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samedi, 29 juin 2024

Les touristes, touristes partis...

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Heure-Bleue a ces temps-ci une tocade : La brioche.
Plus précisément la brioche feuilletée.
Encore plus précisément celle de chez « Léonie ».
Pas celle de Combray, non, celle-ci faisait des madeleines…
« Notre » Léonie fait du pain et cette brioche.
Las… Léonie a plusieurs magasins.
Celui de l’angle de l’avenue Trudaine et de la rue Turgot est très sympa et fait un pain délicieux et la brioche mais ne fait pas « la bonne brioche ».
Celle de l’avenue des Ternes ne fait rien qui nous intéresse et n’est qu’une pâle copie des deux autres magasins, à croire qu’elle n’en vend que le nom…
La « bonne boulangerie » Léonie, celle qui fait « la bonne brioche » est celle de la rue de Lévis.
Tout près de l’endroit de la rue de Tocqueville qui vit grandir la lumière de mes jours.
Et tout près de chez Léonie, non, pas celle etc., il y a la « L’Astrée » que je ne vois guère que fermée mais dont la vitrine est riche de dessins originaux qu’une association change régulièrement.
Nous nous y sommes, comme chaque fois, arrêtés.
De nouveaux dessins sont apparus.
Heure-Bleue en montre quelques-uns sur instagram puisque, la flemme aidant, elle a abandonné l’idée d’écrire et préfère appliquer l’adage « un petit dessin vaut mieux qu’un long discours » ce qui l’arrange bien…
J’ai quant à moi pris une photo du dessin qui me semble le plus parlant depuis ma naissance et le plus discutable depuis le début des travaux destinés à accueillir les Jeux Olympiques.
Je peux néanmoins affirmer qu’une épreuve, la plus difficile, n’est pas inscrite au programme des Jeux Olympiques.
Se déplacer dans Paris depuis deux ans et probablement jusqu’à la fin de l’année est une épreuve autrement difficile que sauter plus de six mètres à la perche.
Une seule épreuve semble avoir été abandonnée.
S’il est couramment admis de risquer la vie du Parisien qui tente de traverser l’avenue de Villiers, sacrifier celle d’un nageur étranger qui veut traverser la Seine à la nage n’est pas prévu…
Bref, nous sommes revenus avec de quoi préparer deux jours de repas,  « La Brioche Feuilletée » et avec la quasi-certitude que les touristes prévus ne seront pas au rendez-vous.
Comme vu dans tous les pays où ont eu lieu des Jeux Olympiques, nous aurons eu la vie gâchée pendant deux ans, une foule enthousiaste et un accès impossible aux lieux intéressants pendant quelques semaines et une addition que nous mettrons dix ans à régler, faute des touristes que nous avions prévus pour la régler à notre place.
Je me demande si les deux meneuses de jeux de l’affaire, Madame la Présidente de la région et Madame le Maire de Paris, reconnaîtront de bonne foi que les Parisiens, ceux qu’elles avaient traités de « peine-à-jouir »,  les avaient prévenues du fiasco qui s’annonce…

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jeudi, 27 juin 2024

Muse et râteau…

Ouais, je sais mais ce sont les vacances… J’aurais pu dire « La pelle du 27 juin » mais ça ne tombait pas juste.

