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vendredi, 20 septembre 2024

192ème  Devoir de Lakevio du Goût.

Devoir de Lakevio du Goût_192.jpg

Cette scène, courante dans un bar, l’est beaucoup moins dans l’œuvre d’un peintre.
Elle parut amener Mark Keller à la peindre.
Quelles sont les questions qu’il a pu se poser en les voyant ?
Que pensaient les deux protagonistes qui semblent muets ?
La vie semble beaucoup plus riche en questions qu’en réponses…
Je compte sur vous pour nous éclairer lundi.
Vous êtes toutes et tous riches d’interrogations.
Je suis sûr qu’elles nous intéressent tous.

lundi, 16 septembre 2024

Devoir de Lakevio du Goût No 191

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Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.
Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…

Depuis tout ce temps que j'ai passé derrière ces portes obstinément closes, je sais maintenant.
J’ai ainsi attendu des heures, assis sur les marches d’escaliers ombres, parfois vaguement éclairés chichement par des fenêtres aux vitres sales.
J’ai aussi parlé à des inconnus dont nombre ignoraient qui habitait ou avait habité derrière ces portes.
Une fois, l’un d’eux m’a dit « A… Mademoiselle A. ? Eh bien… Hélas… »
En fermant la porte de chez lui il a dit « Je crois bien qu’elle est morte il y a près de vingt ans… »
Ça m’a paru bizarre, comme si j’avais couru toutes ces années après un fantôme dans divers arrondissements de Paris.
Je me rappelle avoir cru, l’espace de quelques heures, qu’elle était passage du Désir, puis dans d’autres rues du Xème arrondissement.
Mais non, ces portes n’avaient pas d’adresse précise, elles se déplaçaient au gré de souvenirs flous et toutes les histoires qui y étaient liées finissaient mal.
Mais là, je savais.
Je savais enfin où était cette porte, celle qui allait me dire exactement ce qui traînait dans mon cerveau depuis tant d’années et l’embrumait aux moments les plus inattendus.
J’étais devant et j’attendis d’être sûr que personne ne gravissait les marches avant de tenter d’entrer.
Bien que la poignée de la porte fut si sale qu’on eut cru qu’elle était soudée à la pommelle, elle tourna sans difficulté et la porte s’ouvrit dans un grincement qui me rendit inquiet à l’idée qu’un voisin pût m’entendre.
J’eus la surprise de ma vie !
J’entrai dans un salon où régnait un désordre épouvantable mais mort.
Sur la cheminée où aucun feu n’avait été allumé depuis des temps immémoriaux, un tas de méchants chiffons de papier attendaient sans doute qu’on les brulât…
Cet appartement avait été abandonné sans hâte et un manteau, abandonné lui aussi sur un escabeau dont je me demandais ce qu’il faisait là, excita ma curiosité.
J’en fouillai les poches pour savoir à qui il appartenait mais c’était un réflexe idiot puisque c’était un manteau de femme et ce qui aurait pu me renseigner était sans doute dans un sac à main…
Aucun des papiers qui traînaient autour, par terre, sur la cheminée ou la petite table ne me renseigna.
C’est alors que, levant les yeux, je la vis sur le mur.
J’en étais sûr, c’était elle, je l’avais reconnue immédiatement !
Celle que je cherchais partout, dont je ne sais qui avait fait le portrait, était là, sur ce mur, telle je l’avais croisée il y a longtemps, bien longtemps.
J’ai ramassé par terre une carte de visite, sans doute échappée d’un porte-document donnait une inquiétante information.
On y pouvait lire « Henri de Borniol » en caractères gras.
Et, juste en dessous, en plus petit « Depuis 1820 ».
Le dernier signe de ce jeu de piste étrange était celui d’une entreprise de pompes funèbres.
Je suis sorti de l’immeuble, tracassé par ce dernier renseignement dont j’ignorais la signification ni où il me mènerait et traversai la rue…

Je n’ai pas entendu le bus.
La dame a dit au machiniste affolé « J’ai crié mais il n’a rien entendu, on aurait dit qu’il rêvait… Qu’il avait déjà quitté ce monde… »

samedi, 14 septembre 2024

191ème Devoir de Lakevio du Goût.

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Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.
Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…

mercredi, 11 septembre 2024

Quand on a paniqué on ne sait pas.

