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mardi, 09 février 2021

Les mots et les choses…

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Les mots et les choses…
Hier j’écoutais les informations du soir dans la cuisine en préparant le dîner.
Un instant je suis resté rêveur à écouter mon « truqueur à piles ».
Il y était question de la vague de froid qui s’abattrait incessamment sur la France.
Pire encore, sur la partie de la France où j’habite !
Je n’étais pas content et j’avais déjà froid.
L’idée d’avoir encore plus froid me poussa à avoir une pensée idiote.
Du genre « Ah ils m’ont bien eu avec leur réchauffement climatique ! »
Ça ne dura que le temps de la formuler car je ne suis pas idiot au point de confondre le climat et la température moyenne de la planète avec le temps qu’il fait dans la semaine.
Puis, d’un coup mon attention fut attirée par une de ces phrases tarabiscotées dont l’époque est friande.
J’entendis sortir du poste une voix tout à fait neutre proférer « le Plan grand froid va être activé dans le nord du pays car des risques d’hypothermie sont présents parmi la population des gens en grande précarité ».
Et là, je fus frappé.
Pour avoir entendu maintes fois l’appel de l’abbé Pierre à la radio en 1954, autrement claire, cette voix détachée parlant de façon lénifiante de risques d’hypothermie pour les SDF m’a semblée tout à fait hors de la réalité.
C’est sans doute pour éviter ce déferlement d’émotions, tout à fait irrationnelles chez l’auditeur et préjudiciable à son rythme cardiaque, que la novlangue existe.
Il est vrai que « le Plan grand froid va être activé dans le nord du pays car des risques d’hypothermie sont présents parmi la population des gens en grande précarité » est autrement sérieux et soporifique pour la population que « La vague de froid va voir mourir de froid nombre de sans-abri. ».
On ne dira jamais assez l’intérêt de procéder par périphrases et euphémismes.
Un peu comme le cambrioleur, serré par les chaussettes à clou qui donne une explication fumeuse du genre « la vitrine était cassée, m’sieur l’agent ! Alors de peur qu’on ne vole ce bijoutier, je suis entré et j’ai gardé la main sur les bijoux, vous comprenez ? »
C’est sans doute ce qui pousse les divers rédacteurs de discours officiels ou de bulletins d’information à se dire devant leur clavier « Bah ! Pourquoi user de dix mots quand un millier suffit… »
Et je me rappelle soudain que l’abbé Pierre avait aussi dit, bien des années plus tard « Gouverner, c’est d’abord loger son peuple. »
Il me semble bien qu’il n’avait pas parlé d’engraisser les agents immobiliers ou les bailleurs qui louent des galetas à des tarifs qui en paieraient l’achat

lundi, 08 février 2021

Devoir de Lakevio du Goût N° 67.

Comment diable Francisco Goya, qu’on connaissait plus austère s’y est il pris pour passer de cette vision : 

francisco-goya-elegante-habillee.jpg

À celle-ci : 

francisco-goya-elegante-devetue.jpg

Je me demande, moi aussi comment il a fait et pourquoi, il s’est donné la peine de dévêtir cette dame.
Mais bon, comme dit le héros de « 2001, a space Odyssey » à la fin de la nouvelle « J’aurais bien une idée… »
À lundi, pour savoir comment, selon vous, il a pu s’y prendre…

 

