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mercredi, 05 juillet 2017

D'après Heure-Bleue, je suis son fou allié…

De rien Mab
Lundi matin, nous voguions en silence dans notre plumard, attendant la trace de courage qui nous sortirait du lit.
Il faisait encore frais.
Du moins, selon les critères climatiques de la lumière de mes jours, il faisait déjà trop chaud.
Les week-ends avec Tornade nous laissant avec un kilo de plus et un courage de moins, j’ai préparé « limacement » le petit déjeuner d’Heure-Bleue.
Son petit déjeuner pris, elle a préparé l’agenda de la journée.
C’était sympa, il n’était prévu qu’une journée à glander et peut-être un « bô-bun » le lendemain.
Hier matin, nous avons donc convenu d’aller manger ce « bô-bun » rue des Dames et de descendre tranquillement la rue Biot puis la rue d’Amsterdam jusqu’à Saint Lazare et aller chez Clooney chercher du café.
Une journée calme et agréable.
Avant même de partir, j’ai reçu un appel d’un ami que je connais depuis novembre 1973 et qui se rappelle à mon souvenir tous les trois ou quatre ans en me disant « faut qu’on bouffe ensemble, on voit ça en septembre ? »
Le dernier septembre en vue était celui de 2013 et malgré ce « on voit ça » nous ne nous vîmes pas…
Cette fois-ci, c’est sûr, c’est samedi.
Puis l’Ours a téléphoné.
Nous avons été désignés volontaires pour aller chercher et distraire Merveille et P’tite Sœur.
Un mail m’a averti qu’on devrait prendre un thé avec une amie jeudi après-midi.
Je dois envoyer un SMS à une autre encore qu’on tient à voir vendredi après-midi.
Bref, notre semaine est comme celle d’Emmanuel Macron, occupée.
Hier nous sommes donc allés à Paris manger ce « bô-bun » et en revenant de chez Clooney-Dujardin, nous sommes allés boire un café chez « Paulette » le bistrot des Galeries Lafayette Gourmet.
C’est là que l’entraînement aux pièges tendus par la lumière de mes jours fut efficace.
En voyant passer une vieille nymphette, Heure-Bleue pose sa main sur la mienne et demande doucement :
- Quel âge tu me donnes, Minou ?
Whaou le piège !!!
- Dix ans de moins, ma Mine…
- Tu exagères, Minou…
- Et encore, si tu mets ton rouge à lèvres, qui te va bien, tu gagnes encore dix ans.
Elle a dit gentiment :
- Tu es indulgent Minou…
- Et si tu te maquilles, on va m’arrêter pour détournement de mineure.
J’étais peut-être allé trop loin.
- Non Minou, on t’arrête pour coups et blessures parce que je suis allergique et que je vais me retrouver avec des yeux gonflés comme ça.
A-t-elle dit en mettant devant ses yeux ses poings serrés. 
Mais ce fut une chouette journée.
Comme elle dit, « C’était bien »…

mardi, 04 juillet 2017

Accord en genre et en ombre…

Je me suis fait rire ce matin en lisant quelque chose sur le Web.
Ne dites rien, lectrices chéries, je sais qu’il en faut peu pour me faire rire.
Une faute d’accord m’a arraché l’œil qui me reste puis, en y réfléchissant, ça m’a fait rire.
Si ce n’est pas une faute, c’est pire encore.
Un reproche…
Ainsi, contrairement à une idée répandue par nombre d’analphabètes, les règles de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir ne sont pas si stupides.
Ce que j’ai lu m’en a convaincu.
Pour ce que j’ai lu, il était au départ question d’absence.
En lisant, je n’en ai plus été si sûr.
Ou bien il n’était pas question de la même absence…
Je ne suis pas sûr que celle qui a écrit avait bien saisi la nuance.
Je sais bien quant à moi, que quand une femme dit « Tu m’as manqué, mon chéri ! », ça n’a pas du tout la même signification que quand elle dit « Tu m’as manquée, mon chéri ! »
Une des deux remarques est nettement moins flatteuse que l’autre.
Rien que le ton l’indique…
Je n’en dirai pas plus ce matin.
Il n’y a pas de raison que je me fatigue plus que vous, lectrices chéries…

lundi, 03 juillet 2017

Le diable et son train...

lakevio.jpg

Je me suis dit que c’était bien fait pour moi.
Je n’avais qu’à arriver plus tôt au lieu d’arriver essoufflé au moment où le haut-parleur crachotait « Attention à la fermeture des portes ».
J’avais été forcé de jeter ma valise sur le plancher de la coursive et de sauter sur le marchepied.
Puis le train a commencé à rouler et moi à marcher…
J’ai vu, depuis la fenêtre du couloir, cet immeuble que je connaissais depuis des lustres.
Non que j’y sois jamais entré.
Il me frappait seulement depuis toujours avec sa publicité peinte sur sa face aveugle donnant sur les voies.
Dès qu’on quittait Paris par la Gare de Lyon, à peine arrivé à Charenton, ce mur me jetait à la figure « Halte ! Qui va là ! Saponite, la bonne lessive ! »
Cette injonction peinte en bleu marine m’interpellait chaque fois que je prenais le train pourvu qu’il partît de la Gare de Lyon.
Depuis que j’avais lu cette annonce, j’avançais de wagon en wagon et j’en avais assez de traîner ma valise depuis le wagon de queue, celui du début du quai.
Le train roulait à pleine vitesse quand j’ai enfin atteint la voiture où j’avais réservé une place.
Je l’ai vue quand je suis arrivé dans le wagon.
La première pensée qui m’est venue à l’esprit n’avait rien à voir avec l’allure de la dame, non.
C’était seulement « Cette nana va finir comme Isadora Duncan si elle continue à se la jouer avec son écharpe en plein vent… »
Puis j’ai vérifié sur la porte du compartiment.
J’ai dit « excusez moi, je dois entrer ici ».
J’ai dû m’y reprendre à deux fois avant qu’elle entende et se presse contre la paroi.
C’est là que j’ai vu qu’elle était bien faite.
Elle avait aussi une très jolie peau alors j’ai osé :
- Vous vous rappelez Isadora Duncan ?
Elle juste dit « Oh ! Merci ! » et a rassemblé son écharpe autour de son cou.
J’ai retenu la porte tandis qu’elle rentrait dans le compartiment.

dimanche, 02 juillet 2017

Un prix inestimable...

