jeudi, 06 mars 2025
La réalité dépasse l’affliction.
Mes chéris, me voici pour l’instant de retour parmi vous.
Doté d’un courage nanoscopique et de la musculature d’un lapin de trois semaines.
Vous vous souvenez sans doute de mon récent voyage aux urgences du CHU de mon coin.
J’avais dû constater que le réveillon du Nouvel An aux urgences de Bichet-Claude Bernard n’étaient pas l’endroit rêvé.
Eh bien je dois ajouter aujourd’hui après un séjour dont la lumière de mes jours fut persuadée dès le début qu’il finirait bien, que les choses, à défaut d’aller bien, pourraient aller plus mal…
Je dois hélas ajouter quelques plaintes quant à la qualité du service.
Oh ! Les gens qui œuvrent là sont absolument compétents et charmants.
Ayant toujours aimé voir mon lit entouré d’un essaim de jeunes filles prêtes à me rendre service, les choses se présentaient bien au premier abord.
Je dois néanmoins regretter quelques détails.
Une pauvreté des repas en caviar et en homard qui me fit regretter aussitôt l’époque bénie ou Heure-Bleue et moi courions les restaurants d’un pas vif et alerte qui n’a plus rien de commun avec mon pas de ces derniers temps.
Heure-Bleue a conservé, elle, un pas bien plus vif et vous savez que son caractère ne la porte pas à la commisération, surtout devant l’homme de sa vie.
Bref, je suis astreint à des exercices qui ne m’amusent pas mais sont une condition de ma survie immédiate.
Cette petite note, fort heureusement brève, pour vous dire que pour l’instant je suis encore parmi vous.
Je sais qu’elle est nulle cette note, sans âme et sans imagination mais c’est tout ce que ma cervelle m’autorise ces temps-ci…
Néanmoins je travaille dur pour rétablir quelques connexions neuronales de sorte que je puisse vous abreuver de ces délicieux récits qui vous charment depuis tant d’années.
Bises à tous.
Malgré tout n’allez pas rêver retrouver d’ici quelques jours ce cador de la description que vous avez connu, celui qui réveillait Maurice Druon en sursaut à l’idée qu’un type put être encore moins drôle que lui.
Il a perdu !
C’est mon cas au moins aujourd’hui !
Bises et à bientôt.
11:42 | Commentaires (17)
mardi, 14 janvier 2025
Show "effroi"...
Adrienne me donne aujourd’hui l’occasion de parler de quelque chose dont je ne pense pas vous avoir parlé.
Sauf, si je me rappelle bien, à l’occasion d’un amour adolescent il y a bien une douzaine d’années.
Adrienne donc, nous décrit un tableau où on voit au fond un kiosque et devant, des bancs.
Rien d’extraordinaire sauf peut-être l’impression de solitude que dégage cette toile ou la seule trace de vie est une petite fille assise sur le dossier d’un banc.
J’ai trouvé cette note pas très gaie et c’est là que je me suis mis à rêvasser aux squares que j’ai connus.
J’ai soudain, alors qu’il fait un « froid de gueux », regretté les kiosques qui meublaient les squares parisiens l’été.
Depuis l’époque quasi antédiluvienne de ma naissance j’ai arpenté ces squares parisiens.
De ceux proches de chez moi à ceux parfois lointains où je suis allé, poussé par un rendez-vous que j’espérais fructueux, je crois les avoir tous arpentés.
Le soirs d’été où il faisait beau, il y avait souvent des concerts donnés par des fanfares et orchestres divers.
Ils étaient ordinairement dégagés et situés au milieu d’une sorte de clairière entourée d’arbres et, les soirs de concert les chaises étaient apportées par les spectateurs.
J’y ai connu des chouettes moments, que ce soit au square Clignancourt, au Jardin du Luxembourg où des concerts classiques étaient donnés mais où il fallait se précipiter sauf à y assister de loin et debout.
Un de ces concerts au square du Temple, près de là où j’habitais m’a laissé un souvenir qui à la fois m’amuse et me laisse une impression de gêne.
Un soir d’été particulièrement doux, un concert de cuivres, nos pas nous conduisirent, mon père et moi, revenant place de la République, jusqu’au square du Temple, attirés par la sonorité éclatante des cuivres.
Nous sommes entrés, assistant en silence au spectacle, jusqu’à ce que le drame se joue.
La respiration difficile de mon père lui causait une aérophagie qui rendait certains moments gênants quand nous étions en société.
