Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 09 mars 2020

Devoir de Lakevio du Goût N°29.

oh-jeff-_roy-lichtenstein.jpg

Ah… Ce « But » qui gâche tout dans certains cas.
Roy Lichtenstein l’avait bien senti qui le dessina dans les années soixante.
Si vous avez une idée de ce qui ne va pas, dites le lundi.

Je touchais sans cesse au fond de ma poche la petite boîte.
Elle était douce, couverte de cette espèce de poudre de velours rouge dont on couvrait toujours cette sorte de boîte.
Histoire sans doute de montrer que la douceur permettait à tout coup d’obtenir ce qu’on veut…
J’attendais, un peu fébrile tout de même car je savais bien que ce n’était pas toujours le cas.
Je faisais les cent pas devant la porte de l’entreprise.
Je suis sûr que j’ai usé le verre de ma montre à regarder l’heure.
Encore quatre minutes…
Mon dieu ! Que c’est long une minute quand on attend !
J’ai donné un coup de pied dans un mégot qui traînait là, sur le trottoir.
Je me suis dit « Calme-toi Jeff ! Calme-toi ! Tout va bien se passer. Enfin j’espère… »
Encore trois pas, encore une minute.
La porte de l’entreprise s’est enfin ouverte.
Quelques personnes sont sorties.
Autant dire rien, ce n’était que des personnes, ce n’était pas « elle » qui au moins était quelqu’un, et quelqu’un d’important.
De drôlement important même.
C’était quelqu’un qui allait décider de ma vie, tout de même !
Elle est enfin sortie.
S’est tournée vers un type.
Oui ! Un type !
Elle lui a serré la main en lui souriant.
Ça m’a paru banal sur l’instant mais le regard qu’elle lui a adressé m’a semblé un peu trop chaleureux.
Je pensais que ce n’était pas un ami, c’était seulement j’en suis sûr « une relation de travail »…
Elle s’est enfin tournée vers la rue et a eu en m’apercevant une moue dont je ne savais si c’était de contentement ou d’agacement.
Oui, elle a parfois comme ça des expressions incompréhensibles à mon pauvre esprit obscurci par l’amour.
Elle s’est approchée, m’a tendu la joue pour que j’y dépose un baiser.
C’était le moment ! J’ai déposé ce léger baiser au coin de ses lèvres.
Elle a détourné la tête au dernier moment mais quand même, j’ai presque réussi !
J’ai serré la petite boîte au fond de ma poche tandis qu’elle glissait son bras sous le mien.
J’ai suggéré :
- On va prendre un verre ?
- D’ac Jeff !
- J’ai quelque chose à te dire…
- Ah ? Moi aussi !
On est arrivé au café habituel, celui qui est sur l’avenue.
On s’est assis à une table, face à face. J’ai dit :
- Alors ?
- Toi d’abord !
J’ai sorti la petite boîte rouge de ma poche et l’ai posée devant elle sur la table.
- Voilà…
J’avais une pomme de terre de deux kilos dans la gorge.
- Oui ?
- Voilà… Je t’aime !
Elle a levé les yeux au ciel puis les a baissés vers moi.
- Je t’aime aussi… Jeff… Mais…
Mon cœur s’est brisé sur le champ, ce « mais » l’avait fracassé.
- Mais quoi ?
- Mais tu sais que tu es mon meilleur ami, voyons !
Ce café m’a soudain paru terriblement amer.

samedi, 07 mars 2020

Coronavirus de mince !