Mon dieu ces ballerines !
Je suis sûr que c’est pourtant ce qui avait assuré ce pas dansant lorsqu’elle s’était approchée du divan mais bon sang que ces ballerines étaient laides !
Je supputais qu’elle avait sans aucun doute les plus jolis pieds du monde.
Des pieds égyptiens, j’en étais sûr.
L’idée m’était venue, passagère, qu’il était idiot de les mettre dans ces chaussures d’un mauvais goût très sûr...
Même un peu vulgaires parce que quand même, ce « doré », hein…
Elle s’est arrêtée, avant de prendre la pose, a regardé autour d’elle puis s’est assise sur le divan, face à mon chevalet.
Elle attendait quelque chose.
Moi aussi.
J’ai posé la palette que j’avais à la main, et j’ai observé la dame un long moment tandis qu’elle patientait.
Quand même, ces chaussures…
Et ce « doré » entre abominable et horrible…
Ces chaussures dorées qui cachaient, les gâchaient plutôt, ces pieds dont j’étais sûr qu’ils étaient magnifiques, à caresser, voire à embrasser.
J’étais sûr qu’ils étaient délicats du talon aux orteils.
Rien qu’à regarder le pli de sa robe qui habillait si bien ces jambes au bout desquelles ces pieds étaient si joliment accrochés par des chevilles, j’avais envie de les dénuder et les toucher.
Vous savez, un peu comme ces sculptures sur laquelle on ne peut s’empêcher de passer la main, rien que pour être sûr que c’est du marbre et non la peau dont elles semblent pourtant avoir la texture.
Il me fallait absolument  savoir si ces pieds étaient aussi beaux qu’ils le laissaient deviner bien qu’ils fussent cachés par ces ballerines épouvantables.
J’attendis encore un moment jusqu’à ce que son regard triste se transforme en air agacé.
L’air agacé se transforma petit à petit en air rageur mais elle resta muette.
J’attendis encore un moment.
Son regard se fit plus curieux et attentif.
C’était le moment attendu, j’en étais sûr, celui où elle était de nouveau disponible.

***

J’avais eu raison d’attendre.
Dans la lumière de l’après-midi finissant, j’ai regardé la paire de ballerines jetées devant le divan.
Alors que sa tête reposait sur le coussin, j’ai pu admirer à loisir ces pieds qui étaient exactement comme je les avais rêvés.
Tout de même, à quels stratagèmes doit-on se livrer pour voir des pieds.
Mais des pieds si jolis, tout de même.
Des pieds égyptiens, j’avais vu juste.
Et puis ce fut un si agréable sacrifice…
Je pris mon pinceau et, admirant le modèle languissant sur le divan, je peignis et signai la seconde toile.
C’est rare pour un artiste mais cette fois, j’étais satisfait de mon œuvre.
J’ai attendu qu’elle se rhabille avant de demander «  Votre mari, pensera à moi, j’espère ? »
Je pensais évidemment à la rémunération de mon travail.
Elle me sourit gentiment et répondit doucement « Lui, je ne sais pas, mais moi oui, soyez en sûr… »   

samedi, 06 février 2021

Hou là !!!

Je cherchais quelque chose sur Michel Simon une « musiquette » me trottait par la tête.
Je suis donc allé chercher sur Wikipedia un détail sur Michel Simon.
Et j’ai évidemment trouvé autre chose que ce que j’étais allé chercher.
Quelque chose qui ne nous rajeunit pas, enfin ceux de ma génération.
La génération qui arpentait les rues en mai 1968, parfois marchant, parfois courant car déjà, la maréchaussée avait la mauvaise habitude d’offrir à la jeunesse un entraînement sportif.
De peur sans doute que l’étudiant ne s’avachît faute d’activité.
À l’époque, je suppose qu’il est inutile de vous dire que Michel Simon était rangé avec les vieilleries comme Tino Rossi et autres Jacqueline Boyer.
Tout juste moquions nous les ministres en singeant Ray Ventura en chantant « Tout va très bien, Madame la marquise »…
Michel Simon, donc n’occupait pas nos esprits.
Et pour cause, en ces temps lointains, la vieillesse était un truc inconnu de nous tous si ce n’est un souvenir de grand’ mère par ci et de grand-père par là.
Il se rappela à moi quand cette « musiquette » se vissa dans ma cervelle ce matin.
J’ai donc cherché.
Et j’ai trouvé.
J’ai trouvé cette chanson que je connaissais depuis longtemps et trouvais « attendrissante » quand je l’entendais à la radio où elle passait l’année de sa création en 1968.
Hélas, je l’ai réécoutée et me suis aperçu avec stupeur qu’elle était plus qu’attendrissante.
Elle est pire…
C’est « Mémère » par Michel Simon.
Ce foutu blog refuse depuis une « modif » l’insertion d’un « fichier multimedia ».
Il faut éviter les « modifs » quand ça marche.
Ça consiste trop souvent à remplacer un « bug » qui ne dérangeait personne par trois « bugs » qui emmerdent tout le monde.
J’en ai encore la preuve aujourd’hui…
Mais bon, vous trouverez là :
http://www.youtube.com/watch?v=ye9yYnLFro0

 

vendredi, 05 février 2021

67ème devoir de Lakevio du Goût.

