samedi, 10 mai 2025
Quand Moizelle Jeanne découvre le poteau rose…
Outre la note d’Adrienne, ce qui m’a poussé à écrire ma note est une scène peu banale que la lumière de mes jours et moi avons vue boulevard des Italiens, lieu peu coutumier de ce spectacle.
Nous vîmes, en attendant le bus 20, quelques policiers tentant d’amener calmement vers leur fourgon un homme qui se débattait maladroitement.
La tâche lui était difficile car il est peu aisé de se débattre quand un pandore tente de maintenir votre caleçon à sa place naturelle et que deux autres vous tiennent par les bras tandis que vous avez le pantalon sur les chevilles...
Ces trois points se sont, probablement de façon involontaire, rejoints dans ma cervelle en cafouillon pour donner naissance à ma note.
D’une part Gaston, ce héros incontestable de la résistance à la stupidité de notre course perpétuelle après des choses sans valeur et inutilement épuisantes.
D’autre part mener à bien des entreprises qui ne devraient être qu’agréables et peuvent devenir pénibles au moins pour un des participants si la rapidité et l’impatience l’emportent sur la patience et la lenteur si souvent nécessaires…
J’ai là deux planches de Franquin qui illustrent assez bien le propos.
La première est celle affichée par Adrienne et que j’ai mise en exergue de ma note.
La seconde, que voilà, est masquée en partie pour éviter un choc terrible à ceux qui restent malgré tout persuadés que les garçons naissent dans les choux et les filles dans les roses…
Cela dit ceux qui doutent de cette histoire de choux et de roses peuvent se renseigner ci-dessous.
11:30 | Commentaires (2)
vendredi, 09 mai 2025
Ravi sans car…
Ouais, bon, je sais...
Le billet d’Adrienne me donne l’occasion de donner un avis que personne ne m’a demandé mais que je tiens à partager avec vous.
Adrienne constate que la vie sans voiture est plus économique qu’avec et moins fatigante.
N’étant pas un « bagnoleux » je suis d’accord avec elle.
N’ayant jamais aimé conduire.
L’ayant fait trop longtemps à mon gré.
Ayant eu mon permis de conduire à vingt-quatre ans passés.
Ayant cessé de conduire il y a une vingtaine d’années même si de fait j’ai conduit deux fois les vingt-deux dernières années.
Je me suis aperçu il y a très longtemps que prendre le train, l’avion, le taxi ou le bus coûtait beaucoup moins cher.
Que c’était beaucoup moins risqué qu’avoir une voiture qu’on ne sait où garer sauf à laisser des fortunes dans des parkings qui empestent.
Que c’est aussi rouler sur des routes où nombre conducteurs restés aux années soixante prennent la colonne de direction pour le prolongement de leur membre viril.
Que c’est passer des heures dans des embouteillages où on respire plus de pétrole que d’air.
Je dois néanmoins avouer qu’ayant eu à certains moments peu de goût pour la marche, je me suis vu à ma grande honte, prendre la voiture pour aller acheter des cigarettes à trois cents mètres de la maison.
Je dois aussi dire qu’avec un collègue, nous avons été des pionniers du covoiturage, utilisant nos voitures alternativement une semaine sur deux.
Je conduisais le matin à l’aller, lui conduisait le soir au retour.
Il y a hélas des moments où on comprend la révolte des « gilets jaunes » car ce collègue et moi avions le choix pour faire ces cent-quarante kilomètres quotidiens qui nous prenaient près de deux heures, entre la « bagnole » et plus de trois heures et demie de transports en commun.
Bref, on vit plutôt mieux sans voiture qu’avec surtout quand on est en ville même si, par moments, quand on se lève, que le temps est doux et le soleil éclatant, on se dit qu’avoir une voiture pour emmener la lumière de ses jours à Trouville serait bien agréable…
Je pense parfois à deux voyages opposés.
Un pour aller à Perpignan qui nous prit deux jours à cause d’arrêts divers, de souvenirs de pension pour elle, d’arrêts pour café et balade dans une forêt.
Un autre qui nous prit plus de huit heures et quatre cents kilomètres d’embouteillages pour ramener de Lyon un neveu.
09:14 | Commentaires (11)
jeudi, 08 mai 2025
Habemus papam!