C’est ainsi que ce soir d’été, debout devant le kiosque, c’est pile au moment où le silence s’établissait qu’un pet retentissant se fit entendre.
Tout aurait pu se passer discrètement si la mauvaise habitude paternelle ne l’avait poussé dire assez peu discrètement « Ce concert vous était offert par la Compagnie du Gaz de France »…
Inutile de dire que je me suis senti aussi à l’aise que le homard qu’on vient de plonger dans l’eau bouillante.
Mon père regarda son voisin, l’air innocent mais me dit « Viens, fils, on s’en va… »
Parfois mon père me manque mais jamais quand je repense à ce moment ramené à la surface de ma mémoire par Adrienne…
11:18 | Commentaires (21)
dimanche, 05 janvier 2025
Urgences...
D’abord et avant tout, une bonne année à toutes et tous !
Je n’avais plus l’expérience des urgences à l’hôpital depuis le printemps 2023.
Honnêtement, ça ne me manquait pas…
J’avais accompagné Heure-Bleue en fin d’après-midi à l’hôpital Bichat qui soupçonnait un « AVC » après la description que mon fils et moi avions donnée des symptômes qui frappaient la lumière de mes jours.
Nous sommes ressortis elle et moi vers 5H30 du matin.
J’étais très heureux de deux choses.
D’abord de savoir qu’Heure-Bleue était « une femme de xx ans, globalement en bonne santé ».
Puis d’avoir quant à moi quitté la salle d’attente des urgences, véritable « Cour des Miracles ».
Je m’y étais pourtant fait un ami, un type qui parlait un français étrange saupoudré de mots de russe.
Hélas, je le perdis prématurément, chassé qu’il fut par les vigiles après avoir frappé un autre visiteur aussi aviné que lui…
Eh bien, je viens de renouveler l’expérience mais à la place du malade cette fois.
Heure-Bleue, un ami et moi rentrions à la maison en bus.
Je commençais à somnoler, pensant m’envoler vers d’autres cieux.
Au moment de descendre du bus quelle ne fut ma surprise de me retrouver à plat-ventre sur le macadam !
On m’aida, on me ramena à la maison et le service d’urgences appelé par Heure-Bleue
fit diligence pour m’amener de nouveau à l’hôpital Bichat.
On m’ausculta, me fit une prise de sang, prit une radiographie de mon torse, mesura plein de choses.
Après quoi on me mit dans un lit avec un masque et un aérosol qui manqua m’achever, un tube dans le nez, etc.
J’ai constaté une fois de plus que l’hôpital est un des endroits où on dort le plus mal…
Le pire était hélas à venir.
Un avant-goût me fut donné dès le matin avec un petit-déjeuner composé d’un café tel qu’on voyait le fond du gobelet.
Le « croissant » qui l’accompagnait était, on va dire « assez ferme ».
Je peux donc vous donner une information absolument vérifiée : Le réveillon du Nouvel An à l’hôpital fait partie des expériences « vraiment pas top » !
Si rien ne vous y oblige, évitez !
Le « déjeuner festif » proposé vous fait comprendre d’un coup pourquoi les entreprises chargées de nourrir les malades et les pensionnaires d’EHPAD facturent les trois repas quotidiens 4,22 €…
Je fus finalement heureux de rejoindre mes pénates en ce milieu d’après-midi du 1er Janvier de l’an de grâce 2025 nanti d’une ordonnance et d’une envie de dormir monstrueuse.
À plus tard.
Heureusement, je suis né le « Jour des Rois » et je vais passer mon anniversaire à la maison.
Le détail qui me gêne c’est le nombre d’années que je dois fêter…
Ouais, eux aussi étaient plus jeunes...
18:19 | Commentaires (20)
samedi, 07 décembre 2024
La machine à explorer le temps.
Contrairement à ce qu’il prétend ce n’est pas Herbert George Wells qui inventa « La machine à explorer le temps », c’est « La Poste » !
Vous savez quoi ?
Hier on a entendu sonner à la porte et nous n’attendions personne !
J’ai ouvert, et devinez qui j’ai vu !
Le facteur ! Oui, lui, un que je connais car il délivre parfois une lettre recommandée au lieu de se contenter de glisser dans la boîte l’avis où est cochée la case « Destinataire absent » alors que nous somme toujours là jusqu’à quinze heures au moins…
Alors que je le connais et qu’il me connaît, il a tenu à me montrer qu’il était bien « Préposé » et a exhibé la carte prouvant qu’il était fonctionnaire de « La Poste » car eux seuls ont le droit de proposer « Le Calendrier des Postes ».
