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lundi, 31 mars 2014

Mignonne, allons voir si la rose...

Je suis en train d’écouter le nombre phénoménal de gagnants aux élections municipales.
Un détail me chiffonne.
J’ai cru un moment, il y a longtemps, que nous, électeurs, étions les acteurs et que ceux que nous installions dans les sièges  étaient nos représentants et vivement conviés à réaliser ce pour quoi on les avait mis là.
Que nous étions les maîtres du jeu et que les gouvernants étaient à notre service et pas l'inverse.
 Erreur, lectrices chéries, tragique erreur !
A écouter les uns et les autres, on nous a clairement ramenés à ce que nous sommes : Des pions !
Je ne parlerai pas du FN, il a ses ennemis perpétuels, quasiment inusables : Les autres, surtout les pas blonds…
Ni du PdG qui a les mêmes ennemis : Les autres, mais ceux qui ont des sous.
Non, je vous demanderai seulement de tendre l’oreille vers ce que disent les ténors des partis dits « de gouvernement ».
Et là, je suis aussi stupéfait que l’enfant de chœur qui se rend compte que non seulement le bon dieu n’existe pas mais que si le type à col romain lui a demandé s’agenouiller, c’est pour un rite pas très catholique.
J’apprends ainsi que nous ne sommes que « les enjeux d’une stratégie de reconquête », que « nous n’avons pas compris », que « nous n’avons pas vu tous les efforts que le gouvernement à faits pour préserver le pouvoir d’achat », que nozélites « n’ont pas suffisamment expliqué », que les ministres « n’ont pas fait suffisamment preuve de pédagogie ».
Bref, il faudra que nous tenions compte désormais, pauvres électeurs que nous sommes, d’un fait irréfutable : Nous sommes des minus habens.
Nous sommes stupides au point de n’avoir pas compris que si le gouvernement appliquait un programme pour lequel il n’a pas été élu, c’est qu’on n’avait pas compris que c’était normal.
Je n’aurais pas l’outrecuidance, pauvre vermisseau que je suis, de faire remarquer à la cible de notre hargne que s’il avait oser avouer quel programme il comptait mettre en œuvre il aurait été boulé dès le premier tour…
L’opposition à son tour s’est longuement étendue que la stratégie qu’elle comptait mettre en œuvre pour « amener l’électeur à bien voir où le menait le gouvernement », comment « elle allait communiquer pour convaincre que nous sommes la seule solution aux problèmes auxquels se heurtent les Français », comme elle allait « faire toucher du doigt les erreurs commises par la majorité actuelle ».
A écouter tout ça, j’ai compris pourquoi ces émissions ne sont jamais « interactives », pourquoi on ne commet jamais l’erreur de demander à l’électeur attentif ce qu’il pense de ce qu’il vient d’entendre.
Ce n’est pas seulement pour éviter d’entendre des bordées de jurons.
Lectrices chéries, ne pensez-vous pas que c’est surtout pour ne pas s’entendre jeter à la figure, devant des millions de téléspectateurs «  Mais au lieu de vous étendre sur ce que les autres ont mal fait, si vous nous proposiez des solutions ? Et surtout expliquez nous donc pourquoi ne les n’avez vous pas appliquées lors de la précédente législature ! »
Qu’on nous prenne pour des andouilles, soit.
Qu’on nous le dise à mots à peine couverts, d’accord.
Mais tout de même ! Qu’on ne le fasse pas de façon si voyante et sans précautions.
C’en est vexant…

dimanche, 30 mars 2014

Partie de campagne.

