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vendredi, 15 décembre 2017

L’éléphant blanc barrit white…

Oui Mab, je sais… J’ai honte mais je ne peux pas résister…

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Ma grande sœur, qui était très grande quand j’étais petit, se révéla petite.
Petite au point que son amie Colette, celle dont je vous ai déjà parlé, se moquait d’elle.
Elle disait à ma grande sœur, quand la fibre poétique d’Erato, la titillait  « Toi, quand tu pètes, ça fait de la poussière ! »
Et ça nous faisait rire.
Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui ?
Eh bien parce que le Monoprix le plus accessible du quartier se trouve rue Vauvenargues.
Et c’est rue Vauvenargues qu’habitait Colette.
Vous ai-je dit que quand j’étais petit, vers huit ou neuf ans, je trouvais que Colette était jolie ?
Ma grande sœur a sept ans de plus que moi.
Colette était donc une jeune fille de quinze ou seize ans avec un teint clair, pas pâle  mais clair, des cheveux châtain clair, très clair, et des yeux bleus d’un bleu que j’ai vu plus tard dans les yeux de Jean d’Ormesson.
Elle portait toujours des vêtements dans les mêmes teintes, un large éventail de beiges divers, allant du presque blanc au presque « camel ».
Bref, je la trouvais belle.
Heureusement que mes petites sœurs avaient d’autres camarades et que mon ami Loïc avait une sœur qui occupait déjà mon esprit sinon je crois bien que j’aurais été amoureux d’elle.
Oui, aussi…
Que voulez vous, lectrices chéries, je suis ainsi fait.
Pour éviter les indigestions, ma mère disait « Ça suffit ! Tu as les yeux plus grands que le ventre ! »
Je ne sais pas comment on appelle « une indigestion de cœur » mais elle aurait sûrement trouvé une expression qui colle.
Elle devait se méfier déjà de ma curiosité en matière de relations humaines car elle me disait souvent jusqu’à mon entrée au lycée, chaque fois qu’une copine de mes sœurs passait à la maison « viens mon fils, viens embrasser maman ».
Elle me serrait alors à m’étouffer sur son cœur.
Il arrivait parfois, le pire n’étant jamais sûr, que j’échappe à « Bichonnet », le petit nom affectueux qui tue…
J’ai alors pris l’habitude de garder pour moi les relations que je pouvais nouer à l’extérieur.
Ce qui ne l’a pas empêchée, chaque fois que je mettais un peu de soin à ma mise, de me jeter « Tu vas encore retrouver cette fille ! »
Fille dont elle ne savait rien mais dont elle craignait que je l’aimasse.
Pas que je l’aime plus qu’elle, simplement que j’aime quelqu’un d’autre qu’elle…
Bref, la vie n’est pas facile et le cœur est frappé de maux inconnus de la Faculté.
Je ne sais pas aujourd’hui à quoi peut bien ressembler Colette.
Je sais qu’elle habite toujours le quartier car ma grande sœur me l’a dit.
Je suis sûr qu’elle a toujours ces yeux magnifiques.
Je ne suis plus si sûr que j’en tomberais amoureux aujourd’hui.
Parce que pour dire les choses crûment, j’ai quand même beaucoup vieilli…
Et puis je me demande toujours pourquoi surgissent des méandres de la mémoire ces choses qui m’amènent à vous dire choses comme ça...