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lundi, 23 septembre 2024

Devoir de Lakevio du Goût.N° 192.

Devoir de Lakevio du Goût_192.jpg

Cette scène, courante dans un bar l’est beaucoup moins dans l’œuvre d’un peintre.
Elle parut amener Mark Keller à la peindre.
Quelles sont les questions qu’il a pu se poser en les voyant ?
Que pensaient les deux protagonistes qui semblent muets ?
La vie semble beaucoup plus riche en questions qu’en réponses…
Je compte sur vous pour nous éclairer lundi.
Vous êtes toutes et tous riches d’interrogations.
Je suis sûr qu’elles nous intéressent tous.

Il s’apprêtait à la servir pour la septième fois.
Il le savait avec précision, c’était son boulot.
La règle était bien connue « Une bouteille c’est six verres. »
On lui avait appris à jauger sur n’importe quel verre la quantité « 12 cl ! Fais gaffe ! »
En attendant il ouvrait la seconde bouteille et se disait « Si elle attend quelqu’un, le quelqu’un a intérêt à arriver dans moins de cinq minutes… »

Elle tendit son verre en se disant « Mais bon sang ! Il va me parler ? »
Elle remarqua alors qu’elle allait bientôt se mettre à bafouiller même en pensant…
Il ouvre la seconde bouteille et semble ne pas même m’avoir vue…
Bon sang qu’il est beau !
Il pourrait au moins me demander « Vous attendez quelqu’un ? »
Mais je t’en fous, il est juste au boulot, il se fout de qui est derrière le comptoir.
S’il ne me parle pas maintenant, je vais partir et je ne suis même pas sûre de pouvoir descendre du tabouret...
Non mais quelle idiote ! J’aurais pu commander un diabolo quelconque mais non, j’ai voulu « faire genre ».
Un grand cru de Bordeaux qui titre au moins 15°, ça, « ça avait de la gueule » comme commande…

Franchement elle est trop mignonne pour « se mettre minable » comme ça !
Je devrais peut-être lui dire… Oh ! Et puis m… !
« Mademoiselle ? Mademoiselle ? Ça ne va pas ? »
Elle a levé les yeux te là, comme on dit « j’ai été scotché » !

Enfin, il m’a parlé !
Il m’a même regardée, il a l’air vraiment inquiet pour moi.
Il a la voix douce.
Il semble si gentil qu’un sourire m’a échappé.

P… ! Ce sourire ! Il donne envie de l’embrasser tout de suite.
Je me suis contenté de demander « Vous attendez quelqu’un ? »
Puis, un peu indiscret je m’en rends compte « Quelqu’un qui n’arrive pas ? »

Tant pis, je n’aurais jamais pensé dire ça mais je n’ai pu m’en empêcher.
J’ai dit doucement « Je pense qu’il arrive enfin… »
Je suis sûre que j’ai rougi, c’est la première fois de ma vie que je fais « le premier pas »…

Bon sang ! Mais elle rougit !
« Mademoiselle ? Je ne voudrais pas paraître indiscret mais voulez vous que je vous raccompagne ? J’ai fini dans une demi-heure. »

J’ai repoussé le verre que je n’ai pas touché.
Il l’a ramassé et l’a vidé dans le bac.
« Merci beaucoup, je pourrais avoir un café ? Un vrai « ristretto » maintenant ? »
Il a souri.
Mon dieu ! Quel sourire...
Cette demi-heure va être interminable, je le sens…

vendredi, 20 septembre 2024

192ème  Devoir de Lakevio du Goût.

Devoir de Lakevio du Goût_192.jpg

Cette scène, courante dans un bar, l’est beaucoup moins dans l’œuvre d’un peintre.
Elle parut amener Mark Keller à la peindre.
Quelles sont les questions qu’il a pu se poser en les voyant ?
Que pensaient les deux protagonistes qui semblent muets ?
La vie semble beaucoup plus riche en questions qu’en réponses…
Je compte sur vous pour nous éclairer lundi.
Vous êtes toutes et tous riches d’interrogations.
Je suis sûr qu’elles nous intéressent tous.

lundi, 16 septembre 2024

Devoir de Lakevio du Goût No 191

Devoir de Lakevio du Goût_191.jpg

Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.
Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…

