Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 21 août 2018

Quand le vin cuit, le verre assoit…

De rien, Mab, je sais bien que tu n’en as plus rien à cirer maintenant mais, comme Lakevio, je pense encore à toi…
Et je me rappelle très bien que tu n’aimais pas faire la cuisine...
Quand vous faites confiance à une recette et que vous essayez de la mettre en œuvre il y a toujours le détail qui fiche tout en l’air.
Que je vous raconte, lectrices chéries.
Je vous avais parlé il y a peu de mon envie de préparer un quatre-quarts pour faire plaisir à Tornade.
Je m’y suis attelé hier, l’Ours ayant aussi envie d’un quatre-quarts et la flemme de le faire lui-même.
La recette en est assez simple : quatre quarts.
Un quart du gâteau est fait de sucre.
Un quart du gâteau est fait de beurre.
Un quart du gâteau est fait de farine.
Le dernier quart est fait d’œufs.
On part du principe que quatre œufs font environ deux-cent-cinquante grammes et c’est parti.
Il y a plusieurs recettes et, envie de « peaufiner » aidant, j’ai choisi celle où, pour rendre le gâteau plus léger, ergo plus digeste, il convient de séparer les jaunes des blancs.
L’idée étant d’intégrer au reste des ingrédients les blancs battus en neige.
J’ai tout fait bien.
Beurré et fariné le moule.
Mis la mixture dedans.
J’ai goûté d’un coup de langue sur la spatule la préparation.
C’était super bon.
C’est là que ça s’est gâté.
Les recettes de mets cuits au four sont « piégeardes ».
Elles vous annoncent des réglages censément précis comme des balances de dealer.
Hélas, comme chaque fois, vous lisez « faites préchauffer le four environ dix minutes sur thermostat 6/7 ».
Hélas, c’est là qu’est l’os.
« Thermostat 6/7 » c’est assez vague.
Vous regardez d’autres recettes, histoire de savoir à quelle température ce foutu four doit cuire votre mets.
C’est le foutoir le plus total !
« Thermostat 6/7 », c’est n’importe quelle température comprise entre 160 et 210°C !
Du coup, avec mon four, mon quatre-quarts est correct sans plus.
Il serait bon s’il n’était entouré d’uns sorte de gangue de quelques millimètres d’épaisseur de pâte un peu trop cuite.
Je saurais désormais que le prochain quatre-quarts devra être enfourné pour cinquante-cinq minutes à « thermostat un peu en dessous de 6 » soit environ 175°C pour mon four…
J’en referai donc un autre d’ici quelques semaines…
Étonnant, non ?

quatre-quarts.jpg

lundi, 20 août 2018

De toutes ces guêpes, je ne vois que l'essaim...

paris.jpg

Tornade m’a envoyé une photo.
Je crois que j’ai un jumeau qui pense comme moi que Paris est le plus bel ornement de la planète…
Tornade est repartie à Londres.
Et pas n’importe quel jumeau : Montaigne.
Un calme de fin du monde s’est abattu sur la maison.
Je digère…
Ce week-end eût pu être celui dit « Week-end à Zuidcoote » tant il fut animé…
Le vendredi est toujours « piégeard » qui voit arriver Tornade, presque calme, on fait les courses et on revient à la maison tranquillement après avoir passé un moment en terrasse et un arrêt chez « Pou » et au Monop’.
Je pense toujours à passer chez un caviste pour une bouteille de Gewurztraminer qui plaît à Tornade en apéritif.
Le lendemain fut plus difficile, avec un côté « parcours du combattant ».
Nous sommes allés au Parc de Bagatelle.
C’est grand…
J’en ai surtout retenu que Mr d’Artois et sa maison furent un haut-lieu, voire le haut-lieu du libertinage.
Heure-Bleue et moi nous sommes assis à l’ombre, sur un muret de pierres sèches et avons papoté en attendant que Tornade ait parcouru ses deux cents kilomètres quotidiens.
Un jour où elle ne fera pas attention, je l’assommerai et je l’ouvrirai pour voir comment c’est fait à l’intérieur.
Je ne serais pas étonné d’y découvrir un moteur de camion de mille chevaux, genre « Mack », le tout en fonte et en acier trempé...
Le truc fait pour tenir deux millions de kilomètres.
Enfin, nous sommes revenus tranquillement à la maison.
Comme chaque fois, la lumière de mes jours et moi nous sommes chamaillés parce qu’elle prétend que je préfère marcher plus longtemps que monter une côte.
C’est toujours la même histoire.
Nous sortons du 43 à Saint Lazare, elle veut prendre le 95 rue de Rome, je veux le prendre rue Auber.
Elle dit « c’est plus loin ! » je lui dis « c’est pareil ! »
Nous arrivons à la maison, la chose me sort de l’esprit.
Je ne sais quoi dans la conversation me rappelle que je dois prouver qui a raison.
Google dit que dans les deux cas ça fait 350 mètres.
Faut croire que ses mètres sont plus courts que les miens, dont l’étalon se contente d’être conservé au pavillon de Breteuil.
En attendant tous ces mètres m’ont usé les pieds jusqu’à la malléole…

