Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 07 novembre 2018

Rêve parti...

Je rends mon devoir en retard, il est fait « à l’arrache » mais bon, c’est un devoir…

lakevio.jpg

Dès qu’elle le vit, elle avança, négligeant de saluer au passage quelque connaissance qui s’empresserait, la soirée terminée, de répandre des rumeurs sur son manque d’éducation.
Anna le savait et s’en moquait.
Elle avait seulement remarqué Edmond au fond de la salle et se dirigeait vers lui allègrement. Depuis qu’ils se connaissaient, c'est-à-dire plus d’un demi-siècle, il lui faisait le même effet.
Quand elle fut suffisamment proche, il la remarqua à son tour et elle constata avec plaisir qu’elle lui faisait elle aussi le même effet.
Elle se posa soudain la question. Pourquoi diable ne nous sommes nous jamais mariés ? Nous avons vécu tant de choses ensemble !  
Elle rosit en y repensant. L’idée du péché lui vint à l’esprit et elle se dit « nous avons si souvent été unis devant une armoire et entre deux draps, pourquoi pas devant le maire et entre deux témoins ? »
Elle scruta Edmond avec plus d’attention encore. Il la regardait avec ce sourire en coin qui la séduisait toujours.
Évidemment, il était encore « arrangé comme l’as de pique ».
Le regard d’Anna décontenança Edmond.
Pourtant il avait fait des efforts de mise pour cette réception, surtout quand il avait lu qu’elle serait sur la liste des invités.
Il se redressa tandis qu’elle secouait la tête d’un air un peu désespéré et s’approchait de lui pour redresser la lavallière qu’il portait encore de travers…
Anna, tirant sur les revers d’Edmond, eut un sourire et lui dit doucement dans un soupir « Mon vieux complice… »
Edmond la regarda tendrement, il pinça les lèvres tandis que ses yeux se plissaient de malice.
Elle le connaissait si bien qu’elle s’approcha plus encore près pour lui glisser à l’oreille :
- Non ! Edmond ! Ne me dis pas que tu as pensé ça ! »
Il sourit plus largement encore.
- Quoi donc, mon Anna ?
- Ne me prends pas pour une idiote !
- Mais…
- Je te dis « Mon vieux complice » et tu souris plein de malice.
- Et alors mon Anna ?
- Ne crois pas que je ne t’ai pas entendu penser « Mes c… aussi… »
- Il est vrai qu’à nos âges…