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mercredi, 25 septembre 2013

Eloge de la fuite.

Et nous voilà repartis !
Des experts vous dis-je, lectrices chéries, des experts !
Hier matin nous avons reçu le déménageur.
Il apportait des cartons.
Plein de cartons.
Des tas de cartons.
Cent cartons pour être précis.

Heure-Bleue et votre Goût, unique et préféré, autrement dit votre serviteur, avons regardé la montagne de cartons d’un œil circonspect.
Voire un peu désolé pour être honnête.
Fatigués avant de commencer nous étions.
Du coup, pleins de courage avons décidé de retourner sur nos PC voir si nos blogs croulaient sous les commentaires, nous attirant les appels désespérés de nos FAI, ou ISP si vous préférez « faire du genre », affolés à l’idée que nos deux blogs menacent leurs serveurs « à une blinde » de saturation.
Puis, notre déjeuner frugal avalé, notre courage revenu et nos forces reconstituées, nous nous sommes mis a encartonner fiévreusement.
Avec l’efficacité que donne un long entraînement nous sommes parvenus à remplir le quart des cartons nécessaires à notre départ de notre contrée barbare.
Oui ! Nous sommes arrivés avec quatre-vingt-sept cartons.
Nous avions, dès hier soir, remplis vingt-quatre cartons.
Nous étions épuisés mais ravis, comme on dit après un « câlin avec tout » satisfaisant.
Douze cartons étaient restés en l’état d’arrivée, saisis que nous fûmes dès les premiers jours d’une envie irrépressible d’aller vivre ailleurs.
La Syrie ou L’Egypte nous paraissaient même alors une option sensée, c’est dire…
Trois des quatre bibliothèques sont vides, l’équivalent d’une cinquième bibliothèque, en foutoir disséminé sur des étagères diverses attend.
Nous en sommes ce matin à trente-six cartons pleins.
Les cartons pleins sont les plus ch...s, ce sont ceux contenant toute la vaisselle qu'on peut entasser en une quarantaine d'années.
Et pourtant, quoiqu'Heure-Bleue prétende souvent que « je ne casse rien », je casse beaucoup...
Nous n’en avons plus qu’une cinquantaine à remplir et un plan de travail à démonter.
Encore deux ou trois déménagements et vous verrez, lectrices chéries.
Nous pourrons prévoir la veille pour le surlendemain.

Ne nous fera défaut que le nerf de la guerre...
Mais de ça, nous avons l'habitude.
Nous avons depuis longtemps tout ce qu'il faut pour être riche, ne nous manque que l'argent. 

lundi, 23 septembre 2013

Traitement des os usés…

Le commentaire de Mab sur ma note d’avant-hier semble avoir suscité une réaction bizarre chez Heure-Bleue, qui est pourtant censée me connaître depuis un certain temps.
Heure-Bleue va en effet jusqu’à prétendre que je drague tout le temps et tout le monde.
Ce qui est faux ! La moitié du temps je suis à la maison, donc, je drague Heure-Bleue ce qui est normal.
En plus ça ne marche pas.
Plus exactement ça ne marche plus…
L’autre moitié du temps, je suis dehors avec Heure-Bleue et la moitié des gens avec qui j’échange quelques paroles sont des hommes.
Comme il est dit dans les livres de maths, « le résultat auquel on parvient » est qu’un maximum de 25% de mon temps est consacré à ce qu’Heure-Bleue appelle « la drague » et qui n’est en fait qu’un léger badinage dont l’essentiel consiste à acheter le pain, la nourriture et le journal.
Il n’y a donc pas de quoi fouetter… Un chat…
J’en déduis qu’Heure-Bleue est persuadée que si je regarde ou parle à quelqu’un d’autre qu’elle, c’est dans le but inavoué et inavouable d’appâter des femmes –sans doute à la vertu discutable- pour me livrer à des galipettes illégitimes.
Alors que j’ai mal aux os, surtout au genou droit.
Pfff…

dimanche, 22 septembre 2013

Congé payé...

Je suis absolument ravi,  lectrices chéries, de vous mettre en copie la lettre que je viens d'adresser à l'hébergeur insouciant de nos malfaisants.

