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jeudi, 18 décembre 2014

Et pour Santa Klaus, Barbie ?

Hier nous avons emmené Merveille à la crêperie de notre coin.
A peine sortie de chez ses parents elle a commencé à traîner les pieds.
Elle ne veut pas aller au cinéma. Soit…
Dans le bus, ça s’est calmé car elle a rencontré une dame qu’elle connaît et les deux enfants avec lesquels elle va à l’école.
Arrivés à la mairie, elle a recommencé à chougner parce qu’elle voulait passer par une coursive sans intérêt et que nous voulions passer sur le parvis.
Si elle n’avait pas pesté « Ouiiiii… Vous me gâchez la journée !!! » et tapé des pieds, je n’aurais pas dit « Merveille, tu me saoules et si tu continues, ta crêpe tu vas aller la bouffer chez tes parents et je t’y emmène à coups de pieds dans le c… !!! »
J’ai ajouté plus doucement « Non mais… »
Avec son côté piaf, sa mauvaise humeur a disparu au rythme où croissait son appétit.
Le repas fut nettement plus détendu que le trajet et nous avons parlé de choses et d’autres pendant que Merveille, après avoir délaissé la moitié d’une crêpe au reblochon dont la vue a fait exploser mon taux de cholestérol, s’est jetée sur la crêpe au caramel au beurre salé d’Heure-Bleue.
La lumière de mes jours et moi n’avons eu qu’une vague, très vague idée, du goût de cette crêpe…
J’ai constaté que je n’aime pas le sorbet aux fruits de la passion, dessert commandé par Merveille et qu’elle a délaissé dès la première cuiller parce que « la glace c’est trop froid ».
Je sais de qui elle tient…

Puis, le sujet du Père Noël est arrivé comme par miracle après le dessert.
Merveille a levé les yeux au ciel quand Heure-Bleue a demandé :
- A propos, le Père Noël, tu… ?
- Euh… A vrai dire, plus vraiment, même s’il y cette histoire de la mère Noël et qu’ils auraient eu un fils qui s’appelle Nicolas.
- Et pour papa et maman ?
- Ah… C’est pour leur faire plaisir parce que hein…
C’est là que j’ai compris que le Père Noël, c’est pas pour les enfants, c’est pour les parents.
Tant que les enfants croient au Père Noël, ils ne grandissent pas.
Et tant que les enfants ne grandissent pas, les parents ne vieillissent pas…

mercredi, 17 décembre 2014

Dès la fin du moi nous serons tous ego

La « gauche » au pouvoir déçoit.
Heureusement que la droite est prête à la remplacer.
Nous serons enfin gouvernés !
Et par des adultes !  Des vrais !
J’en veux pour preuve ce que je viens de lire à propos du comportement des plus sérieux de deux nouveaux « dignitaires de l’UMP », car il s’agit bien de ça.
Figurez vous, lectrices chéries que deux intellectuels de haut vol vont probablement être à la tête d’un ministère dès 2017.
A ma gauche (si l’on peut dire d’un très droitier), Laurent Wauquiez,  agrégé d’Histoire et donc depuis peu « agrégé d’histoires », diplômé de Sciences Po, sorti de l’ENA major de la promotion Mandela.
A ma droite (finalement moins que l’autre), Nathalie Kosciusko-Morizet, sortie de Polytechnique, formation qu’elle a complétée par un MBA, ingénieur du Corps des ingénieurs du Génie Rural et des Eaux et Forêts.
Nous voici donc en présence de deux quarantenaires, issus de l’enseignement supérieur, titulaires de peaux d’âne qu’on ne trouve pas sous les sabots d’un cheval et encore moins d’un âne.
L’un s’était déjà illustré en disant clairement au huit millions de pauvres et aux quatre millions de chômeurs du pays qu’ils étaient des assistés et qu’il faudrait quand même voir à se remuer un peu parce que c’était quand même leur faute.
On voit bien là que quand son papa est un industriel reconverti fortune faite dans la gestion de patrimoine, on n’a qu’une conscience très relative de ce qui se passe dans un monde où la fin du mois ne se repère pas à la page de l’agenda mais à ce qui reste au fond des poches pour faire les courses.
L’autre, forte d’une finesse de jugement couronnée par les lauriers de Polytechnique, s’est empressée de dénoncer les efforts de la mairie de Paris pour réduire l’usage de l’automobile dans les rues. Dans son élan elle avait oublié qu’elle fut Ministre de l’Écologie. Son engagement passionné contre l’extrême droite l’a aveuglée au point qu’elle n’avait pas remarqué qu’elle avait choisi une secrétaire notoirement engagée du côté d’un parti qu’elle combat…
Après nous avoir brillamment démontré qu’un cerveau bien rangé ne couchait pas forcément avec les vertus de l’humanisme, ces deux aimables rigolos nous démontrent que contrairement à ce que disent leurs curricula vitae, ils n’ont pas vraiment quitté la maternelle moyenne section.
Et je vais vous avouer le pire, lectrices chéries : Qui d’après vous, a montré avec brio son infantilisme.
Ben oui, c’est le mec. L’énarque major de sa promo.
Vous savez ce que le mâle au menton volontaire a fait ?
Il a demandé à faire mesurer au mètre carré près la superficie de leurs bureaux respectifs afin d’être certain que celui de NKM n’était pas plus grand que le sien.
Oui, lectrices chéries, c’est bien à ce genre de charlots qu’on va donner les clefs du pays dans un peu plus de deux ans.
On va enfin avoir des adultes au pouvoir…

