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lundi, 05 février 2024

Devoir de Lakevio du Goût N°184

 

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Ne vous fiez pas à cette ambiance de roman d’espionnage des années cinquante.
Il s’agit de tout autre chose, Mark Keller a plutôt orienté son œuvre vers un autre domaine.
Cette toile me fait penser à quelque chose.
Et à vous ?
On en saura plus lundi du moins je l’espère…


Il m’a, très civilement comme chaque fois que je le croisais, laissée libre de passer devant lui,
Chaque fois je me disais « C’est bien de lui, ça, de se comporter comme on le lui avait appris.
« On laisse toujours les dames passer devant dans les escaliers pour pouvoir les rattraper en cas de chute ou de trébuchement. »
Il avait gardé cette habitude de marques de courtoisie surannée qui faisaient de lui « le vieux monsieur bien élevé du deuxième étage ».
J’ai donc commencé à monter devant lui et il a suivi, gravissant les marches derrière moi.
Je me suis retournée, lui ai souri et dit « Merci beaucoup Monsieur Louis ».
Il m’a rendu mon sourire et s’est incliné légèrement en guise de salut.
Toujours ce souci d’une étiquette dont tout le monde se fichait depuis des décennies.
Arrivée au deuxième, j’ai dit « Bonne soirée Monsieur Louis ! » et j’ai repris mon ascension en gravissant plus lentement les marches.
Le cinquième, c’est loin !
C’est surtout haut…
J’ai pensé un instant que j’avais la chance d’avoir trente ans car Monsieur Louis, qui en avait plus de soixante aux dire des voisins, aurait eu bien du mal à arriver au troisième tant il soufflait dès le premier étage.
Je montais lentement, j’ai passé le troisième étage, puis le quatrième.
C’est à la huitième des dix-huit marches que compte chaque volée de marche que j’ai entendu souffler derrière moi.
Soudain inquiète, je me suis retournée et, surprise au-delà de toute expression me suis retrouvée nez à nez avec Monsieur Louis.
J’ai laissé échapper un « Oh ! » d’effroi qui a semblé le sortir d’un coup d’un songe.
« Mais enfin Monsieur Louis ! Que faites-vous presque au cinquième ?  Vous me suiviez ? »
L’air bien réveillé cette fois il m’a dit :
- Pardon Madame, j’étais hypnotisé, je ne vous suivais pas !
- Et que faisiez-vous derrière moi à me suivre à chaque marche ? 
- Ce sont vos jambes, Madame ! Elles sont magnifiques ! Je n’ai pu m’empêcher de les admirer le plus longtemps possible…
- Mais ça ne se fait pas !
- Madame, vous n’aviez absolument rien à craindre, ce n’était qu’un regard d’esthète sur les plus belles jambes que j’aie jamais vues.
Après un silence gêné il a ajouté « Que voulez-vous, j’étais comme envoûté… »
Que vouliez-vous que je dise à ce vieux monsieur ?
Alors j’ai souri et dit « Merci Monsieur Louis ! »
Il a hoché la tête et est redescendu jusqu’au second.
Je le sais, pour être sûre j’ai attendu qu’il ouvre sa porte et la referme.
Désormais, je le laisserai passer devant moi…

samedi, 03 février 2024

Il ne faut pas se fier aux appas rances...

Et ceux-là le sont avec lesquels on nous attire...