Bonjour Monsieur xxxx le gérant de notre zone de guerre,

Je viens, grâce à ce courriel, vous soulager d’un grand poids.
Mon épouse et moi-même avons décidé de profiter de l’offre généreuse que vous nous avez faite, dans le mail que vous nous avez adressé le 17 juillet 2013, de quitter l’appartement avec un « préavis très réduit » selon vos propres termes.
Le préavis réduit étant communément d’un mois, nous en avons déduit, forts de notre connaissance de la langue française, si riche en nuances, que « très réduit » ne pouvait que signifier « inférieur à un mois ».
C’est donc avec regret, certes mais aussi avec un certain soulagement, que nous quitterons cet appartement situé « dans un quartier calme et arboré » ainsi que l’affirmait l’annonce à laquelle nous avions imprudemment répondu.
Vous trouverez dans un prochain courrier vous signifiant notre congé, recommandé, ainsi que l’exige la loi, un chèque de règlement de la somme que nous restons vous devoir.
Toutefois, la longue expérience que nous avons des relations avec les bailleurs nous a montré que la partie la plus délicate d’un déménagement ne résidait pas tant dans la préparation des cartons que dans la restitution de la garantie. N’étant pas certains que ce délai sera plus raisonnable que celui de la pose des grilles que les plus anciens locataires attendent depuis 1994, cette somme sera déduite du montant du chèque qui vous sera envoyé …
Vous ne pouvez donc que vous réjouir de voir disparaître de votre horizon deux casse-pieds qui ont eu l’audace, si ce n’est le mauvais goût, de faire remarquer qu’il aurait été bien vu que le produit proposé soit conforme à ce vous annonciez.
Relations qui se sont se surcroît dégradées quand, faute de  réponses à nos appels ou nos courriels, n’ayant pas un instant pensé que vous pouviez être occupé à ce point, nous en avons déduit que vous étiez surtout mal élevé.
D’autres informations nous sont parvenues, nous disant qu’en réalité vous étiez surchargé de travail, ce qui explique votre silence persistant.
Rassuré sur votre éducation, nous espérons néanmoins que cette surcharge n’est pas due à l’afflux de courriels émis par des hordes de locataires aussi mécontents que nous.
Nos relations avec vous peuvent désormais être détendues, rassurés que nous sommes quant au calme de la résidence que nous allons désormais habiter.
Vous serez j’en suis sûr, satisfait de recevoir nos salutations, sachant qu’elles proviennent de locataires désormais calmes et souriants.

 

Le-Goût & Heure-Bleue.
Nous signons tous deux car, unis dans la peine, unis dans la joie, n'est-ce pas ?

samedi, 21 septembre 2013

Lève toi et charme…

L’avantage d’une maison où « ya que des nanas » selon la « terminologie Heure-Bleue », c’est que le succès d’un papy est assuré à peu de frais.
Merveille, la seule, la vraie, la première, m’a traîné dans sa chambre et m’a chargé d’une mission éducative primordiale : Lui apprendre à faire des enveloppes à partir d’une feuille de papier.
Un avenir radieux de politicienne s’ouvre devant elle, vu la façon dont ça avait commencé.
J’étais assis dans la cuisine, face à sa mère et à son père lorsqu’elle est venue s’asseoir sur mes genoux, a passé son bras autour de mon cou, m’a embrassé et dit à l’oreille « Papy, tu viens voir dans ma chambre ? Je te montre comment on fait des enveloppes. »
Comment résister ? Hmmm ?
Je l’ai suivie et, avec le culot d’acier du député, elle m’a tendu une feuille de papier, un bâton de colle et une paire de ciseaux.
- Papy, montre-moi comment on fait une enveloppe.
- Tu n’étais pas censée me montrer comment toi, ma Merveille, tu les faisais ?
- C’est pour les autres, mais tu sais, à l’école j’ai que des TB, des « Très Bien ».
- Un de moins !
- Mais…
- Oui, on dit « je n’ai que », pas « j’ai que »…
- Je n’ai que des TB, mais montre moi pour l’enveloppe.
J’ai donc montré à Merveille comment on faisait une enveloppe et, quand elle en eut fait une un peu bancale mais fonctionnelle, je lui ai dit
- Et maintenant tu en fais quoi ? Histoire de tester ses connaissances, celles qu’elle cache, orgueilleuse qu’elle est parce que perfectionniste.
- Eh bien je l’envoie à maman.
- Et dans l’enveloppe ?
- Je mettrai une petite feuille. Comme une lettre tu vois ?
- Hon hon… Vas-y Merveille.
Elle m’a jeté un regard un peu inquiet, a pris un stylo et a écrit « Pour Maman » sur l’enveloppe, m’a montré le résultat, un peu angoissée.
- Mais c’est très bien ! Tu sais écrire !
- Non, je ne sais pas écrire ! Je ne sais pas lire !
- Et sur la lettre, tu vas mettre quoi alors ?
Elle a sorti le petit bout de papier de l’enveloppe, a écrit « Pour Maman » , a tenté d’ajouter « je t’aime ». Ça a un peu cafouillé mais l’idée y était. Elle a dessiné un cœur et remis le papier dans l’enveloppe.
- Bravo Merveille ! Tu te défends comme une reine !
Elle m’a jeté fièrement « le regard qui tue » et a dit
- Mais je suis une reine !
Nous sommes retournés dans la cuisine où Heure-Bleue tenait Numéro 2 dans les bras.
J’ai commencé à parler doucement à « l’intruse » qui m’a fait un sourire plein de gencives. Merveille s’est dépêchée de donner l’enveloppe à sa mère pour se précipiter sur mes genoux, m’entourer le cou de son bras et me tourner la tête.
Des fois que je regarde sa sœur…
Puis son père à remis Numéro 2 dans son couffin et nous nous sommes levés pour partir.
Il a bien fallu saluer tout le monde. Merveille me tenait la main. Je lui ai dit
- Dis-moi, je peux quand même dire « au revoir » à ta petite sœur, juste un bisou ?
Et là a retenti un « non ! » sans appel.

