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lundi, 23 mars 2015

J’ai veauté.

J'ai failli voter blanc et je me suis rappelé à temps qu'un vote blanc est un vote nul, dans tous les sens du terme.
Si les blancs gagnent, on assied qui dans le siège ? Marine Le Pen ?
Je me demande pour qui voter depuis un certain nombre de scrutins.
Il y a trop longtemps maintenant que je ne vote pas vraiment « pour » une vision de la société mais « contre » la vision qu’on m’impose.
Qu’on m’impose… Qu’on nous impose, à tous, aux uns et aux autres.
Vous allez m’objecter, lectrices chéries, que « mais non ! On ne nous l’impose pas ! Nous avons choisi ! Nous avons voté ! »
Et je vais vous rétorquer que « mais non mes chéries ! »
Je vais même vous faire remarquer que j’espère que vous vous êtes aperçues que vous avez voté pour que nos représentants appliquent un programme sur lequel vous avez fondé votre choix.
J’espère aussi que vous vous êtes aperçues que nos représentants appliquent d’abord et avant tout un programme pour lequel ils n’ont pas été élus.
Même en 2012, je n’ai pas tant voté pour François Hollande dont je sais depuis longtemps qu’il n’est pas de gauche que contre Nicolas Sarkozy dont je sais depuis longtemps qu’il est surtout partisan de lui.
J’avais peu d’illusions sur ce président.
Il a balayé les dernières peu après son élection.
J’avais , comme nombre d’électeurs, l’habitude des promesses non tenues.
J’ai fait connaissance avec la trahison reçue comme une gifle par quelqu’un qui, à peine élu me dit que « finalement non, je ferai comme le précédent président, désolés, chers Français, mais vous êtes trop chers ! Je vais donner vos bons sous de contribuables à des entreprises pour qu’elles puissent monter des usines ailleurs, là où le travailleur est moins cher et n’a ni protection sociale ni retraite ! »
Il a même été jusqu’à nous jeter à la figure « je ne serai pas un président socialiste », ce type qui a été investi par le Parti Socialiste et élu avec les voix de gauche du pays.
Si encore, avant l’élection il nous avait dit « On va en baver mais vous verrez, les plus mal lotis seront protégés et on va s’en sortir. Cela dit, on va en prendre plein la g… mais on va y arriver, ce sera dur les premières années mais après ça va s’arranger ! »
On aurait compris.
Il aurait même été élu je le pense.
Mais nous faire le coup, après avoir été grugés par le système bancaire, du « mon ennemi c’est la finance » et râper le pouvoir d’achat des plus démunis pour protéger celui des mieux lotis, c’est un peu trop.
Même l’électeur le plus naïf –celui qui n’est pas inscrit au PS- a été scandalisé.
Le plus hargneux s’est jeté dans les bras du parti qui prône pour tout programme la détestation d’un autre. Les autres se sont rabattus sur la droite dite « modérée » et qui l’est de moins en moins, confortée dans ses idées par le fait douloureux que même son opposant a adopté sa ligne politique.
Un électeur sur deux est allé à la pêche, l’autre a voté plutôt contre la politique en œuvre, celle qu’il est fortement question de mener jusqu’au bout.
Le Premier Ministre nous dit que manifestement, c’est pas bien de voter comme ça.
Je le sens prêt à annuler les résultats parce qu’on est trop bête.
Le gouvernement n’a pas remporté les élections ? C’est la faute de l’électeur qui ne comprend rien.
Alors, comme en 1978, première fois, et dernière pensai-je à l’époque, j’ai voté PCF.
Staline est mort, je me pensais tranquille.
Hélas, il reste des cadavres qu’il faut tuer sans cesse, ceux de Pétain, de Franco et de Mussolini…

dimanche, 22 mars 2015

Un printemps de bourges...

Ce matin, je suis sorti de la salle de bain, beau sans ornement, dans le simple appareil d’un Adonis qu’on vient d’arracher au sommeil.
On va dire comme un type qui vient de faire sa toilette, rasé d’aussi près qu’un compte en banque de retraité.
Je me suis précipité dans la chambre avant qu’Heure-Bleue, perdant la tête, ne me saute dessus.
Plus exactement poussé par la température, douce mais insuffisante pour la frilosité de votre Goût adoré.
J’ai regardé par la fenêtre. Le temps était gris comme un jour de Toussaint.
La température était aussi fraîche que les relations entre la Grèce et l’Allemagne.

