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mercredi, 10 octobre 2018

Et vlan ! Casse-moi l’éponge !

De rien…
- Mais non papa, arrête, t’as la crève c’est tout !
- Je suis foutu, je te dis !
- Bon, va voir Mathias !
Ça a commencé comme ça.
Depuis le temps que je l’entends tousser…
Il fumait, bien sûr mais surtout il avait manipulé des produits nocifs avant 1957, l’année où il avait racheté la « DS-19 » du cousin François.
Je crois bien que je l’ai entendu tousser pendant une trentaine d’années, de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir à mon voyage à Hong-Kong en 1988.
Ça fait long.
Mon père devait être « épuisé des entrecôtes »…
Les années ont passé.
Il a passé les siennes à fumer et à tousser.
Puis c’est arrivé un matin d’avril.
Non, pas « un beau cavalier pâle, un pauvre fou muet s’assit à vos genoux ».
Non, un truc pas prévu.
Il a craché dans son mouchoir, un « mouchoir en fil » comme disait ma mère.
Et là… Panique !
Ma mère m’a appelé, je suis allé le voir.
Il m’a montré, comme si j’étais expert en glaviot.
J’ai néanmoins repéré ce qui le tracassait lui et m’a fichu la trouille à moi.
Je lui ai dit « tu t’es écorché à force de tousser, alors arrête, c’est pas comme si t’avais un cancer ».
Alors que je savais bien que c’était sérieux.
Je l’ai envoyé chez le médecin.
Armé d’une recommandation d’icelui je l’ai accompagné à l’hôpital.
On lui a recommandé d’arrêter de fumer, on l’a gardé quelques heures, le temps de faire quelques examens puis je l’ai ramené à la maison.
Il est revenu se faire engueuler par ma mère chaque fois qu’il allumait une cigarette.
C’est à dire qu’il s’est fait engueuler vingt fois par jour…
Je suis retourné au boulot et ai été envoyé à Hong-Kong dans la foulée.
À peine revenu, le patron du service de pneumologie de l’hôpital m’a appelé au bureau.
Pour une fois j’étais à ma place…
Il m’a dit « j’ai fait faire quelques analyses sur la ponction faite à votre père… »
- Et ?
- Eh bien il est atteint d’un cancer, un vieux cancer…
- Lequel ?
- Un mésothéliome.
- Qu’est-ce c’est ? Pas un cancer du poumon, je le sais.
- Non, c’est un cancer de la plèvre, c’est la signature de l’amiante.
- Et ?
- Il n’y a rien, une tentative a été faite à Nice, un échec.
- Et ?
- Eh bien, il ne sait pas, il pourrait aller en vacances, ça le reposerait et il penserait à autre chose.
C’était la fin du mois de mai.
Une pompe a fini par l’aider à respirer.
J’ai passé trois de ses dernières nuits avec lui.
On dort mal à l’hôpital.
Mais à l’époque on ne facturait pas le lit d’un proche et on m’a même donné un petit déjeuner et quelques paroles de consolation…

mardi, 09 octobre 2018

Le plus bio du quartier.

