lundi, 11 janvier 2021
Devoir de Lakevio du Goût N° 63
Hopper avait-il quelque prescience de ce qui nous arrive ?
Que pouvait-il imaginer en peignant ce carrefour vide ?
En avez-vous une idée ?
D’ici lundi vous l’aurez écrit j’espère.
À lundi…
Ça faisait longtemps que je n’étais pas passé là.
Très longtemps même…
La première fois, du monde passait sur la route, de vieux camions « Bedford » qui fumaient comme des pompiers, crachant une fumée noire à chaque changement de vitesse.
Des gens en vélo allant travailler, qui dans les champs qui dans une usine voisine.
Peu concerné par l’église toute proche, agacé même, j’étais alors entré dans le garage où un homme était couché sous une voiture, une « Traction » il me semble bien…
Je fus immédiatement attiré par une bobine attachée à une ampoule et dont deux fils pendaient sur l’établi qui courait le long du mur.
Je l’aurais bien volée mais…
Une odeur d’essence et de ferraille baignait l’endroit.
Je suis ressorti, il faisait beau.
Plus tard, je suis repassé par là, le garage était propre et l’église fermée.
Des jeunes gens passaient, fiers comme des paons sur des mobylettes pétaradantes.
Ils s’arrêtaient parfois devant le garage qui avait investi dans un panneau « Station Service » éclatant.
Les « autres » avaient une « meule » et pas moi.
Je traînais mon ennui et mon vague à l’âme dans la rue, ne croisant que « des vieux » qui pestaient contre « les yéyés qu’on dirait des crapauds sur une boîte d’allumettes ! »
Je ne sais pour quelle obscure raison je suis repassé par là.
Une seule voiture, la mienne, parcourait la rue.
Je me suis arrêté un instant devant la station-service et suis sorti respirer un air d’il y a longtemps…
La station-service était fermée et les vitres du garage étaient opaques d’années de poussière grasse.
Je fus surpris par la présence incongrue d’une pompe dont je n’avais pas vu un exemplaire depuis les années soixante-dix.
Une veille pompe « Satam » proposait encore du « mélange à 6% pour 2 temps »
Une véritable antiquité.
Je suis remonté dans ma voiture et suis reparti vers aujourd’hui, soulagé de n’être pas resté coincé dans hier ou pire, dans il y a longtemps…
09:18 | Commentaires (24)
dimanche, 10 janvier 2021
Frustration...
Aaaahhh… Lectrices chéries…
Je crains fort, à la lecture de vos commentaires, devoir augmenter votre frustration.
À propos de ce fou-rire qui vous tracasse tant, je dois vous dire que vous n’en saurez pas plus.
Bon, il était question de sexe.
Mais vous avez dû vous apercevoir, au long de toutes ces années que nous passons à nous lire mutuellement, qu’on ne partage pas toutes nos idées étranges sur le Web, surtout quand elles nous font rire aux larmes.
Bon, en vrai, on ne se rappelle plus guère que le sujet.
Mais quoi exactement ? Mystère !
On a oublié, sauf que ça nous a fait rire aux larmes...
À demain donc, pour le « Devoir de Lakevio du Goût ».
12:17 | Commentaires (1)
samedi, 09 janvier 2021
Courses en tête
On est sorti la lumière de mes jours et moi, du Monop’.
Je me suis arrêté, le chariot derrière moi et ai regardé le ciel.
Elle avait son bras sous le mien.
Elle s’est donc arrêtée aussi, a regardé le ciel et dit.
- Il fait un temps de mince…
- Mais il ne fait pas nuit…
- Mais il ne fait pas jour non plus…
- Et pas chaud…
- Le plafond est bas, c’est pour ça…
Nous avons repris notre marche.
Nous nous sommes arrêtés au bout de deux pas et j’ai dit « Non mais tu te rends compte ? Les platitudes qu’on sort ? »
Elle a dit « Heureusement que c’est rare… »
J’ai été d’accord avec elle.
Vous imaginez un instant de passer tant de temps avec quelqu’un et n’avoir que ça à dire ?
Heureusement qu’il y a les prix de Monop’ et de Carrouf à comparer…
Il est temps que nous puissions sortir pour autre chose qu’aller faire des courses.
Heureusement aussi qu’on a encore eu un fou-rire.
Malheureusement je ne peux décemment pas vous raconter pourquoi.
Nous faisons parfois des remarques tout à fait inavouables et surtout scandaleuses pour les adeptes forcenés du politiquement correct.
09:42 | Commentaires (9)
vendredi, 08 janvier 2021
63ème devoir de Lakevio du Goût
08:05 | Commentaires (9)
jeudi, 07 janvier 2021
Le foulard...
Ce matin comme tous les matins en écoutant France Inter, cette radio de gauchistes, je lisais le blog d’Adrienne.
Une phrase me tira un sourire.
« ne jamais avoir les mains inoccupées quand on est une fille, disait la mère. »
Mais c’est juste parce que le matin j’ai « l’esprit mal tourné »…
Une autre m’a rappelé la mienne, de grand’ mère, puis ma mère, puis toutes les femmes du village où vivait ma grand’ mère.
Même ma grande sœur…
« C’était le temps où les femmes portaient des foulards sur la tête et n’étaient pas musulmanes. »
Et pourquoi diable ?
Eh bien parce que, je l’appris plus tard, dans nombre de villages de France, de Navarre et apparemment de Belgique, les femmes se couvraient la tête.
Pour la Belgique et la Navarre, je ne sais pas, mais pour le village de ma grand’ mère, je sais.
Si dans les « grandes villes » comme Paris, les femmes sortaient « nu-tête » mais se mettaient un foulard sur la tête pour entrer dans les églises, dans les villages elles sortaient toujours couvertes.
Elles devaient sortir couvertes.
Ça aboutissait à quelque chose qui me semblait étrange et injuste.
Les femmes devaient absolument se couvrir la tête pour entrer dans les églises.
Les hommes devaient absolument se découvrir la tête pour entrer dans les églises.
J’appris ainsi que ce qu’on appelait « une femme bien » ne sortait jamais « en cheveux » et que les hommes étaient sans doute frileux du crâne et que c’était pour ça qu’ils allaient plus au bistrot qu’à l’église.
Même ma grande sœur porta le foulard.
Je savais bien qu’elle n’était pas un pilier de sacristie aussi je lui demandai un jour pourquoi elle mettait un foulard pour sortir à Paris.
C’est là que je sus que « c’était la mode » et elle me le prouva en me montrant une affiche vantant la dernière voiture sortie des usines Renault, la « Floride ».
Cette affiche montrait la voiture roulant en pleine campagne et les deux jeunes femmes, l’une au volant, l’autre sur le siège passager, étaient blondes à souhait et portaient sur la tête un foulard flottant gracieusement au vent de la course.
Je compris d’un coup l’intérêt de ma grande sœur pour des foulards qu’elle évitait soigneusement auparavant.
Voilà où m’a mené le lecture de la brève, très brève, note d’Adrienne ce matin…
Du coup, je me sens moins vieux.
09:56 | Commentaires (15)