Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 12 février 2018

Aujourd'hui, des lyres et des astres…

Je sais Mab… Je sais…

lakevio.jpg

Il n’y a pas une semaine, j’étais sorti de Selfridges en me demandant quoi faire de ces trois heures à tuer.
Je n’avais pas envie de descendre jusqu’à Oxford street, d’ailleurs, ce n’était pas la bonne ligne qui passait à Marble Arch, je cherchais à rejoindre la Circle Line.
Alors j’ai remonté Baker street d’un pas de promeneur en direction de la station Baker street.
Trois heures ! Trois heures à tuer avant mon rendez-vous !
Je me suis souvenu de ce petit musée devant un square du coin…
C’est ça ! « The Wallace Collection » !
J’y avais déjà vu pas mal de choses.
Mais ce jour là, j’y ai fait une découverte.
Elle était là.
Absorbée dans la contemplation des « Hasards heureux de l’escarpolette » de Fragonard, je l’ai regardée, elle.
Puis je me suis approché pour être sûr que c’était bien le tableau de Fragonard que j’avais reconnu.
C’est quand j’ai vu son air vaguement choqué que j’ai dit « Oh ! Vous savez, tous les Français ne sont pas comme ce garçon… »
Elle m’a regardé et, passé le premier moment de surprise qu’on lui adressât la parole sans y être convié, a lâché précautionneusement « Hmmm… Je n’en suis pas si sûre… »
Elle a continué sa visite.
J’ai repris la mienne de mon côté.
J’admirais le portrait de « Mrs Robinson » de Mr Gainsborough quand elle s’est arrêtée à côté de moi.
J’ai alors osé lui dire « vous voyez bien que les Anglais sont comme les Français, ils résistent mal à la tentation… »
Elle a eu un air faussement étonné je l’ai presque entendu penser « Oh ! Ce toupet ! ».
Elle a haussé les épaules, a dit « Quand même pas ! Chez nous on… » et s’est tue.
J’ai pouffé et répondu «  Si j’en crois les livres d’Histoire, le prince de Galles n’a pas été indifférent au charme de Mary Robinson… »
La conversation s’est engagée plus sérieusement et nous avons bataillé le long des murs où les coups de canif des aristocrates britanniques et français s’étalaient complaisamment.
Elle a laissé passer l’heure de son train.
J’ai raté mon rendez-vous.
Nous avons passé un long moment à boire du thé dans un salon de Marylebone Lane.
C’est pour ça que ce soir je l’ai vue quand je suis arrivé devant Paddington  Station.
Elle m’avait dit qu’elle m’attendrait là mais ce soir elle est arrivée avant moi.
C’était une vision délicieuse que celle de ces cheveux s’échappant de son chapeau, tous ces tons roux qui rehaussaient l’éclat d’une chevelure que je savais flamboyante.
Si occupé à la regarder que j’étais trempé quand je me suis enfin approché d’elle.
J’ai aimé l’air de soulagement, son sourire et l’éclat de ses yeux bleus quand elle a passé son bras sous le mien.
Vraiment, quelle riche idée ce fut, cette visite à la « Wallace Collection »…
Nous y retournerons et en sortant, nous passerons chez Selfridges.
Ils ont le thé et le « sherry » qu’elle aime et qu’elle n’arrivera jamais à appeler « Xérès » et les « single malts » que j’aime et dont j’écorche le nom malgré ses leçons…