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mardi, 31 mars 2015

Je ne vois pas les sous venir…

Hier soir, après être sorti de la cuisine, nous avions dîné puis, la lamentable défaite d’un camp que le camp d’en face à prise pour la victoire de son camp contemplée, nous sommes allés au lit.
Oui, Heure-Bleue et moi dormons dans un lit. Pas par terre.
Nous avons pris chacun notre bouquin.
Je lis selon une méthode de fainéant.
Un livre chouette mais nécessitant un minimum d’effort.
Puis un livre nul mais nécessitant un effort minimum.
Le second me repose du premier.
Le premier me donne l’impression d’être intelligent une fois que je l’ai lu.
Le second me donne l’impression d’être très intelligent dès le premier paragraphe.
Hier soir, donc Heure-Bleue a pris son livre et a commencé à lire.
Une biographie de Sylvia Plath, poétesse et écrivaine américaine qui s’est suicidée à l’âge de trente et un ans.
Un truc hyper sérieux. Elle est bien, elle…
Un moment, la lumière de mes jours me demande :
- Minou ?
- Mmmhh ?
- C’est quoi un gypaète ?
- Un piaf, genre charognard du Moyen Orient.
- Comment tu sais ça ?
- Ben
 


« L’ibis rose et le gypaète
Au blanc plumage, aux serres d’or. »


- C’est qui ?
- Théophile Gautier, « Émaux et camées »…
- Alors là, Minou, tu n’es pas loin de lâcher la rampe.
- Pourquoi ça ?
- Tu es le seul mec de ton âge que je connaisse qui, à onze heures du soir, quand on lui demande « c’est quoi un gypaète » peut te le dire et citer Théophile Gautier comme exemple. Ça sent Alzheimer, ça…
Je me suis demandé d’un coup si Heure-Bleue passait beaucoup de temps au lit avec d’autres mecs de plus de soixante ans.
Puis je me suis rappelé qu’on était ensemble tous les soirs.
Mais du coup ça m’a rappelé quelques questions que je me pose souvent.
Quel est le sens qu'on donne à un souvenir ?
Qu'est-ce qu'il suscite le plus ?
Du regret ?
Du remords ?
Une impression de manque ?
Ou simplement la sensation d’entassement dans une mémoire quelquefois vague des évènements qui surviennent dans notre vie.
Et parfois la jalonnent…

lundi, 30 mars 2015

Ce blog dont le fil est mignon…

Mab, tu voulais du salé ?
En as-tu vraiment besoin ?
J’ignorais jusqu’à ce matin que tu fus dessalée…
Tu n’as pas l’air, à voir comme ça. Tu as même l’air assez sage.
Voilà donc ton souhait exaucé.
J’ai prévu pour toi quelque chose de mignon.
Le filet mignon de porc aux oignons.
Ce n’est pas casher ni halal mais tu t’en fous autant que nous.
Et rappelle toi qu’une cochonnerie doit toujours être faite avec patience si on veut que ça ne rate pas.
Boileau l’avait bien compris et on peut le mettre à toutes les sauces.
Il faut donc débarrasser le plan de travail de toutes les saletés qui subsistaient après le ménage sommaire fait par le Goût quand il eût préparé la crème au chocolat de Praline.
La préparation des ingrédients en est simple.
Il te faudra prendre chez ton boucher :
- Un filet mignon de porc d’environ 600g
Puis, comme je sais que tu adores perdre du temps à faire les courses, prends la voiture et va dans un Monop quelconque et achète :
- 150 g de champignons de Paris.
- Une petite botte de persil.
- Un petit pot de 33 cl de crème fleurette.
- Deux oignons.
Puis tu prépares :
- Deux verres à vin de vin blanc sec.
- Deux verres à vin mais d’eau du robinet.
- Tu sors la boîte de Maïzena.
Ce n’est pas que j’apprécie particulièrement la Maïzena mais je sais que le rond de veau donne mal à l’estomac de ceux qui ont dépassé les … vingt-deux ans ?