mardi, 16 décembre 2014

In memoriam…

Hier après-midi, je me demandais puis, faute de réponse, le demandai à Heure-Bleue.
« As-tu une idée de l’endroit où peut être le coffret des vinyles de Charles Trenet ? »
Ma confiance dans l’humanité, quoique relative, fut écornée quand la lumière de mes jours me répondit « Je pense que ça fait partie de toutes ces petites choses qui ont disparu, ont été volées, empruntées, non rendues, etc. »
C’est là que je me suis aperçu que nous ne vérifiions jamais ce que nous avions.
Pas plus les disques que les CD ou les DVD.
Pas plus que ce que nous avions sur les étagères des nombreuses bibliothèques que nous avons eues.
Pas plus ce que nous avions dons les poches ou dans le porte-monnaie.
Enfin, le porte-monnaie d’Heure-Bleue car je n’ai que rarement eu de porte-monnaie.
Et il y a peu de chances que j’aie de l’argent dans les poches car elles sont percées.
J’y mets mes clefs qui, au bout d’un moment usent le fond des poches.
Quand le fond d’une poche est troué, je passe à l’autre poche.
Quand les deux sont trouées, je cherche le pantalon sans trou dans les poches.
Quand tous les pantalons ont des poches trouées, je raccommode les poches d’un pantalon.
Quand je change de pantalon, je raccommode ses poches et ainsi de suite.
Jusqu’aux prochains trous…
Ceci explique que je n’ai que rarement des pièces de monnaies dans les poches. Que des pièces de tissu.
Pour en revenir à ce coffret, je me rends compte dans ces moments de lucidité, rares chez moi, que nous avons semé énormément de choses de notre vie au cours des années.
Ce que nous n’avons pas semé a été tout de même récolté mais par d’autres.
Sans notre aval le plus souvent.
J’ai beau me dire que ce ne sont que des choses et que les linceuls n’ont pas plus d’armoires que de poches mais quand même.
Ça me gêne quand je cherche le tournevis qui va parfaitement dans ce foutu support de lampe de la salle de bains, support installé avec un jemenfoutisme confondant par les charlots qui se sont occupé de l’électricité de l’immeuble.
Ou quand un air me traverse la cervelle et que j’écouterais volontiers si le CD ou le vinyle sur lequel il est gravé n’avait pas été rangé sur une étagère ailleurs que chez nous.
Ou quand un bouquin que j’ai envie de relire et que nous avions en deux ou trois exemplaires a disparu de tous les rayonnages. La Divine Comédie, par exemple…
Ou.
Ou.
Ou.
 J’ai aussi remarqué des substitutions étranges dans nos affaires.
Dans un carton de vinyles, un disque que je gardais depuis 1961 a disparu mystérieusement.
Je me suis logtemps demandé où il avait bien pu passer.
Le plus grave est qu’on l’a remplacé par un vinyle des éditions SERP fondées par Le Pen père soi-même.
Je me demande encore par quel miracle, il est arrivé dans ce carton de vinyles.
J’en ai hélas une idée…
C’est là qu’on s’aperçoit que la mémoire est un outil remarquable mais qu’il lui manque cette qualité inégalable : Ce n’est pas la réalité palpable…

dimanche, 14 décembre 2014

Le Rigollot n’amuse que lui…

Ah… Mab, c’est bien parce que c’est toi que je m’y colle.
Me revient en mémoire une de tes notes d’il y a quelques mois,  parlant des cataplasmes Rigollot.
Ta note cataplasmique me rappelle quelques soirées mouvementées à la maison…
Mon père toussait beaucoup, ce n’est que bien plus tard qu’on a su que ce n’était pas dû qu’à la clope ni au rhume.
Ce qu’il avait contracté à respirer des saletés chimiques et de l’amiante ne passerait pas avec des Rigollot. Et de fait, ça n’a « passé qu’avec la bête »…
Mon père était, néanmoins, j’en suis sûr, le plus gros consommateur de cataplasmes Rigollot du quart nord de Paris.
Nous autres, ses enfants, avons aussi eu droit à ces tortures.
Tout comme chez toi, nous avions une furieuse tendance à tousser. Surtout les jours de rentrée et le dimanche soir…
Je suis sûr aujourd’hui que ce n'est pas tant pour ses vertus curatives que ma mère les utilisait que parce qu'ils nous forçaient à nous tenir tranquilles pendant qu'elle préparait la soupe.
Elle n’avait plus alors qu’à supporter nos jérémiades.
Comme d’habitude, certes, mais au moins pendant un quart d’heure, elle n’avait pas besoin d’avoir des yeux dans le dos ou de veiller à ce qu’un d’entre nous ne s’ébouillantât avec la gamelle de soupe en train de cuire.