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Non mais vous avez vu ce petit qui s’entraîne à être fainéant ?
Comme chaque jour j’écoute « les informations » à la radio le matin et « à la télé » pendant un quart d’heure le soir.
J’ai beau écouter attentivement, il m’arrive d’avoir ce qu’on appelle « l’esprit d’escalier ».
Ainsi, après avoir écoute notre Premier ministre déclamer son discours à l’Assemblée, je me suis contenté de hausser les épaules.
Puis, j’ai repensé le lendemain à ce qu’il avait proposé et les mesures qu’il comptait prendre pour « que ça tourne comme y faut » comme on dit devant les comptoirs après quelques pastis et quelques « p’tites Côtes ».
Entre autres il a déclaré que pour toucher le RSA, ceux qui ne trouvaient pas de travail devraient travailler quinze heures par semaine.
Le fait que le travail n’existe que s’il est fait bénévolement mais disparaît dès qu’il faut le rémunérer ne semble pas l’étonner.
Il a continué dans son envolée humaniste en décrétant que le chômeur en fin de droit, généralement « trop vieux » pour intéresser un chef d’entreprise, n’aurait plus droit à « l’ASS » mais passerait directement au RSA offert contre quinze heures d’activité.
J’ai écouté ensuite la litanie des plaintes habituelles contre ceux qui gagnent plus à ne rien faire qu’à travailler.
Et ce matin, alors que les agriculteurs rentraient à la ferme pour « agriculter », ravis d’avoir de nouveau le droit d’exterminer tout ce qui ne se vend pas ou pousse sans permission, je me suis réveillé en rogne.
Mais jusqu’à quand allons nous permettre que des gens grassement payés par nos impôts depuis qu’ils ont quitté l’école traitent de feignasses grosso modo les trente millions de Français qui les nourrissent ?
Mais de quel droit des gens qui n’ont sali leurs blanches mains que le jour où leur maman leur a demandé de ramasser leurs jouets dans un square se permettent-ils de dire à mots à peine couverts que le pays tourne de travers parce qu’on gagne plus à glander qu’à travailler ?
Quand on hésite à rémunérer dignement une caissière, un livreur, un « technicien de surface » ou une infirmière.
Quand on persiste à penser que le salaire est un coût plutôt qu’un moyen d’existence.
Quand est persuadé que toute somme versée à un employé serait plus rentable si elle était confiée à un fonds d’investissement.
Quand… Quand…
Bref quand l’homme coûte toujours trop cher quand il produit et n’est jamais assez riche quand il achète je me dis qu’il ne manquait plus qu’un Premier ministre pour lui expliquer qu’en plus c’est un fainéant qui coûte trop cher à soigner ou à aider.
Grâce aux énormes progrès sociaux du pays, on a réussi, sous la férule des mieux lotis, à avoir trois mille gosses qui dorment dans la rue et à faire convoquer par les recteurs d’académie les directrices et directeurs d’école qui ont eu le culot d’accueillir dans leurs salles de gym les enfants et les mères d’iceux pour la nuit.
Certains, une véritable honte, étant allés jusqu’à leur offrir du café et du pain…
Heureusement qu’il a nommé une ministre de l’Éducation Nationale qui donne l’exemple du soutien à l’école publique et à l’égalité des chances…
Bref, on nous insulte et on s’écrase.

vendredi, 02 février 2024

184ème devoir de Lakvio du Goût

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Ne vous fiez pas à cette ambiance de roman d’espionnage des années cinquante.
Il s’agit de tout autre chose, Mark Keller a plutôt orienté son œuvre vers un autre domaine.
Cette toile me fait penser à quelque chose.
Et à vous ?
On en saura plus lundi du moins je l’espère…

jeudi, 01 février 2024

Intelligent ou artificiel ?

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Avant-hier mon navigateur m’a invité !
« Youpee !!! » me suis-je dit.
Une boîte appelée « Open AI » m’a enjoint « Posez une question à Chat-GPT »
Je me suis exécuté gentiment, curieux de savoir pourquoi je devais demander quelque chose à une machine que je ne connais « ni des lèvres di des dents » comme disait Madame D., concierge de l’immeuble de mon coin de quand j’étais petit.
Dans le petit encart réservé à cet effet j’ai tapé « Pourquoi ? »
L’intelligence qui ne semble pas l’être tant que ça m’a répondu « veuillez reformuler votre question. »
Comme la demande initiale était « Posez une question » j’ai donc retapé « Pourquoi ? »
Là, l’intelligence plus surfaite qu’artificielle a insisté « Posez une question sur un sujet précis »
J’ai été immédiatement rassuré sur le risque que faisait courir à l’espèce une concurrence qui semblait aussi stupide que notre espèce.
Cette « intelligence » compte mieux et plus vite que nous.
Ce  « Chat-GPT » a un vocabulaire plus étendu que celui de la population croisée sur « FB » ou « X » mais ça, même moi je sais faire.
Et encore, cette machine a besoin de millions d’ordinateurs disséminés dans le monde et de manipuler plus de trois cents milliards de paramètres pour être incapable de répondre « pour savoir quelle question vous allez poser » quand je réponds « Pourquoi ? » à sa demande de poser une question.
Je vais me recoucher, l’esprit tranquille.
Enfin pas si tranquille car je me demande quelle idée va fleurir dans l’esprit étrange de tous ceux qui ont des comptes à régler avec le monde entier et déclenchent des guerres pour des motifs obscurs dont le principal, soigneusement caché reste apparemment « mes camarades d’école m’ont moqué parce que j’étais plus petit qu’eux » ou « les filles ne m’ont pas choisi alors que j’étais quand même un garçon super ! »
De fait, je me demande si, plutôt qu’une intelligence artificielle qui, je n’en doute pas, sera utilisée pour manier avec précision des armes ou boursicoter avec succès, on ne devrait pas en créer une capable de faire un boulot de psychanalyste auprès de certains avant qu’ils ne deviennent vraiment dangereux.
Ce  « Chat-GPT » m’aurait répondu, au lieu d’une bêtise, « Votre réponse amène d’autres questions intéressantes, et si vous me parliez de votre maman ? » je l’aurais regardé différemment, peut-être même avec inquiétude…