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Hier après-midi on a fait notre promenade qu’on appelle « nos trucs de vieux » quand on va chez le médecin.
Les temps d’attente des bus étant très variables nous sommes sortis assez tôt avec l’idée de déjeuner ailleurs qu’à la maison.
La lumière de mes jours a dit « On va déjeuner chez « Prêt à Manger », c’est à Saint Augustin, après on prend le 20 et hop ! Chez le médecin ! »
Évitant toute chamaillerie inutile, j’ai fait ce que je fais depuis que je l’ai vue pour la première fois, je l’ai suivie…
Nous sommes sortis de « Prêt à Manger » avec un petit creux car nous ne savions pas que c’était un restaurant pour mannequins et avons rejoint – difficilement – l’arrêt du 20 car ces fichus JO nous embêtent sur tant de points qu’on est heureux que ça n’arrive à Paris qu’une fois par siècle.
Comme chaque fois que nous allons voir le médecin nous essuyons une larme d’émotion regardons en passant devant la mairie où nous nous sommes mariés.
Apparemment, personne à la mairie ne s’est aperçu que les prix pratiqués dans le IIIème arrondissement de Paris avaient chassé la population homosexuelle, rendant un poil ridicule le « Rainbow flag » qui en décore le fronton…
Le médecin nous a trouvés en état de marche et nous sommes repartis pour la République en passant chez M…  pour acheter « du sent bon ».
L’attente du 20 fut longue et sous une chaleur accablante.
La lumière de mes jours commençait à se transformer en flaque.
Bon, pas de parfum d’aisselle de camionneur dans l’air mais je la connais.
Sous peu elle va me dire « Minou, je suis sûre que je pue ! »
De fait elle me l’a dit, je me suis rapproché et l’ai rassurée.
Heureuse enfin de monter dans le bus qui nous ramènerait à Saint Augustin, elle s’est assise à côté d’une blondinette accompagnée d’un joli bébé.
Quelques minutes de conversation nous ont convaincus qu’elle n’était pas celle qui avait inventé le fil à couper l’eau chaude…
Malgré tout, Heure-Bleue avait de plus en plus chaud.
Arrivés dans l’ascenseur, elle m’a dit « Ah… Vivement qu’on arrive que je retire tous mes habits ! »
Je n’ai évidemment pas résisté.
D’un râle profond j’ai dit « Raaahhh !!! Tu m’exciiiites ! »
C’est là que, contrairement à son opinion du matin, elle a clos l’entretien d’un bref « Mais ce que tu peux être bête mon pauvre garçon… »
Encore une illusion qui s’envole…

mercredi, 26 juin 2024

Quand la réalité dépasse l’affliction.

Avant :
Bon, il y eut quelques modifications depuis...

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Aujourd’hui, un détail m’a frappé.
Enfin, il m’a surtout vexé.
Non que je sois particulièrement susceptible, contrairement à ce que pense Heure-Bleue.
Même si des envies de meurtre me traversent parfois l’esprit dès qu’elle met en doute le fait que je suis un mec absolument parfait.
Ce matin donc, la vexation m’a frappé de plein fouet.
Tandis que je faisais ma toilette, attendant avec impatience de contempler mon corps d’éphèbe, celui qui fit perdre la tête à Heure-Bleue les jours où elle n’avait pas encore trouvé ses lunettes, un détail me frappa.
Le premier de ma toilette.
Alors que je venais de mettre une lame neuve dans mon rasoir, une de ces lames magiques qui coûtent un bras et se mettent à plusieurs sur un support.
Vous savez bien, ces lames « la première redresse le poil, la deuxième tire le poil, la troisième coupe le poil, la quatrième coupe la peau et la cinquième racle le sang qui macule votre menton.
Ce détail ? Déjà, depuis un moment j’avais eu l’occasion de faire la différence entre une peau souple et une peau molle, « mature » disent les publicités.
Eh bien ce matin, et quelques matins précédents soyons honnêtes, j’ai fait la différence entre une peau molle et une peau flasque.
Le moral en berne, j’ai terminé ma toilette, consterné par le fait que je n’arrivais plus depuis près d’un an à mettre mes chaussettes debout.
J’ai découvert ce matin le pire, ce qui semble le début de la glissade vers la tombe.
Il m’a fallu me pencher légèrement pour passer la seconde jambe, la droite, dans mon caleçon en restant droit et debout.
J’ai hésité entre le hurlement de bête blessée, l’appel à l’euthanasie compassionnelle et me dire « et puis m… ! Je sortirai sans caleçon ! »
Je me suis retenu et enfilé quand même mon caleçon en me rappelant le sale regard que jettent mes congénères sur le type dont la braguette est mal fermée…
C’est donc malgré tout rasé de près et de frais, légèrement parfumé, très légèrement faute d’eau de toilette en quantité autre qu'une goutte et habillé que je suis retourné voir Heure-Bleue dans le séjour.
Je mentirais si je vous disais qu’elle a failli tomber de sa chaise en voyant débouler son Apollon préféré mais elle m’a quand même dit «  Mais tu es beau comme tout Minou ! »
Alors ça va mieux…