Hier je suis allé à la campagne avec Nadia.
Mais non, lectrices chéries, n’allez pas penser à des trucs inconvenants…
Avec Fred, un autre copain de notre forum de fondus de l’audio avec qui je me chamaille mais pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la hi-fi, nous étions invités par un malade de la bidouille dans un coin au fin fond de l’Oise.
Coin tellement paumé que même les deux GPS, celui de Nadia et celui de Fred avaient du mal à indiquer la route mais étaient tout de même de temps en temps d’accord entre eux.
C’est vous dire le coin…
Il est apparu au retour que le bled n’était qu’à une quarantaine de kilomètres de Paris.
C’est sans doute pourquoi nous avons parcouru près de soixante-dix kilomètres grâce aux tergiversations et autres hésitations de ces GPS.
Le début de la visite s’est plutôt bien passé. Nous avons été un peu surpris d’arriver dans un… J’allais écrire un jardin. Dans un truc qui ressemblait à une décharge dédiée au rebut d’un revendeur d’enceintes acoustiques victime de vandalisme.
J’ai tout de même trouvé une de ces merveilles des début de l’électronique à tubes. Rouillé, en mauvais état mais un appareil dont la précision de la mesure faisait penser à l’honnêteté d’un tract électoral. L’appareil était équipé d’un galvanomètre pourvu en tout et pour tout de trois indications : « Mauvaise-Douteuse-Bonne »

 

lampemètre.JPG


Notre hôte était charmant. Ce pauvre homme avait trois filles tout aussi charmantes.
Tout s’est bien passé jusque vers quinze heures. Le but de la visite s’annonçait sérieux.
Nous avons d’abord accueilli un homme, encore jeune mais plus pour très longtemps, plutôt effacé, qui m’a raconté, déçu de la vie, ce qu’il faisait, c'est-à-dire peu, les intermittents du spectacle étant pour nombre d’entre eux des intermittents du chômage, proies de boîtes de production qui les utilisent comme des kleenex.
Puis sont arrivés deux autre hommes, dont nul n’a pu savoir ce qu’ils faisaient exactement.
Enfin, le clou de la journée fut donné. Un couple étrange fit son apparition. Ils étaient le vrai but de cette invitation.
Un lutin proche de la soixantaine est arrivé, accompagné d’une petite femme genre « Joan Baez addict ».
Lui, passablement dégarni du dessus mais si soucieux de garder ses quelques mèches restantes qu'il les maintenait d’un catogan.
Il avait l’air très affairé avec deux petites planches dans une main tandis que sa femme portait une enceinte acoustique. J’ai déduit du spectacle que c’était lui l’intellectuel…
C’est à partir de ce moment que ça s’est un peu gâté. Heureusement que, vue au second degré, la situation était parfaitement désopilante.
Après avoir regardé sa femme jouer de la « clef Allen » pour monter un caisson de grave, le seigneur a passé du temps à « régler le système ».
- Alors ? Ça marche là ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
- Euh… La voie droite est muette…
Le maître s’est levé, a approché une oreille, à constaté le silence qui s’échappait de l’enceinte, a soupiré, a vérifié, a dit « merde ! », a rebranché, a revérifié et remis en route le bouzin.
Il s’est mis au milieu de la pièce, les mains dans le dos, les yeux clos.
Il avait l’air sérieux, le vrai, celui qui prête à rire.
Il a haussé les épaules et a poussé l’enceinte gauche de dix centimètres vers la gauche, a eu l’air satisfait.
Il n’y avait pas de quoi. La pauvre chanteuse sortait passablement esquintée de son voyage au travers d’enceintes que lui seul pouvait qualifier d’acoustiques.
Il a lancé « Alors ? Hein ? »
Il y eut quelques « mmmouaiiisss… » polis.
- Qu’est-ce que vous en retirez, les gars ?
J’ai osé :
- Que c’est trop fort.
Fred a abondé dans ce sens.
- Ah mais non ! A dit le sérieux qui a insisté :
- Le direct, ça pète !
J’ai insisté :
- Pas les chanteuses. Du moins pas en concert.
Je ne suis pas sûr de m’être fait un ami…
Sur le chemin du retour nous avons convenu que nous avions entendu quelque chose de bien pire que les enceintes de Nadia. Mais la journée fut somme toute agréable.
Il est toujours réconfortant de constater que d'autres peuvent être plus ridicules que nous...

vendredi, 28 mars 2014

L'école des fanes...