Je suppose –quoique parfois je doute- que tu as du sel, genre sel de Guérande et du poivre noir. Oui,Mab, noir le poivre !
Une fois tous tes petits machins rassemblés sur ton plan de travail, la suite est simple.
- Tu coupes le filet mignon en morceaux à peu près égaux.
Pour un filet mignon de six cents grammes, je dirais huit morceaux.
- Tu éminces les oignons.
- Tu éminces les champignons de Paris après en avoir retiré la « peau du chapeau » et coupé la base du pied.
Là, tu prends ta cocotte.
Et c’est là aussi que je piétinerais Heure-Bleue d’avoir choisi cette gamelle de m… mais bon.
Revenons à la préparation.
- Tu mets deux cuillers à soupe d’huile et une cuiller à soupe rase de beurre.
- À feu vif, tu fais revenir les morceaux de filet mignon.
- Quand ils ont une belle couleur dorée, tu ajoutes les oignons et tu touilles.
- Environ une minute plus tard, tu ajoutes les champignons, le vin blanc et l’eau.
- Tu sales et tu poivres à ton goût.
- Tu couvres et tu mets à feu doux pendant vingt-cinq minutes à une demi-heure.
C’est à ce moment que la patience entre en jeu, il faut éviter absolument de tenter de faire plus vite en mettant à feu plus vif ! Ça rend la viande plus dure et assez sèche malgré la sauce. Je le sais, je me suis planté hier en mettant à feu insuffisamment doux…
- Pendant que ça cuit, tu verses la crème dans un bol et en la touillant tu la saupoudres de Maïzena (avec les doigts, avec la cuiller, ça rate et ça fait des grumeaux qui sont chiants à réduire…)
- Tu cisèles quelques brins de persil assez finement.
- Tu mets la sonnette de ton réveil et tu vas lire tranquillement ou mieux : Tu viens faire un gentil commentaire chez moi.
- Quand le réveil sonne, tu mets à feu très bas et verses la crème dans la cocotte.
- Tu touilles et quand la sauce est homogène, tu remets le couvercle.
- Tu laisses mijoter cinq minutes.
- Tu mets un verre de riz dans une casserole, trois verres d’eau et tu mets à feu vif.
- Quand il n’y a plus d’eau, c’est cuit. Fais gaffe quand même parce que pas d’eau ça ne veut pas dire cramé. C’est bon quand la dernière goutte d’eau vient d'être absorbée.
Au moment de servir, tu mets le contenu de la cocotte dans un plat et tu saupoudres de ce persil merveilleusement ciselé.
Bon, si tu es seule avec Maky, tu mets la cocotte et la casserole sur la table et vous mangez.
Tu verras, c'est bon.

samedi, 28 mars 2015

La femme chocolat.