vendredi, 17 août 2018

Si Virgile avait écrit ce billet.

Il se serait appelé « Les Vinyliques »…
Liv Fourmi parlait dans sa dernière note d’une danse hongroise de Brahms. La danse hongroise N°5.
Immédiatement m’est revenue cette danse que je connais depuis 1962.
Je suis allé fouiner dans mon tas de vinyles et je l’ai retrouvée immédiatement.
Elle fait partie de l’un des trois coffrets de disques que mes parents m’ont offerts.
Le premier me fut offert au printemps 1960, je ne sais pour quelle occasion, probablement une bonne note quelconque.
C’était le « Festival de Musique Classique Légère ».
Une édition de « Selection du Reader’s Digest 220 Blvd Saint Germain Paris ».
L’année suivante, en 1961, ils m’offrirent un second coffret des mêmes éditions.
Les « Airs Célèbres du Monde Entier ».
C’est là que j’appris non seulement les paroles de « La caissière du grand café » mais surtout « Greensleeves » cette romance anglaise du XVIème siècle.
En 1962, ce fut le troisième et dernier coffret que mes parents m’offrirent.
« Les trésors de la musique classique ».
J’ai encore ces trois coffrets et quelques autres.
Il y a bien un disque qui a disparu mais je sais qu’il n’est pas perdu pour tout le monde…
Ce ne furent certes pas les œuvres les plus remarquables qui furent écrites mais elles étaient à coup sûr célèbres depuis des siècles et m’ouvrirent des horizons insoupçonnés sur ce que pouvait faire la musique quand on l’écoutait attentivement.
Bon, il y avait quand même un problème.
C’était une époque très « intégriste » en matière musicale et plusieurs chapelles s’affrontaient à coups d’anathèmes.
C’était une époque de guerre de religions où il valait mieux éviter de dire qu’on aimait Cora Vaucaire à un adepte de Presley.
Le pire étant d’aimer, différemment mais autant, Schubert et les Beatles.
Là, ça donnait lieu à des drames.
Quand je pense que celle qui m’avait enchanté en 1968 avec « I say a little prayer » vient de casser sa pipe…
Heureusement, comme toujours dans ces cas là, vous croisez toujours des gens qui vous font découvrir des trésors que vous chérissez encore et vous font toujours frissonner plus de cinquante ans après.
Que ce soit Tristan et Isolde ou Les Nuits d’été de Berlioz.
Bref, voilà ce que le tango mis en ligne par Liv Fourmi a
suscité chez moi…


jeudi, 16 août 2018

C'est la saison des cyclones...

Tornade arrive demain.
J’ai déjà les pieds qui s’usent…
Bon, j’échappe à Cluny, ce musée qui est passé de l’état de ruine médiévale à l’état de ruine médiévale sous verrière, c’est déjà ça.
Il semblerait que je doive accompagner mes deux commensales au jardin de Bagatelle.
Je suis passé des milliers de fois sur le pont de Puteaux et emprunté autant de fois le boulevard Richard Wallace, oui, celui des fontaines Wallace.
J’ai toujours vu le jardin de Bagatelle depuis le boulevard et jamais je n’ai eu envie d’y entrer.
Après avoir traversé tant de fois la roseraie de Portland, je dois dire que les roses me sortaient un peu par les yeux.
Mais comme je suis un chouette copain et un gentil mari, j’irai m’emm… nuyer samedi après-midi à Bagatelle.
L’avantage c’est qu’il suffit de passer à Saint Lazare et de prendre le 43 qui nous y amène directement.
Puis, quand on rentrera, je préparerai à Tornade un vrai quatre-quarts, le truc de breton, le vrai.
Peut-être que je lui déboucherai une bouteille de cidre, ça devrait bien aller avec.
En revanche, l’idée d’acheter chez Pou de quoi manger froid me tente assez.
Ils ont un jambon à l’os fort appétissant.
Bon, ce n’est ni casher ni hallal mais comme on se fout complètement de toutes ces histoires…
Je ferais bien malgré tout une purée comme la faisait ma mère.
Ma mère était étrange, indiscrète, envahissante et insupportable mais elle faisait une purée quasiment aussi bonne que celle de Robuchon.
Heureusement, elle n’a jamais essayé de la faire comme Mr Robuchon, elle aurait remplacé le beurre par de la margarine Astra.
« Tu prends bien Astra, hein mon fils, les autres sont pleines d’eau, ça saute quand on fait chauffer ! »
Bref, ça me dit assez de faire un dîner comme ça.
J’ai déjà préparé le hors-d’œuvre, de petits feuilletés roulés.
Une couche de pâte feuilletée tartinée de moutarde, une couche de jambon, une couche de gruyère, on roule on met le tout au four thermostat 7 pendant une petite demi-heure.
Pour le cholestérol, c’est pas top mais pour la gueule, ça va.
Puis le jambon à l’os avec la purée maternelle.
On clôt avec le quatre-quarts et le cidre.
Ça devait aller…

