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samedi, 11 mars 2017

Mis aux fers pour repas sage…

Lectrices chéries !
J’ai oublié !
Dans le bol, avec le vinaigre balsamique, la moutarde, le sel et le poivre, j’ai oublié un truc super important : les 20cl de crème fraîche entière.
Touiller après inclusion de la crème.
Oui, j’ai oublié ça !
Je suis impardonnable !
Je m’en vais de ce pas me couvrir la tête de cendre et raser les murs.

vendredi, 10 mars 2017

Quand vous me dites « cinéma », moi je vous dis « haleine »...

De rien, Mab
Je me rappelle un film.
« 21 grammes »
Et pourquoi je me rappelle ce film ce matin ?
Eh bien c’est la faute d’un lapin.
Plus exactement de deux cuisses de lapin.
La lumière de mes jours, en rogne après notre magasin de bobos devenu un magasin qui fait bobo mais au porte-monnaie, a décidé que désormais, nous irions porter nos sous dans de petites boutiques.
J’avais juré il y a deux ou trois ans que je ne donnerais plus un sou au boucher du coin.
Non qu’il fût trop cher mais parce que le genre de type qui vous refuse un paiement par carte de 14,70 € parce que le panneau indique « Paiement Carte Bleue à Partir de 15 € » m’horripile.
Un type assez con pour perdre un client pour trente centimes pour un mode de paiement pourtant garanti mérite de se faire arnaquer.
Poussé donc par Heure-Bleue, j’y ai remis les pieds.
Et ai acheté deux tranches fines de poitrine fumée et deux cuisses de lapin, faute de ce qu’il y a normalement attaché aux cuisses.
Toujours poussé par l’aversion de Douce Moitié, j’ai traversé la rue et acheté chez le « légumier », quelques échalotes, une botte de persil et une carotte.
J’ai coupé en dés la poitrine fumée, rincé les champignons, épluché et coupé en rondelles la carotte et émincé trois échalotes.
Dans un mélange de beurre et d’huile, j’ai mis à revenir les dés de poitrine et à dorer les cuisses de lapin.
Dans une casserole j’ai mis du riz à cuire.
Pendant ce temps là, j’ai mis dans un bol une cuiller soupe de moutarde forte, une demi-cuiller à soupe de vinaigre balsamique, du sel, du poivre et du persil que j’ai haché.
Quand le lapin a pris la couleur adéquate, j’ai mis les échalotes émincées puis, quand l’odeur a été « la bonne », j’ai versé le bol de préparation et les champignons.
J’ai laissé à feu moins vif pendant cinq à six minutes, en touillant la gamelle puis j’ai versé le quart de litre de vin blanc et mis à feu doux pour l’heure qui restait avant de dîner.
Quand le moment de dresser la table est venu, le riz avait été réservé et gardé au chaud tandis que le lapin glougloutait à peine dans sa sauce.
J’ai éteint le four où deux petits paniers feuilletés au jambon et au fromage doraient.
Nous nous sommes mis à table, avons écouté comment le monde tournerait à la catastrophe si l’un ou l’autre des candidats était élu en mai.
J’ai émis l’idée de les faire fusiller tous pour éviter la catastrophe.
La lumière de mes jours, à la première bouchée a dit « Hmmm… Minou, c’est délicieux… »
A la deuxième bouchée, elle m’a dit « Hmmm… Minou, tu sais que je t’aime, toi… »
Ça m’a donné une idée…
C’est donc ce matin que j’ai pensé à « 21 grammes ».
Sauf que c’était « 300 grammes »
Ça doit être les champignons…

jeudi, 09 mars 2017

Je n'ai pas aimé voir l'épeire choir…

De rien, Mab
Cette nuit, lectrices chéries, j’ai rêvé.
Bon, je sais que globalement, peu vous chaut.
Ne vous précipitez pas néanmoins pour cliquer en haut à droite pour passer à autre chose.
Il faut quand même que je vous le dise…
J’ai rêvé de vous.
J’ai rêvé, du creux des bras de Morphée, que je vous torchais une de ces notes que vous-mêmes rêvez de lire dès que le temps se fait plus doux, les arbres moins noirs et le ciel moins triste.
Une de ces notes qui puisse vous dire avec les mots justes cette sensation de cœur qui se serre et dont vous ne savez pas trop si c’est du bonheur brusquement ressenti ou du regret qu’il se soit enfui.
Mais oui, vous savez bien comment c’est.
J’ai donc rêvé de vous dire juste ce que vous attendiez, ces brusques sautes d’humeur au passage dune rue.
Aussi de vous faire revivre ce tressaillement que vous avez connu j’en suis sûr devant un café ou vous croisiez quelqu’un à qui vous pensiez justement.
Avec tous les rêves et les pensées secrètes qui vont si bien avec.
Oui, j’ai rêvé de vous écrire cette note.
Du fond de mon sommeil, j’étais sûr qu’elle était parfaite.
Totalement en accord avec la sensation de printemps qui arrive et qui, j’en suis sûr, vous remue l’âme autant que le sécateur de Mab sème la panique parmi ses fleurs.
Seulement voilà, lectrices chéries, à peine Morphée eut-il ouvert les bras pour m’en faire choir que cette note est restée accrochée à ses mèches…
Oui, il est comme ça Morphée, il a parfois les travers d’Hermès dont la morale est élastique et l’honnêteté relative.
Du coup, je n’ai rien à vous dire ce matin…

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mercredi, 08 mars 2017

Il n’a pas plu et ça m’a plu.