Ce matin, sur la demande expresse de la lumière de mes jours, je suis allé regarder ce que faisait l’autre lumière de mes jours sur les photos mises en ligne par l’école.
Merveille est allée prendre des cours de campagne, de blé et de bestioles.
Elle est censée avoir appris comment on traite le blé avant d’en arriver au pain…
Évidemment, l’école a perdu beaucoup de temps à mettre en ligne un tas de photos moins intéressantes que d’autres puisque Merveille n’y figurait pas.
Ça m’a néanmoins permis de toucher du regard ce que l’Ours entend, quand ils parle de ses deux filles, par « Ça va être un souci, ça… »
En effet, j’ai vu nombre de photos où, au lieu d’avoir l’attention fixée sur la fabrication de je ne sais quoi, sur le cahier à remplir, sur les bestioles à examiner, certains avaient le regard fixé et plus qu’attendri sur leur petite camarade tandis que d’autres avaient l’œil dirigé vers un petit garçon à deux places de là avec un regard que les pères ne verront plus d’ici peu…
Je remarque toujours les détails comme ça. Comme les femmes dans le bus ou les travaux d'approche des garçons par exemple.
J'appelle ça -dans mon for intérieur- de la « sociologie ambulatoire. »
J'aime les néologismes, il n'a pas que Lacan qui a le droit, non mais !
Puis j’ai regardé tout aussi attentivement les photos où figurait Merveille.
Alors que les autres enfants, surtout les garçons, plongeaient avec ravissement leurs mains dans une pâte collante, les en sortaient sans problème, Merveille semblait n’y prendre aucun plaisir.
Je suis sûr que certains se sont essuyé les mains sur leur jean sans aucun remords…
Merveille, elle, touchait la pâte du bout des doigts l’air sérieux mais peu enthousiaste. La photo suivante la montre, les mains devant elle, l’air embêté de ses deux mains, ne sachant où nettoyer des mains qu’elle aurait souhaitées sans ce truc collant aux doigts.
J’ai souri en la voyant –il faut dire qu’elle est très belle, objectivement, c’est la plus belle de l’école-, puis ai dit à Heure-Bleue « Tu as vu Merveille ? Je ne la sens pas boulangère… »
Heure-Bleue, pour me contrarier, a prétendu que je n’en savais rien…
Connaissant les parents et les grands-parents de Merveille, je sais que j’ai raison.

jeudi, 27 mars 2014

No heat ! No sun ! No… vember ?

Oui, lectrices chéries, j’en ai assez !
Le retour de l’hiver me tue le moral. Encore un coup des Russes, après l’Ukraine ils vont payer en gaz de chauffage ce que le Qatar nous a laissé j'en
suis sûr …
Pour me réchauffer j’ai accompagné chez le médecin une Heure-Bleue qui s’était décoré un œil d’une conjonctivite du plus bel effet.
Au retour, le sort a voulu que nous fussions séparés dans le bus. J’ai trouvé une place à côté d’une dame. Quand le bus a traversé le boulevard de Sébastopol elle m’a demandé :
- Ou sommes nous ?
- Nous arrivons à Etienne Marcel.
- Je ne prends pas ce bus, d’habitude…
- Après c’est la place des Victoires.
- Ah ! Ça je connais ! J’ai travaillé place des Victoires quand j’étais jeune…
Je n’ai pu me retenir.
- Mais c’était hier alors ! Ai-je badiné.
- C’était place des Victoires, chez Cacharel, jusqu’en 1978. De 1967 à 1978…
- Ah, oui, je me rappelle les longues jupes « gitanes », ai-je soupiré.
- Oh oui, j’étais jeune et mince à cette époque a-t-elle soupiré à son tour.
- C’est bien ce que je disais, c’était hier…
Elle a eu la gentillesse de me sourire.
J’ai vu un mouvement, du côté où je vois, Heure-Bleue est venue s’asseoir de l’autre côté de l’allée centrale à ma hauteur.
- Minou ?
- Oui ?
- Tu n’as même pas vu que j’étais arrivée de l’autre côté.
- Si, si, c’est le côté où je vois.
Peut-être deux arrêts plus loin, les deux sièges derrière moi se sont libérés.
Heure-Bleue s’est précipitée, m’a dit « viens à côté de moi. »
La dame avec qui je parlais est descendue, nous a dit « au revoir ».
Dès que le bus a redémarré, Heure-Bleue s’est tournée vers moi « Mais ce n’est pas possible ! On ne peut pas te laisser sans te retrouver en train de parler avec une femme ! »
Elle s’est abstenue du « Tu ne changeras jamais » pourtant de rigueur.
Ça m’aurait pourtant bien plu de ne pas changer.
Nos conceptions divergent sur le type de changement, j’en ai peur…