lundi, 17 juin 2024

La cousine bête...

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J’écoutais Gabriel Attal nous susurrer à mots à peine couvert que dans tout chômeur il y a un cossard qui sommeille et que non seulement ça coûtait un bras mais qu’en plus si on ne les secouait pas, ils resteraient là, sans penser à économiser un sou ni chercher un boulot, à se goberger de l’argent gagné par les gens courageux alors qu’ils devraient se jeter sur un boulot pénible et payé moins des deux tiers de ce qu’ils touchaient auparavant.
Le discours de Gabriel Attal m’a rappelé les leçons d’économie ménagère données régulièrement à ma mère.
Ça m’a immédiatement démontré qu’il y a pire que « Le cousin pauvre », il y a « la cousine bête »…
Les parents pauvres, ce n’est pas drôle tous les jours.
Surtout les jours où on doit aller à l’école en portant un tablier taillé dans la robe de Grande Sœur de l’année précédente alors que des « riches », ceux chez qui la fin du mois arrivait le 22 et non le 17 du mois, avaient de belles blouses grises à peine usées les années précédentes par les trois frères précédents…
C’est gênant surtout les jours de lycée où on doit aller « à la gym » avec des tennis à deux sous quand vos petits camarades de récré y vont en ayant us ac contenant un survêtement et des baskets.
Mais le pire reste la visite dominicale du cousin qui a vendu à votre père sa Traction –une « 11 », pas une « 15 », faut pas pousser-.
Il y avait dans son sillage sa moitié, une cousine persuadée que la dèche est une maladie infectieuse qui s’attrape en allant déjeuner chez des cousins peu argentés.
Immuablement, « les cousins » arrivaient vers midi et demie, le cousin embrassait tout le monde sans façon, jetait sa veste sur le lit en disant « Ça vient cet apéro, Gaby ? » tandis que la cousine, chapeautée comme la reine d’Angleterre, pinçait les lèvres en un simulacre de baiser en tendant à peine la tête pour être sûre que sa bouche n’allait pas toucher de la joue de pauvre.
Le père Le-Gout sortait la bouteille de porto, celle qui devait absolument faire l’année.
Ma mère sortait « les beaux verres », quatre, pas plus, versait une larme dans chaque, nous autres, les gamins avions droit à un verre des « bons Lithinés du Dr Gustin » , l’ersatz de limonade bien connu des années cinquante.
Je haïssais cette andouille de cousine qui tordait le nez en nous tendant un paquet de bonbons et collait un sourire aussi franc qu’un billet de trois francs sur une bouche faite plus pour mordre qu’embrasser.
Au fur et à mesure que les années passaient, malgré des efforts désespérés pour réparer des ans l’irréparable outrage, la minceur de son sourire et de sa peau parvenaient de moins en moins à masquer la méchanceté de cette garce.
« Vous devriez faire des économies, Bobette » disait cette imbécile, la bouche pincée.
Dire à quelqu’un de « faire des économies, Bobette » alors qu’il compte sur les allocs pour nourrir quatre gosses à partir du huit et sur les acomptes pour finir la dernière semaine du mois dénote une inconscience certaine.
Surtout connaissant ma mère. Si elle n’avait pas éprouvé une vive affection pour le cousin, il y a gros à prier que la cousine aurait été jetée dans l’escalier d’une taloche magistrale accompagnée d’un « je t’en ficherais, moi des économies Bobette ! » …

mercredi, 12 juin 2024

C'est le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventure...

