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mardi, 26 septembre 2017

Retour aux sources…

Devinez, lectrices chéries !
Nous préparons notre vingt-deuxième déménagement !
Nous allons habiter à Paris, dans le quartier des sculpteurs.
Le nôtre est moins connu que Carpeaux ou Eugène Carrière.
Mais il mérite d’avoir une rue à son nom.

La_Danse_de_Carpeaux.jpg

Nous avons les clefs depuis hier.
Nous allons enfin rentrer chez nous.
Évidemment, c’est hier que nous avons appris du jeune homme qui nous a donné les clefs qu’il avait, il y a peu, loué un appartement équivalent pour le même prix.
Sauf que c’était rue Lamartine.
Sauf que j’aurais tué pour habiter ce coin.
Prudent, j’ai évité de rêver à haute voix d’un vingt-troisième déménagement.
Mais c’était juste histoire de n’être pas poignardé sur le champ avec le stylo qui m’avait servi à remplir et signer d’innombrables chèques…
Nous avons aussi appris, mais seulement après la signature des chèques, prestement escamotés par l’agent, qu’il y en avait aussi dans le quartier de la Madeleine.
Nous avons donc raté de peu ce qui nous aurait enchantés.
Mais comme nous sommes dotés d’un heureux caractère, nous sommes déjà très  satisfaits de notre nouvel appartement.
Et ce n’est pas donné à tout le monde…
Dans le 95, qui nous ramenait à Saint-Lazare vers notre –déjà ancien- appartement, nous avons contemplé avec plaisir les rues de notre nouveau chez nous.
Nous étions déjà arrivés.
Nous étions déjà contents de ces nouveaux arbres, de ces rues, de cette lumière magnifique malgré le temps nuageux.
C’était déjà bien et ce sera encore mieux.
Bon, on va manger un sandwich chez Lina's et on se met aux cartons...

lundi, 25 septembre 2017

 Tuileries...

lakevio.jpg

Que les Tuileries sont belles sous le soleil d’automne !
Il fait frais mais pour une fois, ça me va.
Rien que l’idée de traîner les pieds dans les feuilles mortes de l’allée de Diane me ravit.
Et puis, les Tuileries…
Toutes ces allées, mille fois arpentées, mille fois parcourues.
Toutes ces fois arpentées, le désespoir accroché à l’âme.
Toutes ces fois parcourues, l’allégresse accrochée à la gorge.
Quand vous vous sentez si malheureux que ça vous étrangle.
Que vous n’osez plus dire un mot de peur d’éclater en sanglots.
Quand vous vous sentez si heureux que ça vous serre la gorge.
Que vous ne pouvez plus dire un mot, de peur de dire une bêtise qui va tout gâcher.
Dans cette lumière d’automne qui dore les feuilles et les allées, me vient une question.
Pourquoi parle-t-on toujours du cœur alors que ce n’est jamais là que ça se passe ?
Plus j’y pense, plus je me demande pourquoi c’est toujours la gorge ou le ventre qui semblent être les seuls aptes à transformer les sentiments en sensations…
Et je ne le sais toujours pas.
Mais d’aussi loin que je me souvienne, ce fut toujours ce que j’ai ressenti.
Des fois c’était bien.
Des fois c’était douloureux.
Mais toujours à l’automne.
Toujours dans ces grands jardins que sont les Tuileries, le Jardin des Plantes ou le Sacré-Cœur.
C’est peut-être bien à cause des bancs ou des chaises…

