vendredi, 04 décembre 2020
60ème devoir de Lakevio du Goût
07:57 | Commentaires (4)
jeudi, 03 décembre 2020
Ma plus belle histoire d’amour…
Je ne sais pourquoi, en écoutant la radio hier matin j’ai pensé au roman de Tourgueniev « Premier amour ».
Me demander pourquoi je m’étais rappelé ce bouquin m’a rappelé une de ces situations délicates où on se fourre par inadvertance.
Je vous en ai sans doute déjà parlé mais le sujet étant perpétuellement d’actualité, il est par conséquent perpétuellement neuf…
Il s’agit d’une question qui, je ne sais pourquoi, brûle les lèvres de chaque femme à un moment ou un autre.
Cette note s’adresse donc plus particulièrement, vous le devinez, lectrices chéries, à celui qui partage vos repas et votre vie et met le souk dans la salle de bains et dans l’armoire quand il cherche un caleçon…
Moitié de lectrice chérie, faites emblant d’être sourd ou faites attention si la meilleure moitié de vous-même demande, l’air innocent, « Au fait… Ta plus belle histoire d’amour, c’est qui ? »
Rappelez-vous alors qu’il y a une chose à éviter absolument : L’hésitation !
Si vous semblez « trébucher de la mémoire », c’est fichu !
Ça veut dire que vous vous posez la question, et ça c’est mortel !
N’hésitez donc jamais ! Répondez illico « M’enfin qu’est que je ferais là ? Hein ? Dis-moi ce que je ferais là avec toi ! Pfff… Des fois, j’te jure… »
En levant les yeux au ciel si possible.
Je sais aussi qu’on vous jettera alors à la figure « Mais alors, celle-là ? Hein ? Oui, celle-là ? C’était quoi, hein ? C’était quoi !!! C’ÉTAIT QUOI ??? »
Il faut alors répondre sans se démonter et avec une mauvaise foi consommée « M’enfin ma chérie ! Tu aurais préféré me déniaiser ? Hmmm ? »
Le silence seul mais si parlant vous répondra car la réponse foncièrement honnête est délicate à formuler.
La réponse de votre moitié préférée oscillera entre « Oui », « Non » mais taira prudemment le si vrai « Alors là ! Mais alors là, pas du tout ! » qu’elle se gardera bien d’avouer.
Au mieux, comme souvent disent les filles, elle vous dira « Oui mais non… »
Mais ne vous attendez pas à plus.
Une chose qu’il vous faut garder à l’esprit, moitié de lectrice chérie, naïf et surtout jeune, c’est que toute femme souhaite que son mec ait la science infuse en la matière.
Elle le souhaite bien sûr mais plus encore elle souhaite que vous n’ayez jamais eu l’occasion de vérifier vos connaissances auparavant.
Ces connaissances doivent être innées. Point final.
Surtout que ce n’est pas la première fois qu’elle tente de vous piéger avec cette affaire, sous divers prétextes.
Alors, si elle vous prend la main, au détour d’une réplique de film ou d’une scène de tragédie « Au fait… Avec combien avant moi tu… », rappelez-vous qu’il faut être prudent, très prudent…
D’autant plus prudent que le mâle courant ne veut absolument pas savoir combien de types ont admiré, contemplé de près et plus encore, les appas de sa dulcinée.
11:46 | Commentaires (3)
mardi, 01 décembre 2020
Où vais-je ? Où cours-je ? Dans quel état j'erre ?
Hier on est allé profiter du « confinement dehors ».
On a changé de Monop’…
On est allé à l’autre, celui du coin de la lumière de mes jours.
Et c’est là qu’on s’est aperçu d’un détail horrible.
Un détail qui montre la rouerie de nos gouvernants.
Oh non ! Ils n’ont pas « emprisonné les vieux » !
Pas du tout !
Ils ont juste fait ce qu’il fallait pour qu’ils restassent chez eux.
Avant de partir, rendus prudents par de précédentes sorties, j’étais allé regarder sur le site de la ville, « Paris.fr », quelles étaient les possibilités de faire pipi dans notre ville.
Oui, Paris se soucie de la vessie de ses administrés.
Hélas, il essaie surtout de faire passer les siennes pour des lanternes…
J’appris ainsi qu’il était possible de se soulager dans le XVIIème en de multiples endroits.
Il y en avait tant, selon la mairie, que je me suis demandé s’il était bien utile d’avoir des toilettes chez soi où on payait l’eau et qu’on nettoyait alors que Mme Hidalgo pourvoyait à tout ça…
Donc, au Parc Martin Luther King, au square des Batignolles, en au moins trois points du boulevard des Batignolles, des toilettes publiques nous étaient proposées.
