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lundi, 21 juillet 2014

Scène de ménage…

A la lumière des commentaires sur ma note d’hier, un petit quelque chose me turlupine…
Vous connaissez toutes, lectrices chéries, ces magazines genre « Oh ça ? Je l’ai lu chez le coiffeur ! » mais que personne n’a jamais acheté.
Il m’avait déjà frappé que Voici ou Gala, ces revues que personne n’achète, étaient néanmoins,  sous le regard jaloux de la presse écrite quotidienne, vendus à une moyenne de trois cent mille exemplaires chaque mois si l’on en croit l’OJD …
Un peu comme Arte qui, avec ses 2% d’audience, est prétendument regardée avec attention par plus de téléspectateurs que TF1, A2, ARD et ZDF réunies.
Or donc, lectrices chéries, il semble en aller de même avec une émission à sketches qui fait tordre le nez de tout intellectuel qui se respecte, que personne ne regarde jamais mais est vue par tous.
Et c’est là que la traîtrise me frappe en plein milieu de l’écran et en plein front.
D’aucunes sont allées jusqu’à prétendre que je leur rappelais un certain « Raymond ».
Comme si je pouvais m’appeler Raymond…
D’autant que, pour avoir vu ce zèbre sur mon écran, même si je dois admettre que pour son âge canonique il semble avoir gardé une vivacité d’esprit remarquable, un petit quelque chose me gêne chez cet homme : Sa moustache.
Cette espèce de petite brosse me rappelle malheureusement l’inspecteur Pinaud, dit « Pinuche », ce qui lui retire tout le charme qu’heureusement Heure-Bleue me prête…
Bon, pas tous les jours…
Et puis, lectrices chéries, ce qui suit va vous montrer que si je n’ai rien de commun avec Raymond, il y a tout de même une « Huguette » dans notre séjour.
Oui, hier soir Heure-Bleue a frappé ! Telle une Huguette en plus jeune.

Nous regardions les informations à la télévision en dînant.
Un moment, je ne sais plus quel sujet était abordé quand Heure-Bleue me dit :
- Mais c’est dingue ! Tu l’avais inventé, tout ça ! Il y a des années ! Le pire, c’est ton copain, il t’a piqué tes idées, il se les est appropriées, t’as été bête…
Elle a ajouté, après un silence :
- C’est pour ça que la dernière fois qu’on l’a vu, il était tout péteux ! Tu aurais dû te méfier !
- Bof... Que veux-tu, je n’ai pas été élevé comme ça.
- Tu as été naïf, Minou !
- Mais non, j’ai juste été confiant, c’était un ami…
Elle a commencé :
- Oui, mais quand même, Minou ! Dans « confiant » il y a…,
Là Heure-Bleue m’a jeté un regard dans lequel il y avait quelque chose entre la désolation, la gentillesse, l’affection et la pitié.
Puis elle a repris :
- Oui, n’oublie pas Minou, dans confiant, il y a « fiant »…

Ce fut l'occasion d'un grand fou-rire.
A tel point qu'il faillit nous empêcher d'apprécier les petites crèmes à la vanille que j'avais particulièrement réussies selon les dires de la femme de ma vie..