Je tousse ce matin.
Je me demandais pourquoi.
Puis Heure-Bleue me l’a rappelé.
« Tu as vu tes petites-filles, hier à l’école. »
La raison avancée s’avère chaque fois…
Alors que je vous dise, lectrices chéries, hier nous sommes donc allés à l’école de Merveille.
On y donnait « Kermesse sous la pluie » dans le gymnase et « Cuisson de merguez  sous le préau. »
Nous avons assisté à la distribution des prix.
Elle m’a rappelé celles de mon enfance avec ses quatre prix.
Le troisième prix.
Le deuxième prix.
Le premier prix.
Et, modernisme et multiplication des mots obligent, le prix de « l’élève qui a le plus progressé de l’année », celui qui s’appelait il y a longtemps « le prix d'encouragement
 ».
« Le prix de camaraderie » a disparu…
Et nous attendîmes la distribution des prix des classes de CM1.
« Cette année, nous avons quatre lauréates » a commencé le directeur.
Quatre lauréates car le troisième prix a été attribué à deux élèves ex-aequo.
J’ai, comme environ quatre-vingts autres paires de parents, retenu mon souffle.
Il a donné deux prénoms dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Puis le deuxième prix fut attribué à Louane.
Là, une crainte terrible m’étreignit.
Et s’il advenait que le premier prix n’échût pas à ma petite-fille ?
Equipée d’un caractère de mince, qu’elle tient-de-je-ne-sais-qui-enfin-je-le-sais-mais-je-ne-le-dirait-pas-parce-que-je-crains-des-représailles,  j’ai peur de sa réaction.
Dès qu’il est question d’agilité d’esprit, elle est susceptible et si elle n’était pas dans les trois premières elle allait se jeter en chougnant dans mes bras mais surtout en trépignant de rage.
Je la connais, si elle ne fait pas partie du trio de tête, elle ne mettra plus les pieds à l’école et tentera de se faire embaucher comme arpète chez un garagiste.
Et à au moins deux cents kilomètres de l’école.
Le clan Ours-JJF-Manou-Heure-Bleue-Le Goût retint son souffle.
Et si ce n’était pas elle ?
Le directeur agita sa feuille d’une main, le livre « Premier Prix » dans tous les sens du terme de l’autre.
Garda le silence deux à trois secondes et annonça « le premier prix est attribué à Merveille ! »
J’ai hurlé « Ouaiiiis !!! »
Le directeur m’a regardé bizarrement…
Bref, Merveille est la meilleure !

jeudi, 29 juin 2017

Quand le sol se dérobe, le cynique…

De rien Mab, de rien…
Hier, il a fait presque beau.
Je veux simplement faire remarquer que dès que deux nuages se profilent à l’horizon, la lumière de mes jours commence à traînasser.
Elle parle longuement d’aller « ensemble faire les courses, on ira en face acheter Télérama ».
Aller en face, c’est aller « au-delà de la passerelle »…
- Qu’est-ce qu’il faut acheter Minou ?
- Du lait, du pain, trouver un hors d’œuvre…
- Ah Minou ! Et Télérama ! Aujourd’hui c’est Télérama !
- …
- Enfin, s’il ne pleut pas…
Le téléphone sonne.
C’est sa petite sœur.
On a failli partir ensemble…
Je ne sais pas pourquoi mais tous, absolument tous, les appels de sa petite sœur durent plus d’une heure.
Elle ne sait pas non plus mais c’est une donnée établie, comme la date du printemps ou de Noël.
Elle fait même semblant d’être dérangée alors qu’elle adore papoter avec sa sœur.
- Pfff… Tant pis, va tout seul faire les courses, Minou, c’est ma soeur…
Je descends donc.
Dans le sas je croise Marie, une charmante voisine octogénaire chez qui nous buvons un café de temps à autre..
- Encore vous !
C’est la troisième fois en peu de temps que nous nous croisons.
La dernière fois elle m’a parlé d’un problème de « prise de courant ».
Elle m’embrasse sur la joue.
- Bonjour Marie, je vais m’occuper de la prise de votre machine à laver.
Nous échangeons quelques mots.
La jeune femme du quatrième sort de l’ascenseur et entre dans le sas quand je dis à Marie :
- Je reviens et je monte m’occuper de vous…
- Non Patrice, vous êtes gentil mais pas ce soir, je suis fatiguée…
La jeune femme s’arrête net tandis que je dis à Marie : 
- Vous avez bien dit ce que j’ai entendu ? 
La jeune femme rit tandis que Marie rougit délicatement et hausse les épaules.
Puis elle rit à son tour et dit :
- Vraiment, vous les hommes, ne pensez qu’à ça.
Ma « voisine-copine » Sylvie arrive à ce moment, me salue et me dit :
- Ma parole, mais tu es en train de draguer ta voisine !
Alors qu’il n’était question de rien de tout ça, lectrices chéries.
J’étais seulement descendu chercher du pain, du lait et Télérama.
C’est juste que Marie semble dotée du même talent que la lumière de mes jours pour les dialogues à la Feydeau impromptus…