000_1pj7gh_5e5e0f0592276.jpg

Nous avons décidé que nous préférons mourir du coronavirus que de faim !
Alors on est allé faire des courses…
Heure-Bleue, finalement pas si pressée de mourir abuse du gel hydroalcoolique au point de me demander de lui en mettre sur les mains en entrant dans le Monop’.
Je vous précise qu’elle ne me le demande pas comme une permission mais parce que c’est moi qui ai le petit flacon dans la poche.
Et il est dans ma poche parce que c’est plus facile pour elle que risquer de contaminer l’intérieur de son sac en passant de très longues minutes à l’y chercher.
Alors que sous prétexte que je n’ai eu une grippe que deux fois dans ma vie, la première fois le lendemain du jour où je fus vacciné, il y a quelque chose comme quarante ans, la seconde fois il y a six ans, la lumière de mes jours pense que je suis vacciné de naissance grâce à l’hygiène approximative des garçons.
Et elle en a déduit que je suis censé résister à tout sauf à elle.
Le résultat est que nous entrons dans le magasin avec les mains qui puent et pas les pieds qui muent.
J’ai beau lui dire qu’entrer dans les magasins les mains propres rend inutile cette séance de désinfection, rien n’y fait.
En revanche elle a saisi tout l’intérêt de se désinfecter les mains en sortant du magasin.
Elle m’oblige donc à me passer les mains à ce foutu gel en entrant, en sortant et puis, une fois arrivé à la maison de les savonner abondamment.
Je commence à avoir les mains dans un état lamentable.
Elle sont sèches comme le cœur de notre « Monsieur Retraite » et rugueuses comme le discours d’un syndicaliste de la CGT !
Si cette épidémie se prolonge, je vais devoir garder les mains dans les poches sauf pour faire la cuisine et mettre la housse de couette.
Alors que j’aime tant les promener partout où c’est doux et chaud.
Quand j’ai les mains « normales » ce n’est pas toujours accueilli avec les soupirs de satisfaction espérés.
Imaginez donc, lectrices chéries, comme ce sera perçu avec des mains esquintées.
Propres certes, mais rêches.
Des mains stériles même, et là le mot prend tout son sens car incapables d’engendrer le moindre soupir…
Et dire que tout à l’heure nous prenons le train à Saint Lazare pour aller chez les enfants fêter l’entrée dans l’enfer de l’adolescence de Merveille…
Je n’ai pas fini de me faire ronger la peau des mains par ce gel.
Ce sera bientôt le gel des relations entre Heure-Bleue et moi…

 

vendredi, 06 mars 2020

29ème devoir de Lakevio du Goût.

oh-jeff-_roy-lichtenstein.jpg

Ah... Ce « But » qui gâche tout dans certains cas.
Roy Lichtenstein l’avait bien senti qui le dessina dans les années soixante.
Si vous avez une histoire de « mais » à raconter, n’hésitez pas !
Dites le lundi.

 

jeudi, 05 mars 2020

Economie, économies...

