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samedi, 31 janvier 2015

Pendant que les paons dorent…

Que de progrès depuis cette époque, lectrices chéries ! Non ?

« Dans les banlieues déshéritées, règne une terreur molle. Quand trop de jeunes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d'études incertaines, ils finissent par se révolter. Pour l'heure, l'État s'efforce de maintenir l'ordre et le traitement social du chômage évite le pire. Mais jusqu'à quand ? Aucun désordre n'est à exclure quand les rapports sociaux se tendent.
Ne laissons pas notre pays éclater en classes et en castes, avec des dignitaires arrogants, des parias désespérés et un peuple déresponsabilisé »

Voilà donc ce qu’écrivait Jacques Chirac en janvier 1995dans son bouquin «  La France pour tous ».

Pas de doute, on aurait dû l'élire Président, on n'en serait sûrement pas là...
Bon, il fut élu et manifestement, pas plus lui que les deux suivants ne se sont occupés d’autre chose que de l’élection suivante et de bidouiller leurs frais de campagne…
Grâce a tous ces efforts démesurés pour éviter de faire quoi que ce soit, non pour régler le problème mais pour éviter de froisser « les marchés » nous sommes face à diverses vagues de haine ou de détestation de son compatriote.
De celui qui est trop « petit blanc » ou trop « gaulois » à celui qu’on pense trop basané ou trop juif pour être un « vrai Français ».
Encore un effort et on verra une réaction acceptable dans le tabassage de juifs dans un square ou « l’accompagnement dans le local technique de la RATP » du rebeu, comme au bon vieux temps de la guerre d’Algérie.
Pourquoi vous parlais-je de ça, lectrices chéries ?
A cause de l’anniversaire de la libération des camps de concentration.
Je ne sais pas si j’y suis sensible parce que né peu après cette « libération ».
J’ai mis des guillemets à « libération » parce que mon beau-père avait été « libéré » par les troupes russes et en a gardé toute sa vie un souvenir ému au point de promettre régulièrement à ses trois filles de les tuer si la Guerre Froide se transformait en guerre chaude et que les Russes se pointaient vers chez lui.
Il faisait assez peu confiance à l’armée française pour les arrêter.
Donc, j’y suis sensible et à l’écoute des réponses de jeunes gens et jeunes filles d’aujourd’hui, pourtant en 1ère ou en Terminale à propos de ces camps, je suis un poil effrayé.
Que beaucoup ne sachent pas vraiment de quoi il retourne est une chose.
Que d’autres, fervents adeptes de la théorie du complot, ce machin qui apporte des réponses simplistes à des questions qui ne le sont pas, prétendent, au choix que « ils ne l’ont pas volé » ou « c’est même pas vrai ».
Assorti de l’habituel « ils ont tout l’argent », oubliant que les premières fortunes du monde sont arabes, mexicaine ou chinoises.
Ou bien « C’est vrai quoi, ils mènent le monde », ce qui à mes yeux montre qu’ils suivent plus volontiers C. Hanouna que Planète Histoire ou Arte…
« Il n’y a pas de fumée sans feu ! » disent ils à propos de tous les méfaits qu’on prête aux uns et aux autres.

On devrait se méfier, d’ici qu’un leader d’opinion remarque qu’après tout « s'il n'y a pas de fumée sans feu, il n’y a pas de feu sans four » il n’y a pas des kilomètres…