dimanche, 28 janvier 2024

Les ans chers...

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Le XVIIIème est quand même un quartier chouette.
Très chouette.
On y lit des choses gentilles sur les murs...
Heure-Bleue qui n’a pas un « caractère regretteur » l’a avoué hier :
« Mais qu’on a été bête ! On aurait dû rester là… »
Et c’est vrai.
Nous avons pris le 84 et changé à « Haussmann-Miromesnil » pour le 80 qui nous a amenés rue Caulaincourt.
Nous l’avons remontée lentement, la trouvant toujours aussi chouette.
Heure-Bleue depuis 2016, année où nous avions habité le ,quartier, moi depuis ma petite enfance.
Nous conversions de choses et d’autres quand, passant devant cette petite place où aboutit la rue Saint Vincent, ça m’est revenu.
Le prénom de celle à qui je dus dans mon adolescence une veste monumentale.
Elle s’appelait Odile, était évidemment belle comme le jour.
Hélas elle n’était pas du même avis à mon endroit.
Mes tentatives furent vaines et nous réussîmes une chose exceptionnelle.
Nous séparer sans jamais avoir été « en couple » comme disent les ados du XXIème siècle.
Nous étions dans notre génération beaucoup plus sérieux parce que quand même « être amoureux » c’est autrement sérieux que « être en couple ».
Le malheur de l’adolescence ayant la caractéristique d’être volatile, surtout à nos âges de maintenant nous avons été rapidement été ramenés à des centres d’intérêt moins « rêvassiers ».
Notamment ce fromager qui propose des « Mont d’Or » à a truffe absolument délicieux.
Plus loin, ce traiteur à la vitrine aussi attirante qu’Apollon ou Aphrodite selon ses inclinations, proposait des choses qui expliquaient très bien pourquoi la gourmandise est un péché capital.
Nous avons continué nos pérégrinations, traversant la rue Lamarck, la rue des Saules.
Nous nous sommes arrêtés dans un café où régnait une effervescence terrible tant il était plein.
C’était chouette comme un bistrot des années soixante, agité, animé, trop chauffé pour l’une et parfait pour l’autre.
Nous sommes repartis d’un pas lent, arrêtés un moment sur un banc du cimetière Saint Vincent où les jonquilles commençaient à fleurir et la lavande à parfumer l’allée où reposaient Marcel Aymé et Michou.
J’ai été surpris de me souvenir d’Harry Baur dans « Les misérables », film de 1934 vu un jeudi chez mes fondus du bon dieu, ce qui en dit long sur le modernisme de l’institution…
Nous avons continué à descendre la rue vers la place Clichy et avons pris le 80 jusqu’à Saint Augustin puis le 84 jusque chez nous…
Ce fut une super chouette promenade.
La flemme l’a emporté sur l’envie, nous avons conclu que nous n’étions pas à plaindre et que se lancer dans un nouveau déménagement n’était pas l’idée du siècle.
Il était beaucoup moins fatigant et bien moins cher de prendre deux bus pour aller rêvasser à Montmartre que déménager à nouveau…

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