Hélas, trois fois hélas, il s’est passé ce qui se passe avec les escaliers mécaniques et les ascenseurs de la SNCF.
Ces derniers sont mis à l’arrêt pour des raisons de sécurité dès qu’il n’y a plus de personnel dans la gare.
Il en va de même quand il n’y a pas de gardien dans les jardins publics, les toilettes sont fermées.
En période de pandémie, les sanisettes sont bouclées.
La crainte étant, non la contamination mais les diverses variations opportunément offertes quant à l’usage des lieux d’aisance :
- Aux sans-abri, qui doivent pourtant satisfaire leurs besoins.
- Aux amants pressés de vérifier la solidité de leur attachement.
- Aux toxicomanes en quête d’endroit à l’abri des regards pour s’adonner à leur assuétude.
Bref, pour la mairie de Paris et surtout, en ces temps de « loi de Sécurité Globale », pour la maréchaussée, les toilettes publiques ne servent qu’à tourner les diverses lois qui nous enjoignent de ne pas s’aimer ni se « défoncer » en public.
La lumière de mes jours, quant à elle, par un mystérieux mécanisme d’exacerbation des besoins, commença à serrer les genoux dès que le square des Batignolles annonça « fermé » sur ses toilettes.
Rien ne s’arrangea jusqu’au Monop’, où la mienne se rappela à mon bon souvenir.
Nous fîmes quelques courses et, le 30 s’arrêtant devant les « sanisettes » du boulevard des Batignolles, j’espérai descendre pour qu’elle se soulageât.
Hélas encore ! Heure-Bleue, n’accordant qu’une confiance limitée à la technique, ne put se résoudre à s’y rendre.
Nous sommes tout de même arrivés à la maison, d’un pas rapide, très rapide et nous « dandinant » parce que marcher les genoux serrés en se retenant est une marche assez sportive.
10:19 | Commentaires (15)
lundi, 30 novembre 2020
Devoir de Lakevio du Goût N°59
Devoir de Lakevio du Goût N°59
Qu’arrive-t-il à cet homme ?
Que subit-il pour être aussi triste ?
Que vous raconte cette toile d’Arielle Lange.
J’espère que nous en saurons plus lundi.
J’ai entendu frapper à la porte.
J’ai ouvert.
Il est entré.
Il traînait encore cet imperméable qui me sortait par les yeux.
L’imperméable « mastic » à coupe dite « raglan », qui datait de la « mode James Bond » de mes années de lycée.
À peine assis, il s’est raclé la gorge et a demandé :
- Tu n’aurais pas une cigarette, fiston ?
Je lui ai tendu mon paquet de « Kent », il en a pris une et l’a allumée.
Un long silence suivit.
Il s’agitait sur le tabouret, ne sachant pas comment s’y prendre.
Il n’est pas aisé d’aborder certains sujet avec ses enfants…
Puis, il s’est remis à se racler la gorge et s’est lancé :
- Qu’est-ce qu’elle a ta mère ?
- Quoi ?
- Qu’est-ce qu’elle a ? Elle me laisse tout seul là-bas, dans la maison de campagne, au diable et elle ne me parle pratiquement plus…
- Tu as quand même exagéré, papa, tu ne trouves pas ?
- Qu’est-ce que j’ai fait ?
- Qu’est-ce que tu n’as pas fait, plutôt… Pas de boulot, tu viens, tu fumes, tu manges, tu gueules, tu es invivable.
- Ouais mais quand même ! On est marié depuis longtemps.
- Si peu…
- Alors, quoi ?
- Ben maman en a marre et nous aussi !
Il a pris cette expression de chien battu qui donne envie de le battre.
Il a même tenté, en comédien accompli, la larme au coin de l’œil…
- Ben qu’est-ce que je dois faire ? Hein ? Dis-le !
- Mais tout le monde en a marre de ces cinémas !
- Et alors ? Hein ? Alors !
- Va-t’en, papa ! Va-t’en !!! C’est tout !
Il s’est redressé, comme s’il avait reçu un coup en traître puis s’est levé avec l’air d’avoir cent ans.
Il a attrapé son imperméable sur le crochet de la porte et est parti.
Je savais qu’il irait au café, prendrait un ou deux whiskies et repartirait à la campagne.
Sans même vérifier qu’il avait assez d’'essence pour y arriver.