dimanche, 20 juillet 2014

Faut r’connaître, c’est du brutal…

Plongée dans une actualité animée ces temps-ci, Heure-Bleue se délasse.
Après avoir pesté contre la partialité de l’information qui traite de « la situation au Moyen-Orient » –l’information est partiale quand elle n’est pas de notre avis- Heure-Bleue, lance une dernière remarque à propos « des deux-cent-soixante-quinze Syriens tués » dont on ne dit presque rien alors qu’on s’étale complaisamment sur « les onze Palestiniens tués. »
Je me garde bien de dire un truc du genre « où allons nous si on fait de la discrimination entre les différents types d’Arabes… » et je l’écoute.
Pour se changer les idées, elle se promène sur les « informations » proposées par Yahoo.
Et tombe en arrêt devant la nouvelle du siècle, celle qui devrait supplanter toutes les autres nouvelles. C’est effectivement autrement important que les étripages habituels en Asie-Mineure ou le dégommage d’un avion de ligne par des toxicos de la castagne.
- Minou ! Tu sais quoi ?
- Non…
- Tu sais pourquoi Sophie Marceau a quitté Christophe Lambert ?
J’ai pensé un moment qu’à force de vivre avec un type affligé d’un strabisme marqué, elle en avait marre de rentrer dans les murs, mais non…
- Alors ?
- Eh bien, il semblerait que Christophe Lambert souffre d’une addiction à l’alcool. Et ça ne doit pas être facile à vivre tous les jours.
J’ai failli tomber de ma chaise. Heure-Bleue, que je ne pouvais soupçonner de ça était devenue en douce une adepte de la « political correctness » !
- Eh ben, ma Mine ! Tu causes comme ça maintenant ? « souffre d’une addiction à l’alcool » ? Hé bé…
- Ben oui.
- Je me serais plutôt attendu à « Elle le plaque parce qu’il est alcoolique. » C’est court, clair et concis.
Et là, Heure-Bleue m’assoit.
Elle paraphrase « Les Tontons Flingueurs » d’un superbe élan.
Accompagnant le verbe du geste auguste du semeur, sur le ton de Bernard Blier s’adressant à la fille du Mexicain elle me jette,:
- Addiction à l’alcool… Addiction à l’alcool… J’ai dit « addiction » comme j’aurais aussi bien pu dire « y pitanche… »

Je n'ai pas d'idée pour la note du jour ?
Il me suffit d'écouter la lumière de mes jours.
Que voulez-vous, lectrices chéries, Heure-Bleue est ma muse.
Elle est mon inépuisable source d'inspiration...

samedi, 19 juillet 2014

La dent et Eve...

Il y a toujours un moment, quand Heure-Bleue a mal, où vient la question idiote.
« Mais comment t’as fait Minou, quand t’avais ton cancer ? Quand je vois dans quel état je suis avec un abcès à une gencive… »
Elle en a de bonnes, la femme de ma vie…
Comme si on choisissait sa façon d’être face aux coups du sort ou aux emmerdements de la vie.
Surtout quand en plus on s’en fout un peu.
D’abord parce que j’étais tellement persuadé que c’était un crabe et qu’il se gobergeait comme un sagouin, qu’il s’empiffrait de mes éponges.
Ensuite parce que, mais bon, comme disait Kipling…
Ben oui, parce que là on est sûr qu’on est foutu, alors on essaie de ne pas trop emmerder son entourage. Ça s’arrête là.
Et quand on passe par des moments où des évènements nous rendent plus fragiles, eh bien on craque physiquement.
C’est mieux que craquer moralement, je dois dire…
Bref, Heure-Bleue a mal aux dents et pose des questions idiotes.
Elle qui a la dent dure ne les a pas si dures que ça, finalement...
Alors que le seul vrai truc vraiment grave, lectrices chéries, c’est quand même le rhume. Je le sais, il m'arrive d'en avoir. Et même de vous en avoir fait part.
Je remarque au passage que quand on a besoin d'être plaint de tout le cœur de toutes ses lectrices chéries, hein... Bon...
Pour en revenir à la rage de dents de la lumière de mes jours, on a un dentiste qui ne risque pas le « burn out ».
D’habitude, il se contente de n’être pas souvent ouvert alors que là il est juste franchement fermé pour six semaines…
Si je m’écoutais, je prendrais rendez-vous avec lui pour la rentrée et j’arriverais avec une heure d’avance.
Et je le regarderais. Je suis sûr qu’il serait complètement paniqué. Il serait comme Gaston Lagaffe.
Oui, lectrices chéries, j’ai des références littéraires, moi…
Ces albums où notre gaffeur se fourre dans des situations impossibles avec le chat, la mouette, le poisson rouge et la souris –Cheese-.
Je le vois bien, le dentiste, ne sachant de quel côté tourner les yeux.
Se disant « si je ne retourne pas dans le cabinet, la patiente va poser son sac à main sur la desserte, elle va y laisser plein de microbes, j’en suis sûr ! »
Puis, l’instant d’après « mais si j’y retourne et que je le laisse seul dans la salle d’attente, ce salaud va faire comme son fils ! Il va me foutre le bordel dans mes revues ! »
Rien qu’à l’idée de le plonger dans cet abîme de sombres réflexions, je suis ravi.
J’espère que mon idée va rendre à Heure-Bleue un semblant de sourire.
Elle aime bien aussi que soient satisfaites de temps à autre ses pulsions sadiques.
Et j’aime autant que ce ne soit pas sur moi…