22:04 | Commentaires (1)
jeudi, 01 mai 2025
On se fait « poète poète et puis c’est tout »…
Je me demandais, en lisant « Bonheur parfait » si par hasard, Théophile Gautier ne s’était pas accordé une pause devant une difficulté de rédaction d’un poème plus délicat, comme « Musée secret » ou « La petite fleur rose »…
Depuis le temps que je lis Théophile Gautier, Baudelaire et Rimbaud, je me dis que ces gens avaient de l’inspiration et certes un regard décalé sur le monde mais avaient aussi, au choix, « le feu au c… » et se servaient de leur savoir-faire en matière de baratin bien tourné pour « pécho »
Il suffit de lire « Rêvé pour l’hiver » d’Arthur ou « Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre » de Charlie pour le constater
Je le sais bien puisque malgré une absence de génie et même de talent, cette technique d’approche m’a bien servi au temps où approcher une jeune fille était aussi peu aisé qu’approcher un papillon, les deux ayant une furieuse tendance à s’envoler au premier pas dans leur direction.
Bref, un moment de vague regret de mon adolescence ravivé par la visite rapide et impromptue d’une jeune fille de notre connaissance.
Cette dernière est en train de « faire tourner en bourrique » un jeune homme qui ne va pas rire tous les jours.
C’est à tel point que je me dis qu’il fallait être cinglé pour courir à dix-sept ans après des filles de dix-sept ans…
Bref, cette note est ma fête du Travail à moi, celle qui montre que depuis longtemps l’arrivée d’un vrai printemps a le même effet sur mon moral…
17:11 | Commentaires (6)
mardi, 29 avril 2025
Le manque de peau rend triste...
Hier matin, je suis allé chez le dentiste.
Rien de bien passionnant si ce n’est que le dentiste est dans une banlieue très agréable.
Surtout en fin de matinée de printemps.
Le temps, justement était à la cervelle pleine d’idées quant à l’usage qu’on peut faire d’un ciel bleu, d’une température douce et d’une population très clairsemée.
Pour prendre le bus, je suis passé par l’avenue Stuart Merrill car, alors qu’auparavant nous habitions le quartier des sculpteurs, nous habitons aujourd’hui dans celui des poètes…
Je suis donc monté dans le 164.
Si je n’étais pas arrivé, le machiniste eût été bien seul dans son bus et se serait ennuyé…
Il me remercia en conduisant avec douceur dans une circulation plutôt maigre.
Avant d’arriver vers l’île de la Jatte, sur ce boulevard plein de belles maisons et d’immeubles de luxe, un arrêt me fit détacher les yeux de mon livre.
Une jeune femme est alors montée.
Bien que n’étant pas particulièrement attiré par les blondes, celle-ci avait quelque chose de rare pour une femme de son âge car ce n’était plus une enfant dont on attend toujours quelque timidité à l’arrivée dans un lieu où il y a des inconnus.
Ce quelque chose était non seulement sa peau, qui était magnifique mais surtout, ce qui lui donnait cet air de vague timidité était cette nuance nacarat dont on ne pouvait dire si elle était due à une humilité improbable ou un léger essoufflement.
Bref, je fis très attention à ne pas la regarder de façon appuyée puis, le bus reprit sa route et moi mon bouquin.
Je ne sais pas où elle est descendue ni même avec précision la station où elle était montée.
Je me rappelle simplement sa peau et cette teinte qui donnait envie de la toucher.
M’est revenu le même genre de souvenir dans le bus 39, vers la station Grenier Saint Lazare.
Une dame manifestement antillaise était montée dans le bus et montrait un dos largement découvert.
Debout derrière elle j’ai remarqué une peau d’acajou sans aucun défaut, légèrement lumineuse car il faisait là encore beau temps.
Je me rappelle avoir eu envie d’y passer la main comme sur un meuble de bois précieux.
Puis je suis revenu à la maison et, après le déjeuner, Heure-Bleue et moi sommes allés au square des Battignoles où les plus vieux arbres commencent à perdre leurs branches tandis que les canards, de plus en plus impertinents tentent d’obtenir de quoi satisfaire une gourmandise insatiable.
Mais quand même, je dois vous avouer que si je n’étais pas en train de relire Théophile Gautier, j’aurais été incapable de découvrir que la peau de cette blonde avait la nuance « nacarat » qu’il a utilisée dans « Émaux et Camées »…
14:58 | Commentaires (6)