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lundi, 19 juin 2017

Ça sent l'amante fraîche...

De rien Mab, de rien…

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Je le savais quand je l’ai vue lui répondre.
Je l’ai senti quand il lui a demandé son chemin.
On n’aurait pas dû passer par cette rue.
Jamais !
Il cherchait seulement son chemin.
Il n’avait pas l’air méchant ni dangereux.
Enfin, pas dangereux…
Si, mais pas dans le sens où on l’entend généralement quand on voit ce genre de type.
En vrai, il avait juste l’air malheureux, un de ces malheureux nombreux ces temps-ci, qui ont fui la mort, la misère ou la guerre.
J’allais lui donner la pièce de deux €uros qui traînait au fond de ma poche quand elle a dit « Vous avez faim ? Soif ? »
Sa voix était différente, ça m’a frappé immédiatement.
Il n’a pas répondu, il l’a juste regardée.
Et là j’ai été sûr que s’il avait faim et soif ce n’était pas d’un croque-monsieur et d’une bière.
Alors moi aussi je l’ai regardée.
Ce n’était pas un repas qu’elle voulait lui offrir.
Je l’ai vu à son air.
Pas un air gentil ou distant, non un air lointain dont je croyais qu’il m’était réservé.
Et là, pour la première fois depuis bien longtemps, ça m’est arrivé.
Je suis sûr que vous voyez ce que je veux vous dire.
Ce n’était pas de la colère non, ni de la jalousie.
Mais si, je suis sûr que vous me comprenez.
Cette sensation qu’on espère pour toujours disparue.
Cette sensation que pour rien au monde on ne voudrait retrouver.
Cette sensation faite de peine sans raison.
Cette sensation d’être seul au monde.
C’était ça, exactement ça.
J’étais seul au monde.
Comme quand l’être aimé meurt.
Ou qu’il aime quelqu’un d’autre.
Dans tous les cas, on vous a volé votre âme, q
uelqu’un est parti avec…