vendredi, 18 juillet 2014

L’aurore aux doigts de rosse…

Une main me secoue.
- Minou ? Je peux te réveiller ? 
- Tu m’as réveillé…
Elle est comme ça, Heure-Bleue. Elle vous secoue en plein sommeil pour vous demander « Je peux te réveiller ? »
Qu’elle soit soudain saisie et elle-même réveillée par une angoisse quelconque alors qu’avec moi à son côté, même un missile ne pourrait l’atteindre, elle me sort du sommeil.
Bon, si je suis enrhumé, je suis moins efficace…
Qu’elle soit, comme ce fut le cas cette nuit, atteinte d’une rage de dents, elle m'extirpe brutalement des bras de mon pote Morphée.
Bref, Heure-Bleue me réveille. Et de préférence la nuit. Et plus je dors profondément, plus elle me réveille avec énergie.
Heure-Bleue me réveille donc, la chambre est déjà éclairée, Heure-Bleue me renseigne.
- J’ai un abcès, Minou ! Tu ne veux pas regarder ?
J’allume la lumière de mon côté, mets mes lunette et regarde la mâchoire de la lumière de mes jours.
- Minou, j’ai mal…
- C’est normal, mon ange, tu as un abcès au collet de ta canine gauche. En bas.
Heure-Bleue se lève en disant :
- Je vais prendre un Dolimachin.
- Tu as les antibiotiques adéquats, prends en un maintenant, ce sera plus efficace.
Là commence une danse que je connais depuis des années. Heure-Bleue ne veut ni être malade ni avoir mal.
Je comprends ça très bien.
Seulement, j’aimerais tant que, quand il lui arrive d’être malade ou d’avoir mal, elle veuille bien faire quelque chose d’efficace pour que tout rentre dans l’ordre.
Hélas, trois fois hélas, Heure-Bleue, vous le savez déjà, lectrices chéries, des médocs elle évite les effets curatifs pour n’expérimenter que les effets indésirables…
Heure-Bleue ne veut ni être malade ni avoir mal ni faire quoi que ce soit pour que cesse la douleur ou la maladie.
Elle vit dans un état qui va de la crainte à la panique de réveiller une allergie jusqu'ici endormie.
Je la connais, si vous écrivez « Pénicilline » sur une boîte de M&M’s, elle étouffe d’un œdème de Quincke la première dragée à peine avalée…
Oui, elle est comme ça la femme de ma vie.
- Non Minou, je ne veux pas prendre d’antibiotiques la nuit, j’ai peur.
Je soupire… Que voulez vous que je fasse d’autre ?
Je sais que le matin, avec son petit déjeuner, je réussirai à lui faire avaler le premier cachet de la série d’antibiotiques qui vont bien.
Et à partir de ce moment, une bonne idée de l’enfer se fera jour.
Dès le second cachet, Heure-Bleue n’aura plus mal et chaque minute elle me demandera.
- C’est normal Minou ? J’ai le cœur qui bat…
- Ça vaut mieux, effectivement…
- Oui mais pas comme d’habitude. Je me demande si je ne commence pas à avoir mal à l’estomac…
- Mais non, déjà tu as moins mal aux dents, c’est déjà ça.
- Oui mais, je vais peut-être faire une allergie. Tu restes à côté de moi, hein, Minou ?
- Mais non, tu ne vas pas faire une allergie.
- Ça commence pas forcément à la première fois…
- Ce n’est pas la première fois que tu prends de la spiramycine.
- Oui mais quand même !
- Tu serais morte depuis longtemps d’un choc anaphylactique...
Je sais que d’ici ce soir, demain matin au plus tard, la femme de ma vie n’aura plus mal aux dents et j’espère que ça tiendra jusqu’à la mi-août parce qu’il y a pire que lui faire prendre un médicament : Lui faire voir un dentiste inconnu.