vendredi, 30 janvier 2015

Aujourd’hui, j'ai une fée rosse à la maison…

Certains jours comme hier la lumière de mes jours aborde un sujet sur lequel nous ne sommes pas forcément d’accord.
Il y a des sujets sur lesquels les dissensions sont aussi vives qu’aux premiers jours de notre rencontre.
Elle a beau prétendre le contraire, je la connais, alors, si c’est un jour où je n’ai pas de goût pour les joutes oratoires stériles, je m’écrase.
Mais n’allez pas croire, lectrices chéries, que je vais m’en tirer si facilement.
Sa remarque à peine formulée, mon Heure-Bleue préférée me jette avant même que j’aie dit quoi que ce soit :
- Tu es de mauvaise foi !
- Je ne peux pas être de mauvaise foi, je n’ai rien dit…
- Ah mais je te connais ! Tu peux parfaitement être de mauvaise foi sans rien dire !
- Ah…
- Oui ! Je peux même te dire que je sais ce que tu as pensé !
- Bon…
- Oh, c’est facile, ça… Ne pas répondre pour ne pas avoir tort, moi aussi je peux le faire !
- Tu as raison ma Mine.
- Ne crois pas m’avoir avec ça, je sais que tu penses que j’ai tort mais tu as tort…
Déesse Raison a encore un long chemin à parcourir avant d’arriver à la maison.
A ce moment, une vive douleur m’a traversé la main.
La vieillerie tentait une attaque sur mes articulations digitales.
C’est là que je me suis aperçu que l’amour qu’on espère toute sa vie n’est qu’une farce et que non seulement la vie mais les épouses sont cruelles.
Oui, quand j’ai dit, tentant de faire jouer mes doigts :
- Ma carrière de violoniste est gravement compromise…
La lumière de mes jours me consola d’un sourire narquois et d’un féroce :
- C’est pas grave, comme joueur de flûte tu te défends parfaitement…
Quand elle m’assure qu’elle m’aime, j’ai comme un vieux doute.

mercredi, 28 janvier 2015

Histoire de lard...

Ma sœur cadette est née le jour des crêpes.
Pas comme la petite qui est née le cinq février et s’est plainte toute son enfance d’être « née le jour de rien, elle est née le jour des crêpes, lui le jour des rois et c’est pas juste ! »
Ma mère n’avait jamais remarqué que la Chandeleur était un anniversaire qui eût dû la laisser indifférente.
Emmener Jésus à la synagogue ne faisait pas partie des évènements qui devaient attirer son attention.
Bon, ma mère n’était pas très pieuse. Et même pas du tout. Ni très calée en Ecritures.
Elle avait des lubies bizarres même pour un chrétien averti.
Il y avait évidemment le respect du jeûne du Vendredi Saint qui ne m’avait jamais empêché de dormir. J’avais été guéri de toutes ces histoires par un séjour chez les dingues.
Je lui mentais ce jour là avec aplomb en rentrant à la maison.
Quand par hasard elle était là, elle me demandait « Tu as « fait maigre » au moins mon fils ? »
C’est en ces occasions que j’ai appris que l’on peut mentir à deux conditions :
- Que ce soit dans dommage pour quiconque.
- Le faire avec aplomb.
Alors que mon père s’en foutait allègrement qui savait bien, lui, qu’on peut prendre des arrangements avec le bon dieu sans être emmerdé par autre chose que sa conscience, ma mère craignait toujours des représailles à mon impiété.
Ça allait de « il ne faut pas se couper les ongles le Mercredi des Cendres, c’est couper du pain bénit au Diable » à « faire la lessive la Semaine Sainte, c’est préparer son linceul. »
Chaque fois ce n’était pas d’avoir offensé un bon dieu dont ma mère semblait penser que c’était un brave gars mais plutôt mollasson, un type sympa mais un peu faiblard...
Non, ce que ma mère craignait quand je manquais de piété, c’était que la prunelle de ses yeux courût le risque de me trouver face au diable une fois ma dernière heure venue.
Il faut dire que si dieu n’impressionnait pas ma mère, le diable lui semblait quant à lui un sérieux client.
Pas un machin gentil comme le bon dieu, plein de bonté, d’amour qui parlait de pardon et autres gaudrioles finalement inutiles au maintien de l’ordre dans un monde en perpétuel bordel.
Bordel surtout causé par ses enfants.
Non, non, non lectrices chéries ! Le diable c’était un méchant,  un vrai méchant, un qui vous cramait pour l’éternité à la première connerie.
Si ça se trouve, vu le nombre de pécheurs, le réchauffement climatique, c’est lui…
C’était quand même un type qui venait vous tirer par les pieds pendant votre sommeil, histoire de vous faire regretter d’avoir bouffé en douce une cuillerée de confiture en montant sur une chaise.
Ou pire,  avoir piqué un franc dans le porte-monnaie maternel pourtant d’accès peu aisé...
Elle a continué comme ça longtemps ma mère, persuadée qu’une bonne mère ne doit surtout pas s’occuper de foutre la paix à son fils.
Persuadée qu’elle était qu’une fois hors de sa vue, l’occupation permanente de la prunelle de ses yeux était de chercher à copuler avec des filles à la vertu discutable.
Pourtant, un moment dans mon enfance, j’écoutai avec attention l’histoire sainte chez mes fondus. Déjà intéressé par le feu qui prenait sans allumettes, cette histoire de buisson ardent m’avait intrigué.
Non que je fusse crédule mais cette affaire me turlupinait et je me demandais bien par quel miracle, la chose pouvait ainsi s’enflammer.
Puis je l’oubliai jusqu’à l’adolescence où, en quelques occasions elle me revint à l’esprit.
Je fus alors forcé de constater que cette affaire de buisson ardent n’avait été à l’époque qu’une erreur d’interprétation de ma part.
En y réfléchissant plus tard, l’idée que c’était bien là la vraie révélation du dieu éternel et unique qui fait marcher le monde, n’était finalement pas si fausse…