Hier, nous sommes allés à Paris.
Pour une fois chanceux, il n’a pas plu, ce qui m’a plu.
Nous sommes passés rue des Petites Ecuries pour y déjeuner d’un döner et d’un broc d’eau.
Nous avons flâné le long de la rue du Faubourg Poissonnière jusqu’au Rex, descendu le boulevard Poissonnière jusqu’au boulevard Montmartre.
Quand on passe dans le XVIIème, Heure-Bleue radote le long des rues.
Les croisements sont ponctués de « la rue de Prony ne ressemblait pas à ça, là il y avait une crèmerie » ou bien « Tu te rends compte ? La librairie des deux vieilles a fermé ! »
Et bien d’autres choses et de considérations sur le temps qui passe.
Eh bien, je fais la même chose.
Nous passons régulièrement par le même croisement.
Celui où le boulevard Poissonnière devient le boulevard Montmartre et où la rue Montmartre devient la rue du Faubourg Montmartre.
Et chaque fois, le diamant saute le sillon rayé et la lumière de mes jours entend « Pourquoi a-t-on changé le nom de la station « Rue Montmartre » en « Grands Boulevards ? »
Le diamant de l’autre platine saute à son tour et le refrain arrive :
« C’est parce que pour les touristes, « Grands Boulevards » ça veut dire « Le Printemps », les « Galeries Lafayette » et autres grands magasins… »
Après, elle me dit que je radote puis d’un coup peste « mais tu ne vas pas me dire ça chaque fois qu’on passe ici ! »
Ce à quoi je réponds que si, « tant que tu radoteras sur les rues du XVIIème et que moi au moins je dis pas que tu radotes ! »
Puis, emportés par un accès de fièvre acheteuse, nous sommes passés par la Galerie Vivienne pour boire un café.
On a failli oublier qu’on devait passer chez Clooney alors en sortant de la Galerie Vivienne nous nous sommes baladés le long de la rue des Petits Champs jusqu’à l’avenue de l’Opéra pour acheter le café.
Le passage Choiseul nous désole toujours, plein de restaurants genre « bio-pipeau », qui te colle la louche de quinoa à un œil et un bilan carbone annuel de VRP.
J’ai remplacé mes chaussures de clodo par des mocassins qui ne vont pas tarder à être des mocassins de clodo faute d’avoir acheté une « brosse à daim »…
Après cette longue flânerie dans ma ville préférée, nous somme rentrés à la maison où j’ai réussi par miracle à réchauffer un gratin de courgettes sans le faire recuire.
C’était vraiment une journée sympa.
Si sympa que la lumière de mes jours a passé une nuit sereine…

mardi, 07 mars 2017

La Bohème…

Un commentaire de Juliette, une lectrice chérie avec qui je me pouille régulièrement, m’amène à apporter quelques précisions sur la situation.
Surtout ça me permet de tartiner alors que je n’avais pas plus d’idée que Mab.
« Julie » donc, me disait en réponse à une phrase pleine de bizarrerie qu’elle citait :
« D’après ma mère, il y avait deux camps, « les Arabes » d’un côté, « les cocos » de l’autre»
Elle ajoutait donc à ce petit bijou :
« T’oublies les manouches.
 »
Et là je dis « Stoooop !!! »
Non non non, Juliette, je n’oubliais pas !
Le problème ne se posait tout simplement plus en 1967.
Cette année là, le tronçon du « Périph’ » qui passait par la Porte de Clignancourt fut inauguré par Pompidou.
A l’endroit où passait « le Périph’ », pile poil sur la frontière des « interdits de séjour » qui sépare Saint Ouen de Paris, il y avait un camp de gitans qui fut évacué assez vivement dès 1965.
Le quartier devint alors d’un coup plus calme.
Les bandes qui venaient s’y étriper à coups de chaînes de vélo et tournevis dit « le3x300 » avaient décidé de se battre ailleurs.
Il y avait toujours des voyous, mais c’était « nos voyous ».
Ma mère les a toujours englobés dans le même espace ethnico-zarbi.
Cette population pour elle homogène, mélange de « blousons noirs » de « voyous de la Porte de Clignancourt », de « filles de la Porte de Clignancourt » ou « filles à soldats » selon l’humeur du moment et évidemment « d’Arabes ».
C’était pour elle un peuple unique, mauvais, homogène et détesté.
Les derniers pourtant traitaient les premiers de « Frangaos » et d’autres épithètes en « rebeu mal élevé ».
Les premiers à leur tour traitaient les derniers de « bougnoules », de « melons », de « bicots »  et autres « Nord-Af’ ».
Elle avait rêvé un moment, quand « le Périph’ » a été entamé, que ce coin de Paris allait ressembler au village de ma grand mère.
Que « les Bohémiens » allaient partir ailleurs voler les poignées de porte et vider les poulaillers.
Que « les Arabes » allaient retourner dans « leur pays de communistes ».
Et que les voyous, privés de leurs éternels « sparring partners » allaient rentrer dans le rang, remplir les lycées et peupler une France redevenue française.
Hélas pour elle, toutes ces merveilles ne se sont pas produites…
Et voilà pourquoi, Juliette, je n’ai pas oublié les manouches.
D’après ce que j’ai lu, ils sont venus s’établir dans ton coin, au bout de ta rue…