samedi, 23 septembre 2017

La guerre des deux rosses…

Il y a des gens qui ne savent pas arrêter une conversation téléphonique.
C’est tout un poème que la cesser sans les froisser.
Eh bien l’Ours ne sait pas arrêter une fâcherie.
Sa mère ne sait pas trop non plus.
Je les connais depuis un certain temps.
Je connais l’un depuis sa naissance.
Je connais l’autre depuis un an avant la naissance de l’un.
Je sais que quoiqu’ils en disent, ils détestent être fâchés.
L’un et l’autre ont bien d’autres choses en commun.
Si bien qu’ils ont beaucoup de mal à se passer l’un de l’autre, même si parfois « ça fait des étincelles ».
Cette fâcherie durait depuis six jours.
J’ai donc été désigné volontaire pour le « défâchage ».
Alors j’ai fait comme ma grande sœur avec ses bas de l’époque où les filles portaient des bas.
Je me suis mis au « remaillage »…
Des longues années passées avec mon fils j’ai retiré qu’il adore qu’on ait besoin de lui.
La corvée d’effacement d’informations personnelles sur les tonnes de papiers entassées depuis notre retour en France commençait à me « les briser menu » comme disait Lino Ventura.
Ça ferait parfaitement l’affaire…
J’ai donc téléphoné à l’Ours pour lui dire d’un ton badin :
- Dis moi, Ours…
- Oui…
A répondu une voix gênée.
- Aurais-tu une ou deux bombes de peinture en trop ?
- Qu’est-ce que tu veux faire pôpa ?
La voix est plus détendue.
- C’est pour les papiers, je dois effacer des milliards de fois les noms « Le Goût » et « Heure-Bleue » sur des millions de papiers.
- J’ai ça, si tu veux passe mardi ou mercredi à la maison.
- …
- Pôpa ?
A-t-il repris d’une voix heureuse.
- Oui mon fils…
- Tu peux me passer maman ?

Et voilà le travail...
Nous aurons donc Merveille et P’tite Sœur mercredi, pour qu’elles trient les jouets.
Ceux qu’elles veulent garder.
Ceux qu’elles veulent jeter.
Je sais déjà que dans notre nouveau chez nous il y aura deux sacs de jouets.
Le sac de jouets à garder, qu’elles n’ouvriront jamais.
Le sac de jouets à jeter, qu’elles étaleront par terre chaque fois qu’elles viendront…

mardi, 19 septembre 2017

Ce soir, on bouffe parisien.

Je ne sais plus trop ce qu’on regardait.
La fille embrasse le type qu’elle n’aurait pas dû.
Bon, c’était une mini-série.
La lumière de mes jours a levé le nez de son assiette.
- Si je te vois rouler une galoche à une pétasse, je te défonce !
- …
- Bon, si c’est elle, je la défonce aussi…
- Mais j’ai rien fait, c’est la télé !
- Quand même…

Comme dit la Fontaine
« La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut. »
J’en ai déduit que j’étais devenu un « homme-objet ».
On a changé de chaîne…
Même se poser des questions est risqué ces temps-ci.
Alors essayer d’y répondre, hein…
J’ai repensé à un type de l’école de Barbizon.
Il a peint un truc, justement, un truc qui…

1280px-François-Louis_Français-Paysage_avec_Daphnis_et_Chloé-Détail.jpg

Pas de doute, le temps passé à pêcher pécher est le meilleur qui soit…

lundi, 18 septembre 2017

Pot de bébé, peau de bébé ?

lakevio.jpg

Elles sont passées devant moi d’un pas vif.
Le parapluie les protégeant très vaguement d’une pluie qui ne semblait pas les déranger plus que ça tant leur conversation était animée.
Je les entendais converser, debout derrière elles tandis que le feu laissait passer les voitures.
En réalité, celle de droite racontait je ne sais quoi, écoutée de façon distraite me sembla-t-il, par celle de gauche.
Mon attention a été attisée quand celle de gauche a dit :
- Mince ! Les couches, j’ai oublié d’acheter les couches !
Leur dialogue s’est engagé.
- Eh ! Ton dernier bébé a quatorze ans, s’il a besoin de couches c’est qu’il a fait une grosse bêtise avec une camarade de classe !
- Mais non idiote, c’est pour ma mère…
- La pauvre… Elle n’est plus autonome ?
- Non elle est « retombée en enfance » comme on dit.
- C’est difficile pour vous…
- Oui, elle ne parle plus, elle se fait pipi dessus, il faut que je la fasse manger…
- « Retombée en enfance », c’est exactement ça.
- Elle est comme un bébé, il faut même que je la couche.
- Enfin, pas exactement comme un bébé…
- Et alors ?
- Ta mère est comme un bébé, sauf qu’on ne peut pas dire qu’elle a « toute sa vie devant elle »…
- T’es rassurante, il n’y a pas à dire…
Le feu est passé au rouge et elles ont traversé tandis que je m’apercevais que je n’avais pas non plus « toute la vie devant moi ».