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jeudi, 19 février 2015

Les vieux s’attrapent.

Une de mes lectrices chéries semble s’être quelque peu fourvoyée sur le sens que je voulais donner à ma note précédente.
Je me livrais à une réflexion, si si, je vous assure, inspirée par une autre de mes lectrices chéries, à propos de confort spartiate, d’exigüité du logement et de leur perception selon les années.
Comme le fait remarquer Lakevio, une blogueuse que j’aime, dont j’aimerais bien qu’elle ne me traitât pas de faux-cul et laissât tomber cette mimique de doute, les tentations étaient, dans les années 1950 ou 1960, sinon moins nombreuses, du moins beaucoup moins aisément accessibles aux enfants que dans les années 2000.
Bien sûr que l’antienne « c’était mieux avant » servie ad nauseam par le vieillard précoce est une ânerie.
Cela dit, ce qui pousse votre Goût adoré à prétendre que « c’était mieux avant, ce sont d’abord les années 1960.
Mais attention, lectrices chéries, contrairement à ce que m’écrit Françoise, c’est pour des raisons tout à fait objectives.
En effet, dans les années 1960 :
- Je n’avais pas la télévision.
- Je n'avais pas mal au genou.
- Je n'avais pas besoin de travailler pour vivre.
- Je ne payais pas de loyer.
- J'avais la vie devant moi.
- Je marchais à pied.
- Je claquais les sous des tickets de métro dans autre chose que les transports.
- Je ne devais quelque chose qu’à mes parents et mes professeurs..
- Je ne courais comme risque que celui de prendre une veste par une cible mal évaluée.
- Je ne fumais pas.
- Je ne buvais pas.
- Il y avait des tas de filles dans le lycée à un quart d'heure du mien...
Reconnais donc, lectrice chérie qui t’es fourvoyée, que si on considère que ma vie d’aujourd’hui est pleine de ces petits tracas accentués par l’augmentation des loyers et des impôts, c’était mieux avant pour ton serviteur adoré.
Non ?
 

mercredi, 18 février 2015

Le confort est si faible…

La lecture de la note de Marie-Madeleine, qui agrémente ses soirées en allant compter ses compatriotes au lieu de faire la soupe, m’a frappé sur –au moins- un point.
Eh oui, lectrices chéries, on dirait bien qu’on ne regarde pas du même œil le monde en 2015 qu’en 1959.
Marie-Madeleine donc, remuante blogueuse, parle dans sa note de « noirceur ».
Et cette « noirceur » ravive des souvenirs chez moi.
Elle évoque, comme « noirceur » de sa journée,  un logement d’environ vingt mètres carrés abritant une famille comprenant trois enfants.
C’est sûrement à ce genre de chose qu’on fait la différence entre les coquillettes et les « p’tits coudes »…
Je vous avais déjà parlé du coin de mon enfance, celui qui encore en 1965 donnait l’impression que la guerre avait cessé la semaine dernière et non vingt ans plus tôt.
J’avais déjà dit l’exigüité d’un logement au quatrième étage, qui ne devait pas excéder trente mètres carrés et devait malgré tout abriter du monde.
Y vivaient régulièrement quatre enfants et deux parents.
Assez souvent, il fallait accueillir des occupants supplémentaires.
Parfois une tante, parfois un oncle, de temps en temps, pour l’hiver, ma grand’mère et mon grand-père.
Inutile de dire que si le soleil entrait, on était obligé de sortir…
Si nous supportions assez bien ces distractions bienvenues, mes parents devaient trouver par moment que le film était trop long.
Cela dit, comme les mêmes scènes étaient courantes sur les quatre étages de l’immeuble et chacun des trois appartements de chaque étage, tout le monde supportait ça assez bien.
Ce n’est que bien plus tard que je me suis demandé comment les parents de l’immeuble avaient pu trouver le temps et l’instant de paix pour seulement concevoir le premier de la tapée de gosses qu’ils avaient tous…
Alors, je me pose la question ce matin : Les enfants que Marie-Madeleine a vus ce soir de « noirceur » étaient ils malheureux ou non ?
Je me suis néanmoins fait la réflexion qu’il y a quelque chose de bizarre à disposer en 2015, à la fois d’Internet et du confort à mi-étage…
Surtout qu’hier soir, Arte nous montrait qu’on vivait globalement mieux il y a trente ans qu’aujourd’hui.
 Merci beaucoup, Marie-Madeleine de m’avoir évité de me creuser la tête au sujet de ma note…