Dites-moi, lectrices chéries, psys gratos chéries.
Vous ai-je déjà parlé de ma mère ?
La note qu’Adrienne a écrite ce matin, surtout l’effet dévastateur sur l’intestin fraternel de l’idée de faire la vaisselle, m’a rappelé de ces nombreux démêlés d’après dîner.
Évidemment le souvenir de la benjamine se précipitant à mi-étage la dernière assiette dans les mains de la cadette et la bouteille d’eau dans celles de ma grande-sœur, m’est revenu aussitôt.
Quant à moi, élevé dans la plus pure tradition machiste, il n’était pas question que je débarrassasse quelque table que ce fût.
En revanche, ma mère affolée à l’idée de savoir l’un de nous inoccupé, donc prêt à faire une bêtise,  me confiait la tâche ô combien ingrate de ranger les chaises autour de la table.
Il n’y paraît pas. Mais ranger six chaises autour d’une table pour quatre dont les rallonges étaient rentrées dans leur logement n’était pas une mince affaire.
Un soir cependant,  ça ne se passa pas comme prévu.
À peine le dîner terminé, ma mère fut prise de violentes douleurs.
Mon père, toujours secourable dans ces cas là, lâcha légèrement « je savais bien que le prix du gâteau allait lui rester sur l’estomac… »
Nous avons tous pensé que c’était grave car ma mère ne lui jeta pas à la figure le « Gaby !!! » des moments de colère.
Désarçonné, il redevint « Lemmy » le temps de descendre chez le bougnat appeler le médecin.
Lequel arriva, tâta le ventre de ma mère.
Ma mère bondit comme Abraracourcix dans « Le tour de Gaule d’Astérix » qui ne sortirait que trois ans plus tard dans « Pilote » le journal des lycéens tout comme Hara-Kiri…
Le médecin, un type au diagnostic fiable, la fit hospitaliser.
On retira la vésicule biliaire de ma mère, légèrement encombrée par un caillou gros comme une olive.
Je revois ce calcul dans sa petite éprouvette de verre bouchée par un tampon de coton.
On ne mettait pas à l’époque ce genre de chose dans de petites boîtes de plastique comme aujourd’hui et ce qui devait arriver arriva : L’éprouvette chut et se brisa, le caillou roula sous la glacière où il resta.
Ce caillou, une fois perdu de vue, se mit à grossir au hasard des récits de l’opération subie par ma mère.
Il atteignit, selon mon père, aux moments les plus dramatiques, la taille d’une pêche jaune importée d’Espagne.
Cela dit, pour être allé souvent voir ma mère à l’hôpital Lariboisière, je dois avouer que si ce caillou avait eu la taille d’un melon, je n’aurais pas été autrement étonné.
Imaginez-vous, lectrices chéries qui avez subi une cholécystectomie.
Si elle ne laissa chez vous que quelques petits trous vite disparus,  elle laissa chez ma mère, étripée de la pointe du sternum au pubis, une cicatrice monstrueuse.
Elle eût passé les vacances dans les geôles de la rue Lauriston en 1944 qu’elle n’eût pas été plus « défigurée du ventre » selon les mots de ma petite sœur.
Elle s’en remit néanmoins, presque heureuse d’avoir vécu une telle aventure qui allait lui servir des années durant à meubler les conversations quand elles se languissaient.
C’est de ce temps qu’elle prit l’habitude qui dura quasiment jusqu’à la mort, chaque fois qu’on lui demandait quelque chose qu’elle ne savait trop comment refuser, de nous dire « Oh… Tu sais mon petit garçon… Ça m’a fichu un sacré coup cette opération… Je ne sais pas si je tiendrai jusqu’à…»
Selon le moment, elle ajoutait dans un soupir « jusqu’à Noël », « jusqu’à Pâques » ou « ton anniversaire ».
Voilà où mène une cholécystectomie au début des sixties…

lundi, 08 octobre 2018

L'hédoniste n'aime pas l'Epicure...

De rien… J’y pense encore…

lakevio.jpg

/.../ Ma petite maîtresse m'aimait beaucoup ; elle me soignait, me caressait. Quand il faisait mauvais et que nous ne pouvions pas sortir, elle venait me voir dans mon écurie ; elle m'apportait du pain, de l'herbe fraîche, des feuilles de salade, des carottes; elle restait avec moi longtemps, bien longtemps; elle me parlait, croyant que je ne la comprenais pas; elle me contait ses petits chagrins, quelquefois elle pleurait. /.../

/…/Ma petite maîtresse, pas si petite et que je trouvais si jolie, m’aimait beaucoup ; elle me soignait, me caressait, mais pas assez longtemps hélas. Quand il faisait mauvais et que nous ne pouvions pas sortir, elle venait me voir dans mon écurie; elle m’apportait du pain, de l’herbe fraîche des feuilles de salades, des carottes et nous nous allongions longuement sur la paille ; elle restait avec moi longtemps, bien longtemps ; elle me parlait, et pas seulement de nous, de ce que nous ferions quand il ferait nuit, croyant que je ne la comprenais pas ; elle me contait ses petits chagrins, je la consolais d’un baiser, quelquefois elle pleurait, alors je la consolais autrement, jusqu’à ce qu’elle me sourie de façon lumineuse et semblât enfin retrouver sa joie de vivre, elle se rhabillait alors et rentrait chez elle. /.../

Ne dis rien, maîtresse ! Il n’est écrit nulle part  dans ce court extrait qu’elle allait voir un âne !

