dimanche, 04 juin 2017
Dès que le temps passe, le temps est plus vieux...
Vendredi, je suis allé chercher Tornade au Bon Marché.
Tout avait bien commencé.
Le soleil était radieux et chauffait votre Goût préféré comme il aime.
Je suis donc sorti en chemise et suis allé prendre le bus.
Hélas, il y a des jours comme ça.
Je suis monté dans le bus et je me suis aperçu que je n’avais plus qu’un ticket.
« Bof, j’en achèterai Porte de Champerret » me suis-je dit.
Arrivé vers l’île de la Jatte, le ciel s’est assombri.
Arrivé vers Neuilly, le ciel était d’un noir d’encre et l’ouverture des portes du bus me causaient un frisson.
Arrivé Porte de Champerret, l’automate voulait bien recharger le « Pass Navigo » que je n’ai pas mais ne dispensait plus de tickets…
Le temps de quitter l’abri pour rejoindre le 84, soit environ cinq mètres, le déluge s’est déclenché.
Evidemment, une fois arrivé au Bon Marché, le temps était nuageux mais sec…
Dans le 84 j’ai vu trois adolescents papoter.
L’une avait cet engin appelé « hand spinner », c’était la première fois que j’en voyais un. Je n’en soupçonnais même pas l’existence.
C’est sympa, ça tourne.
J’étais sûr que c’était équipé de roulements à billes et que ceux-ci étaient sûrement les pièces rebutées au « Contrôle Qualité » d’une usine quelconque.
Bref ça semblait occuper les mômes.
Hier, rien de particulier si ce n’est une redite de la douche mais en pire.
La lumière de mes jours avait eu l’idée saugrenue de nous entraîner dans une rue où on trouve tout.
Pareil qu’ailleurs mais en un peu plus tentant et en beaucoup plus cher.
Le retour se fit donc le dos courbé sous le déluge.
J’ai préparé à mes deux commensales une salade César « bidouillée ».
Agrémentée de lamelles de poulet grillé, d’œufs pochés, bref la salade « riche ».
Cette histoire de « hand spinner » m’est revenue quand les infos en ont parlé.
J’ai eu la surprise de voir et entendre une directrice d’école disserter longuement sur le sujet.
Se posant des questions métaphysiques sur la possible interdiction du jouet dans la cour de l’école.
Cette nunuche pontifiante avait manifestement oublié que, les siècles, les décennies, les années, passant, les cours de récré avaient vu :
- Les billes.
- Les toupies.
- Les « petits soldats ».
- Les « yoyos ».
- Les « scoubidous ».
- Les « superballes ».
Et des tas d’autres jouets, selon la mode du moment.
M’est revenue cette preuve de l’humour surprenant des enfants en cinquième.
La prof de « Français-Latin », oui, celle-là même qui m’avait collé un zéro alors que je savais les récitations cette hyène, cette prof donc, avait confisqué un pistolet de plastique souple à un élève.
Ces pistolets qu’on achetait à la guitoune devant le lycée, pleins de sirop de grenadine, de menthe ou de citron.
Ces pistolets qu’on remplissait dès que vides d’eau et on s’arrosait copieusement avec.
La prof donc en confisqua un, en aperçut un autre qu’elle réclama.
Elle eut l’idée bizarre, sûre qu’il n’y aurait que deux autres « voyous » à en posséder, de dire « Messieurs, si quelques uns d’entre vous sont en possession de ce type d’engin, vous êtes priés de me l’amener sur le champ ! »
Nous étions obéissants et la classe, comme beaucoup de l’époque comptait plus de quarante gamins.
La prof s’est trouvée face à une montagne de pistolets sur son bureau.
Je dois avouer qu’elle eu beaucoup de mal à ne pas sourire…
Passionnant non ?
Bon, en même temps c’est dimanche, hein...
09:59 | Commentaires (11)
mercredi, 31 mai 2017
La souris « Grease »…
De rien Mab…
La lumière de mes jours m’annonce :
- Tu te rends compte Minou ? Olivia Newton-John a un cancer du sein !
- Ah ?
- Elle est atteinte jusqu’au scrotum…
- Ça m’étonnerait, le scrotum c’est l’enveloppe des c...
- Ben, c’est ce qu’ils disent, Minou…
- Olivia Newton-John est peut-être un trav’ ou alors elle est transgenre, va savoir…
Heure-Bleue lisant parfois des mots étranges je suis quand même allé lire.
« Voici » m’a renseigné et confirmé deux choses :
1/ Heure-Bleue ne voit pas clair.
2/ Olivia Newton-John n’a pas de scrotum, comme toutes les femmes, mais un sacrum, comme les femmes et les hommes.
Heureusement que les magazines « people » diffusent leurs nouvelles les plus palpitantes sur les pages d’ouvertures des navigateurs Internet.
Heureusement aussi que la lumière de mes jours a toujours cette façon de dire les choses qui gauchit la réalité.
Ce talent qui fait qu’à l’écouter j’ai l’impression de vivre dans un monde parallèle.