J’ai commencé par sortir un col roulé. Rouge le col roulé. Et en cachemire.
J’ai hésité longuement. Nous sommes le 22 mars. Heure-Bleue se serait esclaffée « mais tu es ridicule Minou ! Un col roulé ! Presque fin mars ! Pfff… »
J’ai remis le col roulé à sa place et pris une chemise.
Ce col roulé m’a remis en mémoire un épisode fumant de ma vie de jeune homme bidouilleur.
Je vous ai déjà parlé d’une des hantises de ma mère.
La principale étant que je croise un jour une fille que j’aimerai plus qu’elle.
Ça me pourrissait la vie et me poussait à garder pour moi toute relation que je m’évertuais à garder loin de la maison.
Il y en avait une autre, hyper pénible. La manie des économies et de l’usage raisonnable et pour tout dire ennuyeux des sous que je gagnais en période de vacances.
Un de ces printemps riches en bricolages de kits pour boiteux du fer à souder, je fus suffisamment en fonds pour me payer un col roulé classieux.
Le col roulé blanc en « courtelle » de la maison Rodier.
J’étais sûr que j’allais pouvoir claquer ce restait de sous après cet achat luxueux dans des sorties avec une petite camarade qui du coup me laisserait jouer avec elle à des trucs passionnants.
Le samedi arriva. J’avais en train un de ces essais audiophilesques qui me passionnaient.
La tentative de faire fonctionner un amplificateur à transistors dans une zone de fonctionnement risquée certes,  mais censée lui retirer ce fameux « son transistor » qui agaçait les mélomanes.
Le jour de l’achat de ce superbe col roulé, je revins à la maison, fier comme Artaban.
Ma mère fut, pour une fois ravie de mes emplettes.
Elle ne put évidemment s’empêcher de remarquer que « pour une fois j’avais fait une dépense autrement intelligente que toutes ces « bêtises électriques » qui coûtent cher et ne servent qu’à faire du bruit, comme s’il n’y en avait pas assez »…
Il faut avouer que ce col roulé m’avait « coûté bonbon », c'est-à-dire, selon la formule consacrée par la jeunesse du moment,  « entre la peauduc et la peaudec ».
J’ai donc passé ma journée, n’ayant jamais trop chaud, vêtu de ce col roulé, à bidouiller cet amplificateur et l’écouter m’avait presque apporté la satisfaction escomptée.
Presque parce que je n’étais jamais satisfait du résultat. Trait de caractère qui n’a pas disparu et ce n’est que grâce à la patience de mes patrons que j’ai pu gagner ma croûte en restant insatisfait de mon boulot…
Le soir est arrivé, je me suis mis à table pour le dîner et ai parlé dans le vide. Ma mère et mes sœurs étant opaques à mes digressions sur le « son transistor » continuaient leur conversation de leur côté me laissant dégoiser dans mon coin…
Puis nous sommes allés nous coucher. Moi oubliant d’éteindre ma bidouille et surtout que le mode de fonctionnement de l’amplificateur induisait une hausse sensible de sa température. Très sensible la hausse.
J’ai jeté négligemment mon col roulé tout beau tout neuf sur mon amplificateur, ouvert, sans capot,  les tripes à l’air.
Je fus réveillé par une odeur d’électronique cramée à cœur, j’ouvris les yeux sur les flammes dansantes de mon pull en train de flamber joyeusement.
J’ai crié « M… !!! » me suis levé, ai couru à la cuisine chercher une casserole d’eau, suis revenu, ai arraché la prise et ai versé l’eau sur ma semaine de boulot et mon col roulé devenu tout noir…
Ma mère s’est précipitée, m’a consolé, engueulé d’avoir mis le feu et promis de me racheter le même col roulé le lendemain même.
Le sois suivant, je la vis revenir souriante, un paquet à la main qu’elle me tendit fièrement.
Ce fut l’une des plus grosses déceptions de ma vie.
Elle m’avait acheté un col roulé dont elle était sûre qu’il avorterait toute conquête que j’aurais tentée.
Un truc informe, en faux jersey, d’un blanc pisseux, au col qui roulait pour de bon et que je n’ai jamais remis après l’essayage…

jeudi, 19 mars 2015

La traversée du dessert...