mardi, 17 février 2015

Le vaillant petit ailleurs…

Je ne sais pourquoi, lectrices chéries, peut-être parce que nous sommes le 17 février, j’ai eu un sommeil particulièrement agité.
Heure-Bleue m’a menacé en pleine nuit.
De je ne sais quoi exactement, peut-être de m’envoyer dormir sur le palier.
Oui, elle est comme ça, la lumière de mes jours.
On peut la troubler.
J’y suis parvenu par moments… Un moment d’inattention chez elle, sans doute…
Mais troubler son sommeil, ça, c’est une autre affaire.
Une affaire risquée.
Mais bon, la nuit est passée.
Mon Heure-Bleue préférée est en train de lire les commentaires sur sa note d’aujourd’hui, nombreux.
Je n’ose lui faire remarquer que le juif a toujours été un sujet brûlant.
Je crains qu’elle le prenne mal, vous savez combien elle démarre vite.
Elle lève la tête, me demande des « ricos » et là, à l’instant, ma Bérénice me dit :
- Tu sais que tu parles la nuit ?
- Mmmhhh…
- Je m’amuse à te poser des questions.
- Ah ?
- Oui, et tu réponds !
Je l’ai regardée, me demandant où elle voulait en venir.
- Je t’ai demandé « Tu as une maîtresse ? »
- Et je t’ai répondu ?
- Oui ! Tu as répondu !
- Ah ? Et qu’est-ce que je t’ai dit ?
- Tu m’a répondu « Pas encore… »
Elle semblait vaguement, très vaguement, scandalisée.
Pas vraiment inquiète, elle sait à quoi je ressemble, mais l’idée ne semblait pas lui plaire.
J’ai quand même répondu :
- Alors je ne devais pas être profondément endormi…
- Tu t’en souviens ?
- Non, mais je ne devais pas dormir vraiment.
- Bon…
Depuis le temps qu’on se connaît, je sais qu’elle aurait plus l’amour-propre griffé que le cœur brisé. Même, je crois qu’elle n’envisage pas la chose sans en rire…
Je me suis mis à la préparation de nos en-cas de midi.
Ça détend très bien l’atmosphère.
Sa ricoré et mon thé font ça très bien…

lundi, 16 février 2015

Ça s’ignorait mais je vis avec mon temps…

Faut pas croire, lectrices chéries, mais ce n’est pas parce que j’utilise le passé simple et parfois l’imparfait du subjonctif même avec les verbes les plus foutraques du troisième groupe que je suis resté à l’époque des carrosses.
Donc, vous disais-je, je vis avec mon temps.
La preuve ? Tout à l’heure Heure-Bleue et moi allons à l’Hôtel de Ville de Paris voir l’expo des clichés de l’agence Magnum.
C’est moderne, ça.
Plus en tout cas que la dernière loi en discussion à l’Assemblée.
Il y a de bonnes chances en effet, si l’on peut dire, pour que le mois de février 2015 voie voter une loi qui renvoie le travailleur ante 1906.
Année 1906 qui vit voter une loi dite « loi Falloux » qui instaure le repos dominical.
J’ai entendu ce matin un député de droite exprimer son opposition à cette loi avec des accents qui m’ont fait penser à Jaurès tandis qu’une députée PS, censément « socialiste » a défendu la loi Macron avec des arguments piqués à Sarkozy.
« Le dimanche est le jour où l’on laisse les soucis au travail et où l’on se consacre à sa famille, à la culture et aux loisirs » disait l’homme de droite, insistant sur le fait que « l’on ne peut décemment pas passer toute sa vie au travail ».
La femme de gauche, elle, commençant par miser sur l’antagonisme entre Paris et la province, osait « Pourquoi Paris nous obligerait, nous, les campagnards, les ploucs, tout juste bons à arpenter les supermarchés, nous nous priverions de ces promenades dominicales ? »
Elle continua, se plaçant à présent du côté des employés avides selon elle de liberté, par « j’exige la liberté de faire ce que je veux de mon temps ! Qu’on ne vienne pas me dicter ce que je dois faire de mon dimanche ! Pourquoi pas ensuite de mon lundi ! Si je veux travailler plus… »
Elle a dû se rendre compte qu’elle allait ajouter « pour gagner plus » car elle a cessé…
Du coup, Bruno Lemaire, invité de France Inter a plus tard surenchéri sur « le code du travail qui était une entrave, démoralisait les chefs d’entreprise, etc. »
Oubliant d’un seul coup lui aussi que le Code du Travail salement détricoté depuis plusieurs années, était bien plus contraignant il y a des décennies et qu’il s’était mis à gêner les chefs d’entreprise quand ils se sont aperçus qu’ils gagnaient plus en payant moins comme le montraient des produits fabriqués par des esclaves.
Bref, on n’a pas encore une droite de gauche, mais on avance, on est déjà sûr d’avoir une gauche de droite…
Heure-Bleue et moi sommes bien heureux de ne plus travailler.
On se ferait virer, non pour fainéantise ou incompétence, simplement pour mauvais esprit...