mercredi, 15 août 2018

L'écrit va scier !

J’avais la crève.
J’ai failli me plaindre puis je me suis souvenu que ma cousine et Mab étaient mortes il y a peu.
Alors je me suis dit que je me plaindrai une autre fois.
Un peu de pudeur ne nuit pas.
Ce n’est pourtant pas l’envie de me plaindre qui me manque.
Et j’ai de quoi…
Pensez, lectrices chéries qu’un drame familial a failli se nouer qui ne fut évité que par ma distraction.
Je suis allé me laver les dents et, sans faire attention, dans un réflexe altruiste inattendu j’ai jeté le tube de dentifrice vide.
La chose paraît évidente mais songez, lectrices chéries que parmi nos petits jeux de mariés depuis longtemps, il y en a un qui consiste justement à presser le tube de dentifrice jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une miette de dentifrice.
C’est là que le drame se joue.
La suivante car je fais tout pour que ce soit Heure-Bleue la victime, d’abord je n’en ai pas d’autre à ma disposition, prend le dentifrice.
Puis, voyant apparaître une miette de dentifrice, jubile intérieurement en se disant « Yahooo !!! Je l’ai eu ! C’est lui qui va changer le tube, jeter vieux, jeter l’emballage du neuf et pester parce qu’il va devoir aller tout nu à la cuisine en passant devant la fenêtre ! »
Hélas pour elle, il n’y a pas assez de dentifrice au fond du tube.
Je ricane en la regardant presser en vain le tube.
Elle finit par « Et m… ! »
Puis « Minou ! C’est pas bien ce que tu fais ! »
Je n’ai plus qu’à attendre qu’elle aille à la cuisine et passe, seins nus devant la fenêtre.
Hélas donc,  emporté par un élan de jugeote inattendu chez moi, j’ai changé le tube, jeté le vieux et l’emballage du neuf.
Notre théâtre a du coup joué « Relâche » à guichets fermés…
Alors j’ai allumé la radio.
J’écoute Bashung avec ravissement.
Il chante « La nuit je mens ».
Et à l’écouter car je l’écoute, je ne me contente pas de l’entendre, je me fais une fois de plus une réflexion que je me fais depuis des décennies.
Bientôt six.
Oui six car j’ai attendu d’avoir une quinzaine d’années pour me la faire.
Bientôt six décennies que je me dis que la poésie est un art difficile.
Bien plus que l’écriture.
Pour tenter la poésie, faut être bon ou inconscient.
Apparemment, le monde foisonne d’inconscients.
Ou d’imprudents car la prudence commanderait de se relire.
Et l’objectivité d’effacer illico ce qu’on vient d’écrire.
Ecrire est beaucoup plus simple, il suffit de savoir écrire.
Et encore pas toujours d’après ce que je lis parfois.
Il faut évidemment avoir quelque chose à dire.
La poésie, c’est autre chose.
Il faut bien sûr avoir quelque chose à dire.
Il faut surtout avoir quelque chose à ressentir.
Il faut savoir le faire ressentir.
Il faut savoir faire partager une vue différente de ce qui nous entoure et qu’on voit de travers. Qu’on ne voit pas comme tout le monde.
Savoir regarder le monde de côté, ou de dessus, ou de dessous.
Enfin d’ailleurs.
Et savoir dire ce que l’on voit.
Nombreux sont ceux qui s’y essaient.
Encore plus nombreux sont ceux qui se cassent la gueule…