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mercredi, 13 décembre 2017

Le 22 décembre, pour moi c’est nez bulleux…

Tous les jours, depuis deux mois, je me réveille en me disant « Youpee ! On va aller à Paris ! »
Puis je me réveille pour de bon et je me dis « Youpee ! Je suis à Paris ! »
Je vais à la cuisine, il fait presque jour et chaque fois je m’émerveille.
La lumière du jour dans ce quartier est la même que celle de mon enfance.
Celle qui éclaire Montmartre et est célèbre dans le monde entier.
Cette lumière, quand il fait beau, est la même que celle qui éclairait « la grande pièce » de notre minuscule appartement.
Celui où j’ai laissé un œil un jour peu avant Noël.
C’était le temps où je pensais qu’en Amérique il faisait toujours soleil.
Le temps où je tenais mes informations des « western » que je regardais avec avidité quand mon père m’emmenait au cinéma.
Bon, après avoir passé dix-huit mois à Portland, celui de l’Oregon, là où il pleut trois-cent-vingt jours par an, je sais qu’il ne fait pas toujours beau dans l’Ouest sauvage.
Pour m’être gelé à Detroit et New-York pendant longtemps, je sais aussi que le soleil ne chauffe pas partout chez les cow-boys.
Et je ne vous parlerai pas d’ailleurs dans l’hémisphère nord où je ne sais pourquoi j’allais toujours traîner au moment où il fait « un temps de mince » comme dit Merveille.
Consolé de la perte d’une de mes nombreuses illusions, je suis aujourd’hui heureux de vivre dans un endroit où Heure-Bleue se plaît, aime le quartier et l’arpente avec plaisir.
Je suis aussi heureux de vivre dans un quartier où la nostalgie n’a pas lieu d’être puisque je perds entre cinquante et soixante ans à chaque promenade.
Bon, je les récupère à la fin de la promenade mais rien n’est parfait en ce bas monde...
Bref, bien que le malheur soit à la mode ces temps-ci, je suis satisfait de mon sort.
Je préférerais qu’il en aille ainsi pour tous ceux que je connais et même ceux que je ne connais pas.
Hélas, je n’ai pas de moyen d’action sur la marche du monde.
Mais je fais sans.
Il n’est pas si facile d’être un homme, pas plus qu’une femme.
Mais si on parvient à être ne serait-ce qu’une épaule, une oreille et une main secourable, c’est un début.
C’est déjà presque comme si on avait un cœur, non ?

À part ça, je me suis encore fait avoir.
Vendredi en huit je suis vivement convié à aller refaire le Père Noël à la maternelle de P’tite Sœur, là où j’avais déjà joué ce rôle quand Merveille y était.
Franchement, si ce n'était pas pour P’tite Sœur et parce que je l’ai fait pour Merveille...
Il va encore falloir surveiller  les petits qui vont tenter de faire des stocks de bonbons.
Je ne sais toujours pas si c’est pour les manger ou les revendre à leurs camarades de cour de récréation…