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lundi, 15 octobre 2018

Le pote au feu...

Quand je vous disais que la vie est une farce…
Avant même la date officielle de l’été je suis allé brûler ma cousine.
Ça nous beaucoup attristés parce que nous avions beaucoup de ces atomes qu’on dit crochus.
Puis, l’été avançant tranquillement, c’est Mab qui a tiré sa révérence.
Nous en avons été peinés car elle était quand même une amie qui, de surcroît appréciait les titres de mes notes.
Bon, ça m’a forcé à me creuser la cervelle pour lui en servir un le plus régulièrement possible.
L’été est fini, du moins sur le calendrier.
Heure-Bleue et moi pensions que le dernier de l’année à aller voir si dans « La Grande Prairie » l’herbe est plus verte serait Aznavour.
Seulement voilà, il n’en est pas allé ainsi.
Du coup, la lumière de mes jours et moi avons fait l’école buissonnière au lieu de rendre à Lakevio ce qui appartient à César, non à Jack Klay.
Vous savez qu’Heure-Bleue a eu la chance insigne de croiser votre serviteur il y a quarante-sept ans.
J’avais vingt-deux ans. Heure-Bleue, je ne sais pas…
Elle avait dix-neuf ans quand elle a croisé un gamin de vingt ans.
Elle, c’est la petite sœur d’Heure-Bleue.
Elle a passé quarante-cinq ans avec le gamin.
Ce ne fut pas rose tous les jours.
Ils ne passeront pas la quarante-sixième année ensemble.
Il est parti faire du vélo.
Il était en retard pour déjeuner.
Elle a appelé son portable.
C’est la maréchaussée qui a répondu.
Il avait soixante-cinq ans et était en pleine forme.
La petite sœur d’Heure-Bleue pleure.
Heure-Bleue aussi.
Moi, je me retiens...
Son mari sera incinéré…

dimanche, 14 octobre 2018

Les calottes sont cuites…

Oui, je sais Mab, j’ai honte…

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La note d’Adrienne ce matin m’a rappelé toutes les maltraitances dont mes parents se sont rendu coupables vis-à-vis de mes sœurs et moi.
Alors que nous nous serions avachis avec délices, elles et moi, le nez dans notre soupe, le dos rond et les jambes étalées sous la table, nous avons eu droit, pendant des années à une litanie quasi permanente.
«  Si tu ne te tiens pas mieux, tu va prendre une calotte ! »
« Tiens-toi droit ! On dirait que tu portes la misère du monde ! »
«  Dis donc, ma fille ! Tu es en sabots ? »
«  Dis-moi, mon garçon, tu es enrôlé dans un régiment de grenadiers ? »
«  Mais qu’est-ce que c’est que cette façon de se tenir ? On réussit à être couché debout maintenant ? »
«  Redresse-toi ! »
«  Quand je te regarde j’ai l’impression que tu portes un carton ! »
«  Tu n’as pas appris à marcher avec des ours, que je sache ! »
Bref, la vie de famille fut une géhenne infernale dont le but avoué était de faire de nous des gens dont on pouvait dire « au moins ils ne sont pas avachis ».
Il semblerait tout de même que ça ait porté quelques fruits.
Ma petite sœur, celle qui s’est fait étriper le palpitant pour cause de trop de gâteaux et de frites, malgré un poids exagéré, se déplace avec une certaine grâce.
Ma sœur cadette, que je ne vois que dans de rares occasions, semble avoir gardé les épaules en arrière et se tient droite. C’est du moins ce que j’ai remarqué la dernière fois que je l’ai vue.
Ma grande sœur avait quant à elle tout intérêt à se tenir droite.
Elle est d’une taille si modeste, une lilliputienne telle qu’une de ses amies disait d’elle « quand elle pète debout, ça fait de la poussière. »
Eh bien, d’aussi loin que je me rappelle, elle s’est toujours redressée de façon à ne pas perdre un pouce de sa courte taille.
Pour ma part, malgré l’âge canonique que j’ai atteint aujourd’hui, je semble avoir échappé à des choses comme les maux de pieds et de dos.
Imaginer va jusqu’à dire que quand je marche dans la rue, je me tiens si droit que j’ai l’air de « toiser le monde ».
J’en retire l’idée que ce n’est donc pas –seulement- pour nous pourrir la vie que nous avons eu droit à ces objurgations du moment où nous avons su marcher jusqu’à celui où nous avons commencé à nous intéresser à d’autres personnes que celles de la maison.

