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jeudi, 11 décembre 2014

Il faut, l'âge de César, taire...

Une des raisons pour lesquelles j’aime toutes mes lectrices chéries est que si ma vie était totalement vide, une d’entre vous me donnerait le sujet de ma note du jour.
Aujourd’hui ce sont les remarques des petites-filles, que dis-je, arrière-petites-filles d’Emilia-Celina qui me rappellent une fin d’après-midi chez un ami.
Cet ami, qui a dû faire quelque chose d’assez grave pour être obligé de vivre à Cholet, a deux filles.
Heure-Bleue et moi étions allés chez lui bidouiller ses haut-parleurs et sa chaîne haute-fidélité de façon qu’il en sortît de la musique plutôt que des sons sans âme.
Nous y passâmes quelques jours et le lundi, Heure-Bleue et moi fûmes désignés volontaires pour emmener les petites à l’école et passer les récupérer le soir.
En attendant leur père, nous avons joué.
J’ai fait faire ses devoirs et réviser ses leçons à la plus grande tandis qu’Heure-Bleue s’occupait de la plus petite.
C’est au cours d’un jeu que les choses ont pris une tournure genre Jugement Dernier.
S’appuyant à la rampe de l’escalier menant à l’étage, la plus jeune remarqua :
- T’es vieux le Goût ? 
Que faire d’autre qu’acquiescer ?
- Plus que toi…
- Tu vas mourir alors ?
- Il ya des chances…
- Et Heure-Bleue aussi elle est vieille alors elle va mourir aussi.
Heure-Bleue, supportant mieux l’idée de mourir que celle d’être vieille assura :
- Bien sûr qu’on va mourir.
Et cette garce de petite d’asséner :
- Mais c’est quand que vous allez mourir ?
Le duo de s’exclamer alors :
- On n’est pas pressé !!
La petite est passée à autre chose avant que nous viennent des idées d’infanticide.
Il y a des jours où on se dit que les ogres, finalement, c’était pas une si mauvaise idée…

mercredi, 10 décembre 2014

Les mots ont un sens. Un prévu et imprévu...

Déjà, lundi, la nouvelle avait fait l’effet d’une bombe !
Heure-Bleue et moi étions allés chercher Merveille à l’école.
Une Merveille en pleine forme, belle comme le jour, affamée comme un Sahélien et qui a salement écorné les 250g de cantal jeune sur le chemin qui va de l’école à sa maison.
Pendant que Merveille, sa mère et Heure-Bleue préparaient son sac, je suis passé voir P’tite Sœur qui trépignait dans son parc.
Elle m’a fait un sourire charmeur et m’a tendu les bras.
Je me suis approché en demandant « qu’est ce que tu veux, poussin ? »
Re-sourire, battement de cils puis, à haute et intelligible voix elle m’a dit « Mamy ! »
J’ai songé un instant, un instant seulement, à lui rappeler que j’étais « Papy » mais je me suis souvenu qu’une précédente fois, une Heure-Bleue, confiante dans l’efficacité du chantage, avait signifié fermement à P’tite Sœur qui voulait être sortie de son parc qu’il lui faudrait dire « Mamy » avec toute la douceur requise.
Ce jour là, Heure-Bleue avait gagné.
P’tite Sœur avait donc dit gentiment « Mamy » et avait été sortie de son parc.
Elle en a apparemment retenu que pour sortir de derrière ses barreaux, il suffisait de sourire et dire gentiment « Mamy » à tous ceux qui passeraient devant sa prison…

mardi, 09 décembre 2014

L'ère de rien...

Je profite de quelques µs de paix pour vous dire quelque chose, lectrices chéries.
Heure-Bleue dort. Enfin, ronfle. Merveille dort.
Le petit déjeuner de l’une est prêt.
Le petit déjeuner de l’autre est dans les limbes. Quand elle a fini d’hésiter sur ce qu’elle voudrait bien ingurgiter, il est l’heure de déjeuner…
Quand Merveille est là, je passe la journée entre une procrastinatrice et une hésitante.
J’ai l’impression que le jour dure trente-trois heures.
Je profite donc que l’une se demande si elle va s’éveiller ce matin ou cet après-midi et que l’autre hésite à ouvrir l’œil pour vous rapporter quelques propos sans intérêt aucun, qui furent tenus dimanche matin.
Tornade, Heure-Bleue et votre Goût adoré, vaquant à des occupations genre faire les lits et tout ça, commentions vaguement les désordres du monde.
Oui, on est comme ça, les grands sujets nous rebutent d’autant moins que nous avons des solutions pour tout. Tornade, assez ferme, verrait bien un Créateur genre Fouché du cosmos, ramener tout le monde dans le droit chemin à grands coups de pieds dans le fondement.
Heure-Bleue, moins spontanée et plus fataliste lança alors « Pfff… De tous temps les hommes se sont fait la guerre… »
- Ah mais non ! Qu’elle a dit Tornade.
- Ah mais non ! Qu’il a dit le Goût.
Nous avons tous deux rappelé à Heure-Bleue que la méthode du coup de gourdin pour aplanir les différends n’avait cours que depuis environ huit mille ans.
De réflexions en papotages, j’en vins à remarquer que le premier péché répertorié dans l’Histoire de l’humanité était quand même le meurtre, Caïn estourbissant prématurément son frangin..
Tornade remarqua alors qu’en y réfléchissant un peu, Ève n’était pas pour rien dans cette bavure car elle préférait de façon scandaleusement voyante « ce petit con d’Abel ».
J’ai fait remarquer à Tornade que c’était peut-être parce qu’Ève s’était fait faire Caïn pour piquer Adam à Lilith, quoique, selon certaines versions il avait sévèrement cocufié  Ève avec la blanche Lilith.
Je ne sais plus laquelle a alors décrété que « bref, il y a la guerre parce que, comme d’hab, un mec a encore pensé avec sa b… »
Je me suis bien gardé de dire que, comme d'habitude, dès qu'il y avait deux femmes et un mec, une essayait de le piquer à l'autre...