N’allez pas croire, c’est plus sensé qu’il y paraît…

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Et j’espère que cette note, inspirée par celle d’Adrienne qui m’a fait sourire hier matin ne vous semblera pas trop leste.
Adrienne nous parlait hier de la remarque d’une jeune fille de quatorze ans qui se plaint que l’école soit pleine de « mochetés » en matière de garçons et que les seuls « beaux gosses » soient tous « gay ».
Comme Adrienne, je me demande comment elle le sait.
Quant à moi, je me demande pourquoi elle se maquille avec tant de soin si les seuls garçons qu’elle tente ainsi d’intéresser sont des « mochetés » qu’elle « enverra au bain » s’ils tentent quoi que ce soit pour lui témoigner quelque intérêt.
Pour ce que je me rappelle, il me semble bien que l’adolescence est ce moment où on est le plus intarissable sur ces sujets.
C’est-à-dire essentiellement sur ce qu’on ne connaît pas…
Je me rappelle aussi, comme quelques camarades de ma génération, que quand nous commençons à avoir quelques lumières sur le sujet on est beaucoup plus discret et on évite de se répandre auprès de copains dont on sait que justement, ils manquent de ces lumières allumées si récemment et encore si tremblotantes.
J’ai souvenir d’un retour de vacances de Pâques en 4ème ou un copain de la petite bande de trois que nous formions étions assez proches pour lâcher quelques confidences.
Nous en parlions essentiellement pour dire notre ignorance et parler de quelques émotions qui nous prenaient parfois.
Ce jour de retour, notre copain J. dont j’étais assez proche et dont j’ai déjà parlé nous instruisit d’un détail.
C’était à « la récré » de midi, la plus longue, celle qui commençait à la sortie pour le déjeuner et le retour en classe de l’après-midi.
Nous étions assis tous trois sur les marches à l’entrée du couloir qui menait aux classes.
Pendant ces vacances, je n’avais rien fait de particulier si ce n’est essayer d’en apprendre un peu plus sur le sujet et chercher les œufs cachés dans le jardin des grands-parents.
J. lui avait tenté quelque chose qui l’avait surpris.
Pour deux raisons.
La première c’est qu’il avait trouvé une cousine aussi curieuse que lui et ne l’avait pas giflé.
La seconde, il nous nous l’a dite à voix basse en s’approchant de nous et nous avoir fait jurer de n’en dire mot à qui que ce soit.
Nous jurâmes et c’est ainsi que j’appris « elle a bien voulu et j’ai mis mon doigt »…
Nous dîmes en chuchotant « et alors ? ».
Il nous appris quelque chose qui nous fit rêver pendant très longtemps « eh ben, c’est chaud et c’est vachement doux… » et il répéta « vachement doux… »
« La récré » prit fin et c’est la cervelle supputant à mort que nous sommes revenus en classe.
On en apprit plus par nous-même plus tard et je suis sûr que passée l’émotion de l’instant, certains de nous se sont souvenus de J.
Surtout quand on a su que ce « c’était vachement doux… »  était « vachement vrai »…

lundi, 09 septembre 2024

Devoir de Lakevio du Goût N°190

Devoir de Lakevio du Goût_190.jpg

À la demande générale d’au moins deux amateurs, voici de retours des « devoirs de Lakevio du Goût »
J’ai obtempéré aussitôt car habituellement, personne n’a besoin de moi alors imaginez un peu mon amour-propre d’un coup caressé dans le sens du poil.
Bref, « je biche »…
Ainsi, je propose à votre imagination de raconter une histoire qui vous serait inspirée par cette toile de Gustave Caillebotte.
J’espère que nous découvrirons ensemble vos histoires dès lundi matin.
Je suis sûr qu’elles seront savoureuses et sans aucun doute charmantes
C’est la rentrée, lectrices et lecteurs chéris !


Il m’avait dit « Venez mon amie, nous allons pêcher, je suis sûr que vous en reviendrez enchantée ! »
Il m’avait alors jeté un de ces regards qui lui donnaient un air si naturellement gai qu’ils me faisaient sourire rien qu’à le regarder.
Et puis, ce léger défaut de prononciation des accents, qui m’avait séduite quand je l’ai rencontré me charma encore ce matin.
Vous savez bien, ce défaut qui donne aux tournesols une couleur « jone » plutôt que leur jaune habituel, que les roses sont ouvertes à la mesure de la bouche qui en parle même si elles sont en bouton…
Parfois hélas ce défaut modifie sensiblement le sens des mots lorsque l’on confond les marais et les marées…
J’étais heureuse de sa proposition et nous passerions j’en étais sûre des moments délicieux au bord de la rivière.
Le soleil brillait tant qu’il prit son chapeau de paille tressée, son panier, cala une canne à pêche sous son bras et me tendit l’autre pour que je m’y accroche.
Après une courte promenade, nous nous sommes arrêtés au bord de l’Yerres.
La rive était calme et ombreuse, à l’abri de tout regard autre que celui des oiseaux qui pépiaient dans les branches.
Las, il prépara longuement ses appâts sans se soucier d’autres appas, cibles pourtant plus aisées d'accès...
Tandis qu’il ne se préoccupait que de « pêcher » me revint à l’esprit « La maison Tellier », cette nouvelle de Monsieur de Maupassant où une escapade au bord de l’eau de deux jeunes gens donna un résultat autrement intéressant que celui que l'on m’offrait là...
J’aurais peut-être dû me méfier de ce défaut de prononciation si propice aux erreurs d’interprétation et demander quelques précisions sur ce qu’il entendait par ce « nous allons pécher » prometteur et s’est soldé par ce « nous allons pêcher » ennuyeux.
Les rêves se réalisent rarement, je le savais et je l’ai oublié pour une histoire d’accent…