :
- Dis moi Minou, j’ai pris mon cachet ce matin ?
- Bien sûr.
- Ah bon ? Je ne me rappelle pas.
- Mais si, je l’ai posé, cassé en deux dans ton plateau ce matin.
- Tu es sûr ?
Oui, Heure-Bleue, pourtant peu cartésienne doute beaucoup, surtout de ce que je lui dis, j’ai donc insisté.
- Et j’ai vérifié que tu l’as pris.
- Je suis folle, vraiment.
-…
J’ai fait un bisou en passant mettre le pain sur la table.
- Oui, c’est sûrement ça, j’ai des vertiges.
- Je sais, je fais souvent ça aux filles…
- Pfff… Vraiment, tu me désoles. Des fois même, tu fais honte…
La journée avait pourtant bien commencé, non ?