samedi, 13 octobre 2018

Air de rien

L’air est un mélange de gaz censément constitué de 78% d’azote, 21% d’oxygène et 1% de « gaz rares ».
Hélas, nous sommes allés voir l’exposition Mucha au musée du Luxembourg.
Pourquoi « hélas » vous dites vous lectrices chéries ?
Eh bien ce n’est pas à cause de Mucha car l’exposition, quoique restreinte, était intéressante.
Non, c’est simplement que la composition de l’air est sensiblement modifiée par la foule qui se presse dans les expositions.
Le problème récurrent des expositions est trop souvent l’exiguïté des salles où sont exposées les œuvres.
Le résultat ?
Adieu les 21% d’oxygène.
Cette proportion, déjà rarement atteinte à Paris, est sévèrement dégradée dans ces petites salles où la foule se presse.
Nous tous, dans ces pièces, respirons et soupirons.
Parfois hélas d’autres organes que ceux dévolus à la respiration y concourent.
Nous sommes sortis enchantés par les affiches de Mucha.
Surtout moi dont le goût pour le chocolat est bien connu.

chocolat-masson-1897.jpg

Beaucoup aussi pour les femmes à la carnation pâle, aux yeux et aux cheveux clairs qu’il semblait lui aussi beaucoup apprécier..
Cela dit, je dois convenir qu’il a fait de Sarah Bernhardt, qui était déjà une très jolie femme et de grand talent, une femme d’une grande beauté, voire tout à fait éblouissante.
Nous avons fait un tour dans le quartier.
Heure-Bleue et moi avons convenu deux choses, ce qui est beaucoup quand on nous connaît.
La première est que nous n’allons pas dans la même direction quand je dis « à gauche ».
La seconde, elle en passant devant « La Rhumerie » et moi devant le « restau U » de la rue Mabillon, est qu’il est plus difficile de retirer dix ans d’un genou que cinquante ans d’une cervelle…
Mais nous avons quand même remarqué quelques appartements à louer dans le quartier.
Hélas une fois de plus, nous les avons pressentis hors de nos moyens.
Sinon, nous étions de nouveau prêts à déménager…