mercredi, 26 mars 2014

Dissonance...

Je vous ai déjà conté cette histoire d’oreillers « en cafouillon » où je fus piégé par sa voix pour une fois melliflue.
Ce matin, histoire d’éviter à Heure-Bleue une cruralgie féroce, plus connue sous le nom de « tour de rein », j’ai changé l’enveloppe de la couette.
J’ai fait un gros effort pour le faire moi-même car voir Heure-Bleue se battre avec une enveloppe de couette est un spectacle de qualité. De haute tenue, même.
J’ai bien envie de le voir mais elle refuse…
Mais bon, la pousser dans un fauteuil roulant pendant quatre-vingt-dix jours pour cause de col du fémur ne m’emballe pas.
Alors je l’ai fait.
Comme j’ai souvent fait le lit de la version antérieure, celle avec drap du dessous, drap du dessus, couvertures et couvre lit.
Je suis le seul à faire un lit « au carré » grâce à un entraînement féroce dont je vous ai déjà parlé et que, comme le vélo ou la nage, on n’oublie jamais.
Enfin, sauf Heure-Bleue qui ne sait pas nager et est la seule personne que je connaisse qui ait oublié le vélo…
Le scénario de l’aventure est parfaitement au point et invariable. Il faut dire que l’aventure n’est ni palpitante ni compliquée. Enfin pour moi.
Néanmoins, le partage des tâches, rôdé comme un ballet, ferait l’admiration de l’association « Osez le Féminisme ».
Je me charge de la couette, du plaid et du drap du dessous.
Heure-Bleue se charge de changer les taies d’oreiller.
Plus exactement de mettre des taies propres sur des oreillers dont j’ai retiré les taies moins propres.
Je vais donc au placard, prends un draps de dessous, une enveloppe de couette et c’est tout.
Puis, je mets la couette.
Et là, quelque chose me frappe. Malgré ses dénégations forcenées, Heure-Bleue a une âme de poète.
Je viens de retirer des oreillers des taies correspondant à l’enveloppe que je dois remplacer.
L’air bête, l’enveloppe pendant au bout du bras, je pense aux précédents changements et je me rappelle en secouant la tête que les ensembles enveloppe et taies sont systématiquement désassortis.
L’enveloppe d’un ensemble est accompagnée systématiquement des taies d’un autre ensemble.
Heure-Bleue, parangon de la branchitude, qui apporte un soin jaloux à mettre des verres dépareillés  dès que nous recevons, fait de même avec notre plumard !
Si vous voyiez comme elle fait attention à dégotter trois paires de taies qui n’ont rien à voir entre elles et encore moins avec l’enveloppe de couette…
Même moi je reste pantois devant tant d’opiniâtreté.
Pourtant, à part moi elle ne reçoit personne dans ce lit.
Enfin, j’espère…