Avez-vous remarqué, lectrices chéries ?
On a une nouvelle religion ! L’Économie !
Et l’arrivée du coronavirus vient conforter mon opinion.
Il est impossible d’écouter le moindre bulletin d’information, quel qu’en soit le sujet, sans que, telle une prière, l’invocation du dieu Pognon ne soit présente.
Comme dans les autres religions, les plus ardents thuriféraires sont ceux qui en profitent le plus et le mieux.
Qu’une maladie quelconque risque de trucider la population et quelques chemins s’offrent à eux, entre lesquels ils hésitent.
« Il faut faire quelque chose, sinon le « dieu Éco » va en pâtir ! »
« Il faut surtout ne rien faire, on a là une chance de résoudre le problème du financement des retraites ! »
« Il faut préserver les forces qui font tourner le pays ! »
« Il ne faut pas tester les patients, c’est trop cher ! »
Comme toujours, la tendance naturelle des gouvernements à s’asseoir entre deux chaises apparaît…
On nous avait présenté ça au départ comme une science.
On aurait dû se méfier.
Une science que les banquiers s’approprient immédiatement ne pouvait pas être une science…
Une science est quelque chose de précis, fondé sur des observations, donnant lieu à des expériences reproductibles dont on tire des lois qu’on peut utiliser pour faire des choses qui donneront les résultats escomptés quel que soit le système qui les met en pratique et l’endroit où on les fabrique.
Et tout le monde est d’accord sur les lois.
Vous jetez une pierre, elle s’envole.
L’endroit où elle tombera dépend de la force qui l’a lancée et sa trajectoire est décrite par une équation simple, celle de la parabole.
Et ça se calcule très bien et partout dans le monde ça se passe comme ça.
C’est d’ailleurs ce qui permet à un marchand de canon de vendre ses armes partout dans le monde avec les résultats prévus.
En matière de « science » il en va de l’Économie comme de la philosophie.
De brillants esprits en parlent merveilleusement.
Hélas, ils ne sont jamais d’accord.
Au moins la philo pose des questions et soumet des voies de réflexion.
Elle ne se prend pas pour une science et de sévères désaccords persistent entre les diverses écoles.
Il n’en va pas de même pour l’Économie où là aussi il ne s’agit que d’opinions dont la mise en application ne satisfait jamais qu’une coterie.
Celles des banques, des milieux financiers et des gens qui en vivent…
Imaginez un instant qu’on fabrique les avions ou les trains de cette façon ?
Que l’on s’appuie sur une « science » bâtie de cette sorte, à partir de « lois » écrites par des gens qui décident que leur opinion a force loi mais ne sont pas même d’accord entre eux comme il en va dans les croyances diverses.
Vous auriez le cran de monter dans un avion ou un train fabriqué selon ces méthodes ?
Mais les zincs tomberaient comme à Gravelotte et les trains dérailleraient comme à Brétigny !
(À Brétigny, c’est d’ailleurs pour cause d’économies aux conséquences mal évaluées que le train a déraillé...)
C’est pourtant ce qui se passe tous les jours.
l’Économie n’est pas une science, c’est une façon de faire passer pour une science une opinion qui doit son succès à la réussite passagère d’une méthode de gestion.
Comme n’importe quelle religion, en somme...
Dans leur grande sagesse, les peuples se sont aperçu depuis longtemps qu’on peut prendre des arrangements avec le bon dieu sans risque, que les morts ne paient jamais leurs dettes et qu’il n’est pas très sérieux de leur faire remarquer que la planète est à la bourre de plus de trois ans de PIB mondial.
À qui diable a-t-on pu emprunter ces trois ans de PIB ?
À Saturne ou à Jupiter ?
Alors qu'on m’a appris il y a longtemps que si l’argent est un bon serviteur, c’est un mauvais maître !
Quand je vous dis qu’on se fout de nous…

mercredi, 04 mars 2020

A peine le jour s'est levé...

mariage HB & Le Goût.jpg

Ouaip ! On a fait ça un jour.
Aujourd’hui c’en est le jour anniversaire.
On va le fêter et je ne sais pas encore comment…
Pire ! La lumière de mes jours n’en a pas plus idée.
On ne peut même pas aller jusqu’à la mairie du IIIème parce que l’escalier où nous étions n’est pas accessible aujourd’hui sans une bonne raison.
Et même si nous pensons que notre …ème anniversaire de mariage est une excellente raison pour y aller, le maire et la lucidité nous empêcheraient de le faire.
Il faut avouer que nous sommes un peu moins jeunes que sur la photo.
Car ça commence à faire un certain temps qu’on le fête, cet anniversaire.
Même si ce n’est pas le jour anniversaire.
Si j’osais, je réciterais – car il n’est pas question de lui dire un truc pareil, ça ne se « dit » pas, ça s’ignore et au mieux ça se récite- la bluette de Rosemonde Gérard, écrivassière qui se piquait de poésie et qui fit tant pour le commerce des médailles.
Mais non, n’exagérons rien, je n’irai pas jusque-là.
L’expérience m’ayant depuis longtemps enseigné qu’il n’y a qu’un pas du sublime au ridicule.
Surtout un faux-pas…
Alors je me contenterai de la regarder comme je la regarde depuis… Pfiouu… Tout ça.
Pas de raison que je la regarde autrement puisque justement je peux dire d’elle, comme Paulo « Et qui n’est chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre »
Et même je peux dire « Car elle me comprend, et mon cœur transparent pour elle seule hélas ! Cesse d’être un problème » …
Cela dit, j’arrêterai là car pour la suite, je ne suis pas sûr de pouvoir dire « et m’aime et me comprend » …
Alors à part « Bon anniversaire ma Mine ! » je ne vois pas trop quoi dire…