Mon père lui, ne se contentait pas des Rigollot. Il avait droit alternativement au cataplasme et aux « ventouses ».
Les « ventouses », c’était de petit pots de verre, récupérés des yaourts et soigneusement conservés car en ces temps reculés, ils étaient consignés, comme les carafes de lait et les « litres étoilés ».
Litres étoilés que l’épicier devait surveiller comme la prunelle de ses yeux de peur qu’un casier ne s’envolât pour être déposé chez un autre épicier contre monnaie sonnante et trébuchante qui permettrait de s’offrir un autre « litre étoilé » mais plein celui-là.
Vous avez vu, lectrices chéries, comme il est facile de digresser à partir d’une bronchite paternelle ?
Sur un coup comme ça, je me fais penser à ma mère qui, partant d’un canal passant à Bruges, arrivait après de multiples méandres d'une pensée déjà tortueuse par nature, à la dentelle du Puy.
Oui, tout ça parce qu'à Bruges on fait aussi de la dentelle…
Un jour, lectrices chéries, je vous ferai une note « façon ma mère parlant d'une péniche ».
Bref, mon père avait droit en cas de bronchite sévère, successivement aux Rigollot et aux ventouses.
Habitué qu’il était aux mauvais traitements, il lui arrivait parfois de s’endormir avec les Rigollot. Ma mère l’oubliait puis, une heure s’étant écoulée, elle se précipitait et le réveillait pour lui décoller les cataplasmes, parfois la peau du dos…
Elle lui nettoyait le dos et amenait les « ventouses ».
Là, mon père se montrait plus rétif. Il est vrai que servi par l’expérience, il lui est arrivé de se trouver victime d’une erreur de manipulation qui voyait la ventouse gelée lui arriver sur le milieu du dos –ce qui lui arrachait un hurlement- tandis que le tampon de coton enflammé roulait parfois jusqu’à la raie des fesses, ce qui entraînait un autre hurlement.
Mon père hurlait, ma mère riait sous cape et lui disait « mais qu’est-ce que tu peux être douillet, Lemmy ! On se demande comment tu as pu faire la guerre ! »
Je me demande quant à moi pourquoi il n’a pas préféré retourner en faire une autre…

vendredi, 12 décembre 2014

Le dialogue des karma light…

kamasutra1.jpg


Vous savez, lectrices chéries, combien j’ai les oreilles et les yeux qui traînent dans les transports.
Hier, nous sommes allés chez Lakevio qui m’a bien aidé à préparer l’ourlet de la nappe de Noël.
Elle m’a obligeamment prêté sa machine de façon qu’il soit cousu rapidement.
Elle m’a aussi donné l’occasion de soupirer de désespoir en montant sur la balance.
Oui, Lakevio est non seulement une lectrice chérie, une redoutable rhétoricienne en matière de religion, une terrible connaisseuse des mystères de la couture mais une experte en matière de gâteau au citron…
Déjà, à l’aller, Heure-Bleue, l’oreille attirée par le mot « blog » dans le train, nous avait conduits, les uns et les autres, à papoter à propos de génération avec un jeune homme, assidu d’instagram et un moins jeune, spécialiste en biologie moléculaire.
Nous n’avions, ni les uns ni les autres, vu passer le temps jusqu’à Saint Lazare.
Au retour, après l’inévitable détour par le Monop’ de la Nation –the best one selon la lumière de mes  jours- nous avons pris le bus 26 pour retourner à Saint Lazare.
Mes oreilles, toujours à l’affût, m’ont offert le fou-rire dont j’ai régulièrement besoin.
Elles m’ont aussi fourni le sujet de ma note…
Une jeune femme, assez voyoute je dois dire, tenait pour tout le bus une conversation avec son smartphone.
Son accent était « zyva prononcé » et son langage imagé.
Il était question de décliner une invitation à un anniversaire « pass que tu comprends aller à un anniv où tu te fais ch… c’est pas top.»
Elle continua comme ça, à citer longuement tout ce qui la dérangeait chez « cette pétasse de X. »
J’écoutais d’une oreille distraite jusqu’à ce que qu’entre dans mon oreille gauche cette perle : « Ouais en plus elle fait tout cette s… ! Elle essayyye tout le karma soutra ! »
Oui, lectrices chéries, elle a dit ça « le karma soutra ».
Peut-être que son destin inavoué c’est de ne plus sortir du lit…