dimanche, 15 février 2015

Ce que les seins valent en teint…

La Saint Valentin est habituellement une fête qui pousse aux heures supplémentaires.
Chacun concourt à son succès avec enthousiasme.
Les fleuristes dans leurs boutiques et les amants dans leurs chambres.
Un économiste vient néanmoins de faire une découverte d’importance sur l’avenir de la croissance dans notre pays.
La modération salariale avait poussé les Français a serrer les cordons de leur bourse.
Cet observateur a remarqué que ce que serraient les Françaises, c’était leurs cuisses.
Plus exactement, qu’elles ne « faisaient que les entrouvrir » (sic).
Je me suis demandé d’où il tenait cette information farfelue.
Manifestement pas des statistiques de l’INED qui montrent une croissance démographique soutenue.
Croissance qui ne coïncide pas vraiment avec l’habitude prêtée aux Françaises de garder les genoux serrés en toute circonstance.
J’ai pensé un moment qu’il avait peut-être fait vœu de chasteté à moins que ses préférences l’aient conduit à ignorer ce qui se passe chez les dames.
J’ai écouté soigneusement l’argumentaire développé par ce spécialiste de l’éthologie plumardière.
Et j’ai compris.
Contrairement aux autres pays d’Europe, la France n’use que modérément de ces petits jouets qui sont censés envoyer les femmes au ciel sans passer par les chemins habituels.
La cherté de la main d’œuvre, me suis-je dis, sachant que pour un économiste, la compétitivité est un souci permanent.
Un éclair m’a un instant traversé l’esprit quand j’ai songé qu’il n’y avait pas que la main à œuvrer en cette affaire…
Mais non, « le ménage français est notoirement sous-équipé en matière de sex-toys » a dit doctement le monsieur.
Je me suis alors demandé si, emporté par cette habitude de juger autrui à son aune, il n’avait pas envisagé une déficience nationale du mâle français nécessitant un appui mécanique bienvenu.
En réalité, il ne s’agissait comme d’habitude, quel que soit le domaine abordé, que pleurer sur les profits bêtement perdus et censés s’envoler si chaque ménage français s’équipait d’un canard nerveusement animé par une pile.
Ce brave garçon nous voyait tous aider nos camarades de jeux à s’envoler vers le septième ciel avec ces accessoires qui, à ses dires, représentaient  chez nous à peine le tiers de ce dont dispose le ménage anglo-saxon.
Triste exemple ai-je encore pensé, me rappelant que les Anglaises préféraient nettement, selon une enquête peu flatteuse, le chocolat à une partie de jambes en l’air…
Telle Perrette, il voyait déjà les joujoux vendu par millions, le marché des piles reprendre la vigueur qu’il nous souhaitait, les pannes, grâce à « l’obsolescence programmée » maintenir actif un marché selon lui atone dans notre pays, sans compter le rebond des ventes de « boules Quiès » pour protéger les oreilles chastes de toutes les manifestations accompagnant le câlin réussi.
Ce type ne pense pas.
Ni à la débauche d'énergie fossile qui serait si bien remplacée par l’énergie pas fossile du tout.
Ni au gaspillage de matières premières alors que la véritable matière première est censée être l’amour.
Bref, ce type a tout faux, lectrices chéries.
Pensez à cet équipement de base, celui que les tartuffes voudraient voir dormir au fond des sous-vêtements jusqu’à la majorité et y retourner à chaque fois qu’un bébé s’annonce et ce jusqu’à la tentative d’amorcer le suivant.
Cet équipement, à la fiabilité éprouvée depuis des millénaires,
Cet équipement qui ne tombe finalement que rarement en panne.
Cet équipement qui se réveille tout seul dès qu’on croise la bonne personne.
Cet équipement qui ne nécessite pas de pile pour fonctionner.
Sa source d’énergie ?
Un mélange de protides, de glucides, de lipides et d’eau.
Dans un cas on le trouve souvent sur une assiette, c’est un repas.
Dans l’autre, on le trouve souvent sur un drap, c’est un délice.