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dimanche, 10 novembre 2019

Heureux !

Je remercie Adrienne de tout mon cœur de m’avoir remonté le moral.
Elle nous parle d’un sondage Eurostat qui dit que les Belges sont le peuple le plus heureux d’Europe.
J’en suis évidemment ravi, surtout pour elle qui est parfois triste en nous contant quelque histoire.
Brève l’histoire car c’est la reine de la concision.
(Non, Liv, pas toi, toi tu es la reine du laconisme…)
Le plus surprenant de ce sondage est qu’en filigrane il traite le Figaro et Atlantico de menteurs.
Les Français seraient aussi parmi les peuples qui se sentent les plus heureux d’Europe.
Râleurs, mais heureux sont les Français.
Il semblerait d’ailleurs que ce qui dérange nos actuels gouvernants, c’est qu’on veuille le rester…
Le Figaro et Atlantico, tout comme l’Express et le Point, me disent depuis des années que je suis triste, déprimé, me plains tout le temps.
Je n’en avais pas l’impression moi-même mais à force de m’entendre dire que le Français se sentait malheureux, qu’on était les plus tristes d’Europe bien qu’on eût dû être heureux puisqu’on passait sans cesse des vacances au RTT, qu’on sortait des RTT pour nous mettre en grève puis qu’on arrêtait la grève pour être en arrêt maladie aux frais de la Sécu en attendant une retraite surpayée (aux dires de gens qui verraient tout le monde au régime bangladais sauf eux), le doute s’était instillé dans mon esprit de Français querelleur et révolutionnaire.
Camarades !
On nous a menti !
Nous sommes heureux et nous ne le savions pas !


vendredi, 08 novembre 2019

Changeons de sujet...

Degas_toilette_Met.jpg

Degas est exposé à l’Opéra.
Bien qu’avant je doive aller au musée du Luxembourg voir l’exposition sur les peintres anglais, je ne résiste pas à anticiper le plaisir que me causent les toiles de Degas.
Dites moi ce que vous inspire cette « Femme essuyant son pied », un des nombreux nus de « femme à sa toilette » de Degas, à croire qu’il passait sa vie dans une salle de bain qui n’était pas la sienne.
Je sais bien que vous préféreriez que ce soit une femme qui vous présente ce genre d’œuvre et vous demande ce que vous en pensez.
Hélas, lectrices chéries, il se trouve que je ne suis pas une femme.
Mais j’ai toujours trouvé que les femmes étant les choses les plus magnifiques que la nature a créées je pouvais vous le demander.
N’en déduisez pas que je ne pense qu’à « ça ».
Bon, j’y pense aussi mais pas en classe.

mercredi, 06 novembre 2019

La marche du pouvoir.

Le_Brenn_et_sa_part_de_butin_(Paul_Jamin).jpg

Aujourd’hui j’ai entendu une interview de Madame la Ministre de la Justice qui n’était pas d’accord avec une actrice.
Actrice qui disait qu’il était inutile qu’une femme porte plainte pour agression sexuelle car le problème était « systémique » et que la justice, la police et autres institutions étaient parties intégrantes et responsables du sexisme qui découlait d’un système qui avait placé l’homme sur le dessus du panier social.
Vous pensez bien, lectrices chéries que j’étais intéressé au premier chef.
Pour une fois que l’on m’accordait un pouvoir quelconque, je buvais du petit-lait en même temps que le lait de mon petit-déjeuner.
Comme je n’avais jamais rien perçu de tel, sauf peut-être du côté de ma mère qui m’avait placé entre le diable et le bon dieu dans le panthéon étrange de son christianisme très orienté paganisme où le diable tenait la première place.
Comme ma mère me pourrissait la vie par son côté envahissant et indiscret, je n’avais pas prêté autrement attention au fait qu’elle m’avait placé au dessus du bon dieu alors que mes fondus de la pension m’assuraient du contraire.
Ils prétendaient même que le bon dieu « voit tout, entend tout, sait tout », comme disait la publicité du cabinet « Duluc détective » quand j’étais môme.
Je n’avais donc jamais perçu que la nature m’avait confié un pouvoir terrible sur les filles d’abord, les femmes plus tard.
Et puis, les trois sœurs qui m’entouraient et, pensais-je m’aimaient, relativisaient salement ce pouvoir que j’étais censé exercer sur elles, fort de la caution de la nature.
D’abord, mes sœurs et d’autres filles plus tard me firent souvent comprendre que si je voulais quelque chose, j’avais plus souvent droit à « Eh ! Ta mère elle t’a fait des bras ! » qu’à « Tout de suite mon chéri, seigneur et mon maître absolu. »
Je regardai donc avec un gros doute cette idée de pouvoir inné sur la gent féminine.
De plus un certain nombre de vestes et de râteaux relativisaient salement ce pouvoir censément confié, que dis-je, offert par la nature.
Néanmoins, ce matin, l’écoute de cette émission me requinqua au point que je tentai de vérifier le bien fondé de ce que j’entendais.
On venait de ressusciter ce pouvoir en une interview !
J’allais le tester tout de suite !
J’ai donc demandé à la lumière de mes jours :
- Ma Mine !
- Oui Minou ?
M’a-t-elle immédiatement dit en me regardant.
Comme elle me regardait, j’ai remis à l’heure les pendules du pouvoir :
- Baisse les yeux !
- Mais...
- Oui, quand je te parle, tu baisses la tête et tu fixes le sol dans une attitude de respect et de soumission !
- Pfff…
- Tu n’a plus le droit de lever sur moi un regard autre qu’un regard admiratif !
Là, elle a levé les yeux et m’a regardé puis elle a éclaté de rire !
Oui ! Elle a fait ça lectrices chéries.
Mon trône a vacillé.
- Ben non, en T-shirt et en caleçon, ça marche pas…
Mon trône s’est effondré :
- Bon…
Ai-je-dit, tristement…
J’ai trébuché en repartant vers la salle de bains.
Je crois que je viens de rater la marche du pouvoir…