Sinon, lectrices chéries, je n’aurais rien eu à vous dire ce matin…
09:43 | Commentaires (11)
mardi, 30 mai 2017
En vrai, comme dit Lakevio...
Oui lectrices chéries, je soupçonne Lakevio de faire gigoter des appâts pleins d’appas devant son lecteur chéri.
Du coup, la première chose qui m’est venue à l’esprit en regardant le sujet du devoir qu’elle a proposé, ce n’est pas ce que j’ai édité, non, ça c’était pour lui faire plaisir.
En vrai de vrai, genre justement « la vérité vraie » mais sans numéro, ce qui s’est imposé c’est ça :
Je me suis préparée comme d’habitude à mes visites.
Pas plus que d’habitude mais pas moins.
Après un regard au miroir, histoire de vérifier que j’étais impeccable au cas improbable où un mec « potable » passerait dans l’après-midi, je me suis assise.
J’ai étalé les cartes sur la table et ai entamé une séance « à vide ».
Juste pour me préparer.
On a sonné à la porte alors que je venais de prendre une carte.
J’ai regardé machinalement le cartel sur la cheminée
Je me suis dit « Tiens, c’est Lakevio, à la bourre comme d’habitude » et je suis allée ouvrir.
Pas de Lakevio, non, un type était là qui m’a regardée.
Avec intérêt semble-t-il.
Il attendait que je l’invite à entrer.
« Ah la s… de Lakevio ! Elle avait juré qu’elle ne mettrait pas ma photo sur son blog ! Je suis sûre que c’est ça ! »
Gênée malgré tout je lui ai demandé :
- Bonjour, que voulez-vous ?
- C’est Lakevio, elle m’a dit « il y a là une dame qui voudrait te connaître. » alors je suis venu.
- Mais pourquoi ?
- Je n’en sais rien, c’est vous qui savez, pas moi, je ne savais même pas que vous existiez.
- Mais quand même…
- Elle a juste mis une photo sur son blog, je lui ai dit « qui c’est cette femme ? »
Elle m’a dit « Tu verras… » c’est en arrivant que je vous ai reconnue.
C’est en regardant son visage à l’œil droit vague que j’ai pensé :
« La vache, c’est le Goût ! C’est un « patouilleur » ! Je suis foutue ! »
Je le sais depuis le temps que je le lis !
En plus j’ai la peau qu’il décrit régulièrement, il va vouloir me toucher.
Partout, en plus, pour ce que j’ai lu.
Alors je me suis reculée pour éviter qu’il avance la main, on ne sait jamais…
Il a pris ça pour une invitation à entrer et s’est incliné en passant devant moi.
Franchement, Lakevio !
Me faire ça, à moi !
Mais t’es une vraie s… !
Je suis retournée m’asseoir à ma table et ai montré une chaise face à moi.
J’espérais que la table serait un rempart suffisant au cas où…
Bizarrement, je n’avais pas peur, pour ce que j’en savais, il demandait au moins la permission.
Il s’est assis et a regardé le jeu avec curiosité.
J’étais à l’abri de ses mains, c’était déjà ça.
J’ai retourné une carte et en ai pris une autre.
Il m’a dit :
- Vous croyez à ça ?
Sa voix n’était pas désagréable alors j’ai répondu :
- Ah ? Vous aussi vous les tirez ?
Je me suis mordu la langue.
Trop tard, il a eu un vague sourire en coin et a juste dit :
- Non, pas les cartes…
J’en étais sûre !
Mais comment je vais me tirer de là ? Hein ? Comment ?
Je vais toujours proposer du café... Après ça, hein...
06:45 | Commentaires (6)
lundi, 29 mai 2017
La carte et le latin.
De rien Mab…
- Tu vas voir, elle est extraordinaire !
- Qui ça ?
- La voyante, on y va !
- Mais quelle voyante ?
- Ben celle qu’on m’a présentée la dernière fois que…
- Ne me dis pas que…
- Ben si ! Allez viens !
Il y a des jours, comme ça, où on se demande si Descartes a existé.
Franchement, me demander ça, à moi !
Alors qu’il y a plus de trois cents ans qu’on a viré l’astrologie de l’Université de Paris !
Franchement, il n’y en a que deux dans ma famille, pourtant nombreuse, à croire ces balivernes et c’est tombé sur mes sœurs…
- Bon, alors tu viens avec moi ?
- Et pourquoi as-tu besoin de moi ?
- Pour faire sérieux…
Des fois, je me demande.
J’ai pris ma veste et je l’ai suivie.
En arrivant, je suis tombé en arrêt devant l’immeuble.
Je ne sais pourquoi je m’attendais à une vague roulotte ou une guitoune de fête foraine, avec des étoiles partout et du rouge gueulard pour « décorer ».
Eh bien non.
C’était un assez bel immeuble haussmannien du VIIIème arrondissement, rien de m’as-tu-vu, sauf peut-être les deux caryatides de part et d’autre du porche et qui avaient l’air d’avoir du mal à soutenir le balcon du premier étage.
