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jeudi, 16 mars 2017

Tandis qu'elles, m’émerveillent…

La journée fut fatigante.
La matinée pour cause de démontage de meuble dit « meuble four » et montage du nouveau meuble dit « meuble four ».
L’après-midi pour cause de petites-filles.
Quand l’heure est arrivée d’aller chercher de quoi parfaire l’épuisement, j’ai laissé le four par terre au milieu de la cuisine et la table vitrocéramique en appui contre un meuble.
J’ai pensé naïvement « tiens, ça va me reposer de mon boulot de déménageur depuis deux jours… »
Je t’en foutrais, moi, du repos !
Je suis allé récupérer P’Tite Sœur à la maternelle.
Elle m’a d’abord montré son « cahier de réussite », avec un dessin très figuratif mais dont je ne sais toujours pas ce qu’il figurait.
Puis, tout le long du chemin qui mène à « la grande école » elle a causé, ri et dansé.
Rien qu’à la regarder j’avais déjà les genoux usés.
Mais où prend elle tous ces kWh ?
J’ai soupiré de soulagement en arrivant à l’école de Merveille.
Heure-Bleue et le père d’une autre enfant attendaient derrière la grille.
Je suis entré dans l’école et j’ai failli tomber à la renverse parce qu’en la prenant à la sortie de la classe elle m’a fait un bisou.
Un truc comme ça devant ses camarades de classe ne pouvait signifier qu’une chose :
J’étais à la fois bien peigné et j’étais habillé comme il lui plaît.
Cela dit, elle a illico commencé à faire la gueule…
Alors nous sommes tous partis « au Chinois d’à côté ».
Ça s’est un peu arrangé jusqu’à ce que nous allions au jardin près du restaurant.
Merveille a eu alors cet air, ce petit quelque chose qui fait qu’on comprend pourquoi il y a des enfants martyrs.
La lumière de mes jours l’a emmenée ailleurs chercher des sous au distributeur et ça a pris des heures.
Heures où j’ai dû servir d’esclave à P’Tite Sœur ravie d’être sans sa sœur.
Eh bien, c’est pareil que quand Merveille était petite : C’est la mine.
Elle ramasse les petits cailloux, les compte, me les montre.
Il m’a fallu me mettre à genoux pour décoincer un petit caillou entre deux planches.
J’ai réussi.
Elle me l’a donné.
Elle me l’a repris.
Heure-Bleue et Merveille sont revenues juste avant que je ne sois tenté de vendre P’Tite Sœur à un pédophile.
Merveille a « rechougné » nous sommes partis vers un autre jardin.
Merveille m’a alors raconté tous les malheurs qui frappent une petite fille de dix ans.
De sa mère qui l’inquiète, de son père qui l’énerve, de son petit camarade de cœur qui n’est pas là, de copine avec qui elle se fâche régulièrement, qui essaie de lui piquer son dessert ou son fromage.
Elle m’a très longuement parlé de sa copine, de ses reproches, de ce que la copine reproche à ses parents et à elle.
Je connais la copine, elle est très boulotte et je sais qu’elle envie un peu Merveille parce qu’elle la trouve belle et mince et qu’elle voudrait être comme elle.
La vie de petite fille de dix ans en 2017 n’est décidément pas plus facile que celle de petit garçon de dix ans en 1959…