lundi, 04 novembre 2019

Devoir de Lakevio du Goût N°14

Devoir_de_Lakevio_du_Goût.jpg

Je ne passe que très rarement par C.
Quand j’y suis passé, j’ai remonté la rue dont toutes les boutiques avaient changé ou disparu.
C’est là que j’ai vu la maison, « ma » maison, « la grande porte » en était entr’ouverte.
Alors je suis entré.
Je suis entré dans la maison par la porte qui donne sur la rue.
Ça m’était déjà arrivé mais c’était très rare.
Il fallait que l’occasion fût exceptionnelle pour que Grand’ mère ouvrît « la grande porte ».
Même Noël n’était pas suffisant, « C’est pas passez bien pour ça, mon gamin… »
Il fallait au moins que les voisins honnis, les B., détestés voire haïs pour une question d’héritage mal digéré, vinssent pour que l’on daignât ouvrir « la grande porte ».
Pour le reste du temps il fallait pousser la porte qui donnait sur l’allée, emprunter celle-ci qui longeait la maison, en faisant attention de ne pas monter sur les petits motifs de ciment qui délimitaient la plate-bande riche de violettes et surtout de giroflées.
Je me rappelle l’avoir arpentée les dimanches de Pâques, à la recherche des petits sachets d’œufs en sucre, me penchant sur les giroflées, essayant d’attraper les rameaux les plus bas des lilas mauves qui embaumaient.
Aujourd’hui, tous sont morts, les lilas comme les proches.
La maison, j’y suis entré par hasard, parce qu’elle m’appelait, semblait abandonnée.
N’y subsistaient que les traces des âmes qui l’avaient façonnée.
« La grande porte » était entr’ouverte qui m’appelait de son souvenir silencieux.
Elle donnait toujours sur une espèce d’entrée minuscule et faisait face à un mur dont le haut était percé d’une sorte de soupirail.
Je savais que de l’autre côté de ce mur il y avait une petite alcôve qui servait de chambre à la plus jeune de mes sœurs.
À la droite de cette entrée une porte donnait sur une grande chambre où je dormis pendant les vacances de Noël ou de Pâques avec ma sœur cadette.
Je n’y suis pas entré, j’ai préféré garder le souvenir pourtant peu agréable d’une chambre carrelée de tomettes, glaciale et qui m’apparaissait immense et dont le lit était chauffé par des briques enveloppées dans des chiffons, briques qui passaient la journée dans le four de la cuisinière.
J’ai pris à gauche pour passer par la « grande salle », celle où une immense cheminée dont le manteau de marbre était décoré d’obus de la guerre de 14-18 dont les douilles de laiton avaient été ciselées avec plus de soin que de goût…
Cette pièce, autrefois meublée d’une grande table, de deux fauteuils et d’un buffet abondamment sculpté de trop de fioritures compliquées, était en ruine, dévastée comme après le passage d’un raid de pillards.
Même, de nombreuses tomettes étaient fendues…
Je suis entré dans la cuisine, effaré.
La cuisinière avait évidemment disparu, vendue, la suspension à contrepoids pour en régler la hauteur, même le petit carillon qui n’était ni un coucou ni un carillon « Westminter » mais une espèce de pendule de bois étrange pourvue d’un balancier que j’avais toujours connu vert-de-gris.
Tout cela avait disparu…
J’ai ouvert la porte qui donnait sur le jardin et, à voir l’état lamentable des petits carreaux disparates sur ce qui faisait office de terrasse, une bouffée de chagrin m’a saisi et presque paralysé.
J’ai revécu en un instant des années de vacances, d’enfance, de bêtises, d’affection.
Évidemment, comme chaque fois qu’un souvenir affleurait et comme aujourd’hui justement, il faisait beau.
Il fait toujours beau dans ma mémoire.
Même les tristes jours d’automne et les jours de pluie, il fait beau.
Il fait toujours beau quand on vit…

vendredi, 01 novembre 2019

Devoir de fin de vacances

Devoir_de_Lakevio_du_Goût.jpg

À vous, elle vous dit quelque chose, cette toile de Matteo Massagrande ?
Parce qu’à moi elle rappelle quelque chose.
Quelque chose de lointain mais bien gravé dans la mémoire…
Vous nous le raconterez lundi ?
Ce sera la rentrée.