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Ce matin, il fait beau.
Enfin… Normalement il fait beau.
Je le vois au travers des volets.
Heure-Bleue est réveillée, je le sais, comme elle sait que je suis réveillé.
Il est huit-heures moins le quart quand j’arrive dans la cuisine, dument mandaté pour la confection du petit déjeuner.
Mon premier geste est d’allumer la radio.
Et j’entends Didier Varrod, « directeur de la musique » à Radio-France, parler de Françoise Hardy.
Didier Varrod à huit-heures moins le quart, c’est un mauvais plan pour la personne dont il parle.
J’entends alors « Beaucoup de mes amis sont venus des nuages. » et il ne fait plus beau.
Pour la première fois depuis très longtemps je suis soudain très triste, je me dis « Oh merde ! Françoise Hardy est morte ! »
Je le dis à Heure-Bleue en train de lire.
Comme elle était plus branchée Gene Vincent que Françoise Hardy, elle me dit « Elle était malade… Elle avait quatre-vingts ans… Son fils nous avait déjà prévenus… »
Je garde donc ma tristesse pour moi.
Mais Heure-Bleue me dit alors « C’est comme si j’avais de nouveau perdu Joëlle dite Madame de. »
De fait nous sommes tristes tous les deux,
Je regarde Wikipédia pour savoir quelque chose que je sais déjà et je dis à Heure-Bleue « Elle est née le 17 Janvier » ce à quoi la lumière de mes jours répond platement « Pfff… Ça ne m’étonne pas, les Capricorne, des chieurs… »
Je l’entends penser d’ici que les Capricorne sont des rêveurs sentimentaux,  elle qui a une conception étrange de la logique mais est bizarrement pragmatique alors que non, c’est même pas vrai.
La preuve, j’ai attendu au moins une semaine avant d’acheter « Tous les garçons et les filles. » alors, hein, si c’est pas avoir un vrai cœur de pierre, ça !
Après ça, ma mère fut terriblement inquiète pour moi.
Elle aurait tant préféré que j’eusse un « béguin » pour Sheila, une fille sérieuse, une fille de commerçants qui savait, elle en était sûre, faire des économies et ne risquait pas de tomber dans ce travers de la passion dévastatrice qui en plus aurait détourné son fils de la personne qu’elle estimait seule digne d’être aimée de lui. Sa maman.
Elle n’aima jamais Françoise Hardy et lui préféra toujours des idoles moins délicates car elle savait bien que si je devais tomber amoureux, ce serait plutôt de Françoise Hardy que de Nicoletta ou Michèle Torr.
J’ai donc perdu aujourd’hui, la première fille dont je suis tombé amoureux, la radio m’a donc arraché la plus grande part de mon adolescence.
Elle avait cette âme mélancolique qui me touchait même si elle fut parfois idiote au point de penser que les communistes allaient lui étouffer ses droits d’auteur…
On parle évidemment de David Bowie, de Bob Dylan, de Mick Jagger qui furent amoureux d’elle.
Qu’ont-ils de plus que les millions de lycéens qui ont rêvé d’elle ?
Nous étions tous amoureux d’elle.
Nous savions tous qu’elle rêvait d’être la femme d’un seul homme.
Chacun espérait que ce serait lui.
Alors qu’avaient ils de plus que nous, ces lascars ?
Alors qu’ils n’étaient justes que beaux, riches et célèbres !
Mais elle qui avait l’âme attachée à l’idée d’être l’amour et la femme d’un seul homme tomba raide dingue d’un type qui avait l’idée d’être l’amour et l’homme de plusieurs femmes qui je pense l’aima au point de lui tenir la main jusqu’à son dernier instant…

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