mardi, 27 janvier 2015

Le jour où la mère est entrée dans l’éther.

Ce 28 février 2005 j’étais au café, avec un futur client quand mon portable a sonné.
Je me suis excusé auprès de lui.
J’ai regardé qui appelait.
C’était ma sœur cadette.
Elle a commencé d’une voix hésitante.
- J’hésitais à t’appeler, je ne sais pas comment te le dire.
- Quoi donc ?
- Aujourd’hui, maman est morte…
Assez bizarrement, la première chose à laquelle j’ai pensé en entendant ma petite sœur dire ça, ce n’est pas à ma mère mais à Camus.
Puis, ma pensée glissant j'ai pensé à mon père qui était mort depuis 1988 et qui avait quitté Alger en 1939 pour n’y jamais retourner.
Bizarre, non ?
Ce n’est que bien des mois plus tard, plus d’un an en réalité, qu’un soir m’est enfin venu un sanglot en pensant à ma mère.
Il m’avait fallu plus d’un an pour m’apercevoir, pour découvrir, que j’avais perdu ma mère.
Ce fut la seule fois que j’en ai éprouvé un vrai chagrin.
Je ne lui en voulais plus depuis très longtemps.
Même quand trois mois avant sa mort, elle m’a dit, du ton qu’on prend pour dicter ses dernières volontés,  « Tu sais, mon petit garçon, tu devrais divorcer d’Heure-Bleue, cette fille n’est vraiment pas faite pour toi ! ».
A ce moment, je n’ai fait que lever les yeux au ciel.
Ce furent ses dernières volontés.
Je ne les ai pas respectées.
Elle avait seulement oublié que depuis toujours aucune fille n’était « faite pour moi »…

lundi, 26 janvier 2015

Guère épais le jeudi, pas d’histoire d’eau le dimanche…

Mab, encore elle, du haut de son expérience m’avait averti qu’il en allait des kilos comme des filles : Un de perdu, dix de retrouvés.
Je vais même vous dire, lectrices chéries, du haut de la mienne, d’expérience, ça marche bien mieux pour les kilos que pour les filles.
Mab était allée jusqu’à parler d’une taxation supplémentaire genre TVA.
Bon, ce matin je bénéficie encore d’un taux réduit mais j’ai bien peur que ça ne dure pas.
Et ça n’a rien à voir avec la victoire de SYRIZA aux législatives grecques.
Ça a tout à voir avec le dîner chez les enfants hier soir.
Je reste dans le salon, à donner à manger à P’tite Sœur, et, seul et misérable, je tape dans les pringles et les olives pendant que les autres papotent dans la cuisine.
Inutile de vous dire qu’après avoir fait ingurgiter ses petits pots et ses petits suisses à P’tite Sœur, je n’ai plus faim.
Ben oui, un petit pot et deux petits suisses pour une ont leur pendant chez moi.
Un, peut-être deux, oui, c’est ça, deux bols d’olives, une large coupe de chips et une assiette de chipsters m’ont calé pendant que j’essayais d’occuper P’tite Sœur en regardant tant bien que mal le résultat des élections grecques.
Le dîner est enfin arrivé. L’Ours avait réussi un « curry vert de poulet ».
Piquant et délicieux.
Les conversations donnent soif et nous sommes tous bavards.
Y compris les Merveilles qui resteront épaisses comme des salaires bangladais car elles sont à l’eau.
Bilan ?
Désastreux…
J’aurais pu me contenter de réduire la perte de poids.
Eh bien non. Non seulement j’avais compensé en trois ou quatre jours une grande partie des kilos perdus la semaine dernière mais le dîner d’hier soir a fait que j’ai un peu « surcompensé »…
Bon, tout n’est pas perdu, P’tite Sœur a absolument tenu à monter sur mes genoux pour me faire un câlin.