dimanche, 09 janvier 2011
L'école de l'arrêt public
Mab nous fait régulièrement part de ses démêlés avec ses petits-enfants.
Dans sa nombreuse descendance on trouve une petite fille dont je crains qu’elle n’ait un effet aussi destructeur pour la France que l’homonyme épouse de Badinguet…
On dirait que l'école qui accueille ce petit concentré de bombe thermonucléaire n'a pas encore saisi l'étonnante disposition des enfants à faire du théâtre...
Il est vrai que depuis que les écoles sont remplies de "préados" et autres "apprenants", on n'y croise plus d'enfant. Il n'est donc pas surprenant que l'enseignant ait l'air de tomber de l'armoire quand il croise une Eugénie...
Je ne saurais donc trop recommander à l’école de la République de prêter attention à la petite population qui se presse sur ses bancs : les enfants.
Oui, ces enfants qui sont si souvent cachés par la foule nombreuse de ces apprenants dont on se demande pour quelle raison ils ont brusquement remplacé les élèves.
A la lumière de ce que recommandent les IUFM, il est à craindre que le temps que les profs et les élèves comprennent vraiment ce qu’on attend d’eux, ces derniers n’aient atteint, malgré son recul permanent, l’âge de la retraite …
« Avec l’introduction du B2i au niveau de l’école primaire, du collège et du lycée, il est important de prendre connaissance des attentes de l’institution et des enjeux en rapport avec la mise en cohérence des validations de capacités conjointes, linguistiques et technologiques (TICE) dans des activités de classe. »
Peut-on lire sur une de ces recommandations qui font le charme du langage administratif. Et si les profs comprennent, c’est que leur langue n’a aucune chance d’être comprise par leur élèves…
Je trouve est assez savoureux, tandis que les gosses naviguent sur Internet et pompent allègrement (et souvent mal…) Wikipédia pour faire leurs devoirs, de lire à l’attention des enseignants ces petits chefs d’œuvre de littérature absconse qui montrent que celui qui les a pondus n’en sait guère plus sur le Web que les destinataires du document…
09:56 | Commentaires (10)
Commentaires
"Et si les profs comprennent, c'est que leur langue n'a aucune chance d'être comprise par leur(s) élève(s)"... je pense que le profs, eux, comprennent... quand même ! Ils leur faut maintenant un Bac + 5 et décrocher un concours qui a sa spécificité pour enseigner. De plus, il est de moins en moins rare que les enseignants soient maintenant titulaires de diplômes d'ingénieurs (et particulièrement des dames). Je vous laisse imaginer le décalage possible entre enseignants et enseignés lorsqu'il s'agit de mettre en situation d'apprentissage des élèves dans des établissements classés ZEP, RAR, REP etc...
Je connaissais l'expression "on ne prête qu'aux riches", j'espère que jamais ne se vérifiera "on n'enseigne qu'aux gens intelligents" mais j'ai peur !
Écrit par : ab | dimanche, 09 janvier 2011
Je dois le dire, j'ai toujours eu du mal avec le jargon du sérail et heureusement pour moi, je n'ai pas eu ce genre de langage quand j'étais à l'IUFM... Cette semaine, j'ai participé à une grand-messe dans mon collège sur le LPC et d'HDA. Tout un programme ! Je songe parfois à me remettre aux études mais le seul fait d'être certaine d'avoir à faire à ce jargon sape toutes mes velléités... Ne t'inquiète pas trop, nous savons encore reconnaître les enfants ou les préados ou les zados derrière les apprenants : il y a toujours un petit quelque chose qui les trahit ! ;-)
Écrit par : Septentria | dimanche, 09 janvier 2011
et les choses ne vont pas s'arranger maintenant que les "professeurs d'école" sont lâchés dans l'arène de la classe sans formation pratique (ou stage, m'enfin tu m'as comprise, moi, je ne suis pas de la maison qui parle une langue à part...)
Écrit par : saperli | dimanche, 09 janvier 2011
ab, qui es-tu ?
Tu n'apparais qu'en "anonyme avec pseudo" et sans lien pour te répondre.
Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 09 janvier 2011
Je n'ai aucune honte à dire que j'ignore tout du B2i
Écrit par : mab | lundi, 10 janvier 2011
Tu vois cette réforme faite du temps où Sarko était petit, pardon je veux dire enfant ...
Mon dieu quel orateur nous aurions......
Belle journée chez vous......
Écrit par : patriarch | lundi, 10 janvier 2011
J'ai appris cette semaine ce qu'était B2i , si j'ai bien compris , un diplôme clôturant les acquisitions de base de l'informatique , j'ai demandé à Fiston si j'aurais ce diplôme avec mon rudimentaire , il parait que oui ! Bon , je te rassure , mes deux profs ( père et fille) sont très concrets et parlent de leurs élèves avec simplicité ! La preuve : je les comprends !
Écrit par : Brigitte | mardi, 11 janvier 2011
Je me suis inscrite à un examen pour obtenir une certification complémentaire en histoire de l'art. (Aucune préparation au niveau de l'Éducation Nationale, les profs sont priés de se cultiver dans leur coin et pendant les vacances.) A l'examen oral, le jury évaluera "la connaissance des problématiques et des méthodes de l'histoire de l'art à l'université et au sein des grandes institutions patrimoniales".
Je sens que ce n'est pas gagné...
Écrit par : muse | mardi, 11 janvier 2011
ha l'école il y a tant à dire sur le sujet....perso, je regrette qu'elle ne soient plus comme dans les années 50...au moins quand on sortait, même au certif, on savait lire, écrire et compter...! ça va pas être facile pour la Merveille...lol
Écrit par : madame x | samedi, 15 janvier 2011
Ce jargon n'est fait que pour être laissé de côté: un pédago l'avale, le digère. Il n'a pas à être utilisé brut de décoffrage. Mais l'important, c'est d'adopter un langage pour les élèves adaptés à eux.(Adopter et adopter, une seule lettre d'écart) C'est cependant valable dans toutes les professions. Ce qui se conçoit bien...n'est-ce pas? Là est ce me semble la question. Pour ce qui est des IUFM...des quoi d'ailleurs? Mais espoir, espoir, n'a t-on pas entendu que la formation(et non le formatage) des enseignants était sérieusement prise en compte au niveau national? Hein? Quoi? On me dit que j'ai mal entendu, ou mal compris? Mais non...Je vous assure, ils vont tirer les leçons de la suppression de la formation...enfin c'est ce que j'ai compris, leurs mots étaient si simples. Tout va aller super bien.
Écrit par : Beloubelette | samedi, 15 janvier 2011
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