Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 16 mars 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 30

devoir de Lakevio du Goût_30.jpg

Ces deux là font quand même une drôle de tête, même s’ils nous tournent le dos, ça se voit, ça se sent, ça se sait.
Que diable arrive-t-il ?
Faites nous part de ce que vous en pensez lundi.

Devoir de Lakevio du Goût No 30

Nous sommes là, tous deux, comme deux andouilles !
On pensait être tranquille…
Oh ! Pour ça on est tranquille !
Pas un chat à l’horizon.
En plus on a faim.
Pour tromper notre faim on a fini par aller vers la plage puis on s’est arrêté sur ce talus et on a regardé la mer dont le ressac se jetait sur les rochers en contrebas.
C’était joli, évidemment.
C’était même beau.
Non mais quelle idée de couillon d’aller s’enfermer dans cette maisonnette en location pour respecter les consignes de « distanciation sociale » et de « confinement ».
Ah ça, pour être confiné on est confiné.
La seule chose qu’on fait c’est violer la consigne de « distanciation sociale » mais seulement nous deux.
Il n’y a rien d’autre à faire.
Dans ce hameau de bord de mer, il n’y a qu’un supermarché à quelques kilomètres.
On s’était dit « Chic ! Ça va faire comme si on était sur une île déserte mais avec tout le confort de chez nous ! »
J’ai ajouté avec un regard lourd comme l’humour de Jean Roucas « Je serai Robinson Crusoé ! »
Elle avait faim, alors elle m’a regardé de travers en me jetant « Ne compte pas que je joue Vendredi ! »
Puis nous avons pendant une heure tenté de faire des « courses en ligne ».
En ligne… C’est comme la pêche au coup, avec les lignes il y a des délais.
On avait commencé à regarder sur tous les sites qui pratiquaient la livraison à domicile.
Le défilé des produits était désolant…
Chaque image était « floutée » et barrée d’un « Bientôt disponible » désespérant.
Le sommet fut atteint quand, après avoir choisi ce qui était disponible, si on peut dire « choisi », j’ai cliqué sur « Choisir votre créneau de livraison »  
Là aussi la notion de choix était toute relative.
Pas moyen de changer de date.
On avait le droit de  « choisir » d’être livré le « Lundi 23 mars ».
Rien qu’à lire l’écran du smartphone on a commencé à avoir des crampes d’estomac.
Nous mourrons de faim avant de mourir du CoVID-19…

dimanche, 15 mars 2020

Tendre jeudi. Enfin presque...

