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mercredi, 16 juillet 2014

Les textes de l’oie…

J’ai fait un rêve, cette nuit.
Un rêve étrange et pénétrant.
Mais non, pas ça. J’ai assez d’ennuis comme ça. J’ai rêvé que je commençais à écrire un roman. Je n’avais pas fini le premier chapitre qu’Heure-Bleue commençait à me chercher des histoires sur ce que j’avais écrit. Pourtant ça se présentait bien. Et puis le soleil est apparu et m’a tiré des bras de Morphée.
Mon roman est sorti de mon esprit, remplacé par la préparation des petits déjeuners, la mise en marche des PC de la maison et l’écoute des informations.
Informations du matin, c’est comme les araignées du matin : Chagrin.
Tout ceci fait, la vaisselle essuyée, un chapitre de mon bouquin lu en prenant mon café, j’ai vu apparaître la matutinale vision d’Heure-Bleue (presque) nue et « belle, sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil ». Pas vraiment arrachée mais suffisamment réveillée pour dire « Minou ? Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure là ? »
J’ai donc apporté le petit déjeuner à la lumière de mes jours.
Et ai voulu faire un tour sur vos blogs, lectrices chéries.
J’ai été arrêté en plein vol par une envie de rire irrépressible.
La photo ci-dessous vous montre pourquoi.

 


FR_helen4wochen.jpg

Une « journaliste » a testé « pour nous » la « super cure venue d’Amérique » combinée avec un « nettoyeur de colon » (sic) – elle devrait vendre ça aux colonisés, ça leur ferait plaisir-  pour que nous puissions « vérifier par nous-mêmes de quoi il s’agissait ».
Je passe sur le côté fantaisiste de l’écriture, qui est en soi une bonne raison de se faire planter au bac, pour m’intéresser à la photo car un détail m’a sauté immédiatement aux yeux.
Mais oui, lectrices chéries, vous savez bien que dès qu’on me montre des photos de femmes en tenue légère, les détails incongrus me sautent aux yeux comme un pavé dans la gu… d’un flic.
Et que vois-je ?
A ma gauche, la censément « journaliste ». Une quarantaine d’années, assez replète, après une semaine de « régime ».
A ma droite, une jeune femme de moins de trente ans prétendument celle de gauche mais trois semaines plus tard.
Hélas, trois fois hélas, un autre détail fout par terre cette brillante démonstration.
Non seulement cette « super cure venue d’Amérique » vous fait gagner une bonne quinzaine d’années en trois semaines mais si vous y regardez de près, non contente de vous « nettoyer le colon », la « cure » vous fait pousser les cheveux de dix centimètres dans le même temps.
C’est quand même autrement efficace que le centimètre mensuel accordé par la nature…
Ne me dites pas, lectrices chéries, qu’il peut se trouver des filles assez cruches pour plonger dans un truc qui vous fait perdre plus facilement mille €uros que dix kilos !
Même « Nan mais allo quoi » n’est pas assez bête pour ça…

mardi, 15 juillet 2014

J’ai des origines en glaise.

Comme Adam, en somme…
Par ce matin exceptionnellement ensoleillé, je regardais la biographie de feue Nadine Gordimer sur Wikipedia.
Je cherchais quel livre d’elle nous avions lu, Heure-Bleue et moi.
Je pense que c’est « Un caprice de la nature »
Ça m’a dit quelque chose, c’était l’époque où nous étions jeunes. Enfin plus qu’aujourd’hui. Nous étions encore animés par l’ardeur révolutionnaire et l’engagement d’une Sud-Africaine blanche et blonde contre l’apartheid nous avait séduits.
C’était l’époque où le passage par un « endroit calme et arboré » ne nous avait pas encore amenés à regarder avec intérêt cette idée d’apartheid que nous avons un instant envisagée avec sérieux dans certains coins du XXème.
Oui, il y a des moments comme ça où on se sent devenir fasciste sous la pression des évènements…
Heureusement, ça ne dure pas et à part la tentation de raser certaines cités de la périphérie en oubliant d’avertir leurs occupants, ça n’alla pas plus loin.
Évidemment, leurs provocations incessantes et leur manque criant d’éducation nous avaient conduits à nous moquer de ces petits couillons dotés difficilement de quatorze mots de vocabulaire dont huit sont des insultes.
Cette Nadine Gordimer donc, était intéressante.
C’est là que je me suis aperçu que l’injustice était criante et répandue dans le monde.
Même dans les sphères où on ne s’attendrait pas à la trouver.
La lecture de cette biographie me mena à la fin vers quelques citations de la dame.
Une d’entre elles me convainquit justement de l’injustice ambiante dont je vous entretenait il y a à peine deux phrases, lectrices chéries.
J’y lis
« Chacun naît seul et meurt seul quelles que soient la nature et l'intensité des relations qu'il tisse avec les autres, conjoint, enfants, amis »
Et c’est justement ce qui m’amène a me demander pourquoi votre serviteur, qui s’est aperçu de cette douloureuse réalité il y a bien longtemps et vous en a fait part dans au moins une note, n'est pas au moins aussi célèbre que Nadine -tu permets que je t'appelle Nadine, Nadine ? 
Franchement, lectrices chéries, ne méritais-je pas autant de me voir décerner
moi aussi le prix Nobel de littérature ?
Ah la la, ces blondes Sud-Africaines ! Elles ont sans doute un sens de la communication qui me fait cruellement défaut…

