Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 03 mars 2020

Le delta du nihil...

S’il te plaît, Mab, ne dis rien...

800px-P1150250_Paris_IX_place_et_square_dAnvers_rwk-768x388.jpg

Ce matin, en lisant le blog d’IsabelleZ, j’ai revu des endroits qui m’ont un peu chamboulé.
Elle est allée se promener et prendre en photo les lieux où j’ai traîné mon cartable, mon enfance et mon adolescence, ce qui montre que j’étais donc lourdement chargé…
Une photo m’a frappé.
Elle y parle d’une place où se croisent la rue de Clignancourt, la rue de Rochechouart et le boulevard de Rochechouart.
Cette place, je l’ai connue sous un seul nom, celui de « Place du Delta ».
Je ne sais pas même quand elle a changé de nom.
Je ne l’ai connue que sous ce nom…
C’est probablement une de ces places parisiennes qui, malgré les décisions de la municipalité au cours des siècles, conservent dans l’esprit du public le nom sous lequel elle sont nées.
Il en va ainsi de la Place de l’Étoile, de la Place Villiers et de la place du Delta.
Cette dernière a même « pris de l’ambiguïté » au cours des ans.
La rue Gérando traverse le boulevard vers le nord, ce qu’elle ne faisait pas.
La rue de Clignancourt traverse le boulevard vers le sud, ce qu’elle ne faisait pas.
Alors que le lycée du coin, dans sa grande patience, m’accueillait dans ses classes, la place était totalement vide, sauf de voitures.
Il n’y avait pas de terre-plein central et le nom de « place » convenait parfaitement.
On pava un terre-plein je ne sais quand avec l’idée d’y planter quelques arbres.
Heureusement, quelqu’un probablement né à Paris s’avisa que, si sur ce terre-plein quelques arbres ferait un bel effet, ce serait assez risqué car juste au-dessous passe la ligne 2 du Métro…
Cette place était magnifique et j’allais vous dire, lectrices chéries, qu’il y faisait toujours beau.
C’est seulement parce qu’il m’était sorti de l’esprit que je n’y passais pour revenir chez moi quand le temps le permettait et que je n’avais pas envie de traverser la colline de Montmartre.
Surtout ça me permettait de passer de longs moments devant cette boutique, aujourd’hui remplacée par un marchand de dragées et de faire-part.
Elle était située sur le côté impair du boulevard  peu avant le métro Barbès-Rochechouart et l’homme qui la tenait était très fier de présenter ces merveilles qu’étaient les magnétophones.
Une fin d’après-midi, il me fit découvrir quelque chose de moi que j’ignorais totalement.
Mais non, il ne s’agissait pas de choses graveleuses ni répréhensibles…
Me voyant admiratif devant un magnétophone Philips, il me fit entrer dans la boutique.
- Tu t’arrêtes souvent devant la vitrine, mon garçon…
Comme j’étais encore bien élevé à l’époque je lui répondis :
- Euh… Oui Monsieur…
- Tu voudrais bien savoir comment ça marche, hein ?
- Oh oui !
Il mit le cordon secteur dans une prise, alluma l’appareil et me tendit un microphone en me disant :
- Allez, raconte-moi quelque chose, si tu vas à l’école, si tu aimes ça, bref, parle !
Il appuya sur une touche, je me souviens qu’elle était rouge et les bobines ont tourné, la bande magnétique passant de la bobine de gauche à la bobine de droite.
Je racontai d’un voix hésitante, que j’allais au lycée et que j’aimais le latin, ce qui sembla le surprendre.
Il arrêta l’appareil, appuya sur une autre touche qui fit revenir la bande en arrière.
Quand il jugea qu’il était suffisamment revenu en arrière, il pressa la touche « PLAY ».
J’eus la surprise de ma vie !
J’ai détesté immédiatement la voix que je savais être la mienne.
Je me demandais comment ceux que je connaissais pouvaient supporter m’entendre.
Surtout qu’en plus j’étais – et suis encore- bavard.
Voilà, lectrices chéries, comment les photos d’IsabelleZ me promènent dans ma mémoire…

Commentaires

c'est comique... on déteste souvent sa voix!
Comme si elle n'était pas assez belle à notre avis: de là la déception de s'entendre!

Écrit par : Coumarine | mardi, 03 mars 2020

Suis allée faire un tour char IsabelleZ, très jolies les photos en noir et blanc, je préfère.
Dis donc c'est pas dans les boutique de maintenant que tu pourrais être accueilli comme ça...ça prouve bien que c'était mieux avant, pour moi en tout cas.
bisous.

Écrit par : Charlotte17 | mardi, 03 mars 2020

On reconnaît rarement sa voix, et pourtant tt le monde l'entend différemment, c'est bizarre.

Ta boutique aux trésors t'a vraiment marqué et son propriétaire aussi.N'est-ce pas lui qui t'avait donné des composants qui ont fait des ravages entre tes mains une fois rentré à la maison et ton âme de bricoleur mis en mode action ???

Écrit par : Sophie | mardi, 03 mars 2020

Non, ce n'était pas cette boutique là, c'était une autre, dans mon quartier.

Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 03 mars 2020

C'est toujours un moment fort de retrouver sous d'autres plumes des morceaux de son enfance. Comme Sophie,je me suis posé la question à propos de la boutique, mais tu lèves le doute. Il y avait donc plein de magasins pour attiser ta curiosité et ton sens du bricolage !

Écrit par : delia | mardi, 03 mars 2020

La "place du Delta" était populairement appelée ainsi parce que sur cette place semi-circulaire se trouvait un cinéma : le Delta.
https://salles-cinema.com/paris/cinema-le-delta-a-paris

Écrit par : Alexis | mardi, 03 mars 2020

En réalité, le cinéma doit son nom à la place.
Elle fut nommée ainsi, comme la rue un peu plus bas, à cause des campagnes d'Egypte de Napoléon, en référence au delta du Nil.

Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 03 mars 2020

Ah oui, on trouve des infos sur le Net : ici https://www.cparama.com/forum/paris-place-du-delta-t4595.html , mais pas moyen, même sur Geoportail, de voir que cet endroit s'appelait comme cela ! Bon je le saurai...
A propos, il y a un ancien cinéma Bd Ornano, entre la rue Hermel et la place Albert Kahn, l'Ornano 43, ancien supermarché, où il ne reste plus que la façade ! J'ai cru qu'il avait brulé mais l'état de la façade est le même sur google street view, alors que le supermarché était encore en fonction...
Si tu savais comme ça me démange de continuer mes balades dans Paris, appareil photo autour du cou, réglé sur noir et blanc...

Écrit par : Isabelle Z | mardi, 03 mars 2020

la première fois qu'on est confronté à sa voix, on ne la reconnaît même pas... sauf bien sûr à l'avoir soi-même enregistrée ;-) et oui, le plus souvent elle nous étonne, voire nous déplaît...

Écrit par : Adrienne | mercredi, 04 mars 2020

Je ne connais pas trop ce quartier, alors je te fais confiance !
Tu as vraiment des souvenirs très précis, c’est chouette.

Écrit par : Anita | mercredi, 04 mars 2020

Les commentaires sont fermés.