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mardi, 16 avril 2013

Le petit condor. Du moins devrait le faire…

J’aime bien me complaire de temps à autre à écouter certains intellectuels. Ils me donnent parfois l’impression d’être intelligent.
Deux raisons opposées me conduisent à cet état de béatitude, de contemplation de ma brillance cérébrale.
Il arrive que j’aie affaire à un brillant intellect qui a de surcroît le talent de savoir transmettre son savoir. Après son exposé, j’ai l’impression d’être devenu intelligent.
J’ai compris ! Ce que vient de dire cet esprit brillant est entré sans problème dans un cerveau habituellement endormi !
Grâce à lui, je viens d’entrer dans la catégorie des gens intelligents.
Il y a heureusement le pendant de cet intellectuel. Cet autre « expert », je ne citerai pas pour éviter de dire du mal d’un certain nombre « d’intellectuels » connus, genre A.Minc.
Ceux-là, comme le précédent, me donnent l’impression d’être intelligent. Bon, la raison en est différente.
Ceux-là ont cette particularité intéressante quand on doute de ses facultés intellectuelles : Les démentis régulièrement infligés par les faits à leurs assertions ne les empêchent jamais de continuer à donner des leçons.
Si on est sensible à ce genre de comique, on a rapidement l’impression de comprendre le monde. En tout cas bien mieux qu’eux.
Tout cela commençait à me lasser.
Se découvrir intelligent avec régularité est satisfaisant pour l’ego, certes.
Mais « l’ennui naquit un jour de l’uniformité ». Il me fallait gravir un échelon dans l’organigramme de l’importance pour l’espèce.
C’est fait depuis hier.
Je suis devenu un génie.
J’ai entendu la façon de s’exprimer de Justin Bieber.
L’intelligence est relative, certes, il s’agit surtout de se comparer à ceux dont les media nous causent le plus.
C’est l’avantage de la « Web society », on y est génie pour pas cher.
Ceux dont on parle le plus sont ceux chez qui on a confondu « creux » et « profond ».
Aaaahhh… Le poids de la vacuité…

 

lundi, 15 avril 2013

Soudain, un nain connu vous offre des pleurs...

Pour faire pendant à la note d’Heure-Bleue, il me vient à l’esprit que voir nos gouvernants se livrer à un concours de pauvreté est de peu d’intérêt.
Ce qu’on leur demande est d’être honnête et de faire leur job de gouvernant efficacement. De se rappeler comme Hugues Capet « Qui t’a fait roi ? » et ne pas se contenter de profiter des avantages offerts par leur position pour se consacrer exclusivement à l’organisation de leur prochaine réélection.
Quant à leur patrimoine, peu me chaut.
Je me rappelle seulement que ce n’est que depuis quelques années que les élus voient leurs revenus soumis à l’impôt.
Ce qui peut expliquer le patrimoine conséquent de certains hommes ou femmes politiques qui ont attrapé de la corme aux fesses à force d’user les sièges du Parlement ou du banc des ministres.
Certains, depuis près de quarante ans, sont élus. Nombre de ceux qui sont sous les projecteurs aujourd’hui ont, pendant ces années, perçu de substantielles indemnités sur lesquelles ils n’ont pas versé un centime au fisc tandis qu’ils vivaient « gratuitement », logés, nourris, blanchis et transportés aux frais du contribuable.
Ces indemnités, versées sans contrepartie fiscale, autant dire de l’argent de poche, leur ont permis d’acquérir un patrimoine souvent conséquent.
Ce n’est pas cela que je leur reproche. C’est plutôt que certains ont estimé insuffisants ces revenus pourtant copieux. Insuffisants au point de chercher un revenu d’appoint de façon douteuse et de cacher cet autre revenu pour éviter d’en reverser l’impôt dû par tout un chacun.
On nous parle sans cesse du modèle nordique. Essentiellement pour nous faire remarquer que l’impôt y est plus élevé qu’ailleurs.
On se garde bien de nous dire que le premier ministre ou député venu prend le bus pour aller faire son boulot de ministre. Que s’il veut une voiture avec un chauffeur, il paie le tout sur ses deniers. La voiture, le chauffeur et le pétrole. Et ils paient leur loyer, ou leurs impôts fonciers quand ils sont propriétaires. Ils vivent de leur travail, en somme, comme leurs concitoyens.
On a vu il y a quelques années un ministre démissionner en Suède. Elle s’était trompée de carte de crédit et avait usé de celle du gouvernement pour un paquet de couches pour son bébé tout neuf.
Quand je vois les circonlocutions ampoulées de nos élus pour tenter d’expliquer que quelques centaines de milliers d’€uros, « ça va ça vient » sur un compte ouvert en Suisse puis émigré à Singapour, surtout  par le ministre chargé de réprimer la fraude et l’évasion fiscales, je me dis qu’on a plus affaire à des imbéciles amoraux qu’à des bandits.
Bref, ils me font honte…

dimanche, 14 avril 2013

Je n’ai pas vu Boudin…

Mais ça:

La_Seine_vue_du_bus_au_crépuscule.JPG


Et ça, c’est du vrai ! C'est un ciel de Boudin, ça ! De la vision de Parisien qui sait quoi et où regarder quand il est dans le bus.
D'ailleurs si vous cliquez sur l'image, vous verrez mieux ce qui attire votre Goût à travers la vitre de son bus.
Car, pendant que notre vieux con dégoise, torturant la mamie bien élevée, quand j’arrête de rire, je regarde par la vitre et photographie ce qui me ravit. Emilia-Celina me demande régulièrement « et tu te rappelles tout ça ? »
Bien sûr ! Et qu’est-ce que ça fait ?

Mais ça fait des souvenirs, Emilia-Celina, des souvenirs !!
Et ça ravive ceux plus anciens.
Si je me souviens des jours anciens, je ne pleure pas.
Du moins pas en public…

 

samedi, 13 avril 2013

Le printemps n’est pas là, le Bon Marché, oui.

Vous avez tous entendu parler de la campagne de Russie, rendue inoubliable par le célèbre épisode de la Berezina.
Eh bien imaginez un instant qu’il arrive quelque chose de semblable à votre serviteur.
Non, je n’ose plus vous appeler « lectrices chéries », une d’entre elles, traîtresse, vient de me chambrer sur son blog. Les couloirs du Web sont comme ceux de l’Assemblée,  on y risque le coup de poignard dans le dos à chaque lien…
Donc, il nous vint à l’idée, Heure-Bleue, l’autre blogueuse qu’on aime et moi, d’aller arpenter les salles du musée Jacquemart-André pour y voir l’exposition consacrée à Boudin.
D’expo il n’y eut pas. L’entrée des musées est désormais soumise à des règles voisines de celles qui régissent l’accès aux salles de biologie dites « de niveau L3 », des trucs où on risque de choper des affections horribles rien qu’à regarder la porte.
Voui mes chéries ! L’accès à un musée est assorti de « procédures » sévères dont on eut aimé qu’elles s’appliquassent à l’accès aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Nanti de sa carte de bancal assermenté, votre Goût adoré s’est pointé sous l’œil courroucé de la foule qui patientait, à l’entrée du musée, accompagné de son accompagnatrice à la scène et à la ville, et de notre amie.
Là, j’eus droit à une explication sur le droit à une accompagnatrice et pas la copine du bancal par un des deux vigiles préposés au respect du règlement. Je pus même faire appel à l’intelligence, ce qui est toujours un pari risqué quand on a affaire à un vigile mais ça marcha. Il nous conduisit à la caisse sous les regards furibonds de ceux qui patientaient. Leur présence hostile empêcha sans doute la dame de nous laisser entrer car  malgré un talent de négociateur chevronné, rien n’eut raison de sa folie réglementaire. Nous sommes donc allés malgré tout jusqu’au salon de thé du musée où une queue quasiment soviéto-brejnevienne nous empêcha d’entrer.
La chance aidant, nous sommes ressortis et là nous attendait une « giboulée d’avril » –Oui, de nos jours, plus personne ne tient les délais- particulièrement drue. Nous dûmes attendre un bon moment que les gouttes s’espacent suffisamment pour nous permettre d’atteindre l’arrêt du bus qui nous emmena au Bon Marché.
Là, il y avait nettement moins de monde qu’au musée.
Il y avait pourtant largement autant d’antiquités…
Evidemment, nous y allions pour boire un café, il était donc normal que la cafeteria soit fermée pour cause de travaux. Tenace, j’ai appris qu’il y avait une cafeteria de remplacement à un autre bout du magasin.
Hormis ce court intermède agréable, une autre catastrophe nous attendait. Non, pas à la Grande Epicerie où l’éducation est un lourd handicap quand on se heurte à des gens qui semblent penser que l’épaisseur de leur porte-monnaie est une preuve de savoir-vivre suffisante et les dispense des manifestations habituelles d’icelui.
Une cerise blette sur ce gâteau amer finit quand même par déclencher un fou-rire irrépressible chez votre Goût préféré –si, si, Mab-.
Dans le bus qui nous ramenait à la porte de Champerret, nous avons vu une dame, condamnée par sa bonne éducation, contrainte à supporter le monologue interminable et incroyablement chiant d’un vieil emmerdeur.
De la station Sèvres Babylone à la Place Pereire il n’a pas cessé un instant de parler.
Le fou-rire m’a saisi quand Heure-Bleue, avec l’indulgence que vous lui connaissez, a dit à voix assez haute « Mais il est soporifique ! Et on ne peut même pas dormir parce qu’il parle trop fort ! ».
Vous croyez qu’il aurait baissé le ton ou cessé ? Que nenni ! Jusqu’à la Place Pereire, il a persisté.
Mais je ne lui en veux pas, un fou-rire est toujours bon à prendre, fut-il déclenché par la dureté du sort…

 

vendredi, 12 avril 2013

Sommeil de plume, sommeil de plomb...