ONSV3151__04.jpg     

Ambre-Neige disait vendredi dernier être allée se promener dans la forêt de Montmorency.
Plus précisément faire le tour de l’étang qui borde le « Château de la Chasse ».
Ce « Château de la Chasse » a ravivé chez moi un souvenir qui eut pu être un souvenir pénible.
Que je vous dise, lectrices chéries.
Ce château, sis à Montlignon n’est qu’à une encâblure de Domont.
Or, à deux stations de train de là, à Sarcelles, j’avais un copain. B.
C’était mon copain quand j’étais dans ma première cinquième.
Il prenait le train tous les matins pour se rendre au lycée.
Je dis « tous les matins » car il lui arrivait de me rejoindre aussi le jeudi…
Il traversait ainsi de bonne heure des villes aussi étranges et inconnues de moi que Groslay ou Deuil-la-Barre.
J’allais de temps en temps chez lui le jeudi.
Il habitait un appartement qui me semblait immense, avec plus de deux pièces, avec « les cabinets » dans la maison et pas dans l’escalier, il y avait aussi une salle de bains avec l’eau chaude qui coule du robinet et pas de la bassine sur le gaz, il avait aussi une chambre séparée de celle de ses parents.
Le luxe total en somme.
En plus de cette habitation luxueuse il avait aussi des idées moins luxueuses.
Et une propension à faire autant de bêtises que moi.
Il me proposa un jeudi du troisième trimestre d’aller chez lui.
Il avait une idée géniale.
C’était de fait une idée absolument géniale.
J’allais donc chez lui.
Dans le train, les passagers regardaient avec commisération ce petit garçon qui avait encore sur l’œil droit un pansement assez gros pour envelopper un genou adulte, résultat de l’expérience aérospatiale malheureuse de la fin du premier trimestre.
Je descendis à Sarcelles, allai chez B. qui me dit « attends-moi, je prends un truc important ! »
Il revint de la cuisine -grande la cuisine, j’en bavais d’envie- avec une grosse pelote de ficelle.
« Tu vas voir. » m’affirma-t-il.
Je le suivis jusqu’à la gare, il me demanda si j’avais un peu de sous.
J’avais.
Peu mais largement assez pour acheter un aller-retour Sarcelles-Domont.
Arrivés à Domont il me demanda « Tu connais pas le Fort de Domont ? »
Non… Je ne connaissais pas. Alors je le suivis jusqu’à une forêt pleine d’écriteaux proclamant « Danger ! Munitions enterrées ! Ne pas s’éloigner des sentiers ! »
Évidemment, quelques centaines de mètres parcourus, la première chose que nous fîmes fut de sortir du sentier.
« Te tracasse pas, je connais » me dit B.
Dans un coin plein de buissons, il m’entraîna et nous commençâmes à fureter.
Il cria soudain « Ça y est ! J’en ai une ! »
Une grenade ! Une vraie, une avec la goupille encore dedans.
Nous cherchâmes parmi les noisetiers ce qui conviendrait le mieux à la réalisation de notre brillant projet : Un noisetier dont deux branches adjacentes seraient assez basses pour éviter les éclats.
Nous trouvâmes.
Je tins la grenade pendant qu’il liait la ficelle à la goupille de la grenade.
À l’époque nous ne savions évidemment pas que ça s’appelait une goupille et notre science nous parvenait d’illustrés comme « Battler Britton », célèbre pilote de chasse anglais.
Nous coinçâmes la grenade dans le « lance-pierre » formé par les branches et déroulâmes la pelote de ficelle jusqu’à atteindre une distance qui nous sembla assez grande.
Nous nous mîmes à plat-ventre et B. me donna la pelote et tendit la ficelle.
Il tira d’un coup la ficelle et nous mîmes nos mains sur les oreilles.
Rien…
Pendant plusieurs secondes.
Alors que nous allions nous relever pour voir, l’explosion retentit et nous fûmes couverts de débris de branches et de feuilles de noisetier.
Nos genoux s'entrechoquèrent restrospectivement, nous poussâmes un soupir de soulagement et jurâmes de ne pas recommencer l’expérience…
Mais ce fut un jeudi super chouette !

samedi, 14 mars 2020

30ème devoir de Lakevio du Goût.

devoir de Lakevio du Goût_30.jpg

Sur cette toile d’Aldo Balding, ces deux là font quand même une drôle de tête, même s’ils nous tournent le dos, ça se voit, ça se sent, ça se sait.
Que diable arrive-t-il ?
Faites nous part de ce que vous en pensez lundi.

vendredi, 13 mars 2020

Pas de devoir, on est collé...

vieux.jpg

Consignés !
Nous sommes confinés !
Comme des gamins le jeudi matin à l’époque où nous allions au lycée…
Pas de très bonne grâce le lundi, avec une moue de détestation quand ça arrivait le jeudi.
Maintenant que le jour de repos n’est plus qu’un jour de repos, ce n’est pas la même chose.
Quand le jour qui coupait en deux la semaine d’école était le jeudi, contrairement au mercredi d’aujourd’hui, ce jour avait deux visages.
C’est le Janus de la semaine.
Selon qu’on avait ou non fait des bêtises, le jeudi était le jour des jeux ou le jour des colles.
Nous voici revenus pour un temps au « jour des colles »…
Mais nous sommes comme les gosses, inconscients et désobéissants.
Nous avons pris, surtout moi je dois l’avouer, tout de même l’habitude de nous laver les mains plus souvent.
C’est une manie qu’on prend plus tôt que ne le pensent les gens du ministère de la santé.
Chez les garçons, c’est une habitude qu’on prend généralement quand arrive l’adolescence.
Et ce n’est pas par un souci soudain d’hygiène maladive, non, c’est juste qu’on a envie de toucher ce qu’on n’avait jamais eu l’idée de toucher auparavant.
Et ce qu’on n’avait jamais eu envie de toucher auparavant se révéla assez sourcilleux quant à la propreté de ce qui risquait de se poser.
D’où cette habitude de se laver les mains régulièrement.
Des fois que…
Revenons à mon mouton, comme disait Saint Ex, nous voici donc collés.
À écouter notre Président, notre Grand Chef à nous, j’ai été surpris.
Oubliant pour une fois cette morgue insultante qui le fit passer si rapidement de « Jeune homme qui parle vrai » à « Petit con arrogant » son discours fut tendu, sérieux.
J’ai craint à certains moments, à écouter certaines phrases qu’il ne fût devenu soudain communiste.
Ou du moins socialiste…
Nous vantant les mérites de la solidarité, de « L’État Providence ».
Je suis sûr qu’à certains moments il fit frissonner d’effroi les banquiers et autre Roux de Bézieux qui financèrent sa campagne et le mirent là pour débarrasser le pays de billevesées telle les promesses fallacieuses d’un socialisme plein de retraites dorées, de congés payés et de « Jours Heureux ».
Pas fou néanmoins, ayant constaté que le vieux et le gosse sont infernaux et n’attendent qu’une occasion de mettre le souk dans un pays qui devrait s’échiner tranquillement à gagner des sous pour son patron, le coronavirus lui apporta la solution.
Il maintiendra enfermées ces classes qui, à défaut d’être laborieuses, sont dangereuses.
Camarades ! On veut nous emprisonner sans jugement !
Comme toujours dans ces cas-là, on nous dit « C’est pour votre bien ! »
Bon, on ira quand même chercher le pain et une crêpe…