Non, lectrices chéries, je ne vous parlerai pas de la gifle qu’a reçue Heure-Bleue avec ses quarante €uros.
En revenant de la Pinacothèque l’autre soir, nous avons fait un passage par le Monop’ de la rue Caumartin.
Oui, nous sommes experts en Monop’ nous. On les trouve où qu'’ils soient.
Après avoir acheté plein de saletés en plus de ce qui était prévu, nous sommes revenus à la maison.
J’ai concocté un plat qui plaît à Heure-Bleue, des courgettes émincées, des tomates émincées elles aussi, un gros oignon, de l’ail et quelques épices.
Plat accompagné d'un peu de graine de couscous et d'un truc qui va traditionnellement avec le couscous : Le jambon à l'os...
L’ail c’est juste histoire de repousser la tentation de nous embrasser à la fin du repas…
Comme chaque soir, vers vingt heures nous avons commencé par regarder la météo.
On se demande pourquoi chaque jour puisque toutes ses révélations se révèlent aussi fiables que les promesses de croissance.
Puis les « informations » sont arrivées.
Ça fait trop longtemps qu’on nous fatigue avec « les rescapés de Dropped ».
Oubliant évidemment qu’il n’y a pas de rescapés puisque les « survivants » présentés sont ceux qui n’étaient pas dans les hélicoptères…
Après deux secondes sur les choses un peu intéressantes, il a vite fallu s’extasier sur le fait que vingt-quatre heures ont été nécessaires à l’armée française pour qu’un avion aille de Nouméa à Vanuatu.
Alors, lassés, nous avons zappé et regardé une de ces saynètes vespérales sur M6.

Il y était question d’une Lily racontant une histoire et d’un José remarquant benoîtement à la fin qu’il manquait les chips.

Heure-Bleue a alors remarqué que les mecs étaient terre-à-terre sur un ton genre « moi je suis une grande rêveuse »…
J’ai eu le tort de dire :
- Bon, d’accord il est salement terre-à-terre, le José mais Lily avait raconté une chouette histoire…
- Oui mais si je venais te raconter une histoire comme ça, je suis sûre que tu me dirais aussi « T'as oublié les chips ! » Non ?
Puis, réfléchissant un instant, Heure-Bleue a dit :
- Non, pour être honnête, c’est plutôt toi qui viendrais me raconter une jolie histoire et, en vidant les sacs, je te dirais « Pfff… Évidemment tu as oublié le pain… »

Que voulez vus, lectrices chéries, la lumière de mes jours n’est pas branchée romance…
Je me demande ce qu’elle fait avec moi depuis si longtemps.
C’est peut-être pour que je lui raconte des histoires...

mercredi, 18 mars 2015

Qui sas ? Qui sas ? Qui sasse…

Je vous ai déjà parlé, lectrices chéries, de cette lectrice, chérie aussi et étrangère, avec qui j’échange des courriels.
Ça en jette quand même plus que « on s’envoie des mails ».
C’est plus mieux français en ces temps de francophonie sauvage…
Plus exactement de francophonie de sauvages.
Oui, je vous parle de cette lectrice qui a, hélas, tout ce qu’il faut pour que nos relations restent sur ce prudent quant à soi si nécessaire à la préservation de la paix des couples.
Et c’est bien utile car n’oublions pas qu’elle et moi ne sommes plus célibataires depuis… Bref, depuis longtemps.
De plus, cette relation ne peut que s’arrêter à son aspect épistolaire car elle est brune, a les yeux bruns et n’a pas la peau diaphane.
Toutes choses rédhibitoires s’il s’était agi d’autre chose que trouver une oreille complaisante.
Et puis je pourrais être son père. Ça me gêne…
Cela dit, je vous avais dit qu’elle avait à mes yeux de grandes qualités :
- Elle me lit avec patience.
- Elle est laconique.
Cette dernière qualité étant particulièrement appréciée du bavard que je suis.
Eh bien, cette lectrice chérie m’a dit hier qu’elle avait lu un article sur « purepeople ».
Elle-même a admis avoir un peu honte de s’être laissée aller à lire ce… Ce truc.
Il y était question de la joie qu’éprouvait Kate Winslet rien qu’à se sentir aimée.
Il paraît même que du coup, grâce à cet amour, non seulement elle se sentait belle mais qu’en plus elle était réellement plus belle.
Plusieurs avis du même genre, entendus au cours de ma vie m’ont par moment poussé à croire aux vertus de l’embellissement causé par l’amour que vous porte autrui.
Heure-Bleue elle-même, que j’aime depuis… depuis longtemps, m’a assuré hier au cours du dîner que justement elle m’aimait.
Allant jusqu’à me jurer « Mais voyons Minou ! Même ton œil, s’il a attiré mon attention le premier jour, je ne l’ai plus remarqué après… »
Et elle a de nouveau affirmé « mais je t’aime. »
Malheureusement, ce matin en passant devant la glace, je me suis vu si laid que la sincérité de la lumière de mes jours m’a semblée tout à coup très relative.
Du coup, je le lui dis, mon Heure-Bleue préférée me traite d’andouille, me menace de ne plus jamais me le dire et trouve un argument imparable :
- En plus tu dis des âneries –elle n’a pas dit « âneries »- je viens de te trouver très beau avec ton pull gris.
Comme c’est du cachemire, je me demande si…
Mais bon, je lui fais confiance depuis si longtemps que je pense qu’elle ne ment pas.
C’est sans doute que sa vue a baissé…