La note d’Emilia-Celina parlant je suppose, de sa belle-mère, me remet en mémoire les « troubles du sommeil » qui frappaient ma mère depuis la naissance de ma petite sœur, c'est-à-dire depuis 1952…
Depuis, ma mère avait « besoin de se reposer ».
Et s’y employait avec énergie.
Je ne m’étendrai pas sur les raisons profondes de la « fatigue » de ma mère, seulement sur les nombreux effets aussi pervers que désagréables de sa « fatigue » sur nous.
En écrivant cette introduction, je remercie les créateurs du Web. Ces gens, qui au départ ne souhaitaient pas vraiment voir leurs articles masqués en partie par des publicités vantant les qualités des pizzas, me permettent de faire de substantielles économies.
Au lieu d’aller claquer un blé monstre chez un type quasiment muet, qui ne s’animera que quand je lui dirai « combien vous dois-je ? ».
Un type qui, après m’avoir demandé ce que je fais, histoire de savoir combien je gagne, me dira, l’air inspiré « et si vous me parliez de votre mère ? »
Je vous remercie donc, lectrices chéries, de prêter un écran attentif à mes jérémiades.
Je sais qu’elles agacent Mab, qui déteste toute forme d’épanchement.
Surtout que c'est déjà un dévoilement indécent pour elle que dire qu'on est allé chercher le pain...
Mais c’est aussi pour ça que je le fais. Je me demande même si ce n'est pas surtout pour ça que je le fais.
C'est vrai quoi, écrire des trucs sans intérêt, si ça n’emmerde personne, offre encore moins d’intérêt.
Revenons donc aux périodes de veille plutôt étranges de la mère de votre Goût adoré.
Cette mauvaise habitude du repos maternel forcené n’a hélas pas pris fin avec l’envol hors de la maison de sa nombreuse progéniture. Des décennies durant, ma mère s’est reposée. Elle est même morte en se reposant. Elle est parvenue à atteindre son dernier repos en dormant ce qui est un quand même un fin éloge de la paresse.
Ou de la déprime…
J’ai comme cela des souvenirs pas si vieux où, en bon fils, je tentais de passer la voir l’après-midi. J’atteignais la porte de l’appartement qu’elle occupait dans le Marais –ce point a son importance- et sonnais.
Le Marais l’après-midi est un balagan effroyable, fait de bruits de camions, de voitures, de scooters et autres engins qui tous, pétaradaient à qui mieux mieux.
Donc, je sonnais, puis resonnais.
Je tambourinais à la porte pendant de longues minutes.
Je sortais mon portable de ma poche et l’appelais au téléphone.
Elle avait un vieux téléphone, un de ceux avec une sonnerie à réveiller tous les locataires du Père Lachaise.
Je n’avais pas le courage de retourner chez moi prendre le double de son trousseau de clefs, j’allais donc prendre un café, car ce n’était pas la première fois.
J’étais plus agacé et amusé qu’inquiet car ma mère ne dormait pas l’après-midi, elle tentait de « se reposer , car tu sais combien je suis fatiguée, je ne sais même pas si je serai encore là le mois prochain… »
Je revenais vers cinq heures de l’après-midi et sonnais.
Je l’entendais arriver, ouvrir la porte et la même scène se reproduisait.
Je genre de scène si régulière qu’elle me rassurait sur l’immuabilité de la marche du monde.
« Aaahhh Mon fils ! Tu es là ! Je n’ai pas réussi à fermer l’œil depuis… »
et selon l’humeur du moment, ça allait de l’après-midi à la semaine…
Et bien sûr, après un baiser sur chaque joue, histoire de finir de plomber l’ambiance « Tu sais, je ne vais plus tenir bien longtemps… », puis, après un silence, elle ajoutait, toujours aussi immuablement « Heure-Bleue va bien ? » et, soupirant douloureusement, « bon, enfin, tu sais ce que j’en pense… ».
Et vous voudriez que j’aille raconter ça à un psy alors que vous êtes là, tout ouïe, lectrices chéries ?