Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 22 juin 2021

Fête des Papys...

apollinaire.jpg

J’ai eu droit à une super fête des Pères.
Plus exactement à une super « fête des Papys ».
Nous étions chez l’Ours et tandis que tous allaient sur la terrasse, les uns pour fumer une cigarette, les autres pour papoter, je suis resté quelques minutes dans le salon pour… faire rien.
J’ai été rejoint par Merveille qui m’a dit « Tu sais quoi, Papy ? »
Surpris qu’elle m’adressât la parole sans avoir l’air de s’adresser à un type sévèrement handicapé de la cervelle ni lever les yeux au ciel d’un air désespéré, j’ai répondu « Je t’écoute, Merveille… »
- Eh bien, tu sais que j’adore faire l’analyse des poèmes ?
- C’est très bien Merveille, ce n’est pas si courant ces temps-ci…
- N’empêche, c’est passionnant.
- Et comment t’y prends-tu ? Parce que la poésie est un art difficile.
- Eh bien je la dis, c’est déjà pas facile, tu sais…
- Tu penses si je sais… La poésie, ça se ressent d’abord, l’analyse vient après.
- Tu crois ?
- Je le pense, l’analyse me semble souvent inutile et plus souvent encore erronée.
- Tu aimes Baudelaire ?
- Bien sûr…
Là, évidemment, je n’ai pu me retenir de lui en dire quelques vers.
«  Si vous la rencontrez bizarrement parée
Se faufilant au coin d’une rue égarée,
Et la tête et l’œil bas comme un pigeon blessé
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé »
- Hou là ! Papy ! T’emballe pas !
- Je m’emballe pas, j’essplique !
- Ben moi je préfère Apollinaire…
Elle en a rajouté un peu en disant « Ouais… Alcools c’est super ! » avec le soupir qui va bien.
Elle savait même qu’il avait « sauté Marie Laurencin ».
Et là, Merveille m’a soufflé.
Oui, elle m’a dit, non elle n’a pas récité, elle m’a dit « Le pont Mirabeau »
Et elle sait « dire » les poèmes, au moins ses cours de théâtre lui ont appris à parler et surtout exprimer.
Je pense que j’ai le droit d’être très fier de Merveille.
Même si, en repartant à la maison, comme c’était « en public », sa sœur, ses parents, ses grand’mères et moi, elle m’a tendu une joue vaguement méprisante.
Faut savoir tenir son rang d’ado, tout de même…

lundi, 21 juin 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°86

devoir de Lakevio du Gout No86.jpg

Que me direz-vous lundi matin de cet endroit plutôt bucolique ?
Virgile lui-même en aurait dit joliment du bien j’en suis sûr.
Peut-être même eût-il tartiné le XI ème livre de son célèbre recueil.
Enfin, célèbre chez ceux qui ont eu à transpirer sur des versions et qui, lycéens citadins dans l’âme durent se taper de la poésie pastorale…
J’ai bien quelque chose à vous en dire lundi.
Quelque chose de triste.
Mais c’est quand même quelque chose à dire…

La lumière de mes jours a eu une idée saugrenue.
Enfin... Une idée qui m’a parue saugrenue sur l’instant.
Quand elle a dit « Déménager ! », j’ai pensé « Chic ! On va bouger ! «
Quand elle a ajouté « En province... », j’ai pensé « M... ! » et j’ai dit « Pourquoi ? »
Non que j’aie quoi que ce soit contre la province mais nous sommes tous deux nés à Paris et s’il nous est arrivé de vivre ailleurs quelques années, sur une vie de … décennies, nous avons vécu plus de 80,5 % d’icelle à Paris.
Nous y avons fabriqué et élevé l’Ours, Merveille y est née.
Bref, notre vie fut essentiellement parisienne.
Comme Omar Sharif dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », nous pensions mourir tranquillement dans la ville qui nous avait vu naître.
La lumière de mes jours s’avisa tristement que la CNAV et autres organismes, ignorant la dérive immobilière parisienne, ne voyaient pas la chose du même œil.
La raison ne fut que très rarement notre guide.
Nos goûts, notre curiosité, notre témérité nous menèrent d’un endroit à un autre, d’un pays à un autre, d’un climat à un autre.
Las, le Paris qui nous vit naître n’est devenu rien de plus qu’un marché immobilier.
La lumière de mes jours me fit remarquer que ce n’est pas l’envie mais la raison qui va nous pousser hors de Paris.
Elle en profita pour me ravir le jeu de mots emprunté à Mallarmé pour l’occasion dans « Brise marine ».
Je peux même confirmer que la suite « Fuir ! Là-bas fuir ! » se dessine…
Nous pourrons alors oublier ce « Ô doux bruit de la pluie, par terre et sur les toits » qui nous ravissait.
Tout comme la Seine qui coule peinardement sous le pont Mirabeau « Et nos amours, faut-il qu’il m’en souvienne, la joie venait toujours après la peine ».
Tout ça pour vous dire qu’on risque bien de finir au bord du Cher et que ça ne nous enchante pas…

dimanche, 20 juin 2021

Craintes...