lundi, 08 décembre 2014

Au dessus d’Eloi…

Je consulte régulièrement l’état –misérable- de notre compte joint sur Internet.
Je ne fais pas ça pour faire comme Picsou mais plutôt pour me la jouer Scrooge car je sais qu’Heure-Bleue déteste que je lui dise « mollo ! On n’a que treize €uros pour aller jusqu’à Noël 2023 ! »
Surtout quand elle a décidé d’ajouter quelques babioles dans les souliers de Merveille et P’tite Sœur.
Je me demande, suite au « rabibochage » d’Heure-Bleue et de l’Ours après leur chamaillerie, si les deux fillettes ne chaussent pas du 85 ou du 98…
Revenons à nos moutons de la banque.
Je clique donc sur le raccourci du répertoire « trucs utiles » créé à cet effet.
Répertoire de raccourcis Internet qui me permet d’accéder rapidement à :
- La CPAM, pour savoir combien de franchises ils ont trouvées pour rembourser rien du tout.
- La CNAV, pour constater qu’ils n’ont pas augmenté nos retraites et se sont arrangés pour nous les verser en retard.
- Le service client GDF, pour m’apercevoir qu’ils ont remboursé avec retard le trop perçu des factures de l’année.
- Le service client EDF qui constate avec désolation qu’il ne me prélèvera que 30 € ce mois ci au lieu des 38.22 des mois précédents.
Et enfin la banque !
« Pour mieux nous servir » et « être plus à notre écoute », quelle bande de farceurs !
La banque a décidé de modifier entièrement l’apparence de sa page d’accueil.
Du coup mon écran de 23 pouces ressemble à ,un smartphone géant particulièrement laid.
Je me précipite donc à la recherche des mauvaises nouvelles habituelles, celles qui me font craindre un réveillon de Noël genre paquet de coquillettes.
Et « de-quoi-t-est-ce-que-je-m’aperçois-je-t-il ? »
Le récapitulatif a changé totalement d’allure.
Auparavant il était sérieux, avec une colonne qui me disait à qui j’avais donné des sous que je n’avais pas vraiment, une qui me disait quand je l’avais fait, une qui me disait de combien j’avais troué le pécule de la banque.
La dernière colonne, rarement active, remarquait tristement de combien on avait renfloué notre compte joint…
Tout était clair, même si c’était souvent sombre.
Eh bien tout a changé !
Les deux dernières colonnes ont été rassemblées, un signe « - » et un signe « + » minuscules indiquent le sens de la transaction.
Et une colonne absolument scandaleuse d’indiscrétion a été ajoutée à un tableau déjà fort triste.
Une colonne qui indique, selon le destinataire du paiement «  Alimentation », « Loyer », « Week-end, vacances », « vie quotidienne », « internet/téléphone », « restaurant », un idéogramme représentant un porte-monnaie apparaît quand les organismes de retraite nous versent note aumône mensuelle.
Nous sommes fliqués avec de plus en plus de précision !
Je n’ose même pas penser à une promenade dans les sous-bois.
Non qu’Heure-Bleue soit frileuse mais elle a peur des bestioles et moi de voir un drone renseigner la banque…

dimanche, 07 décembre 2014

Cet air irlandais.

Il y a déjà un moment, Heure-Bleue et moi, sur les conseils d’un dentiste, nous avons acheté un appareil qu’il nomme pompeusement « hydropulseur », connu sous le nom de « water-pik » et que nous appelons « kärcher à dents »
L’original n’étant plus disponible depuis des années, je me suis rabattu sur un machin chinois disponible sur le Net.
Comme la plupart de ces trucs, on m’explique que c’est pas cher et à l’usage, je m’aperçois que ça ne vaut pas plus.
En réalité, ça vaut même moins car si l’original vaut une centaine d’€uros, l’ersatz en coûte une cinquantaine. Comme prévu, l’original ne pouvait pas durer plus longtemps que la copie puisque tous deux originaires de la même usine.
Pourquoi ce long préambule sur un sujet aussi inintéressant que possible ?
Parce que, après une petite année de mauvais et déloyaux services, le « kärcher » déconne sévèrement et la pompe s’amorce mal. Je dois donc faire preuve de ce qui manque cruellement à Heure-Bleue : la patience car apparemment je suis le seul à pouvoir faire fonctionner cet engin.
Ceux qui connaissent la lumière de mes jours savent qu’elle a parfois du mal à trouver ses mots.
Du coup, Heure-Bleue me trouve « relou »…
Régulièrement donc, l’ange de douceur qui partage mes jours, jamais à court d’un néologisme douteux, me jette depuis la salle de bains « Minoooouuu ! Viens me bouziner le machin ! »
Vous savez bien, lectrices chéries, comme ce genre de saillie ( !) met en route l’esprit mal tourné de votre serviteur.
Chaque fois, je ricane, ça l’agace, elle me jette un regard mauvais et tout ça me met en mémoire la chanson de Colette Renard « Les nuits d’une demoiselle ».

Pleine de promesses qui commencent comme ceci :

Je m’fais  sucer la friandise
Je m’fais  caresser le gardon
Je m’fais  empeser la chemise
Je m’fais  picorer le bonbon


Et finissent comme cela :

Je m’fais  chevaucher la chosette
Je m’fais  chatouiller le bijou
Je m’fais  bricoler la cliquette
Je m’fais  gâter le matou.

On peut désormais y ajouter « je m’fais bouziner le machin »…