Je vous proposerai demain un « Devoir de Lakevio du Goût. »

mercredi, 11 mars 2020

Effet Corona...

corona.jpg

Hier on a bravé le coronavirus !
Ouais ! On l’a fait !
C’était en réalité assez facile.
On est allé chercher deux bouquins à la FNAC
Saint Lazare, du miel un peu plus loin et du Clooney à l’Opéra.
Ça paraît assez risqué en ces temps épidémiques mais ne soyez pas inquiètes, lectrices chéries.
Que je vous dise pourquoi ce n’est pas si dangereux que le laissent entendre les nouvelles.
La contagion ?
D’une part il y a déjà peu de monde dans les rues, un mètre de distance entre deux passants est quasiment impossible à respecter car il faudrait pour ça qu’il y ait un peu de monde à moins de cent-cinquante mètres, ce qui n’est pas le cas boulevard Haussmann où la vue porte loin ces temps-ci…
D’autre part, nous prenons le bus ce qui va vous sembler plus dangereux que la rue.
Que nenni !
Pourquoi ?
Parce que les passagers sont clairsemés dans le bus.
Vous craignez d’attraper un postillon plein de virus ?
La méthode est des plus simples : Vous montez dans le bus, vous repérez l’endroit où vous souhaitez vous asseoir.
Vous vous avancez, vous toussez un grand coup et soufflez comme Usain Bolt à l’arrivée du 100 m.
Le résultat est immédiat : Un halo de trois ou quatre sièges se répand autour de vous, vous laissant le loisir de vous installer « en vache maîtresse » comme disait feue ma mère en considérant sa portée d’adolescents avachis.
On ne risque donc rien a priori, sauf virus vicelard qui fait semblant de rien et vous plombe en douce, le traître asymptomatique…
Nous sommes malgré tout revenus contents, avec ce que nous étions partis chercher.
Il y a hélas un prix à payer, en dehors de celui des achats.
Le gel qu’Heure-Bleue avait acheté bien avant pour échapper à la grippe nous bouffe la peau des mains !
Ça ne change rien pour Heure-Bleue qui a toujours les mains douces et propres.
En revanche, je n’ai jamais eu les mains aussi propres ni aussi rêches.
Non que j’aie eu les mains sales auparavant mais je ne les ai jamais autant tartinées de désinfectant ni lavées aussi fréquemment.
En plus les magasins sont si désinfectés qu’on a du mal à y respirer.
En revenant à la maison j’ai fait part de mes craintes à la lumière de mes jours.
« Si nous échappons au coronavirus, je ne suis pas sûr qu’on va survivre aux désinfectants… »
Quand je regarde l’évolution de l’épidémie, je me dis que le gouvernement aurait pu éviter le « 49.3 », en laissant faire le coronavirus, le problème du financement des retraites eût été résolu avant la date limite imposée aux partenaires sociaux.
Il ressort néanmoins de la situation que les Français n’auront jamais eu les mains aussi propres ni aussi rugueuses.
Ah si ! Notre téléphone est malade !
C’est à cause de la Chine d’où il vient, mais ce n’est pas le coronavirus.
C’est juste que c’est fabriqué exprès comme ça, « comme le bon dieu a fait les bossus, à vue de nez »…