- C’est là ?
- Oui. Au premier.
Chouette entrée, pavée de comblanchien, escalier ciré avec tapis de passage luxueux, puis porte d’entrée à deux battants.
Une seule par étage…
- Hé bé… Dans ma prochaine vie, je ferai voyant, c’est plus rentable qu’ingénieur.
- Oh ! Arrête avec ça et sonne !
Le bon goût s’est arrêté là.
La porte fut ouverte par une jeune femme improbable, accoutrée genre « french soubrette », le genre de tenue qu’on vend plutôt dans le IXème, du côté de Pigalle.
Je n’ai pu m’empêcher, mauvais esprit que je suis, de penser « ad augusta per angusta »…
Elle nous fit entrer, asseoir dans un petit salon et disparut.
Quelques instants plus tard une autre porte s’ouvrit, une jeune femme en passa le seuil et appela ma sœur.
Elle tint la porte d’un bras qui, un bras, un bras dont j’eus envie de goûter la peau immédiatement.
Je l’ai détaillée d’un regard que j’espérais discret mais en tout cas rapide.
Si ses traits n’étaient pas extraordinairement fins, c’était en y réfléchissant bien, qu’elle avait un front exagéré par cette coiffure trop sévère.
C’était dommage car ça ne rendait pas hommage à des yeux allaient si bien avec sa peau.
Et gâcher des cheveux comme ça avec une coiffure si contraignante était en soi un scandale.
Avant même de la connaître j’avais déjà envie de passer le doigt sur l’arête de son nez aquilin.
- Vous entrez ?
Là, m’a échappé :
- Si vous saviez comme j’en rêve…
Elle a souri.
- Je vois, je vois…
- Moi aussi. Des problèmes à venir…
- Pas sûr, mais je vais commencer par votre sœur, car c’est votre sœur n’est-ce pas ?
- Oui.
Quand elle a posé ces deux pommes sur la table, je suis sûr qu’elle pensait à une vieille histoire de tentation…
08:21 | Commentaires (12)
vendredi, 26 mai 2017
Être vague sans faire de vagues...
Vagues réflexions sur la politique : Fait.
Récit d’amours de jeunesse : Fait.
Journées avec Merveille et P’tite Sœur : Fait.
Saynètes avec Heure-Bleue : Fait.
Confidences de Merveille : Fait.
Pérégrinations parisiennes : Fait.
Choses vues et entendues dans le bus : Fait.
Accès brutaux d’humeurs élégiaques : Fait.
Du coup, je me demande de quoi je vais pouvoir vous parler, lectrices chéries.
Déjà, ce matin je savais avant d’ouvrir l’œil que ça allait déconner.
Oui, vous savez bien lectrices chéries, ce moment bizarre où la cervelle s’ouvre avant les yeux.
Enfin, pour être plus précis, l’œil.
Le gauche.
Celui qui voit et aujourd’hui n’est plus rouge.
Donc, sorties du rêve pour arriver au jour sont arrivées quelques unes de ces pensées décousues qui font que la lumière de mes jours est, soit persuadée qu’elle a bien fait de se marier avec ce type extra, soit qu’elle a eu la malchance de tomber sur un cinglé…
Ça, c’est le plus courant.
Juste avant l’ouverture de l’œil donc, je me suis posé une question bête, au risque de démarrer la journée par une migraine carabinée.
C’était une pensée du genre « sachant que pour ce que j’ai vu jusqu’à présent, la relation de cause à effet s’est vérifiée… »
Là mon œil s’est ouvert et je me suis dit « mais alors, quelle est la cause qui a entraîné l’apparition du temps ? »
Pas le temps qu’il fait lectrices chéries, non.
Le temps qui passe.
Comme c’était le matin assez tôt je suis resté sec.
Puis j’ai repensé à la « Théorie de la chaleur » de Fourier, dont les travaux furent honteusement utilisés par Schrödinger, célèbre pour une histoire de greffier.
Et là je me suis dit « mais alors ? Je connais au moins un effet sans cause ! »
J’ai évité de supputer un possible Nobel et ai réfléchi plus sereinement à la chose.
Je dois dire que pour le temps, celui qui passe, pas celui qu’il fait et qui est aujourd’hui radieux, j’ai encore besoin de temps justement.
Je me suis levé.
J’ai pensé un moment que le temps était juste un truc qui sert à justifier le retard compulsif chez certains ou une ponctualité maladive chez d’autres.
Puis je me suis dit que « ça faisait un peu short » comme cause et me suis livré à mes activités matutinales habituelles.
Celles qui prennent du temps.
Franchement, à part le développement effréné du marché de l’agenda, vous voyez quoi comme cause à l’apparition du temps ?
Cela dit, j’ai surtout remarqué qu’on n’a jamais le temps de quoi que ce soit.
Sauf les moments où on s’ennuie et là le temps est interminable.
Mais je suis sûr que vous ne saviez pas qu’il n’existe aucune équation qui définisse clairement le temps.
C’est dingue, non ?
09:27 | Commentaires (13)