Bon, lectrices chéries, après ces histoires d’appariement censées durer ce que durent les roses et durent ce que durent les roses en fer forgé qu’on voit sur certaines tombes, il est temps de passer aux choses sérieuses.
Des passer des douceurs aux sucreries, de la délicatesse aux délicatesses.
L’injonction m’en est faite par une gourmande que je ne citerai pas pour ne pas faire de peine à Praline.
Cette gourmande savoyarde vient de me faire signifier par Heure-Bleue que, depuis le temps qu’elle en entend parler, le moment est arrivé de lui donner la recette de la crème au chocolat qu’elle réclame.
Si tu es sage, Praline, je t’expliquerai aussi comment faire une crème au caramel salé sans utiliser ces petits sachets, si bons pour la gueule mais pleins de carraghénane si mauvais pour le système gastro-intestinal.
- Alors ? M… ! Cette crème ?
Hurle Praline au bord de l’explosion à me voir digresser de la sorte.
- Bon… Ça vient…
Réponds-je, olympien.
Le maître mot, Praline, est « lentement ».
Tu le croiseras souvent.
C’est pour cela que c’est toujours moi qui m’y colle car Heure-Bleue, si elle n’est jamais pressée, est toujours impatiente, ce qui rend certaines situations difficiles à gérer…
Il faut d’abord, sur un plan de travail débarrassé de toute trace d’ail, d’oignon, de vieilles miettes de pain laissées là autant par inadvertance que par un Goût bordélique, préparer les éléments suivants :
- Une tablette un quart de chocolat à cuire (250 g).
- Un verre à vin mais rempli d’eau aux deux tiers.
- Deux œufs.
- Sept à huit cuillers à soupe de sucre cristal.
- Un litre de lait entier. (bio « Candia » si possible, ne mégote pas, ça augmente le prix de ta crème de 0.60 € mais ça vaut le coup)
- Une cuiller à soupe de beurre (~60 g)
- La boîte de Maïzena dont on distraira quatre cuillers à soupe.
On prendra soin de ne pas se jeter sur le premier carton où est écrit « Maïzena », Praline.
Tu vérifieras que tu n’es pas en train d’acheter une m… fabriquée par la marque et vendue dans un emballage quasiment identique mais qui porte le sobriquet de « sauceline », ça te permettra d’acheter la « vraie Maïzena », celle composée exclusivement d’amidon de maïs.
Bref, revenons à la crème avant qu’elle ne soit cramée…
- Tu fais fondre (doucement, surtout pas de hâte) le chocolat dans une grande casserole dans laquelle tu auras versé ton verre d’eau.
- Quand tu as obtenu une pâte homogène, tu couvres et tu réserves.
- Tu prends une autre casserole dans laquelle tu verses le litre de lait.
- Tu y délaies tes cuillers de Maïzena puis le sucre.
- Tu fais tiédir le lait.
Attention ! Tiédir, pas bouillir sinon il va gélifier de suite, tu vas devoir le jeter, tu seras en rogne, tu recommenceras et le chocolat aura durci. Là tu seras dans une rage folle et tu foutras tout à la poubelle en me traitant de noms d’oiseaux.
- Tu verses maintenant ton lait « maïzéné » et sucré dans la casserole de chocolat, lentement et tu mélanges lentement et tu amènes lentement à ébullition sans cesser de tourner.
- Tu sors la casserole du feu.
- Tu ajoutes les deux œufs entiers et le beurre mou en petits morceaux.
- Tu touilles jusqu’à obtenir un mélange homogène.
Tu verses dans des petites galetouses et tu mets au frais.
Deux heures plus tard tu auras ~1,3 kg de crème qui ne demanderont qu’à arriver sur tes hanches.
Et y rester...

vendredi, 27 mars 2015

Aaahh… Il y a ce concert et plein de ce charme que j’aime tant…

De rien, Mab...
Rien ne va plus entre Heure-Bleue et moi !
Plus exactement, rien ne devrait plus aller.
Mieux encore, rien n’aurait jamais dû aller.
La nouvelle n’est pas encore « la nouvelle qui affole le Web », selon la formule consacrée par les aboyeurs du Net mais ça ne devrait pas tarder.

« Et alors ? » Vous demandez vous, lectrices chéries ?
Voire « Ciel ! Leur amour a du plomb dans l’aile ! ».
Les plus pessimistes iront jusqu’à dire « C’est pas dieu possib’ que c’coup’ fusionnel se défasse après tant d’années ! »
Bon, on n’en est pas encore là.
Néanmoins, la séparation « nous pend au nez comme un sifflet de deux sous » selon l’expression grand-maternelle quand j’avais fait une bêtise.
Oui, lectrices chéries, le Net me l’apprend ce matin même.
Il aurait mieux fait de m’apprendre à ne pas cliquer sur n’importe quoi.
Mais bon, je l’ai fait…
Et je suis tombé sur un… oui, un… Un article ?
Et que dit-il ? Plus exactement que demande-t-il ?

Il demande « Qui aime quoi ? » à propos de la propension des signes astrologiques à se mélanger n’importe comment.
Résultat ?
Heure-Bleue et moi sommes les plus mal assortis du monde.
La lumière de mes jours est née sous le signe du Lion.
Elle s’en est déjà abondamment plainte car un anniversaire qui tombe pendant les vacances est la promesse de maigres cadeaux quand ce n’est pas carrément l’absence de fête d’anniversaire.
Eh bien figurez vous, lectrices chéries, que ce qui devrait coucher le mieux avec un Lion, avec ma Lionne, c’est un Sagittaire.
Les problèmes commencent là car l’examen de ce qui ira le mieux avec un Sagittaire m’apprend que le Lion n’en fait pas partie, mais alors pas du tout.
Quant à moi, vous savez toutes car je m’en suis longuement plaint ici, que je suis né sous le signe du Capricorne.
Signe honni des dieux car après Noël et le Jour de l’An, il n’y a plus une thune à la maison pour mon anniversaire.
Il ne vous étonnera pas non plus que l’article, qui reconnaît là mon narcissisme, ait prévu que ce qui couchera le mieux avec moi sera le Capricorne.
Je devrais coucher avec moi. En aucun cas avec une Lionne.
Voilà, lectrices chéries notre désespoir à Heure-Bleue et moi, nous couchons ensemble depuis longtemps alors que nous aurions dû nous jeter dans d’autres bras.
Pas de doute, il va être temps d’y songer…

jeudi, 26 mars 2015

Hier, c’était Bonnard !