Depuis tout ce temps que j'ai passé derrière ces portes obstinément closes, je sais maintenant.
J’ai ainsi attendu des heures, assis sur les marches d’escaliers ombres, parfois vaguement éclairés chichement par des fenêtres aux vitres sales.
J’ai aussi parlé à des inconnus dont nombre ignoraient qui habitait ou avait habité derrière ces portes.
Une fois, l’un d’eux m’a dit « A… Mademoiselle A. ? Eh bien… Hélas… »
En fermant la porte de chez lui il a dit « Je crois bien qu’elle est morte il y a près de vingt ans… »
Ça m’a paru bizarre, comme si j’avais couru toutes ces années après un fantôme dans divers arrondissements de Paris.
Je me rappelle avoir cru, l’espace de quelques heures, qu’elle était passage du Désir, puis dans d’autres rues du Xème arrondissement.
Mais non, ces portes n’avaient pas d’adresse précise, elles se déplaçaient au gré de souvenirs flous et toutes les histoires qui y étaient liées finissaient mal.
Mais là, je savais.
Je savais enfin où était cette porte, celle qui allait me dire exactement ce qui traînait dans mon cerveau depuis tant d’années et l’embrumait aux moments les plus inattendus.
J’étais devant et j’attendis d’être sûr que personne ne gravissait les marches avant de tenter d’entrer.
Bien que la poignée de la porte fut si sale qu’on eut cru qu’elle était soudée à la pommelle, elle tourna sans difficulté et la porte s’ouvrit dans un grincement qui me rendit inquiet à l’idée qu’un voisin pût m’entendre.
J’eus la surprise de ma vie !
J’entrai dans un salon où régnait un désordre épouvantable mais mort.
Sur la cheminée où aucun feu n’avait été allumé depuis des temps immémoriaux, un tas de méchants chiffons de papier attendaient sans doute qu’on les brulât…
Cet appartement avait été abandonné sans hâte et un manteau, abandonné lui aussi sur un escabeau dont je me demandais ce qu’il faisait là, excita ma curiosité.
J’en fouillai les poches pour savoir à qui il appartenait mais c’était un réflexe idiot puisque c’était un manteau de femme et ce qui aurait pu me renseigner était sans doute dans un sac à main…
Aucun des papiers qui traînaient autour, par terre, sur la cheminée ou la petite table ne me renseigna.
C’est alors que, levant les yeux, je la vis sur le mur.
J’en étais sûr, c’était elle, je l’avais reconnue immédiatement !
Celle que je cherchais partout, dont je ne sais qui avait fait le portrait, était là, sur ce mur, telle je l’avais croisée il y a longtemps, bien longtemps.
J’ai ramassé par terre une carte de visite, sans doute échappée d’un porte-document donnait une inquiétante information.
On y pouvait lire « Henri de Borniol » en caractères gras.
Et, juste en dessous, en plus petit « Depuis 1820 ».
Le dernier signe de ce jeu de piste étrange était celui d’une entreprise de pompes funèbres.
Je suis sorti de l’immeuble, tracassé par ce dernier renseignement dont j’ignorais la signification ni où il me mènerait et traversai la rue…

Je n’ai pas entendu le bus.
La dame a dit au machiniste affolé « J’ai crié mais il n’a rien entendu, on aurait dit qu’il rêvait… Qu’il avait déjà quitté ce monde… »

samedi, 14 septembre 2024

191ème Devoir de Lakevio du Goût.

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Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.
Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…

mercredi, 11 septembre 2024

Quand on a paniqué on ne sait pas.

N’allez pas croire, c’est plus sensé qu’il y paraît…

la-vie-est-belle1.png

Et j’espère que cette note, inspirée par celle d’Adrienne qui m’a fait sourire hier matin ne vous semblera pas trop leste.
Adrienne nous parlait hier de la remarque d’une jeune fille de quatorze ans qui se plaint que l’école soit pleine de « mochetés » en matière de garçons et que les seuls « beaux gosses » soient tous « gay ».
Comme Adrienne, je me demande comment elle le sait.
Quant à moi, je me demande pourquoi elle se maquille avec tant de soin si les seuls garçons qu’elle tente ainsi d’intéresser sont des « mochetés » qu’elle « enverra au bain » s’ils tentent quoi que ce soit pour lui témoigner quelque intérêt.
Pour ce que je me rappelle, il me semble bien que l’adolescence est ce moment où on est le plus intarissable sur ces sujets.
C’est-à-dire essentiellement sur ce qu’on ne connaît pas…
Je me rappelle aussi, comme quelques camarades de ma génération, que quand nous commençons à avoir quelques lumières sur le sujet on est beaucoup plus discret et on évite de se répandre auprès de copains dont on sait que justement, ils manquent de ces lumières allumées si récemment et encore si tremblotantes.
J’ai souvenir d’un retour de vacances de Pâques en 4ème ou un copain de la petite bande de trois que nous formions étions assez proches pour lâcher quelques confidences.
Nous en parlions essentiellement pour dire notre ignorance et parler de quelques émotions qui nous prenaient parfois.
Ce jour de retour, notre copain J. dont j’étais assez proche et dont j’ai déjà parlé nous instruisit d’un détail.
C’était à « la récré » de midi, la plus longue, celle qui commençait à la sortie pour le déjeuner et le retour en classe de l’après-midi.
Nous étions assis tous trois sur les marches à l’entrée du couloir qui menait aux classes.
Pendant ces vacances, je n’avais rien fait de particulier si ce n’est essayer d’en apprendre un peu plus sur le sujet et chercher les œufs cachés dans le jardin des grands-parents.
J. lui avait tenté quelque chose qui l’avait surpris.
Pour deux raisons.
La première c’est qu’il avait trouvé une cousine aussi curieuse que lui et ne l’avait pas giflé.
La seconde, il nous nous l’a dite à voix basse en s’approchant de nous et nous avoir fait jurer de n’en dire mot à qui que ce soit.
Nous jurâmes et c’est ainsi que j’appris « elle a bien voulu et j’ai mis mon doigt »…
Nous dîmes en chuchotant « et alors ? ».
Il nous appris quelque chose qui nous fit rêver pendant très longtemps « eh ben, c’est chaud et c’est vachement doux… » et il répéta « vachement doux… »
« La récré » prit fin et c’est la cervelle supputant à mort que nous sommes revenus en classe.
On en apprit plus par nous-même plus tard et je suis sûr que passée l’émotion de l’instant, certains de nous se sont souvenus de J.
Surtout quand on a su que ce « c’était vachement doux… »  était « vachement vrai »…