Comme toujours... L’imprévoyance personnifiée...
J’ai refermé la porte, me suis assis sur le tabouret qu’il venait de quitter et ai éteint sa cigarette qui se fumait seule dans le cendrier.
Je me suis accoudé à la table et une vague de honte irrésistible et soudaine m’a submergé.
Je me suis d'un coup rendu compte j’avais foutu mon père à la porte de la maison !
Mon père ! L’homme qui m’avait élevé et avait été si gentil avec nous tous…
Qu’allait-il devenir ?
Alors, toujours accoudé, la tête sur les bras, j’ai senti les premières larmes.
Puis de gros sanglots ont suivi.
Le chagrin des choses irréparables a suivi la vague de honte de les avoir faites…
07:53 | Commentaires (33)
dimanche, 29 novembre 2020
Oracle de Washington.
Ce matin, j’écoutais France Inter.
Une chronique m’a accroché l’entendement qui semblait ce matin fonctionner normalement.
Un Monsieur ce matin, à 8H55 expliquait à Éric Delvaux et aux auditeurs comment les États Unis d’Amérique expérimentaient la voyance, donc les voyants, pour leur aptitude supposée à voir l’avenir et lire à distance les pensées de l’ennemi que cette puissance allait incessamment croiser.
Cette expérimentation serait due à la fragilité soudaine de cette puissante armée qui serait dans la mouise en cas de brouillage des ondes et de bug des télécommunications.
Cette chronique m’a remis en mémoire cette vieille histoire grecque ressassée pendant les cours de latin.
Et il ne s’agit pas, bien qu’elle eût été bienvenue, cette histoire de « Colosse aux pieds d’argile »…
À mon sens, la bluette sur « l’Oracle de Delphes » résume bien la situation.
Cette histoire décrit le sort des chefs d’état coincés entre l’intérêt du pays et le nécessaire moral de la jeunesse dudit pays quand il s’agit de l’envoyer au « casse-pipe » obligés de s’en remettre à des charlatans.
Du moins de changer de type de charlatan.
Je crois vous avoir parlé de cette locution censément latine que je soupçonne écrite par divers représentants du clergé pour asseoir leur influence.
Cette histoire porte sur un détail de cette réponse supposée de l’oracle de Delphes « ibis redibis non morieris in bello ».
Alors voilà, les Grecs, selon ce que rapportent les Romains, faisaient souvent la guerre et à l’époque déjà, on avait de bonnes chances de n’en pas revenir.
Comme il n’était question de se faire réformer pour y échapper, on tentait d’obtenir une info en s’en remettant aux dieux.
Comme ces derniers ne nous causent pas, il faut des intermédiaires.
Le bidasse grec se précipitait donc à Delphes et demandait à la Pythie de lui dire si ça se passerait bien ou non.
Hélas, cette Pythie de Delphes donnait des avis auxquels il manquait toujours le petit quelque chose qui les aurait rendus clairs.
D’où l’utilité du prêtre.
Ce préposé à la traduction de la pensée de la voyante était un peu vénal, susceptible et surtout jaloux de son pouvoir.
Du coup, il fallait y aller mollo.
Un peu comme à la préfecture quand on veut un papier.
Surtout ne pas gueuler après le guichetier.
Idem donc pour le guichetier de la Pythie, aujourd’hui soldat envoyé au front.
Le guichetier tend l’oreille, écoute la voix hyper ténue de la Pythie puis transcrit ce qu’il a compris en un petit message et le tend au bidasse.
C’est là que ça se joue.
Si tu as été généreux, et en plus obséquieux envers lui, le prêtre a écrit :
- « ibis redibis, non morieris in bello » avec la virgule avant le « non »
Ça, c’est le bon plan, ça donne :
- « Tu iras, tu reviendras, tu ne mourras pas à la guerre. »
En revanche, si tu l’as bousculé ou si ta tête ne lui revient pas, il écrira :
- « ibis redibis non, morieris in bello » avec la virgule après le « non » et ça c’est un mauvais plan :
- Tu iras, tu ne reviendras pas, tu mourras à la guerre. »
En réalité, cette affaire est un peu une arnaque de prélat car en latin, les mots ne sont pas séparés les uns des autres, il n’y avait que des lettres capitales, les mots étaient jointifs et on les séparait à la lecture grâce à leur désinence. Il n’y avait pas de ponctuation.
Bref, la Pythie causait mais n’écrivait ni n’agissait…
Elle servait surtout à nourrir son clergé.
09:37 | Commentaires (5)