Ça faisait des lustres, des vrais, des de cinq ans, que nous nous passions de ces calendriers, monuments à la gloire des chiots et des chatons.
Comme depuis toujours et peut-être même avant, on y trouve non seulement quel jour de l’année s’est levé ce matin mais aussi la carte de France, celle de l’Union Européenne.
Mieux, quelques recettes de cuisine, quelques renseignements utile tous les jours comme le fait que l’Amazone est le plus long fleuve du monde et que Madonna a chanté « Like a virgin » pensant peut-être que nous allons la croire…
Maintenant reste une question importante.
Mais où va-t-on accrocher ce foutu calendrier ?
Où le mettre pour être sûr que ça ne donne pas un « faux air » qui me ferait penser à la loge de la concierge de l’immeuble de mon enfance.
Rien qu’à regarder ce calendrier, j’ai l’impression que le couloir qui mène à la cuisine sent déjà le pipi de chat !
Peut-être que l’accrocher à l’intérieur des toilettes, sur la porte serait efficace.
En ayant l’espoir chevillé à l’âme, ne pouvant le voir que depuis le siège, ça peut nous rappeler pourquoi on est entré dans ce recoin et en ranimer la fonction…
Avant que le récit de l’achat ne devienne scatologique, je vais briser là, me contentant de me consoler en me disant que sur la foi des assertions du facteur, les fonds recueillis serviront à soulager quelque misère dans le pays…
Nous avons tout de même un mois pour trouver où accrocher ce calendrier…
19:05 | Commentaires (14)
mardi, 03 décembre 2024
On ne vit pas que de pain. Beaucoup de vain, aussi…
La sécurité du réseau ferroviaire britannique contrôlée après le déraillement en Ecosse © AFP
C’est un commentateur d’Adrienne qui m’a donné le sujet de cette note.
C’était un commentaire sur les tribulations d’Adrienne sur les voies ferrées françaises.
Il est vrai que depuis que le moderne « Yield management » autrement dit mais en français « gestion par objectifs » a frappé notre compagnie nationale, le côté « gestion » l’a largement emporté sur le côté « objectifs »…
Pour en revenir à ce qu’écrivait « Leodamgan », il posait ces questions :
« En attendant, les Anglais renationalisent leurs chemins de fer. Pourquoi ? Se pourrait-il que le privé puisse ne pas marcher ? »
On peut dire que « le privé » marche très bien, mais pour un nombre très limité de citoyens.
Celui qui détient les actions.
Ce pauvre hère, pourtant plus gâté que le premier de ses clients, hurle à l’omniprésence de l’État quand il doit se plier à la règle commune surtout quand elle implique des obligations parfois coûteuses mais il y fait appel quand ça ne va pas bien et obtient généralement satisfaction.
Nous avons tous hélas constaté que lorsque ça remarche bien, grâce aux sous du contribuable, donc, il hurle que l’État le dépouille à coups d’impôts.
Heureusement pour lui, l’État qu’il conspue alors a prévu suffisamment d’échappatoires pour lui permettre d’échapper à ces impôts qu’il se débrouille pour ne pas payer.
En foi de quoi, il apparaît régulièrement que selon que l’entreprise est puissante ou misérable, la même stratégie d’évitement est « l’optimisation fiscale » qui amène l’État à s’incliner ou devient de « l’évasion fiscale » passible des foudres de la loi.
Hélas, la foudre tombant rarement sur les paradis fiscaux astucieusement abrités dans des îles paradisiaques, l’évadé fiscal coule des jours heureux en bénéficiant du droit de continuer à gagner ses sous dans son pays d’origine.
Inutile de dire que si la même idée vient à l’esprit de l’épicier voisin, le risque est grand de travailler pour un quart pour le fisc et pour la moitié pour régler le redressement de l’épicier inattentif…
Nous devons tous participer au fonctionnement et à l’entretien de notre pays, c’est évident.
Mais qu’une entreprise nationale, vivant des subsides de l’État se mette à se comporter comme n’importe quelle entreprise de droit privé, a quelque chose de scandaleux.
D’autant qu’on ne remarque de ces entreprises nationales que « les avantages exorbitants et injustes dont bénéficient les fonctionnaires » comme celui de voir les salaires bloqués pendant une dizaine d’années, les heures supplémentaires non payées ou la part, parfois importante, du salaire perçue sous forme de primes qui ne compteront pour rien dans leur retraite.
Bref…
11:31 | Commentaires (2)