vendredi, 20 septembre 2013

Elle partit pas maligne, elle revint d’Inde…

En fait, c'était plutôt de Guyane, mais ça tombait à plat, alors...
Hier, comme vous avez dû le remarquer à ma note, j’étais d’humeur taquine. Cette humeur qu’Heure-Bleue, toujours prompte à exagérer appelle « l’humeur chieuse ».
Il faut admettre, lectrices chéries, qu’elle n’a pas que tort. Enfin pas tout le temps.
Après avoir constaté une baisse dramatique du stock de sous-vêtements propres, Heure-Bleue a décidé de façon unilatérale de son côté toute seule que je devais aller à la laverie. Obéissant, comme il sied à tout esclave bien dressé, je me suis exécuté.
L’opération « lessive extérieure » est parfaitement calibrée :
- lavage : trente-quatre minutes.
- Séchage : vingt minutes en deux séchoirs.
Pendant le lavage, trois opérations sont à mener à bien, aller chercher Libé, boire un café et acheter le pain.
Passionnant, ce matin, le Goût, non ?
Allez, lectrices chéries, dite-moi que oui ! Que je vous passionne !
Après avoir bu mon espresso serré, comme tous les espressos (espressi ?) serrés que je bois et avoir feuilleté mon Libé, en gardant la rubrique « Rebonds » pour le temps du séchage, je suis allé chercher le pain.
Jouxtant le café où depuis 2003 il m’arrive de boire cet espresso, il y a une boulangerie dont le précédent tenancier était si pingre que je suis sûr qu’il me fourguait des baguettes de 230 grammes. L’actuelle boulangère est une jeune femme d’une trentaine d’années à peine, blonde aux yeux bleus et avec une peau si pâle qu’il m’est illico venu une idée.
Mais non, pas celle-là ! Pfff… Vous ne pensez vraiment qu’à ça.
Je ne sais pourquoi les boulangères blondes me sourient facilement et me racontent volontiers leurs histoires. Je sais par exemple que celle-ci vient de Guyane où elle a passé son enfance et qu’elle regrette par moment le climat même si elle trouve qu’il est parfois trop moite et que sa peau, etc…
Tout ça parce que je lui ai dit « vous avez une trace d’accent qui n’est pas d’ici. Dites-moi, vous venez d’où ? Que faisiez vous ? » l’air innocent du renard qui mate l’échelle du poulailler. Bref, hier donc, je suis entré dans la boulangerie sans idée particulière si ce n’est d’embêter quelqu’un.
- Bonjour Madame.
- Aaahhh ! Bonjour monsieur.
L’accueil m’a donné l’idée, ma blondinette semblait joyeuse.
J’ai posé mon Libé sur la caisse, il était question de cette fameuse « pause fiscale », autre nom de « l’Arlésienne ». La blondinette m’a regardé de son œil bleu et m’a dit :
- Vous y croyez, vous ? Droite et gauche, c’est bien pareil…
- Bof, il faut bien vous dire nos intérêts ne sont pas les leurs et divergent parfois sévèrement...
Elle m’a re-regardé, mais bizarrement cette fois. J’ai simplifié.
- Oui, on va encore se faire avoir…
- Ah ça oui alors !
A-t-elle abondé dans mon sens, et, pour souligner le propos, elle a eu ces mots « là, on va encore se faire… » accompagné d’une des nombreuses et délicates représentations gestuelles de la sodomie. La main droite frappant le poing gauche fermé.
J’avais gagné !
Je l’ai regardée d’un air sérieux en lui disant « Non mais enfin ! C’est comme ça qu’elle vous a appris à parler, votre mère ? »
Hé hé ! J’avais bien deviné pour sa peau : Elle a rougi jusqu’aux oreilles.
Et m’a dit « Pfffrr… Oh ! C’est vrai ! Pardon ! »
Il y a des jours comme ça où peu de choses vous donnent bon moral pour la journée.