jeudi, 17 juillet 2014

Le rot marin...

Hier soir, comme tous les soirs, j’ai préparé le dîner. Dîner dit « plat unique ».
Heure-Bleue et moi, d’accord sur le menu, avons acheté de quoi faire la salade dite « salade paysanne à la bretonne » mise en image par une blogueuse.
Ne me demandez pas qui, lectrices chéries, je n’en ai pas la moindre idée.
L’ardente houri qui partage ma vie m’a seulement montré son écran, la voix cassée d’envie et les yeux aussi verts que fumants de gourmandise.
Mais que diable nous raconte-t-il ? Qu’avons-nous à cirer de ses histoires de dîner et de salade.
Ça y est ! Camarade Le-Goût est devenu fou !
Que nenni mes chéries, que nenni !
Il y eut hier soir une grande première dans notre salle de séjour !
Heure-Bleue, la fourchette méfiante, piqua d’icelle un petit morceau de pâté.
Elle le considéra d’abord avec la méfiance et la timidité de toutes les premières fois :
- C’est la première fois que…
Je m’apprêtai à sortir une gauloiserie quand elle termina :
- Je mange du pâté Hénaff.
- C’est vrai ? Tu n’avais jamais mangé ça ?
- Non, une fois j’ai mangé du « corned beef », c’était pas bon, mais ça, jamais.
- Et alors ?
- C’est bon ! Mais un peu trop salé, moi, à leur place…
La je l’ai arrêtée sur le champ.
- Ah non ma Mine ! Que je te dise ! Il y a des dogmes qu’on ne peut remettre en question !
- … ?
- Oui ! Le pâté Hénaff, dit « Le régal du marin », c’est comme le catholicisme ou l’islam, on ne peut rien modifier ! On ne touche pas à la recette du pâté Hénaff !
- Oh ! Mais c’est bon quand même.
Là, je dois avouer que c’est avec un sanglot d’émotion dans la voix que j’ai failli ajouter :
- Je me demande si le dicton « les pommes de terre pour les cochons, les épluchures pour les Bretons »  n’est pas la réalité cachée  qui donne son goût au pâté Hénaff…
Que les Bretons me pardonnent, j’ai entendu maintes fois dans mon enfance cet aphorisme aussi stupide que « Parigots tête de veau ! Parisiens têtes de chien ! » qui m’a fait échanger quelques horions vers la même époque.
Heure-Bleue, donc, mon Heure-Bleue perso –pourvu qu’elle ne me lise pas !- s’est honteusement gobergée de cette salade.
À tel point que j’ai tenté de la freiner de façon assez malhonnête.
Ce fut hélas inefficace car elle croyait autant en un dieu quelconque que dans la sincérité d’un homme politique.
J’ai tout de même essayé :
- Tu sais que le pâté Hénaff, c’est pas casher du tout ? Mais alors pas du tout ?
Éblouissante dans son rôle de théologienne improvisée, Heure-Bleue m’asséna :
- Ça devrait !
Je n’ai pu qu’acquiescer, persuadé que je fus sur l’instant que ça diminuerait l’antisémitisme dans de notables proportions.
J’en suis même sûr, mon expérience de certains mets ashkénazim, dont la lumière de mes jours se délecte, m’ayant souvent amené à penser que là était la vraie raison des pogroms…