Comment diable Francisco Goya, qu’on connaissait plus austère s’y est il pris pour passer de cette vision : 

francisco-goya-elegante-habillee.jpg

À celle-ci : 

francisco-goya-elegante-devetue.jpg

Je me demande, moi aussi comment il a fait et pourquoi, il s’est donné la peine de dévêtir cette dame.
Mais bon, comme dit le héros de « 2001, a space Odyssey » à la fin de la nouvelle « J’aurais bien une idée… »
À lundi, pour savoir comment, selon vous, il a pu s’y prendre…

jeudi, 04 février 2021

Page d’écriture.

école ferdinand flocon.jpg

Isabelle, celle qui fait de si chouettes photos et qui est super chouette, m’a ce matin, à propos d’une de ses balades, rappelé un moment de relatif bonheur.
Je ne sais pas si vous vous le rappelez, mais je vous avais raconté un jour une « distribution des prix » à l’école Gustave Rouanet qui se trouvait rue Championnet.
Cette école était jugée par mes parents « un peu trop remuante » et trop pleine de ces « filles de la Porte de Clignancourt » qui étaient la hantise de ma mère.
À la rentrée suivante, ma mère réussit à inscrire la plus grande dans cette « École de Jeunes Filles » de la rue Ferdinand Flocon.
Cette école avait plusieurs avantages aux yeux de mes parents.
Le premier, le plus évident, était que les élèves en semblaient plus calmes que « ceux d’en bas ».
Pour ma mère, « ceux d’en bas » c’était d’abord toute cette population abhorrée plus proche de la Porte de Clignancourt.
Pour elle, passée la place Championnet, avancer vers le Marché au Puces, c’était déjà mettre un pied à l’étranger.
Un étranger plein « d’Arabes », de « Bohémiens », de « Blousons noirs » et de « Filles à soldat ».
Il y avait des « filles à soldat » dans ce coin car à la place du site universitaire et du « restau U », il y avait une caserne.
D’où un second avantage aux yeux de mes parents.
La rue Ferdinand Flocon était un pas, un petit pas pour l’homme mais un pas de géant pour la famille.
Un pas en direction de la porte de l’ascenseur social dans lequel mes parents tenaient à toute force nous enfermer.
Il faut avouer que cette rue, quoiqu’aussi noire que les autres, c’est-à-dire comme tout Paris, était très différente de celles qui entouraient notre passage.
Bon, notre passage avait moins l’air de sortir d’un roman de Zola que la passage Kracher mais quand même, comme on dirait des décennies plus tard « ça craignait cher… »
Imaginez notre embourgeoisement par procuration, rien qu’à l’idée que ma grande sœur allait entrer dans une école quasiment luxueuse, sise dans une rue qui montait vers le Sacré Cœur.
Une rue où quasiment tous les immeubles étaient beaux !
Des immeubles de pierre de taille, noirs certes, mais beaux.
En plus, en allant à l’école, ma sœur, tout le long de la rue avait à l’horizon, le dôme du Sacré Cœur et le « beffroi » qui le jouxte.
Quelle chance elle a eu…
Au moins elle n’était pas enfermée avec des fous persuadés que les punitions et les « heures avec »*, les « heures sans »** et les « cent lignes » étaient la seule façon d’élever les enfants dans le respect d’un dieu qui avait tout d’un préfet de police fasciste.
Finalement, elle était super belle cette rue, et l’école aussi bien qu’aujourd’hui elle semble un peu « décatie » et moins luxueuse que l’école maternelle voisine…