mardi, 17 mars 2015

Si ceux que j'associe sont secs...

Qu'ils soient Baudelaire ou Klimt...


Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté.

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur.


Hier, Heure-Bleue et moi sommes allés à la Pinacothèque.
Je déteste ce musée.
En plus tout était prévu pour que ce soit raté.
Heure-Bleue avait même mis son « pull à taches », ce pull bleu layette que je hais et qu'elle met quand je sors avec elle.
Ce musée est mal fichu. Il est plein de murs superfétatoires. Tous ces murs ont été ajoutés, j’en suis sûr, pour accrocher le plus de tableaux possible et faire un dédale qui guide les visiteurs.
Chaque fois que j’y mets les pieds, j’ai l’impression de circuler dans un système digestif.
Un énorme intestin, plein de circonvolutions dans lequel nous avançons comme un magma.
Je me sens ravalé au rang de résidu de digestion.
Pour parfaire l’impression de cloaque, il y fait une température tropicale et j’ai l’impression –pas totalement fausse- de respirer un air pété cent fois.
S’il n’y avait pas eu cette exposition dédiée à Klimt, je n’y aurais pas mis les pieds.
Heure-Bleue elle-même, pourtant accro à Kokoschka et Egon Schiele, a râlé.
Je n’ai malheureusement pas vu le tableau de Klimt pour lequel je m’étais réellement déplacé.

Je dois vous avouer, lectrices chéries, que lui et moi partageons les mêmes goûts en matière de femme.
Je me demande si ce ne sont pas les lointaines origines austro-polak de, j’allais écrire « la mulier de mes jours » atavisme quand tu nous tiens,  la lumière de mes jours, ses cheveux roux, ses yeux verts et sa peau diaphane qui m’ont ligoté sur l’instant… Il n’empêche que mon tableau préféré n’était pas là.
Regardez, lectrices chéries, d’après vous, pourquoi est-ce le tableau de Klimt que je préfère.
Non, ce n’est pas Paolo Malatesta matant Francesca da Rimini comme un gâteau.

Francescada_Rimini_et_Paolo_Malatesta.jpg


C’est celui là, « Le Baiser », une pure merveille, même si la dorure lui confère une exagération « pied-noir » rare dans la peinture autrichienne.
Gustav_Klimt_le_baiser.jpg
Vous avez compris ?
Bien que j’en vis d’autres, notamment une fresque qui m’a poussé à venir, sachant qu’elle ne repasserait plus par Paris avant une ou deux décennies.
Tout ceci pour vous dire, lectrices chéries, que le printemps étant ce qu’il est, cette exposition m’a quand même amené à me poser quelques questions.
Notamment à propos de cette absence d’une ou deux décennies qui me tracasse car malgré un appétit de vivre pantagruélique, je dois avouer que j’ai comme un doute quant à la patience de la faucheuse, cette s… qui passe à la maison sans sonner à la porte…
De proche en proche, avec cette facilité de scénariser qui fait mon charme, je me suis fait la réflexion qu’en plus j’étais assez maladroit pour me trouver dans une situation délicate qui ferait hésiter la Faucheuse devant votre serviteur.
Avec le pot qui me caractérise,  je me ferais serrer bêtement occupé avec une rousse.
Et dans ce cas, quel serait mon épitaphe ?
« Mort en état d’épectase » ou « Mort étripé par Heure-Bleue » ?
La lumière de mes jours vient de confirmer mes pires craintes en jetant d’un ton vif et pour tout dire hargneux 
- Ce sera « Mort étripé par Heure-Bleue ! » un point c'est tout !
- Bon...
Ai-je dit platement. Et dire qu’on nous apprend à partager…