dimanche, 07 octobre 2018

Les bidons des sens…

De rien… Ah oui, c'est vrai...
Ce matin, la note d’Adrienne me surprend agréablement.
Au moins elle reçoit des commentaires qui sont triés par sa messagerie.
La plateforme qui abrite mon blog, elle, me prévient qu’il s’agit peut-être d’un spam mais me laisse juge de le jeter ou non.
Je reçois ainsi des commentaires émis par des gens que je n’ai jamais vu, venant de pays ignorés, qui tentent de tirer sur des ficelles comme mon goût du lucre ou les sentiments mais plus souvent sur la corde de la luxure.
Comme dit Alain Souchon « ils sont bidons »…
En foi de quoi, quand je trouve des commentaires du style de ceux que tu affiches dans ta note, Adrienne, eh bien, régulièrement, le site vers quoi ils me renvoient me propose des tas de choses mais pas vraiment de lecture ou simplement de « tranches de vie ».
Ils ne me parlent jamais des petits malheurs comme la perte d’un porte-monnaie ou de la chute d’un verre.
Pas plus de petits bonheurs comme une lettre reçue de quelqu’un perdu de vue ou d’un baiser déposé de façon impromptue par quelqu’un qui vous aime.
Non, jamais rien de tout ça.
Tous ces commentaires, souvent rédigés dans un « anglais d’aéroport » me renvoient vers des sites dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Des inconnus me proposent des lunettes.
D’autres me tutoient en me vantant les qualités et l’efficacité de médicaments qui me rendront à coup sûr ma jeunesse.
Pour ces derniers, je suppose, du fond de mon mauvais esprit, que ça augmentera surtout les risques de choper une « chtouille » quelconque.
D’autres encore m’inquiètent en m’affirmant qu’un appareil, que je suppose magique, me dotera d’un membre qui ferait pâlir d’envie un âne.
Il arrive aussi qu’un commentaire me suggère simplement d’aller voir sur un site hébergé en Russie si je veux bien, en remerciement du compliment généreusement attribué à ma note, de laisser les informations sur ma carte Visa qui me permettront de recevoir la récompense que mérite ma note du jour.
Hélas, trois fois hélas, rien de ce qu’ils me proposent ne m’intéresse vraiment.
Ce qui m’intéresse, ils sont bien incapables de me le fournir…
Je sais, ce n’est pas intéressant mais c’est dimanche pour tout le monde, hein.

vendredi, 05 octobre 2018

On m'a fait boire épicé.

De rien... Ah oui, c’est vrai...

macarons.jpg

La lumière de mes jours progresse chaque jour.
Avant, c’est-à-dire il y a quelques jours ou quelques semaines, elle avait besoin, pour se décorer, de passer son « pull à taches ».
Mais si, rappelez vous, ce pull « tachable » mais increvable, d’un épouvantable « bleu layette ».
Ce pull qui attire la tache comme le CRS attire le pavé.
Je déteste ce « bleu layette », que j’appelle parfois « bleu portugais » car dans mon ancien quartier il avait la faveur des peintres qui peignaient les cuisines et les boutiques de ce bleu probablement censé ensoleiller ce coin plutôt lépreux.
Eh bien, grâce aux progrès de l’entraînement, Heure-Bleue n’a même plus besoin de ce pull pour décorer son plastron.
Je l’ai vue envoyer du geste auguste du semeur une fourchetée de haricots verts directement sur un charmant chemisier noir à minuscule pois blancs.
Oui elle a fait ça.
Elle a mal aux articulations, alors j’ai ramassé les haricots verts.
Comme il s’agissait quand même de haricots dits « extra fins » ça faisait comme de petits asticots sur le parquet.
Mais verts.
Des « haricots vers » en somme…
Elle avait réussi à éviter son pantalon.
C’est dommage, si elle avait porté une jupe, elle aurait dû la retirer.
J’aime quand elle retire sa jupe.
Ça fait des années que j’aime la regarder.
Ah... Si vous voyiez ses jambes...
De pures merveilles.
Mais bon, passons à autre chose.
Ce matin, elle m’a parlé de macarons et de pain censément « de luxe ».
Des machins industriels.
J’ai déjà goûté.
J’en ai toujours retiré l’impression qu’acheter ces machins de faux luxe, ces trucs fabriquées en usine et qui coûtent un bras, c’était se faire avoir.
C’est comme payer cher une chemise censément de luxe et s’apercevoir qu’elle est fabriquée pour une misère au Bangladesh par des esclaves et présentée dans un emballage tapageur aux couleurs « flashy ».
Je trouve que c’est faire preuve d’un manque de discernement criant qu’acheter ces trucs d’un mauvais goût très sûr.
Bref c’est bon pour les touristes…