vendredi, 12 octobre 2018

La France vous présente ses meilleurs vieux…

Excuse moi, Mab, ne dis rien j’ai honte…
Je trouve étrange et même choquante la façon de penser de nos gouvernants.
C’est même à mon sens ce qui donne raison à ceux qui parlent de « gouvernement des riches ».
C’est un euphémisme, plus exactement une tromperie car le nom normal de « gouvernement des riches » est « ploutocratie ».
Pourquoi je vous parle de ça, lectrices chéries ?
Parce qu’hier, l’invité de la radio de la cuisine était Monsieur Jean-Paul Delevoye, ancien « médiateur de la République » nommé haut commissaire à la réforme des retraites.
Cet homme, dont le discours est sensé me semble honnête et pondéré.
Toutefois, un point de son argumentation le replace immédiatement dans le mode de pensée gouvernemental.
Le mode de pensée qui veut que « ceux qui ne sont rien » devraient « arrêter de se plaindre » et « qui feraient mieux de travailler au lieu de foutre le bordel » alors qu’il y a des « premiers de cordée » qui font avancer « la startup nation ».
Il était question du montant de l’aide dite « ASPA », cette « Allocation de solidarité aux personnes âgées » est versée aux personnes dont la vie active a été mouvementée et les cotisations pleines de trous.
Compte tenu du fait que cette allocation concerne moins de soixante-dix mille personnes, l’argumentation opposée par le commissaire m’a laissé pantois.
Au début, la remarque m’a semblée raisonnable, frappée au coin du bon sens.
« Le montant de cette aide est délicat à déterminer. »
Il a poursuivi « Vous comprenez, il importe que ce montant  soit inférieur à la retraite d’un salarié au petit salaire. »
Et tout serait passé aisément si, pour assurer la position, le commissaire n’avait asséné «  il faut éviter que quelqu’un ayant travaillé au noir et n’ayant jamais cotisé ni payé d’impôts  ne touche autant que quelqu’un qui a été peu payé. »
Je suis resté pantois.
Non que l’idée que quelqu’un qui a travaillé au noir toute sa vie et n’a jamais ni cotisé ni payé d’impôts touche une retraite me plaise mais la loi est là pour éviter ça.
Non, ce qui m’a choqué, c’est que je me suis rappelé qu’il y a peu, on a trouvé des milliards à donner à des gens qui n’en ont pas besoin en espérant qu’ils vont donner du travail aux autres.
On leur a donné « un pognon de dingue » en échange de rien et sans contrôle alors que l’idée de donner une misère à quelques dizaines de milliers de personnes dans la dèche leur semble immoral.
C’est là que je me suis rappelé qu’il y a des flics par dizaines de milliers pour surveiller les salariés alors qu’on se satisfait de  quelques centaines d’inspecteurs du travail pour surveiller les plus lotis.
Il est vrai qu’il y a 14% de gens en dessous du seuil de pauvreté alors que seuls 1% des gens ont vu leurs revenus augmenter sensiblement.
Alors vous comprenez bien que donner plus de  833 € à 70.000 personnes sans ressources est absolument  scandaleux…
Surtout si on compare les sept-cents millions annuels que ça représente au cinq ou six milliards offerts à ceux qui sont obligés d’hésiter entre le foie gras et le homard.


jeudi, 11 octobre 2018

Usagé de la RATP.

Ouais, je sais, j’ai honte.
Hier, nous sommes allés traîner.

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Ouaip, c'est comme ça vers chez nous. On voit ça.
Un beau cimetière comme ça, ça donne pas envie de mourir ?
Nous avions prévu de traîner en bus jusqu’au Petit Palais, histoire de voir les peintures de Jakuchu.
Hélas, trois fois hélas ! Les embouteillages étaient tels que nous dûmes traîner à pied.
Nous sommes allés, flânant jusqu’à Villiers.
En passant rue des Batignolles, Heure-Bleue m’a demandé quand Liv Fourmi repasserait à Paris car c’était très chouette de l’avoir à la maison.
Nous avons descendu la rue de Lévis pour aller au café où nous nous arrêtons quand nous passons par là.
Comme toujours, la lumière de mes jours a bu un « déca » et moi un diabolo-fraise.
Avec cette limonade importée d’Angleterre, limonade inconnue de Tornade car à Londres, on lui sert de la limonade importée d’Italie.
Je suppose qu’il faut aller en province ou sur la 5ème Avenue à New-York pour boire de la limonade française…
Nous sommes revenus tranquillement à pied en faisant quelques courses.
Elle a acheté un truc étrange pour son hors-d’œuvre.
Ça ressemblait à du raifort émincé avec une purée de je ne sais quoi dans le fond.
Nous nous sommes arrêtés à la boulangerie.
La lumière de mes jours a demandé une crêpe comme dessert.
Je l’ai prévenue « il n’y a plus de rhum pour la parfumer avant de la réchauffer… »
Elle a répondu « il doit en rester un peu. »
C’est là que je me suis aperçu que contrairement à une idée répandue par les hommes, les femmes ne changent pas.
Elle a attendu que nous soyons sur le trottoir plein de gens pour me regarder et dire à voix haute « Tu me mettras tout,  jusqu’à la dernière goutte, hein Minou… »
Puis elle m’a dit « Tu as encore pensé à quoi ? Pfff… »
J’ai juste haussé les épaules.
Quand nous sommes rentrés à la maison, elle m’a fait goûter son hors d’œuvre.
Encore un truc d’ashkénaze, un machin de juif d’Europe de l’Est.
C’est immonde et elle adore ça.
Tu me sers un truc comme ça, je tue dix Russes.
Et à mains nues encore !