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lundi, 11 mars 2024

Devoir de Lakevio du Goût No187

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Aujourd’hui, nous sommes le 8 mars.
C’est la « Journée Internationale des droits des femmes ».
« Et alors ? » me direz-vous.
Eh bien, j’ai là une image qui montre que ce n’est pas gagné d’avance pour toutes.
Où qu’elles soient.
Il y a même des endroits où « c’est leur fête » tous les jours.
Je me demande si tous se souviennent d’où ils viennent ?
Je me demande si tous se rappellent ce qu’ils doivent à celles qui les entourent ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bon, j’espère que nous nous lirons lundi…


J’ai refermé mon canard, scandalisé par la photo d’Afghanes emmurées vivantes et ai regardé autour de moi.
Le bus était quasiment plein, une dame qui semblait épuisée s’est assise face à moi.
C’était une Arabe, était vêtue d’un manteau qui avait connu des jours meilleurs et portait un voile sur la chevelure.
Il était tard, environ vingt heures trente et, tandis que mon épouse et moi allions passer la soirée chez les enfants, la dame semblait rentrer du travail.
Tout le monde dans le bus semblait pester contre l’attente interminable des bus.
J’ai demandé à la dame si elle avait attendu longtemps le bus.
- Non, pas tellement…
- Mais il est tard, vous revenez du travail ?
- Oui, et la journée a été longue…
- Vous commencez tôt ?
- Pas tant que ça mais je dois prendre le bus avant six heures.
- Mais ça vous fait des journées de près de quinze heures !
- Je n’ai pas le choix…
- Vous faites quoi ? Excusez-moi si je suis indiscret…
- Je suis « aide à la personne ».
- Et vous travaillez quinze heures ?
- Non, je travaille quatre heures par jour mais dans beaucoup d’endroits différents.
- Et vous ne pouvez pas regrouper les heures dans des lieux proches les uns de autres ?
- Non, ils ne veulent pas…
- Comment préparent-ils votre tournée ?
- Je téléphone quand j’ai fini chez la personne et ils me disent où aller.
- Mais cette façon de traiter les gens est indigne !
- Que voulez-vous, je dois travailler, j’ai deux enfants…
Je me suis demandé combien de personnes étaient ainsi exploitées de cette façon, les obligeant à être hors de chez elles quinze heures par jour pour quatre heures de travail rémunérées au SMIC.
J’ai regardé les chiffres fournis par la DARES.
Il y a près de deux millions de personnes dans ce cas, se levant à cinq heures du matin et revenant vers vingt heures pour toucher environ 737 € chaque mois.
Ce sont en majorité des femmes, souvent seules avec des enfants, qui subissent ce qu’on peut considérer comme des conditions de travail indignes.
C’est le 8 mars qu’on devrait rappeler le principe de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes !
Il me semblait que la Constitution elle-même interdisait les discriminations de ce genre.
Manifestement ce qui fut écrit il y a soixante-quatorze-ans, malgré des rappels fréquents reste lettre morte.
Alors Mesdames, pour arriver à vos fins, il ne vous reste qu’à remettre au goût du jour et dire à vos mecs, vos copains, vos amants, la pièce qu’écrivit Aristophane il y a vingt-cinq siècles et où Lysistrata fait prêter ce serment à Kaloniké « Et je ne lèverai point au plafond mes jambes chaussées à la perse… »