Je suis inquiet, enfin, j’étais inquiet…
Heure-Bleue s’avisa soudain que nous allons mourir.
Comme votre serviteur et sans doute vous-mêmes, vous vous doutiez bien que notre séjour dans cette vallée de larmes ou de roses selon les moments, n’allait pas comme disait ma mère « durer comme les contributions »…
Déjà, Franklin, Benjamin lui-même après avoir inventé le paratonnerre, en homme politique avisé – specimen rare- et en naturaliste averti avait constaté que seules deux choses étaient certaines en ce bas monde : La mort et les impôts.
Pour les impôts, la lumière de mes jours s’en remettait à moi.
Hélas, le percepteur aussi…
Pour la mort, son inéluctabilité vient de la frapper.
Après avoir supputé le peu de fortune qui resterait au survivant si l’un des deux va examiner le dessous des fleurs avant l’autre, elle s’avisa que vivre à Paris serait au-dessus de ses moyens.
D’un seul coup, elle se lança à clavier perdu dans la recherche d’un havre où le malheureux survivant irait finir ses jours.
Elle en trouva un là où ses deux sœurs vivent, se disant qu’au moins elle ne souffrirait pas de la solitude et que lui resteraient suffisamment de moyens pour faire… Ben rien.
Parce que là-bas, sans voiture, hein…
Elle avait oublié que plus d’une heure avec l’une finissait en dispute et une heure avec l’autre nous voyait nous endormir d’ennui.
Elle se rendit ensuite à son rendez-vous chez le dentiste, qui la soulagea d’une somme rondelette sans remboursement prévu.
Car, vous le savez bien, quand on est petit et qu’on perd une dent, la « petite souris » vous apporte des sous mais quand on est grand, la petite souris vous apporte une facture…
Son second rendez-vous la vit revenir soulagée car les frais seraient finalement plus raisonnables qu’elle le craignait.
Elle arriva donc et me soulagea d’un grand poids.
- Minou, je peux te dire un truc ?
- Bien sûr…
- Je n’ai pas du tout envie d’aller vivre ailleurs qu’à Paris…
- Hmmm…
- Bon, il faudra bien, mais pas maintenant !
Un immense « Ouf ! » m’échappa.
Parce que tout de même, vivre là où on a envie plutôt que vivre là où il faut, c’est ce qu’il y a de mieux.
Même si ce n’est pas raisonnable.
Mais après tout, qui a déjà vu un linceul avec des poches ?
Le pire ?
La lumière de mes jours n’aimant pas l’idée de se faire bouffer par les asticots, elle a décidé de se faire cramer.
Après une vie dévolue au respect de la nature, nous finirons sur un bilan carbone déplorable.

samedi, 19 juin 2021

Dies irae

casse.jpg

Après avoir retrouvé mes données, mis à jour l’ordinateur d’Heure-Bleue, y avoir installé la dernière version de Windows, avoir reconstitué ses paramètres, tout semblait aller…
J’ai rebâti mon PC, installé et mis à jour la dernière version de Windows, payé quelques sous pour reconstituer des données égarées au fond de deux disques durs, tout a semblé aller pour le mieux.
Il y a encore quelque peu, je pestais parce que nous étions sous l’emprise d’une armée de censeurs chargés de nous montrer combien nous risquions gros à prendre quelque agrément à vivre, que ce soit à boire, à manger ou à se rouler dans l’herbe.
Je commençais même à être agacé d’entendre à longueur de « réclames » que nous pouvions voyager, aller au cinéma, se faire livrer le papier hygiénique ou, selon Air France, sillonner le ciel, tout ça « en toute sécurité », voire « en toute sérénité ».
Hélas, cette « sécurité » dont on me rebat les oreilles allait sous peu me frapper de plein fouet.
Les deux compères habituels, j’ai nommé Microsoft et Google, se sont avisés que si on laissait le propriétaire du PC maître de sa machine, il allait obligatoirement faire n’importe quoi.
Peut-être même aller chez « Blogspirit » écrire ou lire des choses qui l’inquiéteraient.
Là ou ailleurs…
Ces deux flics décident donc régulièrement que l’accès à tel ou tel site serait interdit faute d’un paramétrage sévère qui limiterait la curiosité de ces censeurs.
La table des matières de tous ces paramètres est fluctuante et dépend  de la façon dont vous vous connectez.
Inutile d’épiloguer sur le temps perdu à essayer de vous lire ou de vous envoyer une note…
Il est plus qu’aisé à n’importe quelle entreprise du Net de piller nos données, de les vendre et d’en tirer des fortunes alors qu’il devient délicat de lire la note d’une blogueuse si la plateforme n’use pas des certificats adéquats.
Bref, ce matin je jetterais volontiers un seau de mince à la figure de ces censeurs de tout poil qui pourrissent la vie de tous.
Heureusement que c’est pour la sécurité de tout le monde…
Le fait que tout ça va à l’encontre du credo habituel de notre « monde de start-up » et clamé par les banques  poussant à « prendre des risques », ce qu’elles-mêmes se gardent bien de faire sauf avec nos sous ne fait sourciller quiconque.

vendredi, 18 juin 2021

86ème devoir de Lakevio du Goût.

Devoir de Lakevio du Gout_86.jpg

Que me direz-vous lundi matin de cet endroit plutôt bucolique ?
Virgile lui-même en aurait dit joliment du bien j’en suis sûr.
Peut-être même eût-il tartiné le XI ème livre de son célèbre recueil.
Enfin, célèbre chez ceux qui ont eu à transpirer sur des versions et qui, lycéens citadins dans l’âme durent se taper de la poésie pastorale…
J’ai bien quelque chose à vous en dire lundi.
Quelque chose de triste.
Mais c’est quand même quelque chose à dire…