lundi, 14 juillet 2014

Aba, aba, lama sabactani ?

Quand je pense qu’on m’a saoulé avec les dix commandements.
Quand on m’a parlé de ces commandements, ça m'a coûté cher mais j’ai bien fait de me méfier.
On m’a demandé de croire en un dieu que personne n’a jamais vu. On en a juste entendu parler par des gens qui en avaient juste entendu parler, un peu comme l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.
Après on m’a dit « Tu ne jugeras point ». Ceux qui m’ont demandé ça n’ont eu de cesse de me juger dans mes moindres actions. S’ils avaient su ce que je pensais…
Puis on m’a dit « Tu ne tueras point ». Même la loi qui l’interdit expressément est régulièrement bafouée. Souvent même par ceux qui la disent.
On en arrive enfin, après un tas de billevesées du même genre, d’excellents conseils piétinés par ceux qui les donnent, au fameux « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Ce comminatoire et délicieux conseil, qui remplit si bien les plumards et si mal son rôle, est certainement le moins suivi de la liste.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Bon, à la condition tout de même qu’il soit exactement comme toi-même quand même.
S’il est juif, communiste, arabe, tout ça, ou pire encore, Noir, là c’est pas pareil du tout.
Quelqu’un comme ça c’est pas mon prochain.
C’est l’autre.
Que dis-je, c’est l’Autre !
Autant dire une m…
Du coup, sur le chemin de la manif censée protester contre les missiles qui tuent des petits Palestiniens, si on croise une synagogue, hein…
Après tout, ces fausses églises que c’est même pas des vraies mosquées sont quand même pleines de juifs.
Et esquinter un juif n’a jamais été un péché, c’est bien connu.
Même à Paris. Ça s’est fait si souvent, c’est carrément un must, comme baffer un bougnoule au retour d’une manif contre l’avortement ou savater un homo un soir de picole…
Après tout, c’est même pas des chrétiens.
image81.jpg
C’est sûrement pour ça que ce type en keffieh manifeste vers la synagogue de la Roquette.
Il a peut-être cru qu’elle s’appelait comme ça justement à cause de ce qui se passe à Gaza…
Mais depuis quand, le conflit Israélo-palestinien couche-t-il en France ?
Je n'ai pas souvenir d'avoir vu des Américains attaquer un restaurant vietnamien à Paris  avec des cocktails Molotov...
 

samedi, 12 juillet 2014

Belzébuth…

Parfois, le passage devant mon écran d’une de ces petites mouches communes dans les coins où il y a des arbres, me distrait un instant.
La mémoire étant un instrument au fonctionnement surprenant, celle qui vient de passer me rappelle le souvenir d’une chamaillerie, une des très nombreuses chamailleries, entre Heure-Bleue et ma mère, un jour où nous étions chez elle.
Ma mère était alors assise à sa table, suivant de la tête et de l’œil une mouche dont le zonzonnement l’agaçait prodigieusement.
Heure-Bleue, arrivant de la cuisine et s’asseyant à la table.
Le Goût, déjà assis et se demandant laquelle des deux entamerait les hostilités.
Étonnamment, les choses s’étaient plutôt bien passées jusqu’à présent.
Ma mère était même allée jusqu’à poser une question à la lumière de mes jours en l’appelant « Bio » car elle lui trouvait une ressemblance avec la fille de la publicité Danone.
Une châtain clair, frisée, claire d’yeux et de peau et, pour ce que je me rappelle, assez mignonne, sinon vous pensez bien, lectrices chéries, que je ne m'en serais pas souvenu.
C’est dire…
Ça n’allait pas durer, j’en étais sûr.
Et cette mouche a failli, comme l’assassinat de Sarajevo,  causer une guerre mondiale…
Soudainement, ma mère explosa.
- Ouuuummmhhh ! Cette mouche ! Encore elle !
Une mouche avait eu l'outrecuidance de goûter la confiture que ma mère avait étalée sur le beurre qui couvrait déjà sa biscotte.
Ma mère aimait beaucoup le beurre, la confiture, les trucs sucrés gras.
Ma mère s'est d'ailleurs suicidée au riz au lait...
Dans un grand élan, elle rata magistralement la mouche d’un coup de torchon qui aurait surtout pu emmener la moitié de l'en cas qui traînait sur la table…
- Mais, mamie, ce n’est pas la même mouche, enfin !
- Voyons ma fille ! Je sais ce que je dis quand même !
- Attendez, mamie, ça fait deux jours que je vous entends pester après une mouche alors qu’il y en a plein !
- C’est celle-là je te dis !
- Allons, qu’est-ce qui vous permet de dire ça ?
- Mais enfin, ma fille ! Allons ! Je la vois engraisser !
Heure-Bleue n’aurait jamais dû entamer une polémique sur l’identité des mouches avec ma mère…