On est donc allé voir l’expo Bonnard au musée d’Orsay.
Bon d’accord lectrices chéries, vous vous en foutez.
Pourtant j’ai adoré les regards scandalisés des gens dans la file « visiteurs prioritaires (Réservations, amis du musée, presse) » quand grâce à mon certificat officiel de bancalitude je les ai tous « strappés », accueillis courtoisement que nous fûmes par un gardien à l’air féroce écoutant sérieusement son « talkie walkie », ce qui m’a amené à le surnommer illico « l’électro-faune ».
Ce qui ne marche qu’à l’écrit évidemment mais que voulez vous, lectrices chéries, je suis toujours à contretemps.
Au fait, vous avez vu ça ? Sa meuf, Marthe, eh ben c’était une rouquine !

 

Marthe_peinte.jpg

 

Marthe_photo.jpg


Je n’ai pas tout aimé de l’exposition mais beaucoup quand même.
Pourtant je vous assure, ils nous avaient mis de beaux nabis.
Ouais, bon…
J’aurais préféré si je n’avais remarqué chez Bonnard une tendance qui m’avait semblée normale chez Caillebotte et m'avait gêné chez Boudin.
Ce qui chez Caillebotte m’avait semblé bien, c’est qu’il était un mécène et un disciple convaincu de ceux qu’il soutenait de sa fortune.
Il avait fait de belles choses sans ce côté « je pompe » que je reprocherai plus tard à Boudin qui avait ajouté un côté un peu mièvre qui m’agace.
Bref, Caillebotte était inspiré par ses maîtres alors que Boudin était plutôt « fayot », un « laborieux »vous saisissez la nuance ?
Tout cela n’est que mon avis, bien sûr.
Pour en revenir à Bonnard, il me fait l’effet des deux précédents mais en indécis même si sa copine était une rouquine. Passant de l’impression de voir Seurat au boulot, façon « je tente le pointillisme mais pas trop » à Gauguin « fin de vie ».
Cela dit j’aime sa façon curieuse et intéressante de « faire de la perspective à plat ».
Il me fait néanmoins penser à mon père qui, dans ses dernières toiles me faisait lui aussi penser à Gauguin.
C’est là que je me suis aperçu que la « tendance flashy » et l’abus de couleurs de plus en plus vives liées à un dessin de plus en plus approximatif ne sont pas dus, comme j’ai entendu un guide le prétendre, à la tentation de convaincre que l’amour de la vie prime sur toute autre considération.
Non, je vais même vous dire le secret.
Il a frappé Gauguin comme Bonnard et bien d’autres : En vieillissant on devient mirot. Pas Mirò…
A part ça, j’ai quand même vu des choses drôles. J’ai même remarqué qu’un état de fortune satisfaisant et un handicap plus que gênant n’empêchaient pas de garder le sens de l’humour.
Vous savez quoi, lectrices chéries ? Vous vous rappelez sûrement « Un éléphant ça trompe énormément » et Claude Brasseur dans ce restaurant où il massacre la vaisselle.
Eh bien imaginez une aveugle, canne blanche évidente et pas hésitant, contemplant les allées du musée d’un regard vide mais avec un sérieux papal.
Je l’aurais volontiers plainte de tout mon cœur si je ne l’avais vue sourire avec joie à son accompagnatrice...
Je me demande encore ce matin, bien que je l’ai vue tâtonner le sol du bout de sa canne,  si ce n’est pas une farce.
Je vous raconterai aussi mais plus tard cette attaque en règle en plein bus à coups de regards étonnés, admiratifs, parfois très affectueux quand ils étaient passés en douce.
Belle tentative d’une adolescente antillaise envers un jeune garçon africain que la petite encourageait de paroles dites doucement.
Pas de changements notables dans l’espèce. Quand ça promet d’être pas mal, ce sont les filles qui sont obligées de faire le boulot…
Donc ce sera pour la prochaine fois.