vendredi, 11 juillet 2014

Histoire de science faction…

Hélas, lectrices chéries, vous devrez encore me supporter quelque temps…
C’est du moins ce que laisse supposer le compte-rendu du radiologue.
Ce personnage est, comme mon épouse préférée et unique, quelqu’un que j’aime et  déteste. C’est sans doute dû aux deux points communs qu’il partage avec la lumière de mes jours.
Comme elle, il me dit chaque fois que je le vois quelque chose d'agréable et il a des rapports désastreux avec la ponctualité.
J’ai dû attendre près de quatre heures les résultats de ce « scan ».
Je me suis inquiété un moment, non pour moi mais pour Manou et Heure-Bleue.
L’angoisse semble un état inné chez elles.
Manou fume et a passé beaucoup de temps dans la rue.
Heure-Bleue a trop chaud. Plus que d’habitude. Du coup elle transpire, boit de l’eau, retranspire et passe beaucoup de temps à dire « Je suis sûre que je pue ! Est-ce que je pue, Minou ? »
Mes objurgations n’y changent rien.
Elle ajoute « Évidemment, toi tu ne sens rien… Toi non plus Manou, vous deux vous ne sentez rien… »
Manou tente « on a la peau mate, nous, ça doit être pour ça… C’est une question de peau… »
Erreur ! Du coup Heure-Bleue commence a dire que Merveille, l’Ours et elle puent, qu’ils ont la peau claire et que…
Mais bon, ça lui change les idées…
J’ai lu Libé in extenso.
J’ai fini mon bouquin.
Et j’ai attendu.
Attendu.
Attendu…
Heure –Bleue m’a enjoint de boire des millions de litres d’eau sous le prétexte que « tu n’as qu’un rein, il faut que tu élimines l’iode, tu sais que ce n’est pas bon pour les reins. » Etc.
On a fini par appeler «  Monsieur Le Gooooût ?  
Je me suis donc précipité.
D’abord sur le second chapitre du compte-rendu dès son impression.
Celui qui donne le détail de mon état abdominal, ceci afin d’être sûr de pouvoir me délecter de mon second péché mignon.
Oui, après, bien après, les rousses, il y a les « single malts » nord-écossais.
Je lis avec délectation que
« Le foie est de taille, de morphologie normales et de densité homogène sans dilatation des voies biliaires intra ou extra hépatiques. 
Absence d’anomalie de l’aorte, de la veine cave inférieure et des axes vasculaires digestifs et rénaux. »

Youpeee!!! Mes deux babies hebdomadaires sont sauvés et je vais pouvoir me jeter sur le « jamòn de Jabugo » !
Le reste est ennuyeusement standard. Il n’y a que l’état désastreux d’éponges mitées par la clope qui, au moins, n’a pas bougé depuis 2010.
Cet épanchement, qui n’a rien de synovial, terminé, sauf si vous voulez des détails sur mon pancréas, vous pouvez être rassurées lectrices chéries.
Heure-Bleue me dit « en plus tu as des analyses de bébé ! », soulagée elle aussi.
Mon tempérament méfiant me pousse à me demander si ce n’est pas, plutôt que ma santé, la crainte de devoir préparer elle-même son petit déjeuner ou pire, changer toute seule l’enveloppe de couette.
Cette dernière épreuve restant pour moi un enchantement. Une fois l’an environ, je lui demande de le faire sous un prétexte fumeux et j’admire la lutte enflammée de la lumière de mes jours contre le monstre de tissu rétif. Comme je ne vais plus au cirque depuis longtemps, j’apprécie un spectacle comme celui-là à sa juste valeur.
Dernier détail qui a son importance, lectrices chéries : Mon cœur est resté, tel celui que j’avais il y a cinquante ans, dans son état initial d’artichaut.